N°9 – 23 avril 2015 Fruits à pépins Pommier Poirier • Stades phénologiques Avec le maintien de températures supérieures aux normales de saison et les pluies de la fin de semaine dernière, la végétation a évolué très rapidement. ANIMATEUR FILIERE MARCHESAN Emmanuelle FDGDON 47 Pommier En Lot-et-Garonne : stade G-H pour Canada, Golden, Chantecler ; stade H pour Gala, Fuji, Granny à début I « nouaison » pour Pink-Lady. En Gironde : stade F-F2 à début G pour Chantecler ; stade F2-G à début H pour Golden et Gala ; stade G-H pour Fuji. En Dordogne : stade F2-G pour Canada, Fuji, Chantecler et Gala ; stade G-H pour Granny. email : e.marchesanfredonaqui@laposte.net Stade F2 « pleine floraison » (E.Marchesan – FDGDON 47) Stade G « chute des premiers pétales » (E.Marchesan – FDGDON 47) Stade H « chute des derniers pétales » (E.Marchesan – FDGDON 47) Directeur de publication : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine Cité mondiale 6, Parvis des Chartrons 33075 Bordeaux cedex Tél. 05 56 01 33 33 Fax 05 57 85 40 40 http://www.aquitainagri.org/ Poirier En Lot-et-Garonne : stade H à début I pour William's, Comice et Conférence ; stade I pour Harrow Sweet et Passe Crassane. En Gironde : stade H dominant pour Comice, William's et Passe Crassane. Supervision : DRAAF / Service Régional de l'Alimentation Aquitaine 51, rue Kièser 33077 Bordeaux cedex Tél. 05 56 00 42 03 http://draaf.aquitaine.agriculture. gouv.fr/ Stade H « chute des derniers pétales » (E.Marchesan – FDGDON 47) Stade I « nouaison » (E.Marchesan – FDGDON 47) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 1 1/9 • Tavelure Dans certaines parcelles de référence à fort inoculum, des sorties de taches de tavelure ont été observées en ce début de semaine sur feuilles de rosette. Ces symptômes sont à mettre en relation avec les contaminations qui se sont produites lors de la période pluvieuse de fin mars-début avril. Selon les données de modélisation issues du modèle Tavelure du pommier DGAL-ONPV/INOKI ®, les pluies qui sont intervenues sur la période du 16 au 19 avril ont engendré des contaminations de niveau « assez grave » à « grave ». Contaminations enregistrées sur la période du 16 au 21 avril Station Météo Dates de contamination Niveau de risque 47 Frégimont 18/04 à 17h au 19/04 à 12h Assez grave 33 Les Leves 18/04 à 16h au 20/04 à 7h Grave 24 Lanxade 18/04 à 21h au 20/04 à 9h Grave 16 Le Tâtre 18/04 à 19h au 19/04 à 7h Léger 16/04 à 13h au 17/04 à 9h Assez grave Les suivis des projections d’ascospores de tavelure réalisés sur les sites de Villenave-d’Ornon en Gironde et de Ste-Livrade-sur-Lot en Lot-et-Garonne ont confirmé des projections importantes. D'après le modèle, le stock de spores projetables progresse actuellement d'environ 2% par jour. Nous sommes toujours dans la période de maturation importante, toute pluie peut donner lieu à des projections significatives et potentiellement importantes. Le risque de contamination à la prochaine pluie devrait être élevé compte tenu des températures douces et de l'évolution rapide de la végétation (période de pousse active). Conditions nécessaires aux contaminations par la tavelure (d'après tables de Mills et Laplace) Température moyenne 7°C 8°C 10°C 11°C 12°C 13°C 15°C 18°C Durée de la période d'humectation 18h 17h 14h 13h 12h 11h 9h 8h La gestion des parcelles vis-à-vis de la tavelure doit s'effectuer en tenant compte de l'évolution rapide de la végétation (1 à 3 nouvelles feuilles par semaine) et des pluies annoncées afin d'éviter l'installation de la maladie pendant la période des contaminations primaires. • Feu bactérien Les conditions d'infection du feu bactérien sont liées à plusieurs facteurs : la présence d'organes réceptifs sur le végétal (fleurs et jeunes pousses), la présence d'inoculum dans l'environnement et des conditions climatiques favorables à la multiplication de la bactérie. Conditions climatiques favorables aux infections : Température maximale > à 24°C ou Température maximale > à 21°C et minimale > à 12°C ou Température maximale > à 18°C et minimale > à 10°C et Pluie > à 2 mm La période de forte sensibilité au feu bactérien (période de floraison et/ou pousse active) est en cours . Les conditions climatiques ont été très favorables à la maladie entre le 12 et le 16 avril et le sont de nouveau depuis le 21 avril. A partir de la semaine prochaine, les conditions devraient être moins favorables au feu bactérien, il faut cependant rester attentif à l’évolution de la météo. Dans les parcelles où des dégâts de feu bactérien ont été observés l'année dernière, il faut rester vigilant durant toute la période de floraison et de pousse. Des contrôles visuels réguliers sont indispensables pour déceler rapidement toute manifestation de la maladie et supprimer, le cas échéant, les symptômes le plus tôt possible après leur apparition afin d’éviter de nouvelles contaminations par dispersion de la bactérie. Les outils de taille devront être régulièrement désinfectés entre chaque coupe. Il est également recommandé de détruire par brûlage, le jour même, les bois taillés afin d'éviter de nouvelles contaminations par dispersion de la bactérie. Le feu bactérien est un organisme de lutte obligatoire en tous lieux et de façon permanente (arrêté du 31/07/2000 modifié). La présence de tout symptôme doit être signalée au SRAL et la maladie impérativement éradiquée. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 2 2/9 Oïdium • En parcelles sensibles, des symptômes (liés aux infections de l'année dernière) sont actuellement observés. La période de pousse est une période à risque. Des températures douces et une forte hygrométrie sont favorables au développement du champignon. La gestion des parcelles vis-à-vis de l’oïdium doit s’effectuer en tenant compte de la sensibilité variétale et de l’importance des dégâts observés l’année dernière. Les mesures prophylactiques sont à privilégier en supprimant et brûlant les rameaux atteints. Rugosité • Des périodes froides et humides au moment de la floraison et jusqu’à la nouaison favorisent l’apparition de rugosité. La gestion de parcelles doit s’effectuer en tenant compte des conditions climatiques, de la sensibilité variétale et de la gestion de la nouaison et de la vigueur. Botrytis de l'oeil • La contamination des fruits a lieu au moment de la chute des pétales. Des périodes pluvieuses prolongées au moment de la floraison et de la chute des pétales, augmentent les risques de contaminations. Black Rot • Les symptômes sur fruits (taches noires et fermes devenant marron foncée) ne sont visibles qu’à l’approche de la récolte. Les variétés Chantecler, Fuji, Gala et Breaburn y sont très sensibles. Des pluies combinées à des températures comprises entre 20 et 25°C au moment de la chute des pétales (stade G-H) sont favorables aux infections primaires. Les conditions actuelles sont favorables au black rot sur variétés sensibles (chaleur + humidité). Tordeuse orientale • Sur notre réseau de piégeage, le vol est en cours. Piégeage de la tordeuse orientale Réseau Aquitaine 24 captures moyennes 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 15-mars 21-mars 27-mars 2-avr 8-avr 14-avr 20-avr 26-avr 2-mai 8-mai 14-mai 20-mai 26-mai 1-juin 7-juin 13-juin 19-juin 25-juin 1-juil 7-juil 13-juil 19-juil 25-juil 31-juil 6-août 12-août 18-août 24-août 30-août 5-sept 11-sept 17-sept 23-sept 29-sept 5-oct 2 0 Lot et Garonne 2015 Lot et Garonne 2014 Moyenne 2003-2014 Données de modélisation : selon les données du modèle de simulation, à ce jour, 15 à 20% du potentiel de pontes de la première génération auraient été réalisés et les éclosions débuteraient. Avec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières (13 à 14°C de température moyenne journalière) pour les jours à venir, les pontes pourraient rester soutenues jusqu'aux 4-6 mai. Les éclosions quant à elles devraient s'intensifier à partir des 30 avril-2 mai et pourraient rester soutenues jusqu'aux 13-15 mai. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 3 3/9 • Carpocapse des pommes Sur notre réseau de piégeage, le premier papillon a été capturé en ce début de semaine (20 avril). Le vol devrait se généraliser dans les jours à venir. La période à risque vis-à-vis des pontes débute lorsque les températures crépusculaires sont supérieures à 15°C pendant 2 jours consécutifs avec des conditions sèches. Données de modélisation : selon les données du modèle de simulation, avec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières (13 à 14°C de température moyenne journalière) pour les jours à venir, les pontes pourraient débuter à partir des 27-29 avril et ne devraient pas s'intensifier avant les 11-13 mai. Mesures alternatives : la gestion des parcelles peut être raisonnée par la méthode de la confusion sexuelle. La mise en place des diffuseurs de phéromones doit être effective. • Tordeuses de la pelure Dans nos parcelles de référence, le nombre de bouquets floraux occupés par des larves reste faible. La gestion des parcelles vis-à-vis de ces tordeuses doit être réalisée en fonction d'un seuil de présence du ravageur au printemps. Le contrôle visuel porte sur 500 bouquets fruitiers, soit 10 bouquets sur 50 arbres. Le seuil de nuisibilité est de 5% d'organes occupés par une larve. Dans les parcelles qui nécessitent une surveillance de Capua et Pandemis, les pièges à phéromones doivent être installés. A cette période de l'année, la tordeuse de l'oeillet peut-être capturée dans les pièges. Elle se différencie de Pandemis par la couleur orangée du dessous de ces ailes (Cf. photo ci-contre). Soyez donc attentifs lors du relevé des pièges afin de ne pas comptabiliser ces papillons. • Carpocapse des pommes (E.Marchesan – FDGDON 47) Tordeuse de l'oeillet (E.Marchesan – FDGDON 47) Puceron cendré En parcelle de référence non traitée, les colonies se développent. La simple présence de ce puceron constitue le seuil de nuisibilité. En post-floraison, il est important de réaliser des observations afin de déceler rapidement les premiers foyers avant apparition des enroulements. • Puceron lanigère La reprise d’activité de ce puceron est en cours dans les parcelles à forte pression. Quelques adultes d’Aphelinus mali (hyménoptère parasitoïde de puceron lanigère) sont observés. Cet auxiliaire contribue fortement à limiter le développement du puceron lanigère, il est à prendre en compte dans la gestion des parcelles. • Cécidomyie des feuilles Le vol est en cours. On observe actuellement les premiers dégâts (feuilles qui restent enroulées longitudinalement) en parcelle à forte pression l'année dernière. Ce ravageur a peu d'incidence en verger adulte. Des mesures prophylactiques sont envisageables en coupant et brûlant les feuilles enroulées contenant ce ravageur. • Dégât de cécidomyie des feuilles (E.Marchesan – FDGDON 47) Punaises Certaines espèces de punaises sont susceptibles de causer des dégâts sur pommiers et poiriers. Les piqûres réalisées sur jeunes fruits entraînent des déformations caractéristiques (cuvettes avec méplats au fond) donnant un aspect bosselé au fruit. La gestion des parcelles sera à réaliser en fonction des dégâts observés l'année précédente ou des observations réalisées (frappages) entre la fin de la floraison et début mai. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 4 4/9 • Psylle du poirier Dans nos parcelles de référence, on note une majorité de larves âgées et d'adultes ainsi que des pontes de la seconde génération. Les dépôts d'œufs débutent. A cette période de l’année, le seuil de nuisibilité est de 10-20% de pousses occupées par de jeunes larves. En présence de punaises prédatrices telles que Anthocoris et Orius (15-20 individus pour 50 frappages), ce seuil est porté à 30%. Fruits à noyau Prunier • Stades phénologiques Avec le maintien de températures supérieures aux normales de saison et les pluies de la fin de semaine dernière, la végétation a évolué très rapidement. Prunier d'Ente : en Lot-et-Garonne, stade H « nouaison » à début I « chute des collerettes ». Stade H « nouaison » (E.Marchesan – FDGDON 47) • Stade I « chute des collerettes » (E.Marchesan – FDGDON 47) Carpocapse des prunes Sur notre réseau de piégeage, le vol est en cours. Piégeage du carpocapse des prunes Réseau Aquitaine captures moyennes 8 6 4 2 15-mars 21-mars 27-mars 2-avr 8-avr 14-avr 20-avr 26-avr 2-mai 8-mai 14-mai 20-mai 26-mai 1-juin 7-juin 13-juin 19-juin 25-juin 1-juil 7-juil 13-juil 19-juil 25-juil 31-juil 6-août 12-août 18-août 24-août 30-août 5-sept 11-sept 17-sept 23-sept 0 Lot-et-Garonne 2015 Lot-et-Garonne 2014 Moyenne 2002-2014 Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 5 5/9 La période à risque vis-à-vis des pontes débute lorsque les conditions climatiques sont favorables (températures crépusculaires supérieures à 13°C, absence de pluie et de vent) et que les collerettes des jeunes fruits ont chuté (stade 80% de chute de collerette). Le risque de pontes est actuellement limité compte tenu de la présence des collerettes sur la majorité des fruits (sur nos parcelles de référence le taux de chute des collerettes varie entre 0 et 10% selon la précocité des parcelles). • Puceron vert En parcelle de référence à forte pression, les colonies se développent. Dès la chute des pétales, réalisez des observations afin de déceler rapidement les premiers foyers. • Hoplocampe Sur notre réseau de piégeage, les captures sont nulles, le vol semble terminé. En parcelle sensible, les premiers dégâts ont été observés en ce début de semaine. La gestion des parcelles, dès la fin de la chute des pétales, est à réaliser en fonction du pourcentage de dégâts observé l’année dernière et/ou de l’importance des piégeages cette année (le seuil approximatif à partir duquel le risque de pontes est important est fixé à un total de 80 à 100 captures par piège chromatique blanc depuis le début du vol). • Dégât d'hoplocampe (E.Marchesan – FDGDON 47) Phytoptes La migration des phytoptes à partir des galles s'intensifie, on observe la présence de quelques individus à la base des jeunes organes. La période à risque débute. • Tavelure Cette maladie provoquée par un champignon, Cladosporium carpophilum. a été régulièrement observée l'année dernière dans nos parcelles de référence avec de forts taux d'attaques sur fruits. Les symptômes sur fruits se caractérisent par des taches « huileuses » circulaires de couleur brun-verdâtre. Le champignon se conserve sous forme de mycélium au niveau de chancres sur bois. Dès la chute des collerettes et jusqu'à la récolte, les spores produites sont disséminées par la pluie et le vent. La gestion des parcelles vis-à-vis de la tavelure doit s'effectuer en tenant compte de la pression de la maladie dans le verger les années précédentes et des conditions climatiques qui dans les prochains jours devraient être favorables. • Rouille Cette maladie, provoquée par un champignon qui attaque les feuilles en cours de végétation, sévit surtout lors de printemps pluvieux et peut provoquer des défoliations graves et préjudiciables pour les arbres. Si les premières taches de rouille apparaissent généralement fin juin, les contaminations débutent quant à elles relativement tôt, dès la fin du mois d'avril ou début mai. Des pluies importantes sur cette période sont favorables au développement de la maladie. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 6 6/9 Pêcher • Stades phénologiques En Lot-et-Garonne, stade H « nouaison » à I « jeune fruit ». • Cloque La période de sensibilité à la maladie s'achève. • Oïdium La période de plus grande réceptivité des fruits s’étend de la chute des pétales au durcissement du noyau. Pour les variétés sensibles (variétés à peau lisse), elle débute à la chute des pétales et pour les variétés plus tolérantes, lorsque le fruit atteint 7 à 8 mm de diamètre (stade de sensibilité maximum du jeune fruit). La gestion des parcelles doit être réalisée en fonction de la sensibilité variétale. La période de sensibilité est en cours. • Pucerons Réalisez des observations afin de déceler au plus vite les premiers foyers. • Tordeuse orientale Sur notre réseau de piégeage le vol est en cours. Données de modélisation : selon les données du modèle de simulation, à ce jour, 15 à 20% du potentiel de pontes de la première génération auraient été réalisés et les éclosions débuteraient. Avec une hypothèse de températures conformes aux normales saisonnières (13 à 14°C de température moyenne journalière) pour les jours à venir, les pontes pourraient rester soutenues jusqu'aux 4-6 mai. Les éclosions quant à elles devraient s'intensifier à partir des 30 avril-2 mai et pourraient rester soutenues jusqu'aux 13-15 mai. • Cochenille blanche du mûrier En parcelle de référence, des pontes sont observées sous les boucliers. La migration des jeunes larves pourrait débuter à partir de cette fin de semaine. La période à risque débutera lors de la migration des jeunes larves. Kiwi • Stades phénologiques Avec le maintien de températures supérieures aux normales de saison et les pluies de la fin de semaine dernière, la végétation a rapidement évolué. Hayward : Dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et le Lot-et-Garonne : stade « boutons floraux dégagés ». Boutons floraux dégagés (E.Marchesan – FDGDON 47) • Pseudomonas syringae pv. Actinidiae (PSA) Des écoulements d'exsudats sont régulièrement observés. Les premières taches sur feuilles et des dessèchements ont été signalés la semaine dernière sur mâles précoces dans les Landes. Des dessèchements de végétation et des absences de débourrement sur latérales ont également été notés cette semaine sur femelle Hayward. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 7 7/9 Début de flétrissement en bout de latérale (J.Fritsch – SRAL-DRAAF Aquitaine) Latérale non débourrée (J.Fritsch – SRAL-DRAAF Aquitaine) Les parcelles sont à surveiller attentivement. Afin de limiter les risques de contaminations, veiller à désinfecter régulièrement le matériel de taille (trempage dans de l'alcool à 70°, alcool à brûler...) et protéger rapidement les plaies occasionnées. • Cochenille blanche du mûrier En parcelle de référence, des pontes sont observées sous les boucliers. La migration des jeunes larves pourrait débuter à partir de cette fin de semaine. La période à risque débutera lors de la migration des jeunes larves. Tous fruitiers • Acariens rouges Les éclosions sont en cours. Selon nos simulations, réalisées à partir d'œufs d'acariens rouges placés en étuve et avec des prévisions de températures moyennes conformes aux normales saisonnières (13 à 14°C de température moyenne journalière), le stade 80% d'éclosions pourrait être atteint dès cette fin de semaine (23-26 avril) pour les secteurs les plus précoces et fin avril-début mai pour les secteurs plus tardifs. Les abeilles butinent, protégeons les ! Respectez la réglementation « abeilles » 1. Dans les situations proches de la floraison des arbres fruitiers et des parcelles légumières, lors de la pleine floraison, ou lorsque d'autres plantes sont en fleurs dans les parcelles (semées sous couvert ou adventices), utiliser un insecticide ou acaricide portant la mention « abeille », autorisé « pendant la floraison mais toujours en dehors de la présence d’abeilles » et intervenir le soir par température <13°C (et jamais le matin) lorsque les ouvrières sont dans la ruche ou lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables à l'activité des abeilles, ceci afin de les préserver ainsi que les autres auxiliaires des cultures potentiellement exposés. 2. Attention, la mention « abeille » sur un insecticide ou acaricide ne signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles. Cette mention « abeille » rappelle que, appliqué dans certaines conditions, le produit a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste potentiellement dangereux. 3. Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si elles sont utilisées, ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d’intervalle en appliquant l’insecticide pyréthrinoïde en premier. 4. N’intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d’emploi associées à l’usage du produit, qui sont mentionnées sur la brochure technique (ou l’étiquette) livrée avec l’emballage du produit. 5. Lors de la pollinisation (prestation de service), de nombreuses ruches sont en place dans les vergers et les cultures légumières. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines ont un effet toxique pour les abeilles. Veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Pour en savoir plus : téléchargez la plaquette « Les abeilles butinent » et la note nationale BSV « Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! » sur les sites Internet partenaires du réseau d'épidémiosurveillance des cultures ou sur www.itsap.asso.fr Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 8 8/9 Ce qu'il faut retenir Fruits à pépins Pommier Poirier • Tavelure : le potentiel de spores projetables est important et nous sommes en période de pousse active, le risque devrait être élevé aux prochaines pluies. • Feu bactérien : la période de forte sensibilité est en cours, les parcelles sont à surveiller. • Tordeuse orientale : la période à risque de pontes est en cours et la période à risque d'éclosions débute. • Carpocapse des pommes : le premier papillon a été piégé en début de semaine. Fruits à noyau Prunier • Carpocapse des prunes : le vol est en cours, le risque débutera lorsque les collerettes auront chuté. • Tavelure : les conditions climatiques annoncées pour les prochains jours devraient être favorables à la maladie. Pêcher • Oïdium : la période à risque est en cours. • Tordeuse orientale : la période à risque de pontes est en cours et la période à risque d'éclosions débute. Kiwi • PSA : toutes les parcelles sont à surveiller attentivement. Tous fruitiers • Acariens rouges : le stade 80% d'éclosions pourrait être atteint à partir des 23-26 avril pour les secteurs les plus précoces. Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal d'Aquitaine Arboriculture fruitière sont les suivantes : Adena Bouglon, Aquifruit, BIP, Cadralbret, CDA17, CDA 24, CDA 47, CETA de Guyenne, EPLEFPA de Ste Livrade-surLot, FDGDON 47, FDGDON 64, FREDON Aquitaine, Garlanpy, Invenio, LDA 33, Les 3 domaines, Rouquette, SCAAP Kiwifruits de France, SICA Castang, SYPRUSI, SYNPPA, UCA France Prune, UPF, UPI, Vallée du Lot, Valprim Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N°9 – 23 avril 2015 9 9/9 Note nationale BSV Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! Cette note a été rédigée par un groupe de travail DGAl1, APCA2, ITSAP-Institut de l’abeille3, et soumise à la relecture du CNE4. 1-Direction générale de l’alimentation 2- Assemblée permanente des chambres d’agriculture 3- Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation 4-Comité national d’épidémiosurveillance dans le domaine végétal Crédits photos et dessin : J. Jullien DGAl-SDQPV et ANAMSO (colza, p.2) En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs participent à la production de nombreuses cultures et contribuent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale, 80 % des plantes à fleurs se reproduisent grâce à ces insectes auxiliaires, en particulier aux abeilles. Une démarche éco-responsable Les causes de dépérissement des abeilles sont multiples. La préservation de la santé du cheptel apicole implique la mise en place de bonnes pratiques au niveau de : - la gestion des ressources alimentaires des abeilles ; - la maîtrise des risques sanitaires du cheptel ; - l’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques en protection des cultures. Face à ces risques, les pouvoirs publics ont renforcé les études écotoxicologiques, la réglementation, ainsi que les contrôles sanitaires et phytosanitaires visant à protéger les insectes pollinisateurs. Les voies d'intoxication Des empoisonnements d’insectes pollinisateurs peuvent se produire quand les produits phytopharmaceutiques sont appliqués pendant la période de floraison ou lors de la production d’exsudats, car c'est dans ces situations que les butineuses sont les plus actives, tant sur les plantes cultivées que sur les adventices. La contamination peut avoir lieu à deux moments (pendant et après le traitement phytosanitaire), par deux voies d'intoxication différentes (contact ou ingestion) : - par contact : quand l'abeille est exposée directement à un produit dangereux, surtout aux heures chaudes de la journée ; se pose sur une fleur ou sur la végétation traitée avec un produit persistant ; reçoit des traînées de vapeurs ou de poussières toxiques au-dessus des plantations limitrophes de celles qui sont en fleurs ; - par ingestion : quand l’abeille prélève du nectar ou du pollen sur des fleurs contaminées suite à une pulvérisation ; par l’utilisation avant floraison d’un produit rémanent ou systémique ; suite à un enrobage de semence avec un produit systémique et persistant durant la floraison ; ou enfin par des poussières d’enrobage insecticide émises lors de semis en l’absence de mesures appropriées de gestion des risques, telles que définies notamment dans l’arrêté interministériel du 13 janvier 2009. 1/3 Connaître les risques d'intoxication d'abeilles avant de traiter Sur « e-phy », consultez la rubrique ECOACS Base de données nationale sur les effets non intentionnels des produits phytosanitaires. Les professionnels de la production végétale et du paysage doivent impérativement connaître l'écotoxicité des produits phytosanitaires avant de les appliquer sur les cultures ou les zones non agricoles. La règle de base consiste à lire l'étiquette du produit figurant sur l’emballage (classement toxicologique, phrases de risque correspondantes). En complément, il est possible de consulter les fiches de données de sécurité 1 des produits phytopharmaceutiques et l'Index phytosanitaire de l'Acta, mis à jour chaque année. Sur Internet, on peut aussi consulter avec intérêt le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages autorisés en France "e-phy"2, dans lequel figure une rubrique appelée Ecoacs (voir encadré) sur les effets nonintentionnels sur les auxiliaires biologiques, dont l'abeille domestique. Enfin, la base Agritox3 renseigne sur les principales propriétés de « dangers » des substances actives. 1-http://www.quickfds.com ou http://www.phytodata.com 2-http://e-phy.agriculture.gouv.fr 3-Agritox est une base de données sur les propriétés physiques et chimiques, la toxicité, l'écotoxicité, le devenir dans l'environnement, la réglementation sur les substances actives phytopharmaceutiques. Elle a été créée par le département de phytopharmacie et d'écotoxicologie de l'Inra. 80 % des informations proviennent des dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché déposés par les industriels et validés par les experts aux niveaux français et européen, et 20 % sont de source bibliographique (www.dive.afssa.fr/agritox/index.php). Les bonnes pratiques phytosanitaires inscrites dans la réglementation en vigueur • Conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à usage phytosanitaire D’une façon générale, il faut noter que l’arrêté du 28 novembre 2003, paru au Journal officiel du 30 mars 2004, interdit tout emploi d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats ; ceci afin de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Par dérogation, l’emploi d’insecticides et acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats est cependant possible dès lors que deux conditions sont respectées : 1. L’intervention a lieu en dehors des périodes de butinage, c'est-àdire tard le soir ou tôt le matin (les cultures n’étant pas visitées par les butineuses). 2. Le produit insecticide ou acaricide employé bénéficie d’une mention « abeilles ». L’arrêté définit en effet trois types de mention « abeilles » pouvant être attribuées aux insecticides ou acaricides : - « Emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles ». - « Emploi autorisé au cours de périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles » ; « Emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles ». • Eviter les dérives lors des traitements L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 impose aux applicateurs (professionnels agricoles, personnel des collectivités, particuliers) de mettre en œuvre des moyens appropriés pour éviter tout entraînement des produits phytopharmaceutiques en dehors des parcelles ou des zones traitées. Il convient dans ce cadre d’éviter toute dérive des produits vers les ruches et ruchers. N’hésitez pas à échanger avec les apiculteurs qui travaillent autour de vous et adaptez vos • Mesures anti-dérives lors du semis pratiques en leur demandant conseil vis-à-vis L'arrêté interministériel du 13 janvier 2009 précise les des abeilles. Sur cette photo, colonie peu conditions d'enrobage et d'utilisation des semences traitées populeuse après dérive. par des produits phytopharmaceutiques en vue de limiter l'émission des poussières lors du procédé de traitement en usine. 2/3 • Mélanges de produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles L'association de certaines molécules à visée phytopharmaceutique peut faire courir un risque important aux pollinisateurs (effets possibles de synergies). Pour cette raison, il convient d’être extrêmement vigilant en matière de mélanges et de respecter l’arrêté ministériel du 7 avril 2010. Ce dernier prévoit dans son article 8 : que « durant la floraison ou au cours des périodes de production d'exsudats, au sens de l'article 1er de l'arrêté du 28 novembre 2003 susvisé, un délai de 24 heures soit respecté entre l'application d'un produit contenant une substance active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et l'application d'un produit contenant une substance active appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille des pyréthrinoïdes est obligatoirement appliqué en premier ». Les mélanges extemporanés de pyréthrinoïdes avec triazoles/imidazoles sont donc interdits en période de floraison et d'exsudation de miellat par les pucerons. A RETENIR - Pensez à observer vos cultures avant de traiter ! - Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la mention « abeilles ». - Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C , la journée ensoleillée et peu ventée. - Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les températures sont fraîches (<13°C), par temps nuage ux, pluvieux et par vent fort. Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons). Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil. Les bonnes pratiques pour favoriser l’activité des insectes pollinisateurs et pour maintenir des ressources alimentaires en dehors des périodes de floraison des cultures mellifères • Avant toute prise de décision concernant une éventuelle intervention phytosanitaire, pensez à consulter le Bulletin de Santé du Végétal et à évaluer rigoureusement l’état phytosanitaire de la culture. • Ne laisser jamais d’eau polluée par des substances actives chimiques autour des parcelles ou sur votre exploitation, les abeilles s’abreuvent et collectent de l’eau pour assurer le développement de leur colonie. • Favorisez la présence des pollinisateurs pour la pollinisation de vos cultures en implantant des espèces mellifères autour de vos parcelles (bandes mellifères le long des cours d’eau et bord de champ, haies mellifères, CIPAN mellifères…). Rendez non attractifs pour les abeilles les couverts herbacés et fleuris entre-rangs dans la parcelle à traiter, par exemple en les broyant ou les fauchant. Pour ne pas que la flore mellifère devienne un piège pour les pollinisateurs, il est impératif que la dérive des traitements réalisés sur les cultures voisines soit évitée. • Participez au maintien de l’apiculture sur votre territoire avec des cultures diversifiées et des rotations plus longues en intégrant des légumineuses ou des oléoprotéagineux dans votre assolement. • Laissez des plantes messicoles s’implanter en bords de champs pour favoriser la biodiversité florale et mellifère. Pour plus d’informations sur les abeilles et l’apiculture, contactez l’ADA (association de développement apicole) de votre région, le référent apiculture de la chambre régionale d’agriculture ou consultez le site internet de l’ITSAP-Institut de l’abeille www.itsap.asso.fr 3/3
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