Universit´ e Paris 7 M2 Logique 2012-2013 S´ erie no 7 Proposition 1 : Si φR (v1 , . . . , vp ) repr´esente la relation R alors on a l’´equivalence R(n1 , . . . , np ) si et seulement si N |= φR (n1 , . . . , np ) Preuve : En effet, si on a R(n1 , . . . , np ) alors par repr´esentation P0 ` φR (n1 , . . . , np ), et comme N |= P0 on en d´eduit que N |= φR (n1 , . . . , np ). R´eciproquement, si N |= φR (n1 , . . . , np ) alors on a R(n1 , . . . , np ) , sinon on a ¬R(n1 , . . . , np ), et donc par representation on a P0 ` ¬φR (n1 , . . . , np ), et comme N |= P0 on en d´eduit que N |= ¬φR (n1 , . . . , np ), contradiction Proposition 2 : Si φf (v, v1 , . . . , vp ) repr´esente la fonction f alors on a l’´equivalence f (n1 , . . . , np ) = m si et seulement si N |= φf (m, n1 , . . . , np ) Exercice 14 : ( Formules ind´ ependantes de P´ eano ) P est la th´eorie de P´eano. On consi`ere K = {i; ϕ1i (i) ↓}. On sait que K est r´ecursivement ´enum´erable, mais que c K ne l’est pas. Rappelons que si B est un ensemble r´ecursivement ´enum´erable, et si A se r´eduit `a B, alors A est r´ecursivement ´enum´erable. On admettra que l’ensemble E des num´eros de G¨odel des formules qui sont Σ1 , est primitif r´ecursif. On consid`ere les ensembles E1 et E2 suivants : E1 = {n; n est le num´ero de G¨ odel d’une formule du type ∀v0 ψ(v0 ), ψ est Σ1 , et tel que P ` ∀v0 ψ(v0 )} E2 = {n; n est le num´ero de G¨ odel d’une formule du type ∀v0 ψ(v0 ), ψ est Σ1 , et tel que N |= ∀v0 ψ(v0 )} 1. Montrer que E1 est r´ecursivement ´enum´erable. 2. K ´etant r´ecursivement ´enum´erable, soit R une relation r´ecursive, tel que x∈K si et seulement si il existe z tel que R(x, z) a- Justifier qu’il existe une formule F qui est Σ1 repr´esentant c R. Montrer qu’en fait, est d´efinissable par F . b- Justifier que c K est d´efinissable par la formule G(v1 ) ≡ ∀v0 F (v0 , v1 ). 3. a- Montrer que l’application g : n 7→ # n est primitive r´ecursive. b- Montrer que l’application h : n 7→ # G(n) est primitive r´ecursive. c- En d´eduire que c K se r´eduit ` a E2 et que E2 n’est pas r´ecursivement ´enum´erable. 4. Conclure qu’il existe une formule φ du type ∀v0 ψ(v0 ), ψ ´etant Σ1 , et tel que P 6` φ et P 6` ¬φ. ( Pour information : En proc´edant de fa¸con similaire, on peut montrer que c E2 n’est pas r´ecursivement ´enum´erable. ) cR Corrig´ e de Exercice 14 : 1 2 Pour toute la suite on admettra que les ensembles suivants { formules qui sont Σ1 } et { formules du type ∀v0 ψ(v0 ) avec ψ ∈ Σ1 } sont primitif r´ecursifs. 1- n ∈ E1 ssi n code une formule du type ∀v0 ψ(v0 ) avec ψ ∈ Σ1 et ∃d DemP (n, d) | {z } | {z } relation en n r´ecursive r´ e c | {z } r.´e 2a- R r´ecursive, alors la relation c R est r´ecursive et elle est repr´esent´ee par une formule F ∈ Σ1 , et d’apr`es la Proposition 1 c R est d´efinissable par F . b- Cons´equence imm´ediate. 3c- n ∈ c K ssi N |= G(n) ssi d G(n)e ∈ E2 . Il est clair que la fonction f qui ` a n associe d G(n)e est primitive r´ecursive. Donc on a : n ∈ c K ssi f (n) ∈ E2 , D’o` u c K se r´eduit ` a E2 et donc E2 n’est pas r´ecursivement ´enum´erable. 4- Comme N |= P alors E1 ⊂ E2 . E1 est r´ecursivement ´enum´erable, E2 n’est pas r´ecursivement ´enum´erable, alors E1 ( E2 . Donc il existe une formule φ du type ∀v0 ψ(v0 ), ψ ´etant Σ1 , d φe ∈ E2 et d φe ∈ / E1 , c-`a-d N |= φ et P 6` φ, d’o` u P 6` φ et P 6` ¬φ puisque N |= P et N |= φ. Exercice 20 : ( Machine de Turing dont l’arrˆ et est prouvable ) Dans cet exercice on suppose qu’une machine de Turing M calcule f si, pour tout entier n, f (n) est d´efini si et seulement si M s’arrˆete pour l’entr´ee n. On admet qu’il existe, dans ce cas, un sous-ensemble B primitif r´ecursif de N3 , telle que (i, n, t) ∈ B si et seulement si la machine de Turing d’indice i s’arrˆete pour l’entr´ee n en t ´etapes. On note P l’arithm´etique de P´eano. 1- Montrer qu’il existe une formule B ∈ Σ du langage L0 telle que : P ` B(i, n, t) si et seulement si B(i, n, t) On consid`ere I l’ensemble des indice des machines dont l’arrˆet est prouvable dans P. I = {i ∈ N; P ` ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )} 2- Montrer que la fonction f de N dans N qui `a i associe le num´ero de G¨odel de la formule ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 ) est primitive r´ecursive. 3- Montrer que la fonction g de N3 dans N d´efinie par : g(i, n, d) = ϕ1 (i, n) si d est le code d’une preuve dans P´eano de ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 ) g(i, n, d) = 0 sinon est r´ecursive totale. 4- Soit h la fonction qui ` a m associe g(π21 (m), m, π22 (m)) + 1. Montrer qu’aucun indice de h n’est dans I. En d´eduire qu’il existe une machine de Turing qui termine pour chaque entr´ee mais dont l’arrˆet n’est pas prouvable dans P´eano. 5- Montrer que I est r´ecursivement ´enum´erable. Corrig´ e de Exercice 20 : 3 Remarquons qu’on a l’´equivalence : ∃t B(i, n, t) ssi ϕ(i, n) existe. 1- L’hypoth`ese B ∈ Σ est inutile. B est primitive r´ecursive, alors il existe une formule B qui la repr´esente. Dans la question 3- on utilisera ce choix de B qui repr´esente B. Montrons que : P ` B(i, n, t) si et seulement si B(i, n, t) En effet, supposons que P ` B(i, n, t) alors N |= B(i, n, t) (puisque N |= P), ce qui donne B(i, n, t) d’apr`es la proposition 1. R´eciproquement si on a B(i, n, t), alors par repr´esentation P0 ` B(i, n, t) et donc P ` B(i, n, t) puisque P ` P0 . 3- Remarquons d’abord que la relation en (i, n, d) : “ d est le code d’une preuve dans P´eano de ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )” est r´ecursive. En effet, la fonction qui ` a i elle associe d ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )e est r´ecursive. Donc la relation “ d est le code d’une preuve dans P´eano de ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )” s’´ecrit DemP (d ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )e , d) et cette derni`ere est ´evidement r´ecursive. Montrons maintenant que si “ d est le code d’une preuve dans P´eano de ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )” alors g(i, n, d) = ϕ(i, n) existe. En effet, P ` ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 ), donc P ` ∃v3 B(i, n, v3 ), ainsi (puisque N |= P) il existe t tel que N |= B(i, n, t) ce qui entraˆıne B(i, n, t) d’apr`es la proposition 1, et donc ϕ(i, n) existe. 4- Par l’absurde, supposons que h a une machine d’indice i dans I. Alors h = ϕi , et P ` ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 ). Soit d un entier qui code une preuve de ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 ) dans P. Posons m = α2 (i, d). Alors d’une part h(m) = ϕ(i, m), d’autre part h(m) = g(i, m, d) + 1 par d´efinition de h. Or g(i, m, d) = ϕ(i, m) par d´efinition de g et d. D’o` u la contradiction g(i, m, d) + 1 = g(i, m, d). D’o` u l’existence d’une machine i de h qui termine pour chaque entr´ee mais dont l’arrˆet n’est pas prouvable dans P´eano (i ∈ / I). 5- La fonction qui ` a i elle associe d ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )e est r´ecursive, DemT est r´ecursive. Donc la relation i ∈ I ssi ∃d DemP (d ∀v2 ∃v3 B(i, v2 , v3 )e , d) est r´ecursivement ´enum´erable. Soit T une th´eorie r´ecursive dans le langage L0 . On dit qu’une fonction ( totale ) f est T -prouvablement r´ecursive s’il existe une formule θ ∈ Σ tel que : i/ θ repr´esente faiblement f dans T . ii/ T ` ∀x1 · · · ∀xn ∃! y θ(x1 , . . . , xn , y). Exercice 21 : (Fonction r´ ecursive( totale ) qui n’est pas T-prouvablement r´ ecursive) Soit T une th´eorie r´ecursive dans le langage L0 , admettant < N, 0, S, +, × > comme mod`ele, et contenant P0 . On consid´ere l’ensemble A = {#θ; θ ∈ Σ `a deux variables libres et T ` ∀v0 ∃! v1 θ(v0 , v1 )}. 4 1- Montrer que si A est fini, alors il existe une fonction r´ecursive ( totale ) qui n’est pas T-prouvablement r´ecursive. Pour la suite on supposera que A est infini. 2- Montrer que A est r´ecursivement ´enum´erable. Soit g une fonction totale r´ecursive telle que A = Im g. 3- Montrer que la fonction partielle d´efinie par f (m) = n + 1 si et seulement si T ` θm (m, n) avec g(m) = #θm , est totale r´ecursive. 4- Montrer que f n’est pas T-prouvablement r´ecursive. Corrig´ e de Exercice 21 : Remarquons d’abord que si F est un ´enonc´e Σ et si N |= F alors T ` F . 1- Il suffit de remarquer que si f et g sont totales, f 6= g et θf , θg repr´esentent faiblement f et g respectivement, alors θf 6= θg . 2- La propri´et´e “n est le code d’une formule θ ∈ Σ qui a deux variable libres” est primitive r´ecursive. La fonction f qui ` a n =d θ e associe d ∀v0 ∃! v1 θ(v0 , v1 )e si n code une formule θ ∈ Σ a deux variables libres, 0 sinon est r´ecursive. D’o` u: n ∈ A ssi “n est le code d’une formule θ ∈ Σ qui a deux variable libres” et ∃d DemT (f (n), d) {z } | | {z } r´ec r´ e c | {z } r.´ e | {z } Ce qui donne A r´ecursivement ´enum´erable. r.´e 3- Montrons que pour tout m il existe n tel que T ` θm (m, n). En effet, puisque d θm e = g(m) ∈ A, alors T ` ∀v0 ∃! v1 θm (v0 , v1 ) et donc il existe n tel que N |= θm (m, n) (puisque N |= T ). Or θm est Σ, donc θm (m, n) est un ´enonc´e Σ et comme N |= θm (m, n) alors T ` θm (m, n). 4- Par l’absurde, supposons que f est T -prouvablement r´ecursive. Alors il existe θ dans Σ tel que : i/ θ repr´esente faiblement f dans T . ii/ T ` ∀x∃! y θ(x, y). Donc d θ e ∈ A et il existe m tel que g(m) =d θ e . En posant f (m) = n, alors T ` θ(m, n) (puisque θ repr´esente faiblement f dans T ). Or par d´efinition de f , si T ` θ(m, n) et g(m) =d θ e alors f (m) = n + 1, d’o` u contradiction.
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