T3 : Corps humain et santé U1 : neurones et fibre musculaire : La communication nerveuse Ch7 : Motricité et plasticité cérébrale I. De la volonté au mouvement Le réflexe myotatique sert d'outil diagnostique pour identifier d'éventuelles anomalies du système neuromusculaire local. Certaines anomalies peuvent résulter d'anomalies touchant le système nerveux central et se traduire aussi par des dysfonctionnements musculaires. En effet les mouvements volontaires sont contrôlés, contrairement aux réflexes, par le système nerveux central. A. Aires cérébrales et motricité Les progrès de l’imagerie médicale permettent d’explorer les différentes aires cérébrales. L’utilisation de l’IRM f (Enregistrement des variations cérébrales des flux sanguins par modification du champ magnétique local associé à la modification de la concentration en hémoglobine) montre l’existence d’aires dédiées à la commande motrice. Tous nos mouvements volontaires sont donc commandés par une région du cerveau désignée sous le nom de cortex moteur. Le cortex moteur primaire est situé dans la partie postérieure du lobe frontal. La stimulation du cortex moteur chez des patients opérés pour ablation de zone épileptogène a permis de localiser les aires responsables de la commande de chaque muscle. La disposition de ces aires est globalement la même chez tous les individus. Une cartographie du cortex moteur primaire, connue sous le nom de homonculus moteur de Penfield, a pu ainsi être établie. On observe d’autres aires participant à la fonction motrice : Les aires prémotrices jouent un rôle dans la planification du mouvement Des territoires plus en profondeur semblent également participer à la commande volontaire (aires dégénérant lors de la maladie de Parkinson) Les messages nerveux moteurs qui partent du cerveau 1 cheminent par des faisceaux de neurones qui descendent dans la moelle jusqu'aux motoneurones. Ceci explique les effets paralysants des lésions médullaires. La commande des mouvements est controlatérale, c’est l’hémisphère droit qui commande la partie du gauche, ceci d’explique par le croisement au niveau du bulbe rachidien des voies motrices. B. Propriétés intégratrices des centres nerveux Dans le cas d’un réflexe myotatique, on réalise un étirement du muscle qui modifie la fréquence des potentiels d’actions des motoneurones celle des motoneurones du muscle étiré augmente celle des motoneurones des muscles antagonistes est fortement diminuée Les neurones impliqués dans le réflexe myotatique reçoivent d’autres afférences. Il peut s’agir de commande volontaire ou de données issues de récepteurs sensoriels. La contraction volontaire d’un muscle fléchisseur au moment du réflexe myotatique sur le muscle antagoniste provoque la situation suivante : le motoneurone reçoit une excitation liée à l’étirement provoqué le motoneurone reçoit une inhibition par un interneurone, lié à la contraction du muscle antagoniste fléchisseur il n’y pas de réflexe myotatique. Le motoneurone a donc intégré les deux informations et réalisé une réponse adéquate. Le neurone réalise reçoit un certain nombre d’informations issues d’autres cellules, Ces informations arrivent par l’intermédiaire de neurotransmetteur qui selon leur nature auront des effets différents. En fait les neurotransmetteurs provoquent des flux ioniques dont résulte un potentiel post synaptique. Si le neurotransmetteur est excitateur, le potentiel postsynaptique (PPS) qui en résulte est un PPS excitateur (PPSE). Un PPSE est une dépolarisation de la membrane postsynaptique. Si le neurotransmetteur est inhibiteur, le PPS qui en résulte est inhibiteur (PPSI). Un PPSI est une hyperpolarisation 2 Cette différence s’explique par la nature du neurotransmetteur qui va activer des protéines spécifiques, Selon les molécules mises en jeu, le flux ionique induit provoquer une hyperpolarisation ou une dépolarisation. Pour obtenir un potentiel d’action, on a vu qu’il est nécessaire de réaliser au préalable une dépolarisation. Une hyperpolarisation, n’induit pas un potentiel d’action mais rend encore plus difficiles la genèse de celui ci. Ainsi le neurone postsynaptique réalise la somme algébrique de l’ensemble des PPS qu’il reçoit. Si la somme des PPS qu’il obtient est une dépolarisation suffisante, alors il se formera un potentiel d’action. Cette faculté à réaliser la somme algébrique est appelée FONCTION INTEGRATRICE Le message nerveux peut donc être véhiculé sous deux formes, électrique et chimique, cette dernière étant à l’origine d’une fonction fondamentale des neurones : l’intégration. 3 II. Motricité et plasticité La carte motrice, c’est-à-dire la disposition dans le cerveau (cortex moteur) des zones contrôlant les différentes parties du corps présente la même organisation générale chez tous les individus. Cependant une comparaison fine de ces cartes entre deux individus révèle des différences pouvant être importantes. Ces différences ne sont pas innées mais acquises, elles résultent de l’influence déterminante de l’apprentissage et de l’entrainement dans l’acquisition des fonctions motrices. On observe ainsi un plus fort développement des territoires au sein du cortex correspondant à des muscles fortement sollicités. De fait selon l’histoire de chacun, on observe un phénotype individuel quant à l’organisation du cortex moteur. Cette variabilité individuelle est rendu possible par la plasticité cérébrale c’est-à-dire par la capacité du cortex à se réorganiser en fonction des stimuli reçus 4 Cette plasticité est maximale lors du développement mais elle persiste chez l’adulte. Différentes observations permettent de le confirmer : Lors de certains AVC, des lésions corticales peuvent entrainer la perte d’une fonction motrice, or il est possible d’observer une récupération de cette fonction par la sollicitation de territoires du cortex qui n’étaient pas initialement dévolus à cette tâche Lors de l’ablation de membres, on observe une diminution de la zone corticale associée au membre mais celle-ci peut croitre à nouveau dans le cas d’une greffe Cette plasticité permet des modifications cérébrales tout au long de la vie, mais elle diminue progressivement avec l’âge. Cet élément associé à la réduction graduelle du nombre de cellules cérébrales explique l’affaiblissement des performances intellectuelles avec l’âge. 5 Néanmoins l’amplitude de cet affaiblissement est très variable et dépend de la gestion individuelle du capital nerveux. L’entrainement, la stimulation, l’alimentation et l’absence d’utilisation de substances délétères constituent des facteurs décisifs dans le maintien de ce capital 6
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