S`INSURGE - Cineplex.com

MARS/AVRIL 2015
VOLUME 14 | NUMÉRO 2
Nos
invités
ÉVELYNE
BROCHU
VALÉRIE
BLAIS
JEAN
DUJARDIN
ANTHONY
THERRIEN
LA SÉRIE
DIVERGENCE
SHAILENE
WOODLEY
S’INSURGE
PP 40708019
LES PIEDS SUR TERRE, ON S’INVITE AU BAL DES FINISSANTS D’AURÉLIE LAFLAMME
SOMMAIRE
MARS/AVRIL 2015 | VOL 14 | Nº2
PHOTO PAR JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA POUR LE MAGAZINE CINEPLEX
PHOTO COUVERTURE: TIM PALEN
AUX ARMES,
CITOYENS!
26 ANTHONY
THERRIEN
Son cœur fait boom ces
jours-ci, car l’acteur incarne
Jean Corbo, un militant
du FLQ tué par une bombe.
Rencontre pour le moins
explosive.
RUBRIQUES
4 ÉDITORIAL
6 CINÉFIX
10 PHOTOSYNTHÈSE
14 SORTIES EN SALLE
42 MUSIQUE
44 TENUES DE SOIRÉE
46 DVD
48 ARRÊT SUR IMAGES
50 LA DERNIÈRE SCÈNE
TÊTES
D’AFFICHE
26
30 ÉVELYNE BROCHU
36 JEAN DUJARDIN
38 SHAILENE
L’artiste multidisciplinaire
s’amuse dans le Rock’n Nonne
d’ici, La Passion d’Augustine.
En prime, elle se dévoile
devant nous en offrant tout
un spectacle musical.
La fille de la ville s’est montrée
chaude à l’idée de braver le
froid des Îles-de-la-Madeleine
pour jouer dans Les Loups.
Discussions autour de la mer
et mère Nature.
Si son personnage de
magistrat parle au nom de
la Justice dans La French,
l’oscarisé Français, lui, nous
livre des propos controversés
en entrevue avec Le magazine.
La star est marginale et
féministe dans la vie. Pas
étonnant qu’elle revienne dans
La Série Divergence: Insurgés
en campant une «divergente».
WOODLEY
PHOTO: GETTY IMAGES
PHOTO: JULIE ARTACHO
24 VALÉRIE BLAIS
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 3
PREMIÈRE VUE
ÉDITEUR SALAH BACHIR
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
MATHIEU CHANTELOIS
RÉDACTRICE EN CHEF
ÉDITH VALLIÈRES
DIRECTRICE ADMINISTRATIVE
MARNI WEISZ
CONCEPTEUR GRAPHIQUE
TREVOR THOMAS STEWART
COLLABORATEURS
MANON DUMAIS, MARTIN GRENIER,
CHLOÉ NADEAU, INGRID RANDOJA,
MATHILDE ROY, NICOLAS TITTLEY
PHOTOGRAPHE
JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA
DIRECTRICE DE LA PRODUCTION
SHEILA GREGORY
LE MAGAZINE CINEPLEX EST REPRÉSENTÉ
PAR CINEPLEX MÉDIA
VENTES PUBLICITAIRES
LA CASSETTE
oilà plus de 15 ans que je cours les plateaux de tournage
et manifestations cinématographiques. En faisant un petit calcul, ça fait
probablement plus d’un millier de fois que je braque mon micro devant
la bouche des stars du septième art. Presque qu’à tout coup, je me retrouve à
retranscrire les mêmes réponses:
«J’ai accepté de faire ce film pour travailler avec ce cinéaste. Quel talent! J’ai dit
oui avant même de lire le scénario.»
«C’est un bonheur de partager l’écran avec cet acteur! Il est un vrai pro. Il a le don
de nous mettre à l’aise. Avec lui, on se sent en confiance.»
«Ce fut l’un des plus beaux plateaux de toute ma carrière. Tout le monde était si
gentil, si attentionné.»
Le comble de l’ironie, c’est qu’à la fin de plusieurs de ces entrevues, les acteurs nous lancent «que
toutes ces affirmations peuvent sembler un peu clichées, mais qu’elles sont vraies cette fois-ci. Tout a
vraiment été magnifique.»
Dans le milieu, on appelle cela «sortir la cassette». L’expression prouve que cette pratique ne date pas
d’hier (après tout, qui, de nos jours, parle encore de cassettes?). Les vedettes qui font parfois 15 entrevues de suite passent en mode automatique. Épuisées de répondre à nos questions (qui, je l’avoue, ne
sont pas toujours lumineuses), elles répètent les mêmes trucs en attendant la fin de leur journée.
Certains joueurs, toutefois, échappent aux réponses faciles. Au Québec, c’est le cas notamment
d’Antoine Bertrand, de Jean-Marc Vallée et de Xavier Dolan. À Hollywood, Jared Leto, Jennifer Lawrence
et Emma Stone sont de cette «race».
En France, toutefois, la langue de bois se fait bien plus rare. En tête-à-tête, les célébrités de l’Hexagone
mâchent rarement leurs mots. Ce mois-ci, par exemple, Jean Dujardin ne se gêne pas pour nous dire ce
qu’il pense de George Clooney. Je vous laisse aller à la page 37 pour lire ce que le tombeur français pense
de son pendant américain. Ces déclarations (exclusives!) sont explosives. Du bonbon pour un magazine!
Et il n’est pas le seul à parler sans ambages. Dans nos pages, Vincent Cassel nous avait dit que Roy
Dupuis n’avait visiblement plus envie de faire des films, qu’il devrait laisser tomber le cinéma et faire le
tour du monde sur un voilier.
Le réalisateur de La Famille Bélier, Éric Lartigau, vous expliquera dans le prochain numéro du
magazine Cineplex «l’enfer» qu’il a vécu en dirigeant son actrice principale. «Une ado bruyante à qui il
fallait toujours enlever les gommes de la bouche et qui n’arrivait pas à se concentrer.»
Plusieurs célébrités de notre continent auraient fort à gagner d’une petite leçon de comédie française.
Le monde du cinéma serait encore un peu plus fascinant.
n MATHIEU CHANTELOIS, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
4 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
QUÉBEC 514 868-0005
DIRECTEUR DES VENTES, EST DU CANADA
GEORGE GOULAKOS (POSTE 225)
DIRECTRICE DES VENTES
LOUISA DI TULLIO (POSTE 222)
DIRECTEUR DES COMPTES
DAVE CAMERON (POSTE 224)
TORONTO 416 539-8800
VICE-PRÉSIDENTE SENIOR, VENTES
LORI LEGAULT (POSTE 5242)
VICE-PRÉSIDENT
ROBERT BROWN (POSTE 5232)
VICE-PRÉSIDENT, VENTES
JOHN TSIRLIS (POSTE 5237)
DIRECTEUR DES VENTES NATIONALES
GIULIO FAZZOLARI (POSTE 5254)
CHARGÉS DE COMPTES
CORY ATKINS (POSTE 5257)
JASON BAUER (POSTE 5233)
BRENDAN DEVINE (POSTE 5280)
LESLEY GORMLEY (POSTE 5266)
SHEREE KYTE (POSTE 5245)
BETH LEVERTY (POSTE 5285)
ZANDRA MACINNIS (POSTE 5281)
HEATHER MARSHALL (POSTE 5290)
JENNA PATERSON (POSTE 5243)
BRETT POSCHMANN (POSTE 5287)
TANYA STEVENS (POSTE 5271)
ED VILLA (POSTE 5239)
LORELEI VON HEYMANN (POSTE 5249)
JENNIFER WISHART (POSTE 5269)
DIRECTRICE DES OPÉRATIONS MÉDIAS
CATHY PROWSE (POSTE 5223)
REMERCIEMENTS
ELLIS JACOB, TAMMY-LYNN ROBERT,
DANIEL SÉGUIN, JEAN STINZIANI,
TIFFANY WONG
Le magazine Cineplex est publié onze fois par an par Cineplex
Divertissement. Le coût d’un abonnement annuel est de 31,05 $
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100 000 exemplaires sont distribués dans les Cineplex et
100 000 dans le cahier Week-end du Journal de Montréal. Le
magazine Cineplex reçoit le matériel aux fins de publication et n’est
pas responsable du renvoi du matériel et des photographies non
sollicités. Le contenu ne peut être reproduit sans le consentement
écrit de l’éditeur. © Cineplex Divertissement 2007. Demande
d’adhésion présentée à BPA International en janvier 2004.
CINÉFIX
n PAR ÉDITH VALLIÈRES
AU NOM DU PÈRE
«Tourner Le Sel de la Terre
est la pire idée que j’ai eue de
toute ma vie», lance Juliano
Ribeiro Salgado, rencontré
plus tôt cette année aux
Rendez-vous du cinéma
français à Paris.
Le documentariste prend
une longue pause avant de
renchérir: «Et c’est peut-être
aussi ma meilleure!» Dès le 24 avril, le docu nous
plonge dans les magnifiques
photographies de Sebastião
Salgado. Depuis 40 ans, cet
homme parcourt la Terre sur
les traces d’un monde en
pleine mutation. Alors qu’il a
mis en images des tragédies
majeures qui ont marqué
notre histoire récente (conflits
internationaux, famines,
exodes, etc.), il se lance
dorénavant à la découverte
de territoires vierges aux
paysages grandioses. Il
part plus précisément à
la rencontre d’une faune
sauvage dans un titanesque
projet photographique qui
honore la beauté du monde.
Sa vie et son travail y sont
révélés par les regards
croisés de son fils Juliano,
qui l’a accompagné dans
ses aventures, et du grand
Wim Wenders, lui-même
photographe.
«Si un jour on m’avait
dit que je partirais à la
découverte de mon père,
je ne l’aurais pas cru, confie
Juliano. Au départ, c’est mon
orgueil qui en a pris un coup.
J’étais un peu comme un ado
qui refusait de se faire voir en
présence de ses parents. Puis,
je me suis laissé prendre au
jeu. J’ai redécouvert mon père.
Je suis fier de le présenter à
un public.»
Un public qui est bien
d’accord que les deux font
la paire (et le père): le film a
été acclamé à Cannes et s’est
retrouvé aux Oscars.
– MATHIEU CHANTELOIS
FEMMEORCHESTRE
Les cordes vocales
de Rihanna seront
doublement sollicitées
dans le film d’animation
En route! (qui prend le
chemin des cinémas le
27 mars). La star prêtera sa
voix à Gratuity «Tip» Tucci,
une jeune fille rebelle
au teint basané (qui lui
ressemble étrangement),
en plus de se faire
entendre sur la bande
sonore originale composée
de 12 tubes. «C’est
un genre de comédie
musicale différente d’un
Broadway entrecoupé
de chansons», a dévoilé
l’un des producteurs de
DreamWorks, Jeffrey
Katzenberg.
I, ROBOT
La ressemblance entre le robot d’Elysium (2013) et celui
de Chappie (2015) relève-t-elle du plagiat? Pas du tout.
Le cinéaste de ces deux longs-métrages de science-fiction,
Neill Blomkamp, a fait appel au même concepteur pour
créer les androïdes. Chappie possède toutefois un petit
extra: il ressent des émotions comme un vrai garçon, ce
qui étonnera plus d’un cinéphile dès le 6 mars.
6 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
Elysium
Chappie
PHOTO: IMAGE.NET
221
PHOTO: MUSÉE STEWART, 1995. 10. 13
C’est le nombre de facettes
en cristal retrouvées sur
la pantoufle de Cendrillon
dans l’adaptation
cinématographique
éponyme de Kenneth
Branagh (Thor), en salle
le 13 mars. La costumière
Sandy Powell (notamment
oscarisée pour L’Aviateur)
a passé 150 heures à
créer divers modèles
de chaussures avec les
joailliers de Swarovski,
pour ne retenir que
celui-ci, inspiré des
années 1890.
ÉRIC
BRUNEAU
L’histoire d’amour de
Gurov & Anna fera battre les
cœurs dès le 20 mars. Rencontre
avec un tombeur de ces dames.
Comment décriviez-vous votre
personnage?
Complexe! J’ai dû moi-même le construire, car
il n’était pas clairement défini dans le scénario.
Lui et le réalisateur Rafaël Ouellet voulaient
laisser planer l’ambiguïté. En gros, je suis
l’ex d’une universitaire francophone [Sophie
Desmarais], amoureuse de son professeur
anglophone [Andreas Apergis]. Même si je
ne l’aime plus, je suis toujours présent pour
elle. J’ai recouché deux ou trois fois avec elle,
comme une sorte de rebond.
Le film offre autant des passages en
anglais qu’en français. Est-ce une mode
pour les jeunes réalisateurs francophones de
tourner dans la langue de Shakespeare?
C’est plus une réalité de jeunes adultes.
8 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
PHOTO: SHAYNE LAVERDIÈRE
QUESTIONS À
Nous sommes les enfants de la loi 101; nous
nous battons pour préserver notre héritage
linguistique. Mais d’un autre côté, notre
génération n’a pas connu les «méchants
Anglais». Si bien que nous voyageons plus
que nos parents l’ont fait. Nous apprenons
aussi à parler en anglais pour notre bienfait.
Puis, nous regardons autant la télévision
américaine que française. Tout cela influence
notre cinéma.
Seriez-vous prêt à endosser un grand
rôle en anglais?
Oui. Le seul problème, c’est que je manque
de temps présentement pour pratiquer mon
accent. Et je sais que ça demande beaucoup
de travail pour l’avoir expérimenté avec le plus
récent film de Denys Arcand [Le Règne de la
beauté]. Avant de débuter le tournage, j’ai fait
appel à un coach pour bien prononcer mes
quelques répliques en anglais. C’était exigeant,
mais j’aimerais drôlement le refaire un jour, et
ce, pour un plus grand rôle.
POW!
À voir son calibre de
7,65 mm, aucun voyou
ne voudrait faire face au
Walther PPK (utilisé par
l’agent 007 dans le film
On ne vit que deux fois).
Les adeptes de la franchise
d’espionnage, eux,
saliveront en voyant le
pistolet à Montréal dans le
cadre de l’expo D’Artagnan,
Al Capone et les autres –
Armes et légendes.
C’est que jusqu’au
1er novembre, le Musée
Stewart présentera les
armes de divers héros de
la littérature et du cinéma,
dont Don Quichotte, Lucky
Luke, Barbe Noire... Le tout
sera accompagné d’extraits
sonores mythiques.
Plutôt désarmant, non?
stewart-museum.org
NOIR
DÉSIR
Commercialisées il y a
quelques mois, les poupées de
collection Barbie-Divergence
ont plus que jamais la cote
ces jours-ci avec la sortie
en salle du deuxième volet
des aventures de Tris et
Four. Une bonne raison de
se les procurer? Sous leurs
vêtements se cachent des
tatouages complètement
cool à l’effigie des différentes
factions du film.
- JENNIFER ANISTON,
QUI JOUERA BIENTÔT LA
THÉRAPEUTE D’UNE «CÉLÉBRITÉ»
DANS SHE’S FUNNY THAT WAY.
PHOTO: IMAGE.NET
SAVIEZ-VOUS QUE?
Paul Walker sera bel et bien dans Dangereux 7 dès le 3 avril,
bien qu’il ait rendu l’âme en 2013 dans un terrible accident de
voiture en Californie. L’acteur, qui avait filmé plus de la moitié
du film, a été remplacé par des doublures que sont notamment
ses deux frères biologiques, Caleb et Cody. Son visage et sa
voix ont ensuite été calqués sur le corps de ses frangins grâce
à des images de synthèse. Le procédé cinématographique a
déjà fait ses preuves avec, entre autres, les regrettés Philip
Seymour Hoffman dans Hunger Games: La révolte – Partie 1
et Oliver Reed dans Gladiateur.
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 9
PHOTO: GETTY IMAGES
Être célèbre? C’est aussi
se faire poursuivre jusqu’à
la pharmacie par des fans
trop curieux de connaître
ta marque de papier
hygiénique préférée.
PHOTOSYNTHÈSE
DANS
TA FACE,
BANDERAS
Devant tous ces visages colorés,
Antonio Banderas ne peut
avoir une face de carême à la
première de Bob l’éponge,
le film: Éponge à court d’eau
à New York.
PHOTO: GETTY IMAGES
WOUF,
LOPEZ!
Jennifer Lopez fait une fleur
aux spectateurs de l’émission
Despierta América en
s’invitant avec ce petit chien
presque aussi mignon qu’elle.
PHOTO: GETTY IMAGES
OÙ EST
ALYSON?
Si Alyson Hannigan joue à
cache-cache avec sa fille
Keeva dans l’espoir de fuir les
paparazzis, eh bien, c’est raté!
Les kodaks l’ont traquée.
PHOTO: SPLASH NEWS
10 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
HELEN, DANS
LES
PATATES
C’est ce qu’on appelle une
scène «croquée» sur le vif.
Helen Mirren s’apprête à
mordre dans une frite à
l’après-party des Golden
Globes.
PHOTO: GETTY IMAGES
KATIE:
BEC
SUCRÉ
En regardant la joute
qui oppose les Rangers
aux Islanders de New
York, Katie Holmes
préfère de loin téter
des bonbons que de
la bière.
PHOTO: GETTY IMAGES
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 11
AVE
EVA
Après avoir fait tourner
bien des têtes, voilà
qu’Eva Longoria
tournoie dans les bras
de Mario López à
l’émission Extra!
PHOTO: GETTY IMAGES
MÉCHANT
RYAN
La cigarette au bec et le bras
PRIX
PRATT
Chris Pratt en voit de toutes
dans le plâtre, Ryan Gosling
a vraiment tout d’un bum sur
le plateau de The Nice Guys.
Plutôt séduisant!
les couleurs en recevant la
distinction de l’homme de
l’année des mains de deux
excentriques de la société
Hasty Pudding Theatricals.
PHOTO: SPLASH NEWS
PHOTO: GETTY IMAGES
12 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
AUX FILMS DU TEMPS
6 MARS
Erica Rivas dans
Les Nouveaux sauvages
UNFINISHED BUSINESS
(V.F. AFFAIRES NON CLASSÉES)
AVEC: Dave Franco, Vince Vaughn
RÉALISÉ PAR: Ken Scott (Starbuck)
Deux hommes partent rencontrer leur
associé en Europe afin de conclure un
important marché. Seul problème: leur
voyage d’affaires tourne au désastre en
début de parcours.
WILD TALES
’71
(V.F. LES NOUVEAUX
SAUVAGES)
AVEC: Jack O’Connell,
Richard Dormer
RÉALISÉ PAR: Yann Demange
Alors qu’un conflit dégénère
en guerre civile à Belfast, en
Irlande du Nord, un jeune
soldat anglais est envoyé sur
le front. Par malchance, son
unité est prise en embuscade.
Il doit agir seul sans quoi il
pourrait mourir.
AVEC: Erica Rivas,
Oscar Martinez
RÉALISÉ PAR: Damián Szifrón
Stressante, la vie actuelle? Si
certains finissent par craquer
sous le poids d’une déception
amoureuse ou d’un passé
trouble, d’autres prennent
plaisir à perdre les pédales.
Chappie
CHAPPIE
CHORUS
AVEC: Hugh Jackman,
Sigourney Weaver
RÉALISÉ PAR: Neill
Blomkamp (Elysium)
Chappie est le premier des
androïdes à avoir… une âme!
Plusieurs humains cherchent
à l’exterminer, de peur qu’il
contrôle la Terre avec
sa technologie.
AVEC: Sébastien Ricard,
Pierre Curzi
RÉALISÉ PAR: François
Delisle (Le Météore)
Séparés depuis la disparition
de leur fils, deux parents se
retrouvent à Montréal pour
accepter le pire: les restes
humains de leur enfant
viennent d’être retrouvés.
14 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
THE SECOND BEST
EXOTIC MARIGOLD HOTEL
AVEC: Maggie Smith, Richard Gere
RÉALISÉ PAR: John Madden
(Bienvenue au Marigold Hotel)
Dans ce deuxième volet, la résidence pour retraités
Best Exotic Marigold Hotel s’agrandit, faute d’espace.
Et nos héros dans tout cela? Ils se marient ou font
des choix de vie déchirants.
13 MARS
Liam Neeson dans
Une Nuit pour survivre
CINDERELLA
RUN ALL NIGHT
(V.F. CENDRILLON)
(V.F. UNE NUIT
POUR SURVIVRE)
AVEC: Lily James,
Cate Blanchett
RÉALISÉ PAR: Kenneth
Branagh (Thor)
Le célèbre conte subit une
cure de jeunesse, tout en
conservant ses éléments
magiques: la pantoufle de
verre, la fée marraine et
surtout le prince charmant.
AVEC: Liam Neeson,
Genesis Rodriguez
RÉALISÉ PAR:
Jaume Collet-Serra (Sans arrêt)
Un tueur à gages, membre de
la mafia, a comme mission de
tuer son fils qu’il n’a pas vu
depuis des années. En sera-t-il
vraiment capable?
Lily James dans Cendrillon
20 MARS
DANNY COLLINS
AVEC: Al Pacino,
Jennifer Garner
RÉALISÉ PAR: Dan Fogelman
Surprise! Un artiste du rock
apprend qu’il est le père d’un
enfant quelque part dans le
monde, et ce, en lisant une
lettre jamais ouverte de...
John Lennon.
LA PASSION
D’AUGUSTINE
UNE NOUVELLE AMIE
AVEC: Anaïs Demoustier, Romain Duris
RÉALISÉ PAR: François Ozon (Potiche)
Après le décès de sa meilleure amie, une femme se remet
de sa dépression en devenant la frangine d’un homme qui
affiche d’étranges comportements. Confusion et vérités.
AVEC: Valérie Blais,
Céline Bonnier
RÉALISÉ PAR: Léa Pool
(Maman est chez le coiffeur)
À défaut de prier, les élèves du
couvent de la Mère Augustine
chantent. Mais voilà que le
gouvernement du Québec
menace de leur couper
le sifflet en instaurant un
système d’éducation publique.
GUROV & ANNA
AVEC: Sophie Desmarais,
Éric Bruneau
RÉALISÉ PAR: Rafaël Ouellet
(Camion)
Et si la fiction devenait réalité?
Un professeur marié s’éprend
de son élève alors qu’il étudie
La Dame au petit chien de
Tchekhov, une courte nouvelle
qui raconte une liaison
extraconjugale devenant un
amour authentique. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 15
20 MARS
Sean Penn dans Le Tireur
THE GUNMAN
(V.F. LE TIREUR)
THE DIVERGENT
SERIES: INSURGENT
AVEC: Sean Penn, Idris Elba
RÉALISÉ PAR: Pierre Morel
(L’Enlèvement)
Les folies sont finies pour un
espion international hanté
par son passé. Il doit rétablir
sa réputation sans quoi il
pourrait y laisser sa peau.
(V.F. LA SÉRIE DIVERGENCE: INSURGÉS)
AVEC: Shailene Woodley, Theo James
RÉALISÉ PAR: Robert Schwentke (R.I.P. Département)
Dans cette suite, les fugitifs Tris et Four sont maintenant
pourchassés par la dirigeante des Érudits. Sur leur chemin se
dressent des défis complexes, les obligeant même à découvrir
de grandes vérités sur leur passé et l’avenir de leur monde.
27 MARS
GET HARD
(V.F. PRISON 101)
WHILE WE’RE YOUNG
AVEC: Ben Stiller, Naomi Watts
RÉALISÉ PAR: Noah Baumbach (Frances Ha)
Deux cinéastes filent le parfait amour avant de rencontrer un
autre couple beaucoup plus jeune. Chamboulement et crises
existentielles ne cessent de s’enchaîner.
16 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
AVEC: Will Ferrell, Kevin Hart
RÉALISÉ PAR: Etan Cohen
(Barton Fink)
Un gérant de fonds spéculatifs
ira en prison dans 30 jours pour
malversations financières. D’ici
là, il doit endurcir sa carapace en
faisant appel à un (vrai?) bum.
27 MARS
Garrett Wareing
dans La Leçon
BOYCHOIR
(V.F. LA LEÇON)
HOME
(V.F. EN ROUTE!)
AVEC LES VOIX DE: Rihanna,
Jennifer Lopez
RÉALISÉ PAR: Tim Johnson
Des extraterrestres vont sur
Terre afin de se cacher de
leurs ennemis. Mais lorsque
l’un d’eux révèle par erreur leur
refuge, il doit fuir avec une ado.
AVEC: Dustin Hoffman,
Garrett Wareing
RÉALISÉ PAR: François Girard
(Le Violon rouge)
Un chef de chœur de
l’American Boychoir School
remet un pensionnaire dissipé
sur la bonne voie en faisant
rayonner sa voix à l’étranger.
3 AVRIL
FURIOUS 7
(V.F. DANGEREUX 7)
AVEC: Michelle Rodríguez, Vin Diesel
RÉALISÉ PAR: James Wan (Insidieux)
Est-ce que le 7 portera chance à la bande de
Dominic Toretto qui affronte maintenant un
mystérieux agresseur, assoiffé de vengeance?
WOMAN IN GOLD
(V.F. LA DAME EN OR)
AVEC: Helen Mirren, Ryan Reynolds
RÉALISÉ PAR: Simon Curtis (Une Semaine avec Marilyn)
Inspiré de faits vécus. Une réfugiée juive octogénaire
fait appel au gouvernement pour récupérer des œuvres
d’art appartenant à sa famille. Le projet est plutôt corsé.
DES ÉTOILES
AVEC: Ralph Amoussou,
Marème Demba Ly
RÉALISÉ PAR: Dyana Gaye
Entre New York, Dakar et
Turin, les destins de trois
individus se croisent et
s’entremêlent autour d’un seul
désir: accéder à la liberté. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 17
10 AVRIL
THE YOUNG
AND PRODIGIOUS
T.S. SPIVET
(V.F. L’EXTRAVAGANT
VOYAGE DU JEUNE ET
PRODIGIEUX T.S. SPIVET)
AVEC: Helena Bonham Carter,
Kyle Catlett
RÉALISÉ PAR: Jean-Pierre
Jeunet (Le Fabuleux destin
d’Amélie Poulain)
Quoi? L’inventeur de la
machine à mouvement
perpétuel n’a que dix ans!
Stupéfaction publique.
Helena Bonham Carter dans
L’Extravagant voyage du jeune
et prodigieux T.S. Spivet
NOIR (NWA)
AVEC: Patrick Hivon,
Maxime Dumontier
RÉALISÉ PAR: Yves Christian
Fournier (Tout est parfait)
Lumière sur quatre destins
plongés dans la grande
noirceur, notamment en raison
d’une sortie de prison et d’une
lutte entre gangs de rue.
17 AVRIL
Kevin James dans
Paul Blart: Mall Cop 2
PAUL BLART:
MALL COP 2
AVEC: Kevin James,
Raini Rodriguez
RÉALISÉ PAR: Andy Fickman
(L’Homme, c’est elle)
Paul Blart reprend les armes.
Cette fois, il doit affronter un
groupe de voleurs d’œuvres
d’art lors d’une exposition
pour les gardes de sécurité
à Las Vegas.
LA RANÇON DE LA GLOIRE
AVEC: Benoît Poelvoorde, Roschdy Zem
RÉALISÉ PAR: Xavier Beauvois (Des Hommes et des dieux)
Quelle mauvaise idée! Deux hommes à court d’argent la veille de
Noël décident de subtiliser le cercueil du richissime comédien
Charlie Chaplin afin de demander une rançon à la famille.
CORBO
CHILD 44
AVEC: Anthony Therrien,
Antoine L’Écuyer
RÉALISÉ PAR: Mathieu Denis
(Laurentie)
Jean Corbo: un nom bien
connu au Québec. À l’âge
de 16 ans, ce grand idéaliste
rejoint le Front de libération
du Québec pour réformer
radicalement la province. Son
projet a l’effet d’une bombe
dangereusement mortelle.
(V.F. ENFANT 44)
18 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
AVEC: Tom Hardy,
Noomi Rapace
RÉALISÉ PAR: Daniel
Espinosa (Easy Money)
Drame inspiré du roman
éponyme du Britannique
Tom Rob Smith. Dans l’Union
soviétique stalinienne, un
agent de la police secrète de
Moscou enquête sur une série
de meurtres d’enfants.
Tom Hardy
dans Enfant 44
24 AVRIL
THE WATER DIVINER
AVEC: Russell Crowe, Olga Kurylenko
RÉALISÉ PAR: Russell Crowe
Sont-ils toujours vivants? Au lendemain de la Bataille
de Gallipoli, un fermier australien se pose la question en
Turquie en voulant retrouver ses trois fils portés disparus.
Michiel Huisman et Blake Lively
dans Éternelle Adaline
THE AGE
OF ADALINE
(V.F. ÉTERNELLE ADALINE)
AVEC: Harrison Ford,
Blake Lively
RÉALISÉ PAR:
Lee Toland Krieger
(Celeste and Jesse Forever)
Une femme née au début du
20e siècle est victime d’un
accident qui l’empêche de
vieillir à tout jamais. Mais voilà
qu’elle rencontre un homme
pour qui elle serait prête à
renoncer à son immortalité.
THE SALT OF
THE EARTH
(V.F. LE SEL DE LA TERRE)
AVEC: Wim Wenders,
Sebastião Salgado
RÉALISÉ PAR: Wim Wenders,
Juliano Ribeiro Salgado
La famine, l’exode. Après les
avoir photographiés pendant
40 ans, Sebastião Salgado
célèbre la beauté humaine
dans ce documentaire.
AURÉLIE
LAFLAMME –
LES PIEDS
SUR TERRE
AVEC: Marianne Verville,
Aliocha Schneider
RÉALISÉ PAR:
Nicolas Monette
Dans cette adaptation
des deux derniers tomes
de la série littéraire
d’India Desjardins,
Aurélie Laflamme est une
adolescente dégourdie qui
vit ses folies de graduation
au secondaire.
SALLES, FILMS, HORAIRES CINEPLEX.COM
LES DATES DE SORTIES SONT SUJETTES À CHANGEMENT
20 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
AURELIE LAFLAMME –
LES PIEDS SUR TERRE
SORTIE LE 24 AVRIL
Aurélie Laflamme Les pieds sur terre
«L’histoire déménage», car l’héroïne des
Québécois est maintenant devenue une ado aux
mille et un projets (exactement comme il en est
dans les deux derniers tomes de la série littéraire
d’India Desjardins qui ont inspiré le film de Nicolas
Monette). Elle se questionne sur son choix de carrière, en plus de préparer son bal de fin d’études.
«Aurélie en rêve depuis son secondaire un. Elle
s’imagine être la reine de la soirée, entourée de ses
amis [toujours joués par le beau Aliocha Schneider
et la pétillante Geneviève Chartrand].» Bien entendu, rien ne se passe comme prévu. Les catastrophes
et les gaffes s’enchaînent sous ses yeux.
Sans dévoiler les punchs, la comédienne de
20 ans avoue avoir couru en tenue de princesse à
quatre heures du matin alors que le thermomètre
affichait zéro degré Celsius. Elle a ensuite dévalé les
rues en scooter, le visage rougi par le vent: «La veille,
je portais un harnais de sécurité qui me coinçait
l’aine. Ça faisait aussi mal qu’une épilation du bikini», confirme-t-elle, entre deux éclats de rire qui rappellent ceux de son père, l’humoriste Pierre Verville.
Mais le moment le plus éprouvant a été la
sélection de la robe de bal, parée d’un joli jupon
mauve. Marianne a eu droit à cinq essayages et plusieurs marques rouges sur son corps à force d’enfiler des vêtements.
«Ce n’était pas simple parce que j’ai un gros complexe des épaules et
des bras. Je souhaitais les cacher sous du tissu, mais la costumière,
elle, ne voulait rien entendre. On a donc coupé, ajusté et réajusté ma
tenue pour qu’elle soit parfaite.»
L’est-elle devenue? «Oui, même s’il y a des moments où je me
disais que le cinéma n’était pas fait pour moi, ajoute avec plaisanterie
celle qui commence à peine à se bâtir une carrière au grand écran.
Heureusement que le lendemain, j’avais déjà changé d’idée. J’aime
beaucoup trop le cinéma pour tout abandonner.»
De quoi rassurer la scénariste India Desjardins qui aimerait travailler sur un troisième volet cinématographique «vraiment cool». Mais
le projet se concrétisera seulement dans quelques années, lorsque
Marianne se sera reposée en posant… ses deux pieds sur terre!
FOLIES DE
GRADUATION
Dur dur de graduer du secondaire.
Surtout quand Marianne Verville se
met les papattes dans les plats pour
Aurélie Laflamme – Les pieds sur terre.
n PAR ÉDITH VALLIÈRES
i le premier volet d’Aurélie Laflamme a fait
vivre plusieurs émotions à son actrice principale
en 2010, le second l’a encore plus abasourdie. «Il
y a eu plusieurs scènes éprouvantes physiquement», avoue Marianne Verveille au téléphone,
en repensant à la vingtaine de jours de tournage
d’Aurélie Laflamme – Les pieds sur terre, répertoriés dans 35 lieux différents.
22 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
LA PASSION
D’AUGUSTINE
SORTIE LE 20 MARS
ROCK ’N
NONNE
Adieu la capine de bonne sœur!
Valérie Blais se dévoile corps et
âme dans La Passion d’Augustine.
n PAR MATHILDE ROY
24 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
«La costumière n’a pas lésiné
sur nos habillements. On
avait beaucoup d’épaisseurs.
[...] certaines se sont
senties nues quand on leur
a enlevé leur long voile.»
«Beau». Le mot revient souvent quand Valérie Blais parle de
La Passion d’Augustine, le plus récent long-métrage de Léa Pool
(Maman est chez le coiffeur), à l’affiche ces jours-ci. La direction artistique, le chœur, le jeu de sa collègue Céline Bonnier… Tout est «beau»
à ses yeux.
«En plus, nous chantions avec les étudiantes du Conservatoire qui
sont excellentes. C’était vraiment sublime», ajoute-t-elle.
Le décor n’y fait pas exception. Le film prend place dans l’environnement naturel de Saint-Ours, au bord de la rivière Richelieu. On
est pile en 1968, époque où les écoles tenues par des religieuses sont
menacées de disparaître dans la laïcisation du système scolaire. Pour
Mère Augustine (Céline Bonnier), il est hors de question de fermer
les portes de son couvent qui, contrairement aux autres, enseigne la
musique et rafle tous les grands prix de piano.
À défaut de prier pour faire survivre leur congrégation, les
religieuses – rebelles à leur façon – chantent. Léa Pool va jusqu’à les
qualifier de «rock’n’rolls», même si elles prêchent par Mozart, Bach et
Chopin bien avant les Beatles.
Film choral
«C’est un projet qui me tient à cœur parce qu’il aborde un sujet dont
on n’a pas parlé depuis très longtemps, soit celui des religieuses. Je
trouve vraiment que c’est une œuvre chorale, sans faire un mauvais
jeu de mots», dit Valérie Blais, en riant.
«C’est drôle, j’ai l’impression de jouer deux personnages,
enchaîne-t-elle. Il y a le chœur des femmes et il y a la religieuse que
j’incarne. C’est surtout une communauté à laquelle j’ai participé en
tournant le film.»
Dans la communauté, il y a bien sûr Mère Augustine, une passionnée de musique, qui se verra confier sa nièce, un prodige du piano. On
suit aussi les autres sœurs – jouées notamment par Diane Lavallée,
Pierrette Robitaille et Andrée Lachapelle –, dans leur acceptation de
la transition vers la modernité. Car toutes doivent dire adieu au voile.
Valérie Blais se glisse dans la robe noire de sœur Claude.
Contrairement à plusieurs de ses consœurs, son personnage «est
bien content de se débarrasser de son voile». «Elle est une féministe
avant l’heure, je crois. Cette femme-là est devenue religieuse pour
avoir accès à une plus grande liberté. La liberté de ne pas enfanter,
d’apprendre, de lire, d’être éduquée. À cette époque, beaucoup de
femmes devenaient religieuses parce qu’elles n’avaient pas envie
LA REINE DES NEIGES
Alors que certains souhaitent mettre les voiles pour le
chaud soleil des Caraïbes, Valérie Blais, elle, a toujours
rêvé… de tourner en hiver! Son souhait s’est enfin réalisé
sur le plateau de La Passion d’Augustine, qui a été filmé en
bonne partie durant la saison froide. «J’ai tourné quelques
scènes dans un champ enneigé avec Céline [Bonnier].
J’avais l’impression d’être dans une toile du peintre
québécois Jean Paul Lemieux tellement c’était beau!»
d’avoir d’enfants, tout simplement, et parce qu’elles voulaient étudier
le plus longtemps possible.»
Mais avant de se dévoiler, Valérie Blais a dû couvrir son corps de
la tête aux pieds. «C’est ça mon grand choc: ne voir qu’un visage et
des mains. Il n’y avait rien d’autre qui existait. La costumière n’a pas
lésiné sur nos habillements. On avait beaucoup d’épaisseurs. Je peux
comprendre que certaines se sont senties nues quand on leur a enlevé
leur long voile.»
Leçon de cinéma
Cette grande libération, l’actrice l’a aussi sentie dans la direction de
Léa Pool. «C’était comme un cours de cinéma. Je suis habituée de
tourner des séries où tu as huit, neuf ou dix épisodes pour te raconter. Là, tu as deux heures. C’était très riche. Léa ne s’en rendait pas
compte, je pense, mais j’ai beaucoup aimé sa façon de diriger. Elle
nous expliquait comment elle tricotait son œuvre et nous mettait en
contexte pour chacune des scènes.»
La cinéaste d’origine suisse n’a pas connu le Québec des années
1960 et le rejet en bloc de la religion qu’elle raconte dans son film.
Était-ce un handicap? «Au contraire, croit Valérie Blais. C’est bien
parce qu’elle était neuve. Elle le racontait comme n’importe quelle
autre histoire qu’elle n’a pas nécessairement vécue.»
Une histoire que la comédienne – qui a récemment ajouté la
profession d’humoriste à sa feuille de route – juge encore tout à fait
pertinente: «En mettant mon voile, jour après jour, j’ai expérimenté
toute la contrainte du corps. On n’était pas trop loin du propos avec la
Charte et la laïcité. C’était très d’actualité.»
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 25
L’EFFET
D’UNE
Corbo revient sur la mort tragique d’un
jeune militant du FLQ. Rencontre avec
Anthony Therrien qui incarne le visage
d’une révolution pas si tranquille.
n PAR MATHILDE ROY
26 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
BO
CORBO
SORTIE LE 17 AVRIL
OMBE
PHOTO PAR JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA POUR LE MAGAZINE CINEPLEX
nthony Therrien est volubile comme pas un.
On le comprend: c’est mercredi matin et, plutôt
que d’être en classe, l’acteur de 17 ans fait la pose
devant notre photographe et discute de son
premier rôle principal au cinéma dans Corbo
de Mathieu Denis (Laurentie).
Si sa bouille n’est pas familière aux
yeux de certains, c’est normal. Anthony a
découvert le théâtre à son école primaire, mais a entamé une carrière
d’acteur à l’aube de l’adolescence. «En sixième année, j’étais en vacances avec ma mère, se souvient le jeune homme de Charlemagne,
inscrit dans le programme d’art dramatique de son école secondaire.
On était sur la plage, et je lui ai demandé: “Maman, est-ce qu’on pourrait parler de mon avenir?”»
Peu de temps après, il signait avec une agence de casting. S’en est
suivi un rôle dans Le Torrent, en 2011, puis des apparitions dans les
téléséries Destinée, Subito Texto et 30 vies.
Mais son plus grand rôle à ce jour lui a été confié dans Corbo, qui a
été présenté en première mondiale au Festival international du film
de Toronto.
Viva la revolución
Corbo, c’est pour Jean Corbo. Anthony se glisse dans la peau de ce
militant de 16 ans qui s’est joint à l’une des premières cellules du
mouvement de Front de libération du Québec (FLQ), avant les événements médiatisés de la crise d’octobre 1970. Le film, inspiré de
faits vécus, s’attarde à l’histoire de cet adolescent mort à la suite d’un
attentat à la bombe dans une usine de la Dominion Textile en 1966.
Les yeux bruns d’Anthony s’illuminent lorsqu’il pense à son
personnage tiraillé par ses origines: «Né d’une mère québécoise
et d’un père italien, Jean Corbo venait d’un milieu aisé et était très
politisé, mais il ne s’identifiait à aucun des membres de sa famille. À
l’école, il fait la rencontre de deux jeunes militants [joués par Antoine
L’Écuyer et Karelle Tremblay], qui lui font découvrir une vision du
Québec très près de ses valeurs: un mélange de nationalisme et de
radicalisme», explique Anthony, qui a bien aimé s’habiller à la mode
des années 1960.
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 27
SAVIEZVOUS QUE?
Jean Corbo était
le frère de Claude
Corbo, qui fut recteur de
l’UQAM de 1986 à 1996,
puis de 2008 à 2013.
Ce dernier a refusé de
participer à l’élaboration
du film. D’autres membres
de la famille Corbo l’ont
en revanche visionné,
assure Anthony Therrien.
«Ils ont applaudi Mathieu
[Denis] et ont dit que
la dynamique familiale
était juste, notamment la
relation conflictuelle entre
le père et ses deux fils.»
PHOTO: MARLÈNE GÉLINEAU PAYETTE
«C’est une bonne
idée [d’avoir un
deuxième plan
de carrière] parce
qu’on sait qu’en
cinéma ou en
télé au Québec,
il y a beaucoup
d’appelés, mais
peu d’élus.»
Antoine L’Écuyer et
Anthony Therrien
dans Corbo
Pour le réalisateur et scénariste Mathieu Denis, il était essentiel
d’avoir des acteurs du même âge que les personnages à l’écran.
«C’est une chose de lire dans un scénario qu’un jeune homme de
16 ans est armé d’une bombe, mais c’en est une autre de voir à l’écran
un adolescent véritablement âgé de 16 ans marcher vers sa mort,
une bombe entre les mains», affirme le cinéaste, qui s’est énormément documenté sur le contexte historique de son long-métrage. Il
a notamment retrouvé des membres de la famille Corbo, ainsi que
des camarades felquistes de Jean, qui ont pu relater leurs souvenirs
des événements.
«Il est l’expert mondial de cette époque, rigole Anthony. Quelques
semaines avant le tournage, nous avons pris un café ensemble.
Pendant trois heures, on a discuté de tout ce qui entourait cette
époque-là. Ça m’a beaucoup aidé à comprendre mon personnage.»
cinéma. Aussi, quand on fait une formation en interprétation, on ne
peut pas avoir de contrats d’acteur en même temps. Comme je commence ma carrière, ce serait me tirer dans le pied. J’ai aussi été très
conscientisé par mes parents à avoir un plan B. C’est une bonne idée
parce qu’on sait qu’en cinéma ou en télé au Québec, il y a beaucoup
d’appelés, mais peu d’élus.»
Sur ces sages paroles, Anthony doit bientôt retourner à l’école, où
une autre séance photo l’attend. Pas à titre d’acteur, cette fois, mais
bien en tant que finissant du secondaire.
Plan B
28 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
À LA DÉCHIQUETEUSE!
Mathieu Denis
PHOTO: PHILIPPE BOSSÉ
Après Corbo, qu’attend l’acteur qui,
dans ses rêves les plus fous, aimerait
jouer un James Bond ou le Joker? «Je
dois faire mes inscriptions au cégep
dans quelques semaines», répond-il.
Anthony a décidé de ne pas étudier en
interprétation, mais… en gestion de
commerce!
Pourquoi? «Les écoles d’interprétation forment beaucoup pour le théâtre,
et je m’intéresse plus à la télé et au
Pour documenter le récit de Corbo, le réalisateur
et scénariste Mathieu Denis a voulu consulter
les comptes-rendus des procès impliquant les
membres du FLQ en 1966. «J’ai appris à mon grand
étonnement, lors d’une visite au Palais de justice de
Montréal, que nos archives judiciaires sont détruites
tous les 30 ans, sans discrimination de la valeur
historique des documents dont on se débarrasse,
dit-il. “Je me souviens”? Visiblement, non.»
PHOTO: JULIE ARTACHO
30 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
LES LOUPS
SORTIE LE 27 FEVRIER
ENTRE MER
ET MEUTE
Après l’arrivée d’une mystérieuse
étrangère, la méfiance s’empare des
habitants d’une île de l’Atlantique.
Évelyne Brochu danse avec Les Loups.
n PAR MARTIN GRENIER
suffit de parler des Îles-de-la-Madeleine
pour que s’illuminent les yeux profonds
d’Évelyne Brochu.
«On dirait que les Îles ont un pouvoir magnétique sur moi. J’ai été
complètement magnétisée, transie, fascinée. Tellement que je n’arrête pas
d’y retourner depuis. J’ai trouvé des
paysages que je n’avais jamais vus,
d’une beauté, d’une puissance, d’une brutalité et d’une douceur… Ça
ressemble au bout du monde. C’est presque surréaliste.»
L’actrice de 31 ans a découvert ce coin de pays en mars 2013, alors
qu’elle accompagnait une trentaine de personnes à Grande-Entrée
pour jouer dans la troisième fiction de Sophie Deraspe, Les Loups. Elle
a rapidement chaviré pour l’univers du film, axé sur la réalité ardue
des insulaires.
Ce n’est toutefois pas la première fois que la comédienne vit ce
genre de dépaysement. En 2011, elle s’envolait vers le Moyen-Orient
pour tourner Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette, une histoire où
elle incarne aussi «l’étrangère» d’un lieu unique. «Mais le personnage
vivait une sorte de fuite, tandis que dans Les Loups, il est en quête de
quelque chose, précise-t-elle. Dans les deux cas toutefois, j’ai vécu un
plongeon puisque je ne revenais pas à la maison après une journée de
tournage. Je vivais constamment dans l’univers de mes personnages.»
Appel du large
Dans Les Loups, Évelyne «plonge» tête première dans le quotidien
glacial des Madelinots. Elle campe une jeune femme qui s’installe
au motel du village, habituellement déserté en hiver, alors que la
saison du loup-marin bat son plein. Sa présence soulève vite des
questionnements au sein de la communauté. Si certains se montrent
curieux de la connaître, d’autres n’apprécient pas sa présence sur l’île,
en particulier la matriarche, la louve protectrice (Louise Portal).
Difficile d’en révéler beaucoup plus sans percer l’aura de mystère qui plane sur ce drame chargé de silences (qui a d’ailleurs été
présenté en ouverture des plus récents Rendez-vous du cinéma
québécois). Mais une chose est sûre: au bout du fil, la fierté d’Évelyne
Brochu s’entend. «On va à la rencontre de gens qu’on n’a jamais rencontrés. On parle d’un sujet qui n’a jamais été traité dans le cinéma
québécois, mais à travers une thématique hyper universelle: la quête
d’appartenance sous toutes ses formes.»
Par souci de réalisme, la comédienne a même participé à l’audition
de vrais Madelinots qui défendent des rôles substantiels dans le récit,
une approche artistique qui est chère à Sophie Deraspe. D’ailleurs, la
réalisatrice du Profil Amina (présenté à Sundance en janvier dernier)
a eu recours à des acteurs non professionnels dans tous ses films de
fiction (Les Signes vitaux, Rechercher Victor Pellerin).
«Il y a de beaux personnages incarnés par les gens des Îles,
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 31
«Aucun
acteur n’a
chassé [le
phoque].
C’est
important de
le dire, car
c’est un sujet
sensible.»
raconte Brochu. Ça amène une autre forme de spontanéité et
d’authenticité que j’aime beaucoup. Je l’ai vécu avec les enfants
d’Inch’Allah, avec Kevin Parent aussi [dans Café de Flore], pour qui
c’était la première expérience cinématographique. Évidemment, les
réflexes sont différents, mais chaque fois, c’est toujours heureux.»
Évelyne Brochu et
Cindy Mae Arsenault
dans Les Loups
Force de la nature
Quant aux principaux intéressés, les loups-marins, celle qui les a rance qu’ils ont, malgré tout.»
Ancré au cœur des rafales et des vagues déchaînées, Les Loups
côtoyés pendant plusieurs semaines nous assure qu’ils ont été traités
avec le plus de doigté possible: «Aucun acteur n’a chassé, témoigne témoigne bien de la fragilité des êtres vivants et de l’instinct de survie
Évelyne Brochu. C’est important de le dire, car c’est un sujet sensible. qui les habite. En apprivoisant cet environnement, Évelyne Brochu en
L’équipe a fait appel à un chasseur professionnel, qui l’inscrivait dans est venue à la conclusion que le personnage central du film, ce n’est
pas elle, mais bien quelque chose de plus grand.
ses propres quotas.» «Pour moi, c’est un face-à-face entre la nature toute puissante et
Depuis de nombreuses années, la chasse aux phoques soulève
les passions. Devant les pressions des Brigitte Bardot de ce monde, la nécessité qu’on a de se rassembler tous ensemble face à elle. C’est
plusieurs gouvernements (États-Unis, Union européenne) ont choisi d’autant plus vrai quand on s’éloigne des réalités un peu fabriquées
de boycotter les produits issus de ce commerce. Dans les cultures que sont les villes. On dirait que l’essence même de l’expérience hunordiques, comme le Québec et la Norvège, la perception diffère. maine est plus claire. En fin de compte, tout ce qui existe, tout ce qui
L’impact des loups-marins sur les populations de poissons est nous tient vraiment, ce sont les relations humaines.»
non négligeable, sans compter que la
chasse fait vivre quelque 900 familles aux
Îles-de-la-Madeleine.
«Je trouve que les chasseurs ont
énormément de courage, une énorme
Évelyne Brochu n’a pas peur des extrêmes.
résilience, affirme Évelyne Brochu. Il
Après avoir enduré la chaleur du Moyen-Orient
y a une solidarité qui se bâtit de par
dans Inch’Allah, la voilà qui subit la froideur
la nécessité même de vivre de ces
des Îles-de-la-Madeleine dans Les Loups: «En
métiers-là plus traditionnels. C’est aussi
choisissant ce métier-là, je ne savais pas à quel
une vie de grande frustration quand tu
point j’aurais froid! Aux Îles, c’était quotidien,
vois de gros paquebots qui vont briser
mais en même temps, c’était super bon pour
un milieu qu’eux s’efforcent de respecter.
mon personnage qui, comme moi, se fait
C’est assez touchant de voir la persévébrasser par les éléments de la nature.»
UN FROID DE LOUP
32 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
HOMME DE
CHŒUR
Dustin Hoffman ne fait pas fausse note
avec La Leçon. Il renoue avec son ancien
amour pour la musique classique.
n PAR INGRID RANDOJA
’aussi loin qu’il se souvienne, le double
lauréat d’un Oscar, Dustin Hoffman, rêvait
d’une carrière de pianiste classique. Il a
étudié la musique au Santa Monica
College à un plus jeune âge, avant de se
rendre à l’évidence: «Je n’étais pas assez
talentueux pour percer dans le milieu», raconte-t-il, avec une légère déception dans la
voix lors d’une entrevue au Festival international du film de Toronto.
«Comme j’ai de petites mains, je peine à faire plus d’une octave,
34 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
dit-il les doigts tendus en s’imaginant jouer sur un clavier. Selon moi,
il faut au moins posséder l’une des deux aptitudes requises, soit être
doté d’une oreille quasi absolue, soit être un déchiffreur doué. Pour
ma part, je ne suis aucun des deux. Je me suis donc tourné vers le
métier d’acteur, que j’adore autant sinon plus…»
La vie faisant bien les choses, l’acteur de 77 ans combine ces
jours-ci ses deux plus grandes passions en participant à La Leçon
(et ce, même si le réalisateur d’ici François Girard (Le Violon rouge)
ignorait qu’Hoffman savait jouer du piano avant de lui offrir le rôle).
Dans le film qui se veut «une ode à la musique classique», son protagoniste est un strict chef de chœur de l’American Boychoir School
— une véritable école de chant choral fondée en 1937 et située au New
Jersey. Il a l’oreille bien aiguisée («le chanceux!» avoue Hoffman) et
sait repérer les perles rares de la chanson.
Un jour, il découvre un élève de 11 ans (Garrett Wareing) doté d’une
LA LECON
SORTIE LE 27 MARS
SAVIEZ-VOUS QUE?
Hoffman a insisté pour jouer le Prélude en
do dièse mineur de Sergueï Rachmaninov
dans La Leçon. L’acteur voue une affection
particulière à ce morceau musical qu’il a
appris à maîtriser à l’âge de 10 ans.
titres-là). Son rôle à contre-emploi ne l’a toutefois pas empêché de se
badiner sur le plateau de La Leçon.
Entre deux prises, il s’amusait souvent à pianoter avec le cinéaste.
Les deux hommes ont même improvisé quelques mesures devant
l’équipe de production: «C’était si facile de se laisser aller; il y avait
des instruments partout dans les salles. Je me sentais comme un
enfant dans un magasin de bonbons», raconte-t-il, le cœur empreint
de nostalgie.
Le kid en lui s’est aussi marré avec un «vrai enfant»: Garrett
Wareing. Il le trouvait vraiment dégourdi pour un comédien de 12 ans
qui en était à son premier long-métrage.
Alors, lorsqu’on demande à Hoffman s’il se considère un mentor
pour ses confrères, il sourit en mentionnant: «Peut-être que le public
l’ignore, mais la plupart des acteurs sont des mentors au quotidien.»
«Cette position ne plaît pas toujours au réalisateur, ajoute-t-il. Si
bien que sur un plateau, les comédiens doivent toujours parler la
bouche entrouverte comme dans les vieux films de prison: “La prochaine scène, fais-la comme tu veux, tu étais bon tout à l’heure…
Chut! Voilà le méchant patron qui arrive!” En tant que performeurs,
nous voulons toujours que les scènes soient parfaites et que l’esprit
d’équipe soit bon. Je crois que Garrett et moi avons atteint ce but.»
À l’entendre parler, Hoffman ne semble visiblement pas avoir perdu ses habitudes de musicien au fil des ans. Il s’improvise même chef
d’orchestre sur un plateau de cinéma en voulant tout diriger.
Garrett Wareing
dans La Leçon
voix en «or», mais largement ébranlé par le récent décès de sa mère,
alcoolique, et par la quasi-absence de son père (Josh Lucas) dans
sa vie. Il l’aide à oublier ses problèmes familiaux en lui accordant sa
pleine confiance de professeur. Sa tactique fonctionne: en quelques
semaines seulement, le jeune devient la vedette du «Boy Choir», le
chœur d’élèves qui parcourt le monde en s’assurant de maintenir
l’excellente réputation de l’école.
«Mon personnage ne cherche pas à briller sous les feux de la rampe.
Il est beaucoup trop renfermé pour cela. Il préfère donner le crédit à
son élève, à qui il enseigne le vrai sens du mot discipline.»
Le pianiste
À l’écran, Hoffman est étonnant en maître discipliné (lui qui a plutôt
l’habitude de jouer les hommes exubérants dans Midnight Cowboy,
Les Hommes du président et Tootsie, pour ne nommer que ces
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 35
LA FRENCH
SORTIE EN AVRIL
JEAN
DU
PAYS
Après un trip chez les Ricains,
Jean Dujardin redevient «accro»
à la France. L’histoire du cartel de
narcotrafiquants de La French
y est-elle pour quelque chose?
n PAR ÉDITH VALLIÈRES
36 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
Jean Dujardin, une vedette hollywoodienne?
Depuis son Oscar du meilleur acteur pour L’Artiste et
ses rôles secondaires dans Le Loup de Wall Street et
Les Monuments Men, la star française de 42 ans ne comprend pas pourquoi on lui pose constamment cette
«singulière question»:
«Euh…? Je n’habite pas Los Angeles comme certains
peuvent le croire. Mes apparitions dans des productions américaines étaient ponctuelles, raconte-t-il en
entrevue exclusive pour Cineplex. Je ne prévois aucune
carrière aux États-Unis, puisque j’ai un mauvais anglais.
Quand je parlais avec George Clooney [le réalisateur
des Monuments Men], il me regardait comme si j’étais
un enfant de huit ans qui fait des phrases incomplètes!»
«Et puis, ajoute-t-il, je ne me vois pas en Amérique
du Nord parce que j’ai une culture franco-française très
forte. Je suis prêt à la défendre jusqu’au bout.»
Promesse dite, promesse tenue. Ces jours-ci, Dujardin
n’est pas le héros d’un thriller à la sauce américaine. Il
boit plutôt du pastis à Marseille, retrouve son pote Gilles
Lellouche et enfile le veston-cravate du regretté juge
Pierre Michel dans le polar français La French de Cédric
Jimenez (Aux yeux de tous).
Chacun de ses gestes vise à raconter, le plus fidèlement
possible, l’histoire vraie entourant le trafic d’héroïne
d’envergure internationale entre le sud de la France et
les États-Unis dans les années 1970. «C’est important
de rafraîchir la mémoire d’un peuple», avance-t-il, une
pointe de chauvinisme dans la voix.
À notre tour de lui rafraîchir les idées sur son expérience de tournage dans sa France chérie.
Jean Dujardin
dans La French
Êtes-vous également un grand défenseur de la justice?
Ado, j’ai eu le sentiment que j’étais un cancre, un mauvais élève. Et de
20 à 40 ans, la vie m’a offert des choses tellement incroyables. Alors, je
n’ai plus eu besoin d’être révolté!
Comment était-ce de jouer aux côtés de votre ami Gilles
Lellouche, qui campe votre ennemi dans le film?
Nous étions un peu distants l’un de l’autre parce que nous ne partagions qu’une seule scène qui était vachement dramatique. C’était
étrange parce qu’habituellement nous sommes des déconneurs. Des
vrais. C’est même sur l’humour qu’on a fondé notre amitié.
Vous êtes-vous éclatés durant les journées de repos?
Que raconte La French?
Le film se penche sur la French
Connection, une organisation
mafieuse dirigée par le parrain
Gaëtan Zampa [joué par Gilles
Lellouche] et dont les laboratoires
de «poudre blanche» étaient
situés à Marseille. Pendant des
années, plusieurs hommes de loi ont tenté d’intercepter les narcotrafiquants en plein délit, mais en vain. Il aura fallu le courage et les
méthodes peu orthodoxes du magistrat Pierre Michel pour y arriver,
bien que cela affecta sa famille et même sa vie…
En quoi La French diffère-t-il des autres offrandes sur le sujet,
dont l’oscarisé The French Connection de William Friedkin?
Le long-métrage ne cherche pas à retracer les prémices de la French
Connection. C’est plutôt avec une grande part de liberté qu’il adopte
le point de vue de mon personnage, obsédé par la justice.
Oh ça, oui! On attendait le vendredi avec impatience pour prendre
l’apéro sur le bord de l’eau à Marseille! On avait besoin de souffler, car on
avait sué un bon coup durant la semaine en campant nos personnages.
En avez-vous profité pour déguster l’alcool local, le pastis?
On a bu des coups! Et, la plupart du temps, c’était avec l’équipe d’acteurs qui était composée de petits nouveaux: des Marseillais, des
Corses et des Belges. C’était agréable. Ça renouait avec la tradition des
années 1970 qui employait de «vraies gueules» au cinéma.
Vous n’avez pas cherché à jouer la star parmi le groupe, alors!?
Les acteurs en crise sont, selon moi, un peu amers dans la vie. Ils
doivent regarder les autres de haut. C’est comme lorsque Clooney
pète les plombs et que Machin devient arrogant… Moi, j’évite d’emmerder mes collègues, car j’ai toujours été gâté dans ma carrière. Je
veux que les scénaristes m’écrivent encore de belles histoires.
Quelle serait la «parfaite» histoire à recevoir en cadeau?
J’ai des fantasmes de petits garçons. Je rêve de capes et d’épées. J’ai aussi
envie de retrouver l’insouciance de mon personnage Brice de Nice.
Comment avez-vous préparé votre rôle?
J’ai rencontré des magistrats et des avocats qui ont côtoyé Pierre
Michel. Je voulais comprendre le type de père, de mari et de travailleur
qu’il était. Je me suis également accroché à l’image de mon propre
papa, qui était aussi autoritaire et honnête que mon personnage.
Que diriez-vous d’un retour à Hollywood?
Seulement si je peux inclure de Nice ou des éléments de la culture
française dans un film américain. Après tout, je me nomme Dujardin,
pas Dugarden. Aucun réalisateur ne doit trahir mes origines!
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 37
Theo James et
Shailene Woodley dans
La Série Divergence: Insurgés
38 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
LA SERIE DIVERGENCE:
INSURGES
SORTIE LE 20 MARS
LES PIEDS
DANS LA
MARGE
L’actrice Shailene Woodley
a toujours été différente. Dans
La Série Divergence: Insurgés,
elle se bat pour pouvoir le rester.
n PAR INGRID RANDOJA
hailene Woodley ne fait jamais rien comme
les autres. Elle récolte elle-même la nourriture et l’eau qu’elle consomme. Elle porte du
jus de betterave en guise de rouge à lèvres.
Elle possède sa propre gamme de produits
de beauté écologiques et a décroché son
premier rôle dans une série télé alors qu’elle
portait un appareil pour corriger une malformation de la colonne vertébrale.
Pas étonnant alors que l’actrice de 23 ans incarne aussi bien l’«atypique» personnage de Tris Prior, l’héroïne rebelle de la franchise
Divergence, dont le second volet prend l’affiche ce mois-ci.
Sur le plateau de tournage à Atlanta où nous l’avons rencontrée, elle
prend tellement plaisir à retrouver son protagoniste qu’elle sautille
et blague entre les prises. Tout cela, pendant que les 300 figurants
qui l’entourent semblent paralysés par la chaleur et l’humidité qui
règnent en cette lourde journée estivale.
Puis, Shailene (un peu plus calme) rappelle rapidement les faits entourant la saga Divergence. Inspirés de la trilogie de best-sellers écrite
par Veronica Roth – qui a publié les romans alors qu’elle n’avait que
22 ans –, les films sont campés dans un monde post-apocalyptique.
La société y est divisée en cinq clans, chacun porteur d’une vertu à
laquelle les membres doivent s’identifier: les Audacieux, les Érudits,
les Altruistes, les Sincères et les Fraternels.
Tris n’appartient à aucun d’entre eux. Étiquetée «divergente», elle
doit cacher sa véritable identité, jusqu’au jour où elle découvre un
complot organisé par la chef des Érudits (Kate Winslet), un groupe assoiffé de pouvoir. Le second film débute d’ailleurs quelques semaines
après que Tris et son amoureux (Theo James) se soient échappés
d’une attaque organisée dans le cadre de ce plan.
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 39
LE GRAND
SAUT
Divergence a lancé la
carrière de Shailene
Woodley, mais aussi celle
des autres acteurs de la
franchise, qui tiendront
cette année la vedette
de plusieurs productions.
Survol rapide.
Classe à part
Woodley nous rejoint entre deux prises, alors que le
réalisateur Robert Schwentke prépare la séquence
suivante. Elle raconte candidement qu’il lui a
été difficile de plonger à nouveau dans l’univers
de cette série de science-fiction. Au moment de
notre rencontre, la comédienne venait tout juste
de terminer le tournage de Nos Étoiles contraires,
un drame où elle campe une jeune femme atteinte
d’un cancer en phase terminale. «Ce sont des
univers très différents», constate celle qui porte les
cheveux courts depuis.
Selon elle, la relation entre Tris et son petit ami
a été particulièrement difficile à établir dans ce
deuxième long-métrage. «Leur rapport a beaucoup
changé même si, chronologiquement, seulement
deux ou trois semaines se sont écoulées entre les
deux films, confie-t-elle. Il nous a fallu pas mal d’efforts pour décider comment incarner leur relation.
Une distance s’est installée entre eux et cela cause
forcément des tensions.»
Elle affirme malgré tout avoir eu du plaisir à
camper ces difficultés, car elles rendent l’histoire
«plus réaliste». La relation est d’ailleurs tellement
crédible aux yeux des cinéphiles que plusieurs
ont soupçonné l’actrice d’être amoureuse de son
partenaire de jeu.
Il n’en est toutefois rien: James, âgé de 30 ans,
serait en couple avec l’actrice Ruth Kearney,
connue pour son rôle dans la série télévisée
Primitif. Woodley aurait quant à elle flanché pour
le musicien Nahko Bear.
Belle et rebelle
Alors que le premier volet expliquait le fonctionnement de la société imaginaire, le deuxième permet
d’en percer les secrets. On y découvre notamment un
nouveau groupe, les «Sans Faction», composé de citoyens rejetés par leur clan. Ils sont menés par Evelyn,
40 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
une autre femme forte incarnée par Naomi Watts.
«Ces femmes ont chacune un point de vue
différent sur la façon de gouverner la société»,
lance Woodley lorsqu’on lui fait remarquer que les
trois leaders du film sont de sexe féminin.
Woodley elle-même n’est pas du genre à cacher
ses opinions. Féministe convaincue, elle rejette
les standards de beauté irréalistes imposés aux
femmes par les médias. Elle croit fermement au
pouvoir de la solidarité féminine, en plus d’être
une fervente protectrice de l’environnement (tout
comme l’«écolo» Watts d’ailleurs).
Révolution tranquille
Née à Simi Valley, en Californie, Woodley a
commencé à faire du mannequinat à l’âge de
quatre ans et à être actrice l’année suivante. En
2011, elle a fait ses débuts au grand écran en jouant
la fille de George Clooney dans Les Descendants.
Depuis, la liste de ses projets ne cesse de s’allonger. En plus de tenir la vedette des deux dernières
parties de La Série Divergence (qui doivent prendre
l’affiche en 2016 et 2017), elle incarnera Lindsay
Mills, la petite amie d’Edward Snowden (Joseph
Gordon-Levitt), l’informaticien qui a révélé les pratiques d’espionnage du gouvernement américain
au monde entier. Le film biographique, toujours
sans titre et réalisé par Oliver Stone (Nixon), devrait
sortir au cinéma l’an prochain.
Visiblement, Woodley a une affinité pour les personnages qui défient l’ordre établi. Elle croit même
que le film Insurgés peut être perçu comme le reflet
de la société d’aujourd’hui. «Le milieu des affaires
a plusieurs secrets qu’il préfère cacher au public,
avance-t-elle. C’est le cas aux États-Unis, où j’habite.
Dans notre film, des figures d’autorité détiennent
de l’information qui leur permet de faire ce qu’ils
veulent avec beaucoup de gens. Je pense que c’est
la même chose dans le monde où nous vivons.»
JAI COURTNEY
L’acteur australien,
qui incarne le leader
impitoyable des
Audacieux, endossera
le rôle de Kyle Reese (le
père de John Connor)
dans Terminator: Genisys
(1er juillet).
MILES TELLER
Celui qui joue le
personnage de
Peter dans Insurgés
sera l’élastique Mr.
Fantastique dans la
nouvelle mouture des
Fantastic Four (7 août).
THEO JAMES
L’amoureux de Shailene
Woodley dans la saga
Divergence aura trois
productions à l’affiche:
London Fields, Franny et
The Secret Scripture. L’an
prochain, il prendra la
relève de Kate Beckinsale
en tant qu’acteur principal
du prochain volet de la
franchise Underworld.
PRENEUR DE SON
Nicolas
Tittley nous
présente la
trame sonore
du mois
FILM OSÉ
MOI ET
L’AUTRE
Bien qu’il ne s’agisse que d’une rumeur, l’idée d’un long-métrage consacré
à Joni Mitchell continue de refaire surface, ce qui ne manque jamais
d’irriter la chanteuse canadienne. Interrogée sur la possibilité de voir
Taylor Swift dans le rôle principal, Joni a répliqué sèchement: «Je n’ai
jamais entendu sa musique. Elle a des pommettes hautes, comme moi, et
je comprends pourquoi ils la voudraient. Mais si elle veut me jouer et me
chanter, je lui souhaite bonne chance!» Ouch!
Explosif
Les critiques
affirment que
je ne sais pas
chanter, que je
sonne comme
une grenouille.
Pourquoi ne
disent-ils pas la
même chose de
Tom Waits?
BOB DYLAN,
PETIT ÊTRE SENSIBLE
42 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
Maintenant que le Wu-Tang Clan a
lancé son (soi-disant) dernier album,
le rappeur RZA retourne à son
autre passion: le cinéma. On pourra
bientôt le voir à l’œuvre dans un film
biographique racontant le parcours
tumultueux de la vedette porno
Vanessa del Rio. On y revisitera les
milieux interlopes du New York des
années 1970 et 1980. MAUVAIS GARÇONS
La bande-annonce du biopic
consacré au groupe hip-hop NWA,
Straight Outta Compton, cause
déjà beaucoup d’excitation sur la
Toile. Il faudra toutefois attendre
le mois d’août avant de pouvoir
visionner l’intégrale. Qui va tenir le
rôle d’Ice Cube, le méchant gangsta
devenu star de films pour toute la
famille? Nul autre que son propre
fils, O’Shea Jackson Jr. UN AIR DE FAMILLE
Composé des descendants directs
de l’illustre famille immortalisée dans
La Mélodie du bonheur, le groupe
The Von Trapps semble avoir la
musique dans le sang. Melanie,
Amanda, Sofia et August, quatre
petits-enfants de Werner Von Trapp
(l’un des gamins que gardait Julie
Andrews dans le film), lanceront
enfin leur premier disque de matériel
original, Dancing in Gold, le 14 avril. Nicolas Tittley est animateur
à MusiquePlus et à MusiMax
TENUES
DE SOIRÉE
JENNIFER
ANISTON
CHRIS
HEMSWORTH
MARION
COTILLARD
L’actrice de 46 ans ne fait
visiblement pas son âge
dans cette robe vintage au
décolleté vertigineux de la
maison John Galliano. De
quoi rendre fou le public des
Screen Actors Guild Awards.
L’acteur de Blackhat porte un complet
bleuté, dont la coupe ajustée valorise
sa musculature. Pour en mettre plein
la vue, il ne lui manquerait plus qu’un…
chapeau noir à l’avant-première du
film à Hollywood.
La beauté de l’actrice
française éclot comme une
rose avec cette création
deux pièces de Carolina
Herrera sur laquelle est
imprimée une composition
florale abstraite.
PHOTO: GETTY IMAGES
44 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
PHOTO: GETTY IMAGES
PHOTO: SPLASH NEWS
SORTIES EN BOÎTES
n PAR MANON DUMAIS
En série
MR. BEAN: THE
WHOLE BEAN
(L'INTÉGRALE
DE LA SÉRIE)
24 MARS
HUNGER GAMES:
LA RÉVOLTE – PARTIE 1
Voici la chance de
posséder les 14 épisodes
de la populaire série
british des années 90
créée par Rowan
Atkinson, qui y tient
le rôle d’un irrésistible
hurluberlu qui a le
don de compliquer
les situations les plus
banales. Des sketchs
hilarants à souhait.
6 MARS
Dans ce vigoureux avant-dernier volet de la saga,
Katniss (Jennifer Lawrence), dans l’espoir de faire libérer
Peeta (Josh Hutcherson), devient la figure révolutionnaire
du soulèvement populaire du District 13. Qui de mieux
pour tonifier le tout que la fougueuse Julianne Moore en
dirigeante rebelle?
FOXCATCHER
MOMMY
INTERSTELLAIRE
WILD
3 MARS
17 MARS
31 MARS
31 MARS
La troublante relation entre
deux champions de lutte
en route pour les Jeux
olympiques de Séoul: les
frères Dave et Mark Schultz
(Mark Ruffalo et Channing
Tatum, solides) et leur
entraîneur John Du Pont
(Steve Carell, bluffant), riche
philanthrope excentrique.
Sobre, fin et mélancolique.
Cinquième offrande de
Xavier Dolan, cette fulgurante
incursion dans l’intimité
d’une veuve flamboyante
(Anne Dorval), de son fils
hyperactif (Antoine Olivier
Pilon) et de leur énigmatique
voisine (Suzanne Clément)
n’a fait qu’éblouir depuis sa
présentation remarquée à
Cannes. Et ça se comprend.
Adeptes de 2001, l’Odyssée de
l’espace? Retrouvez l’intense
Matthew McConaughey
dans le rôle d’un astronaute
qui voyage dans l’espoir de
trouver une nouvelle planète
pour les hommes dans cette
odyssée spatio-temporelle de
Christopher Nolan. D’accord,
c’est long et bavard, mais
visuellement, c’est un exploit.
Après Dallas Buyers Club,
Jean-Marc Vallée revient en
force avec ce deuxième film
tourné chez l’Oncle Sam où
Reese Witherpsoon incarne
admirablement une divorcée
au sombre passé parcourant la
Pacific Crest Trail. S’y retrouve
aussi l’émouvante Laura
Dern dans le rôle de sa mère.
Lyrique et lumineux.
46 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
Terrain
de jeux
UNE DERNIÈRE
CHANCE
LE CONGRÈS
LE FLAMBEUR
14 AVRIL
28 AVRIL
7 AVRIL
Dans cette adaptation du
roman de Stanislas Lem,
Robin Wright incarne une
actrice partant à la recherche
de son fils, 20 ans après
avoir abandonné sa carrière
au profit d’une doublure
numérique. Ari Folman
(Valse avec Bachir) est aux
commandes de ce sublime
amalgame de prises de vues
réelles et d’animation.
Portant sur ses solides épaules
cette version moderne du
roman de Dostoïevski, Mark
Wahlberg incarne avec
panache un professeur de
littérature suicidaire qui a
sept jours pour rembourser
ses dettes de jeu. Un exercice
de style signé Rupert Wyatt
qui tourne parfois à vide,
sans pour autant manquer
de gueule.
Vous l’avez aimé dans
Into the Woods où il
interprétait le boulanger aux
côtés d'Emily Blunt? Revoyez
James Corden chez David
Frankel dans le rôle d'un jeune
chanteur d'opéra victime
d'intimidation que Simon
Cowell (lui-même!) prit sous
son aile lors de son passage à
Britain’s Got Talent en 2007.
BLOODBORNE
PS4 24 MARS
Ce jeu de heroïc-fantasy,
développé par From
Software, vous plonge
dans un monde glauque
conseillé aux 18 ans
et plus. Attention,
l'aventure est périlleuse
et les larges boucliers
métalliques ne vous
protégeront pas toujours
d’une mort certaine.
Coffret
fort
LA MÉLODIE
DU BONHEUR
(CINQ DISQUES
CINQUANTIÈME
ANNIVERSAIRE)
10 MARS
LES MAÎTRES DU SUSPENSE
7 AVRIL
Tandis que Stéphane Lapointe s’amuse à jongler avec les
codes du polar et de la comédie, Robin Aubert, Michel
Côté et Antoine Bertrand s’en donnent à cœur joie en
écrivains aux prises avec l’angoisse de la page blanche.
En prime: un surprenant détour en Nouvelle-Orléans.
EN RAFALE GRACE DE MONACO (3 MARS) DIPLOMATIE (10 MARS)
LES PINGOUINS DE MADAGASCAR (17 MARS) SOMMEIL D'HIVER (7 AVRIL)
LES YEUX JAUNES DES CROCODILES (7 AVRIL) DEUX JOURS, UNE NUIT (21 AVRIL)
Qui pourrait résister
à Julie Andrews et
Christopher Plummer? Ils
sont sublimes dans cette
pimpante transposition
de Robert Wise de la
vie d’une religieuse qui
initie à la musique la
turbulente marmaille
d’un capitaine autrichien
peu avant la Seconde
Guerre mondiale? On
vous met au défi de ne
pas chanter Edelweiss!
MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 47
1. Il manque une cuillère de bois dans le bocal situé complètement à l’arrière-plan
gauche de l’image. 2. Le bol de céréales du garçon n’a maintenant qu’une seule
ligne rouge sur son contour. 3. La tomate en verre située à gauche du pot de beurre
d’arachide n’est plus orangée, mais bien verte. 4. Le récipient blanc, lui aussi situé
à gauche du pot de beurre d’arachide, affiche dorénavant deux sapins – et non plus
trois – sur sa façade. 5. Une prise électrique murale se trouve maintenant au centre
de l’image. 6. La cuillère plongée dans le pot de beurre d’arachide est passée du
rouge au bleu. 7. Le panier à épices, accroché au-dessus de la cuisinière électrique,
compte un pot en moins. 8. Les contenants de verre, déposés sur la tête de la
cuisinière électrique, sont d’un rose plus éclatant. 9. La cuisinière électrique a un
bouton électrique supplémentaire. 10. Le collier de la fille est maintenant décoré de
deux breloques (plutôt qu’une).
48 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
10 erreurs se sont glissées sur la seconde
image de L’Extravagant voyage du jeune et
prodigieux T.S. Spivet, en salle ces jours-ci.
À VOUS
DE JOUER!
RÉPONSES:
ARRÊTSUR IMAGES
LA DERNIÈRE SCÈNE
VOIR DES
e cinéma glorifierait-il ses stars au même titre que la
peinture classique l'a fait envers ses muses? La question
est lancée par le graphiste-illustrateur philippin Eisen
Bernard Bernardo, qui intègre des couvertures
de magazines (magnifiant les acteurs) dans les
œuvres d’art célèbres. Grâce à la magie du numérique, Mila
Kunis devient aussi grandiose que Frida Kahlo et Neil Patrick
Harris vante son corps de dieu dans un décor de Sir Lawrence
Alma-Tadema. Même notre Xavier Dolan national se «refait une
beauté» dans une toile de Cézanne. «Mon art rend hommage
aux périodiques qui sont des véhicules de la culture populaire,
tout en étant fidèles aux critères de perfection physique du
passé», a déclaré l’artiste à la presse.
Pour voir la centaine d'œuvres de la série Mag + Art:
magplusart.tumblr.com
50 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015
PHOTOS: MAG + ART PAR EISEN BERNARDO
(É)TOILES