MARS/AVRIL 2015 VOLUME 14 | NUMÉRO 2 Nos invités ÉVELYNE BROCHU VALÉRIE BLAIS JEAN DUJARDIN ANTHONY THERRIEN LA SÉRIE DIVERGENCE SHAILENE WOODLEY S’INSURGE PP 40708019 LES PIEDS SUR TERRE, ON S’INVITE AU BAL DES FINISSANTS D’AURÉLIE LAFLAMME SOMMAIRE MARS/AVRIL 2015 | VOL 14 | Nº2 PHOTO PAR JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA POUR LE MAGAZINE CINEPLEX PHOTO COUVERTURE: TIM PALEN AUX ARMES, CITOYENS! 26 ANTHONY THERRIEN Son cœur fait boom ces jours-ci, car l’acteur incarne Jean Corbo, un militant du FLQ tué par une bombe. Rencontre pour le moins explosive. RUBRIQUES 4 ÉDITORIAL 6 CINÉFIX 10 PHOTOSYNTHÈSE 14 SORTIES EN SALLE 42 MUSIQUE 44 TENUES DE SOIRÉE 46 DVD 48 ARRÊT SUR IMAGES 50 LA DERNIÈRE SCÈNE TÊTES D’AFFICHE 26 30 ÉVELYNE BROCHU 36 JEAN DUJARDIN 38 SHAILENE L’artiste multidisciplinaire s’amuse dans le Rock’n Nonne d’ici, La Passion d’Augustine. En prime, elle se dévoile devant nous en offrant tout un spectacle musical. La fille de la ville s’est montrée chaude à l’idée de braver le froid des Îles-de-la-Madeleine pour jouer dans Les Loups. Discussions autour de la mer et mère Nature. Si son personnage de magistrat parle au nom de la Justice dans La French, l’oscarisé Français, lui, nous livre des propos controversés en entrevue avec Le magazine. La star est marginale et féministe dans la vie. Pas étonnant qu’elle revienne dans La Série Divergence: Insurgés en campant une «divergente». WOODLEY PHOTO: GETTY IMAGES PHOTO: JULIE ARTACHO 24 VALÉRIE BLAIS MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 3 PREMIÈRE VUE ÉDITEUR SALAH BACHIR DIRECTEUR DE LA PUBLICATION MATHIEU CHANTELOIS RÉDACTRICE EN CHEF ÉDITH VALLIÈRES DIRECTRICE ADMINISTRATIVE MARNI WEISZ CONCEPTEUR GRAPHIQUE TREVOR THOMAS STEWART COLLABORATEURS MANON DUMAIS, MARTIN GRENIER, CHLOÉ NADEAU, INGRID RANDOJA, MATHILDE ROY, NICOLAS TITTLEY PHOTOGRAPHE JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA DIRECTRICE DE LA PRODUCTION SHEILA GREGORY LE MAGAZINE CINEPLEX EST REPRÉSENTÉ PAR CINEPLEX MÉDIA VENTES PUBLICITAIRES LA CASSETTE oilà plus de 15 ans que je cours les plateaux de tournage et manifestations cinématographiques. En faisant un petit calcul, ça fait probablement plus d’un millier de fois que je braque mon micro devant la bouche des stars du septième art. Presque qu’à tout coup, je me retrouve à retranscrire les mêmes réponses: «J’ai accepté de faire ce film pour travailler avec ce cinéaste. Quel talent! J’ai dit oui avant même de lire le scénario.» «C’est un bonheur de partager l’écran avec cet acteur! Il est un vrai pro. Il a le don de nous mettre à l’aise. Avec lui, on se sent en confiance.» «Ce fut l’un des plus beaux plateaux de toute ma carrière. Tout le monde était si gentil, si attentionné.» Le comble de l’ironie, c’est qu’à la fin de plusieurs de ces entrevues, les acteurs nous lancent «que toutes ces affirmations peuvent sembler un peu clichées, mais qu’elles sont vraies cette fois-ci. Tout a vraiment été magnifique.» Dans le milieu, on appelle cela «sortir la cassette». L’expression prouve que cette pratique ne date pas d’hier (après tout, qui, de nos jours, parle encore de cassettes?). Les vedettes qui font parfois 15 entrevues de suite passent en mode automatique. Épuisées de répondre à nos questions (qui, je l’avoue, ne sont pas toujours lumineuses), elles répètent les mêmes trucs en attendant la fin de leur journée. Certains joueurs, toutefois, échappent aux réponses faciles. Au Québec, c’est le cas notamment d’Antoine Bertrand, de Jean-Marc Vallée et de Xavier Dolan. À Hollywood, Jared Leto, Jennifer Lawrence et Emma Stone sont de cette «race». En France, toutefois, la langue de bois se fait bien plus rare. En tête-à-tête, les célébrités de l’Hexagone mâchent rarement leurs mots. Ce mois-ci, par exemple, Jean Dujardin ne se gêne pas pour nous dire ce qu’il pense de George Clooney. Je vous laisse aller à la page 37 pour lire ce que le tombeur français pense de son pendant américain. Ces déclarations (exclusives!) sont explosives. Du bonbon pour un magazine! Et il n’est pas le seul à parler sans ambages. Dans nos pages, Vincent Cassel nous avait dit que Roy Dupuis n’avait visiblement plus envie de faire des films, qu’il devrait laisser tomber le cinéma et faire le tour du monde sur un voilier. Le réalisateur de La Famille Bélier, Éric Lartigau, vous expliquera dans le prochain numéro du magazine Cineplex «l’enfer» qu’il a vécu en dirigeant son actrice principale. «Une ado bruyante à qui il fallait toujours enlever les gommes de la bouche et qui n’arrivait pas à se concentrer.» Plusieurs célébrités de notre continent auraient fort à gagner d’une petite leçon de comédie française. Le monde du cinéma serait encore un peu plus fascinant. n MATHIEU CHANTELOIS, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION 4 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 QUÉBEC 514 868-0005 DIRECTEUR DES VENTES, EST DU CANADA GEORGE GOULAKOS (POSTE 225) DIRECTRICE DES VENTES LOUISA DI TULLIO (POSTE 222) DIRECTEUR DES COMPTES DAVE CAMERON (POSTE 224) TORONTO 416 539-8800 VICE-PRÉSIDENTE SENIOR, VENTES LORI LEGAULT (POSTE 5242) VICE-PRÉSIDENT ROBERT BROWN (POSTE 5232) VICE-PRÉSIDENT, VENTES JOHN TSIRLIS (POSTE 5237) DIRECTEUR DES VENTES NATIONALES GIULIO FAZZOLARI (POSTE 5254) CHARGÉS DE COMPTES CORY ATKINS (POSTE 5257) JASON BAUER (POSTE 5233) BRENDAN DEVINE (POSTE 5280) LESLEY GORMLEY (POSTE 5266) SHEREE KYTE (POSTE 5245) BETH LEVERTY (POSTE 5285) ZANDRA MACINNIS (POSTE 5281) HEATHER MARSHALL (POSTE 5290) JENNA PATERSON (POSTE 5243) BRETT POSCHMANN (POSTE 5287) TANYA STEVENS (POSTE 5271) ED VILLA (POSTE 5239) LORELEI VON HEYMANN (POSTE 5249) JENNIFER WISHART (POSTE 5269) DIRECTRICE DES OPÉRATIONS MÉDIAS CATHY PROWSE (POSTE 5223) REMERCIEMENTS ELLIS JACOB, TAMMY-LYNN ROBERT, DANIEL SÉGUIN, JEAN STINZIANI, TIFFANY WONG Le magazine Cineplex est publié onze fois par an par Cineplex Divertissement. Le coût d’un abonnement annuel est de 31,05 $ (27,50 $ + TPS et TVQ) au Canada. Les demandes d’abonnement et les lettres au courrier du lecteur doivent être envoyées par la poste à Le magazine Cineplex, 102, av. Atlantic, bureau 100, Toronto, (Ontario), M6K 1X9, par télécopieur au 416 539-8511 ou par courriel à lemagazinecineplex@cineplex.com Convention de poste-publications No 41619533 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à Le magazine Cineplex, 102, av. Atlantic, bureau 100, Toronto, (Ontario), M6K 1X9. 100 000 exemplaires sont distribués dans les Cineplex et 100 000 dans le cahier Week-end du Journal de Montréal. Le magazine Cineplex reçoit le matériel aux fins de publication et n’est pas responsable du renvoi du matériel et des photographies non sollicités. Le contenu ne peut être reproduit sans le consentement écrit de l’éditeur. © Cineplex Divertissement 2007. Demande d’adhésion présentée à BPA International en janvier 2004. CINÉFIX n PAR ÉDITH VALLIÈRES AU NOM DU PÈRE «Tourner Le Sel de la Terre est la pire idée que j’ai eue de toute ma vie», lance Juliano Ribeiro Salgado, rencontré plus tôt cette année aux Rendez-vous du cinéma français à Paris. Le documentariste prend une longue pause avant de renchérir: «Et c’est peut-être aussi ma meilleure!» Dès le 24 avril, le docu nous plonge dans les magnifiques photographies de Sebastião Salgado. Depuis 40 ans, cet homme parcourt la Terre sur les traces d’un monde en pleine mutation. Alors qu’il a mis en images des tragédies majeures qui ont marqué notre histoire récente (conflits internationaux, famines, exodes, etc.), il se lance dorénavant à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses. Il part plus précisément à la rencontre d’une faune sauvage dans un titanesque projet photographique qui honore la beauté du monde. Sa vie et son travail y sont révélés par les regards croisés de son fils Juliano, qui l’a accompagné dans ses aventures, et du grand Wim Wenders, lui-même photographe. «Si un jour on m’avait dit que je partirais à la découverte de mon père, je ne l’aurais pas cru, confie Juliano. Au départ, c’est mon orgueil qui en a pris un coup. J’étais un peu comme un ado qui refusait de se faire voir en présence de ses parents. Puis, je me suis laissé prendre au jeu. J’ai redécouvert mon père. Je suis fier de le présenter à un public.» Un public qui est bien d’accord que les deux font la paire (et le père): le film a été acclamé à Cannes et s’est retrouvé aux Oscars. – MATHIEU CHANTELOIS FEMMEORCHESTRE Les cordes vocales de Rihanna seront doublement sollicitées dans le film d’animation En route! (qui prend le chemin des cinémas le 27 mars). La star prêtera sa voix à Gratuity «Tip» Tucci, une jeune fille rebelle au teint basané (qui lui ressemble étrangement), en plus de se faire entendre sur la bande sonore originale composée de 12 tubes. «C’est un genre de comédie musicale différente d’un Broadway entrecoupé de chansons», a dévoilé l’un des producteurs de DreamWorks, Jeffrey Katzenberg. I, ROBOT La ressemblance entre le robot d’Elysium (2013) et celui de Chappie (2015) relève-t-elle du plagiat? Pas du tout. Le cinéaste de ces deux longs-métrages de science-fiction, Neill Blomkamp, a fait appel au même concepteur pour créer les androïdes. Chappie possède toutefois un petit extra: il ressent des émotions comme un vrai garçon, ce qui étonnera plus d’un cinéphile dès le 6 mars. 6 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 Elysium Chappie PHOTO: IMAGE.NET 221 PHOTO: MUSÉE STEWART, 1995. 10. 13 C’est le nombre de facettes en cristal retrouvées sur la pantoufle de Cendrillon dans l’adaptation cinématographique éponyme de Kenneth Branagh (Thor), en salle le 13 mars. La costumière Sandy Powell (notamment oscarisée pour L’Aviateur) a passé 150 heures à créer divers modèles de chaussures avec les joailliers de Swarovski, pour ne retenir que celui-ci, inspiré des années 1890. ÉRIC BRUNEAU L’histoire d’amour de Gurov & Anna fera battre les cœurs dès le 20 mars. Rencontre avec un tombeur de ces dames. Comment décriviez-vous votre personnage? Complexe! J’ai dû moi-même le construire, car il n’était pas clairement défini dans le scénario. Lui et le réalisateur Rafaël Ouellet voulaient laisser planer l’ambiguïté. En gros, je suis l’ex d’une universitaire francophone [Sophie Desmarais], amoureuse de son professeur anglophone [Andreas Apergis]. Même si je ne l’aime plus, je suis toujours présent pour elle. J’ai recouché deux ou trois fois avec elle, comme une sorte de rebond. Le film offre autant des passages en anglais qu’en français. Est-ce une mode pour les jeunes réalisateurs francophones de tourner dans la langue de Shakespeare? C’est plus une réalité de jeunes adultes. 8 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 PHOTO: SHAYNE LAVERDIÈRE QUESTIONS À Nous sommes les enfants de la loi 101; nous nous battons pour préserver notre héritage linguistique. Mais d’un autre côté, notre génération n’a pas connu les «méchants Anglais». Si bien que nous voyageons plus que nos parents l’ont fait. Nous apprenons aussi à parler en anglais pour notre bienfait. Puis, nous regardons autant la télévision américaine que française. Tout cela influence notre cinéma. Seriez-vous prêt à endosser un grand rôle en anglais? Oui. Le seul problème, c’est que je manque de temps présentement pour pratiquer mon accent. Et je sais que ça demande beaucoup de travail pour l’avoir expérimenté avec le plus récent film de Denys Arcand [Le Règne de la beauté]. Avant de débuter le tournage, j’ai fait appel à un coach pour bien prononcer mes quelques répliques en anglais. C’était exigeant, mais j’aimerais drôlement le refaire un jour, et ce, pour un plus grand rôle. POW! À voir son calibre de 7,65 mm, aucun voyou ne voudrait faire face au Walther PPK (utilisé par l’agent 007 dans le film On ne vit que deux fois). Les adeptes de la franchise d’espionnage, eux, saliveront en voyant le pistolet à Montréal dans le cadre de l’expo D’Artagnan, Al Capone et les autres – Armes et légendes. C’est que jusqu’au 1er novembre, le Musée Stewart présentera les armes de divers héros de la littérature et du cinéma, dont Don Quichotte, Lucky Luke, Barbe Noire... Le tout sera accompagné d’extraits sonores mythiques. Plutôt désarmant, non? stewart-museum.org NOIR DÉSIR Commercialisées il y a quelques mois, les poupées de collection Barbie-Divergence ont plus que jamais la cote ces jours-ci avec la sortie en salle du deuxième volet des aventures de Tris et Four. Une bonne raison de se les procurer? Sous leurs vêtements se cachent des tatouages complètement cool à l’effigie des différentes factions du film. - JENNIFER ANISTON, QUI JOUERA BIENTÔT LA THÉRAPEUTE D’UNE «CÉLÉBRITÉ» DANS SHE’S FUNNY THAT WAY. PHOTO: IMAGE.NET SAVIEZ-VOUS QUE? Paul Walker sera bel et bien dans Dangereux 7 dès le 3 avril, bien qu’il ait rendu l’âme en 2013 dans un terrible accident de voiture en Californie. L’acteur, qui avait filmé plus de la moitié du film, a été remplacé par des doublures que sont notamment ses deux frères biologiques, Caleb et Cody. Son visage et sa voix ont ensuite été calqués sur le corps de ses frangins grâce à des images de synthèse. Le procédé cinématographique a déjà fait ses preuves avec, entre autres, les regrettés Philip Seymour Hoffman dans Hunger Games: La révolte – Partie 1 et Oliver Reed dans Gladiateur. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 9 PHOTO: GETTY IMAGES Être célèbre? C’est aussi se faire poursuivre jusqu’à la pharmacie par des fans trop curieux de connaître ta marque de papier hygiénique préférée. PHOTOSYNTHÈSE DANS TA FACE, BANDERAS Devant tous ces visages colorés, Antonio Banderas ne peut avoir une face de carême à la première de Bob l’éponge, le film: Éponge à court d’eau à New York. PHOTO: GETTY IMAGES WOUF, LOPEZ! Jennifer Lopez fait une fleur aux spectateurs de l’émission Despierta América en s’invitant avec ce petit chien presque aussi mignon qu’elle. PHOTO: GETTY IMAGES OÙ EST ALYSON? Si Alyson Hannigan joue à cache-cache avec sa fille Keeva dans l’espoir de fuir les paparazzis, eh bien, c’est raté! Les kodaks l’ont traquée. PHOTO: SPLASH NEWS 10 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 HELEN, DANS LES PATATES C’est ce qu’on appelle une scène «croquée» sur le vif. Helen Mirren s’apprête à mordre dans une frite à l’après-party des Golden Globes. PHOTO: GETTY IMAGES KATIE: BEC SUCRÉ En regardant la joute qui oppose les Rangers aux Islanders de New York, Katie Holmes préfère de loin téter des bonbons que de la bière. PHOTO: GETTY IMAGES MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 11 AVE EVA Après avoir fait tourner bien des têtes, voilà qu’Eva Longoria tournoie dans les bras de Mario López à l’émission Extra! PHOTO: GETTY IMAGES MÉCHANT RYAN La cigarette au bec et le bras PRIX PRATT Chris Pratt en voit de toutes dans le plâtre, Ryan Gosling a vraiment tout d’un bum sur le plateau de The Nice Guys. Plutôt séduisant! les couleurs en recevant la distinction de l’homme de l’année des mains de deux excentriques de la société Hasty Pudding Theatricals. PHOTO: SPLASH NEWS PHOTO: GETTY IMAGES 12 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 AUX FILMS DU TEMPS 6 MARS Erica Rivas dans Les Nouveaux sauvages UNFINISHED BUSINESS (V.F. AFFAIRES NON CLASSÉES) AVEC: Dave Franco, Vince Vaughn RÉALISÉ PAR: Ken Scott (Starbuck) Deux hommes partent rencontrer leur associé en Europe afin de conclure un important marché. Seul problème: leur voyage d’affaires tourne au désastre en début de parcours. WILD TALES ’71 (V.F. LES NOUVEAUX SAUVAGES) AVEC: Jack O’Connell, Richard Dormer RÉALISÉ PAR: Yann Demange Alors qu’un conflit dégénère en guerre civile à Belfast, en Irlande du Nord, un jeune soldat anglais est envoyé sur le front. Par malchance, son unité est prise en embuscade. Il doit agir seul sans quoi il pourrait mourir. AVEC: Erica Rivas, Oscar Martinez RÉALISÉ PAR: Damián Szifrón Stressante, la vie actuelle? Si certains finissent par craquer sous le poids d’une déception amoureuse ou d’un passé trouble, d’autres prennent plaisir à perdre les pédales. Chappie CHAPPIE CHORUS AVEC: Hugh Jackman, Sigourney Weaver RÉALISÉ PAR: Neill Blomkamp (Elysium) Chappie est le premier des androïdes à avoir… une âme! Plusieurs humains cherchent à l’exterminer, de peur qu’il contrôle la Terre avec sa technologie. AVEC: Sébastien Ricard, Pierre Curzi RÉALISÉ PAR: François Delisle (Le Météore) Séparés depuis la disparition de leur fils, deux parents se retrouvent à Montréal pour accepter le pire: les restes humains de leur enfant viennent d’être retrouvés. 14 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 THE SECOND BEST EXOTIC MARIGOLD HOTEL AVEC: Maggie Smith, Richard Gere RÉALISÉ PAR: John Madden (Bienvenue au Marigold Hotel) Dans ce deuxième volet, la résidence pour retraités Best Exotic Marigold Hotel s’agrandit, faute d’espace. Et nos héros dans tout cela? Ils se marient ou font des choix de vie déchirants. 13 MARS Liam Neeson dans Une Nuit pour survivre CINDERELLA RUN ALL NIGHT (V.F. CENDRILLON) (V.F. UNE NUIT POUR SURVIVRE) AVEC: Lily James, Cate Blanchett RÉALISÉ PAR: Kenneth Branagh (Thor) Le célèbre conte subit une cure de jeunesse, tout en conservant ses éléments magiques: la pantoufle de verre, la fée marraine et surtout le prince charmant. AVEC: Liam Neeson, Genesis Rodriguez RÉALISÉ PAR: Jaume Collet-Serra (Sans arrêt) Un tueur à gages, membre de la mafia, a comme mission de tuer son fils qu’il n’a pas vu depuis des années. En sera-t-il vraiment capable? Lily James dans Cendrillon 20 MARS DANNY COLLINS AVEC: Al Pacino, Jennifer Garner RÉALISÉ PAR: Dan Fogelman Surprise! Un artiste du rock apprend qu’il est le père d’un enfant quelque part dans le monde, et ce, en lisant une lettre jamais ouverte de... John Lennon. LA PASSION D’AUGUSTINE UNE NOUVELLE AMIE AVEC: Anaïs Demoustier, Romain Duris RÉALISÉ PAR: François Ozon (Potiche) Après le décès de sa meilleure amie, une femme se remet de sa dépression en devenant la frangine d’un homme qui affiche d’étranges comportements. Confusion et vérités. AVEC: Valérie Blais, Céline Bonnier RÉALISÉ PAR: Léa Pool (Maman est chez le coiffeur) À défaut de prier, les élèves du couvent de la Mère Augustine chantent. Mais voilà que le gouvernement du Québec menace de leur couper le sifflet en instaurant un système d’éducation publique. GUROV & ANNA AVEC: Sophie Desmarais, Éric Bruneau RÉALISÉ PAR: Rafaël Ouellet (Camion) Et si la fiction devenait réalité? Un professeur marié s’éprend de son élève alors qu’il étudie La Dame au petit chien de Tchekhov, une courte nouvelle qui raconte une liaison extraconjugale devenant un amour authentique. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 15 20 MARS Sean Penn dans Le Tireur THE GUNMAN (V.F. LE TIREUR) THE DIVERGENT SERIES: INSURGENT AVEC: Sean Penn, Idris Elba RÉALISÉ PAR: Pierre Morel (L’Enlèvement) Les folies sont finies pour un espion international hanté par son passé. Il doit rétablir sa réputation sans quoi il pourrait y laisser sa peau. (V.F. LA SÉRIE DIVERGENCE: INSURGÉS) AVEC: Shailene Woodley, Theo James RÉALISÉ PAR: Robert Schwentke (R.I.P. Département) Dans cette suite, les fugitifs Tris et Four sont maintenant pourchassés par la dirigeante des Érudits. Sur leur chemin se dressent des défis complexes, les obligeant même à découvrir de grandes vérités sur leur passé et l’avenir de leur monde. 27 MARS GET HARD (V.F. PRISON 101) WHILE WE’RE YOUNG AVEC: Ben Stiller, Naomi Watts RÉALISÉ PAR: Noah Baumbach (Frances Ha) Deux cinéastes filent le parfait amour avant de rencontrer un autre couple beaucoup plus jeune. Chamboulement et crises existentielles ne cessent de s’enchaîner. 16 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 AVEC: Will Ferrell, Kevin Hart RÉALISÉ PAR: Etan Cohen (Barton Fink) Un gérant de fonds spéculatifs ira en prison dans 30 jours pour malversations financières. D’ici là, il doit endurcir sa carapace en faisant appel à un (vrai?) bum. 27 MARS Garrett Wareing dans La Leçon BOYCHOIR (V.F. LA LEÇON) HOME (V.F. EN ROUTE!) AVEC LES VOIX DE: Rihanna, Jennifer Lopez RÉALISÉ PAR: Tim Johnson Des extraterrestres vont sur Terre afin de se cacher de leurs ennemis. Mais lorsque l’un d’eux révèle par erreur leur refuge, il doit fuir avec une ado. AVEC: Dustin Hoffman, Garrett Wareing RÉALISÉ PAR: François Girard (Le Violon rouge) Un chef de chœur de l’American Boychoir School remet un pensionnaire dissipé sur la bonne voie en faisant rayonner sa voix à l’étranger. 3 AVRIL FURIOUS 7 (V.F. DANGEREUX 7) AVEC: Michelle Rodríguez, Vin Diesel RÉALISÉ PAR: James Wan (Insidieux) Est-ce que le 7 portera chance à la bande de Dominic Toretto qui affronte maintenant un mystérieux agresseur, assoiffé de vengeance? WOMAN IN GOLD (V.F. LA DAME EN OR) AVEC: Helen Mirren, Ryan Reynolds RÉALISÉ PAR: Simon Curtis (Une Semaine avec Marilyn) Inspiré de faits vécus. Une réfugiée juive octogénaire fait appel au gouvernement pour récupérer des œuvres d’art appartenant à sa famille. Le projet est plutôt corsé. DES ÉTOILES AVEC: Ralph Amoussou, Marème Demba Ly RÉALISÉ PAR: Dyana Gaye Entre New York, Dakar et Turin, les destins de trois individus se croisent et s’entremêlent autour d’un seul désir: accéder à la liberté. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 17 10 AVRIL THE YOUNG AND PRODIGIOUS T.S. SPIVET (V.F. L’EXTRAVAGANT VOYAGE DU JEUNE ET PRODIGIEUX T.S. SPIVET) AVEC: Helena Bonham Carter, Kyle Catlett RÉALISÉ PAR: Jean-Pierre Jeunet (Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain) Quoi? L’inventeur de la machine à mouvement perpétuel n’a que dix ans! Stupéfaction publique. Helena Bonham Carter dans L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet NOIR (NWA) AVEC: Patrick Hivon, Maxime Dumontier RÉALISÉ PAR: Yves Christian Fournier (Tout est parfait) Lumière sur quatre destins plongés dans la grande noirceur, notamment en raison d’une sortie de prison et d’une lutte entre gangs de rue. 17 AVRIL Kevin James dans Paul Blart: Mall Cop 2 PAUL BLART: MALL COP 2 AVEC: Kevin James, Raini Rodriguez RÉALISÉ PAR: Andy Fickman (L’Homme, c’est elle) Paul Blart reprend les armes. Cette fois, il doit affronter un groupe de voleurs d’œuvres d’art lors d’une exposition pour les gardes de sécurité à Las Vegas. LA RANÇON DE LA GLOIRE AVEC: Benoît Poelvoorde, Roschdy Zem RÉALISÉ PAR: Xavier Beauvois (Des Hommes et des dieux) Quelle mauvaise idée! Deux hommes à court d’argent la veille de Noël décident de subtiliser le cercueil du richissime comédien Charlie Chaplin afin de demander une rançon à la famille. CORBO CHILD 44 AVEC: Anthony Therrien, Antoine L’Écuyer RÉALISÉ PAR: Mathieu Denis (Laurentie) Jean Corbo: un nom bien connu au Québec. À l’âge de 16 ans, ce grand idéaliste rejoint le Front de libération du Québec pour réformer radicalement la province. Son projet a l’effet d’une bombe dangereusement mortelle. (V.F. ENFANT 44) 18 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 AVEC: Tom Hardy, Noomi Rapace RÉALISÉ PAR: Daniel Espinosa (Easy Money) Drame inspiré du roman éponyme du Britannique Tom Rob Smith. Dans l’Union soviétique stalinienne, un agent de la police secrète de Moscou enquête sur une série de meurtres d’enfants. Tom Hardy dans Enfant 44 24 AVRIL THE WATER DIVINER AVEC: Russell Crowe, Olga Kurylenko RÉALISÉ PAR: Russell Crowe Sont-ils toujours vivants? Au lendemain de la Bataille de Gallipoli, un fermier australien se pose la question en Turquie en voulant retrouver ses trois fils portés disparus. Michiel Huisman et Blake Lively dans Éternelle Adaline THE AGE OF ADALINE (V.F. ÉTERNELLE ADALINE) AVEC: Harrison Ford, Blake Lively RÉALISÉ PAR: Lee Toland Krieger (Celeste and Jesse Forever) Une femme née au début du 20e siècle est victime d’un accident qui l’empêche de vieillir à tout jamais. Mais voilà qu’elle rencontre un homme pour qui elle serait prête à renoncer à son immortalité. THE SALT OF THE EARTH (V.F. LE SEL DE LA TERRE) AVEC: Wim Wenders, Sebastião Salgado RÉALISÉ PAR: Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado La famine, l’exode. Après les avoir photographiés pendant 40 ans, Sebastião Salgado célèbre la beauté humaine dans ce documentaire. AURÉLIE LAFLAMME – LES PIEDS SUR TERRE AVEC: Marianne Verville, Aliocha Schneider RÉALISÉ PAR: Nicolas Monette Dans cette adaptation des deux derniers tomes de la série littéraire d’India Desjardins, Aurélie Laflamme est une adolescente dégourdie qui vit ses folies de graduation au secondaire. SALLES, FILMS, HORAIRES CINEPLEX.COM LES DATES DE SORTIES SONT SUJETTES À CHANGEMENT 20 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 AURELIE LAFLAMME – LES PIEDS SUR TERRE SORTIE LE 24 AVRIL Aurélie Laflamme Les pieds sur terre «L’histoire déménage», car l’héroïne des Québécois est maintenant devenue une ado aux mille et un projets (exactement comme il en est dans les deux derniers tomes de la série littéraire d’India Desjardins qui ont inspiré le film de Nicolas Monette). Elle se questionne sur son choix de carrière, en plus de préparer son bal de fin d’études. «Aurélie en rêve depuis son secondaire un. Elle s’imagine être la reine de la soirée, entourée de ses amis [toujours joués par le beau Aliocha Schneider et la pétillante Geneviève Chartrand].» Bien entendu, rien ne se passe comme prévu. Les catastrophes et les gaffes s’enchaînent sous ses yeux. Sans dévoiler les punchs, la comédienne de 20 ans avoue avoir couru en tenue de princesse à quatre heures du matin alors que le thermomètre affichait zéro degré Celsius. Elle a ensuite dévalé les rues en scooter, le visage rougi par le vent: «La veille, je portais un harnais de sécurité qui me coinçait l’aine. Ça faisait aussi mal qu’une épilation du bikini», confirme-t-elle, entre deux éclats de rire qui rappellent ceux de son père, l’humoriste Pierre Verville. Mais le moment le plus éprouvant a été la sélection de la robe de bal, parée d’un joli jupon mauve. Marianne a eu droit à cinq essayages et plusieurs marques rouges sur son corps à force d’enfiler des vêtements. «Ce n’était pas simple parce que j’ai un gros complexe des épaules et des bras. Je souhaitais les cacher sous du tissu, mais la costumière, elle, ne voulait rien entendre. On a donc coupé, ajusté et réajusté ma tenue pour qu’elle soit parfaite.» L’est-elle devenue? «Oui, même s’il y a des moments où je me disais que le cinéma n’était pas fait pour moi, ajoute avec plaisanterie celle qui commence à peine à se bâtir une carrière au grand écran. Heureusement que le lendemain, j’avais déjà changé d’idée. J’aime beaucoup trop le cinéma pour tout abandonner.» De quoi rassurer la scénariste India Desjardins qui aimerait travailler sur un troisième volet cinématographique «vraiment cool». Mais le projet se concrétisera seulement dans quelques années, lorsque Marianne se sera reposée en posant… ses deux pieds sur terre! FOLIES DE GRADUATION Dur dur de graduer du secondaire. Surtout quand Marianne Verville se met les papattes dans les plats pour Aurélie Laflamme – Les pieds sur terre. n PAR ÉDITH VALLIÈRES i le premier volet d’Aurélie Laflamme a fait vivre plusieurs émotions à son actrice principale en 2010, le second l’a encore plus abasourdie. «Il y a eu plusieurs scènes éprouvantes physiquement», avoue Marianne Verveille au téléphone, en repensant à la vingtaine de jours de tournage d’Aurélie Laflamme – Les pieds sur terre, répertoriés dans 35 lieux différents. 22 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 LA PASSION D’AUGUSTINE SORTIE LE 20 MARS ROCK ’N NONNE Adieu la capine de bonne sœur! Valérie Blais se dévoile corps et âme dans La Passion d’Augustine. n PAR MATHILDE ROY 24 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 «La costumière n’a pas lésiné sur nos habillements. On avait beaucoup d’épaisseurs. [...] certaines se sont senties nues quand on leur a enlevé leur long voile.» «Beau». Le mot revient souvent quand Valérie Blais parle de La Passion d’Augustine, le plus récent long-métrage de Léa Pool (Maman est chez le coiffeur), à l’affiche ces jours-ci. La direction artistique, le chœur, le jeu de sa collègue Céline Bonnier… Tout est «beau» à ses yeux. «En plus, nous chantions avec les étudiantes du Conservatoire qui sont excellentes. C’était vraiment sublime», ajoute-t-elle. Le décor n’y fait pas exception. Le film prend place dans l’environnement naturel de Saint-Ours, au bord de la rivière Richelieu. On est pile en 1968, époque où les écoles tenues par des religieuses sont menacées de disparaître dans la laïcisation du système scolaire. Pour Mère Augustine (Céline Bonnier), il est hors de question de fermer les portes de son couvent qui, contrairement aux autres, enseigne la musique et rafle tous les grands prix de piano. À défaut de prier pour faire survivre leur congrégation, les religieuses – rebelles à leur façon – chantent. Léa Pool va jusqu’à les qualifier de «rock’n’rolls», même si elles prêchent par Mozart, Bach et Chopin bien avant les Beatles. Film choral «C’est un projet qui me tient à cœur parce qu’il aborde un sujet dont on n’a pas parlé depuis très longtemps, soit celui des religieuses. Je trouve vraiment que c’est une œuvre chorale, sans faire un mauvais jeu de mots», dit Valérie Blais, en riant. «C’est drôle, j’ai l’impression de jouer deux personnages, enchaîne-t-elle. Il y a le chœur des femmes et il y a la religieuse que j’incarne. C’est surtout une communauté à laquelle j’ai participé en tournant le film.» Dans la communauté, il y a bien sûr Mère Augustine, une passionnée de musique, qui se verra confier sa nièce, un prodige du piano. On suit aussi les autres sœurs – jouées notamment par Diane Lavallée, Pierrette Robitaille et Andrée Lachapelle –, dans leur acceptation de la transition vers la modernité. Car toutes doivent dire adieu au voile. Valérie Blais se glisse dans la robe noire de sœur Claude. Contrairement à plusieurs de ses consœurs, son personnage «est bien content de se débarrasser de son voile». «Elle est une féministe avant l’heure, je crois. Cette femme-là est devenue religieuse pour avoir accès à une plus grande liberté. La liberté de ne pas enfanter, d’apprendre, de lire, d’être éduquée. À cette époque, beaucoup de femmes devenaient religieuses parce qu’elles n’avaient pas envie LA REINE DES NEIGES Alors que certains souhaitent mettre les voiles pour le chaud soleil des Caraïbes, Valérie Blais, elle, a toujours rêvé… de tourner en hiver! Son souhait s’est enfin réalisé sur le plateau de La Passion d’Augustine, qui a été filmé en bonne partie durant la saison froide. «J’ai tourné quelques scènes dans un champ enneigé avec Céline [Bonnier]. J’avais l’impression d’être dans une toile du peintre québécois Jean Paul Lemieux tellement c’était beau!» d’avoir d’enfants, tout simplement, et parce qu’elles voulaient étudier le plus longtemps possible.» Mais avant de se dévoiler, Valérie Blais a dû couvrir son corps de la tête aux pieds. «C’est ça mon grand choc: ne voir qu’un visage et des mains. Il n’y avait rien d’autre qui existait. La costumière n’a pas lésiné sur nos habillements. On avait beaucoup d’épaisseurs. Je peux comprendre que certaines se sont senties nues quand on leur a enlevé leur long voile.» Leçon de cinéma Cette grande libération, l’actrice l’a aussi sentie dans la direction de Léa Pool. «C’était comme un cours de cinéma. Je suis habituée de tourner des séries où tu as huit, neuf ou dix épisodes pour te raconter. Là, tu as deux heures. C’était très riche. Léa ne s’en rendait pas compte, je pense, mais j’ai beaucoup aimé sa façon de diriger. Elle nous expliquait comment elle tricotait son œuvre et nous mettait en contexte pour chacune des scènes.» La cinéaste d’origine suisse n’a pas connu le Québec des années 1960 et le rejet en bloc de la religion qu’elle raconte dans son film. Était-ce un handicap? «Au contraire, croit Valérie Blais. C’est bien parce qu’elle était neuve. Elle le racontait comme n’importe quelle autre histoire qu’elle n’a pas nécessairement vécue.» Une histoire que la comédienne – qui a récemment ajouté la profession d’humoriste à sa feuille de route – juge encore tout à fait pertinente: «En mettant mon voile, jour après jour, j’ai expérimenté toute la contrainte du corps. On n’était pas trop loin du propos avec la Charte et la laïcité. C’était très d’actualité.» MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 25 L’EFFET D’UNE Corbo revient sur la mort tragique d’un jeune militant du FLQ. Rencontre avec Anthony Therrien qui incarne le visage d’une révolution pas si tranquille. n PAR MATHILDE ROY 26 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 BO CORBO SORTIE LE 17 AVRIL OMBE PHOTO PAR JOCELYN MICHEL/LECONSULAT.CA POUR LE MAGAZINE CINEPLEX nthony Therrien est volubile comme pas un. On le comprend: c’est mercredi matin et, plutôt que d’être en classe, l’acteur de 17 ans fait la pose devant notre photographe et discute de son premier rôle principal au cinéma dans Corbo de Mathieu Denis (Laurentie). Si sa bouille n’est pas familière aux yeux de certains, c’est normal. Anthony a découvert le théâtre à son école primaire, mais a entamé une carrière d’acteur à l’aube de l’adolescence. «En sixième année, j’étais en vacances avec ma mère, se souvient le jeune homme de Charlemagne, inscrit dans le programme d’art dramatique de son école secondaire. On était sur la plage, et je lui ai demandé: “Maman, est-ce qu’on pourrait parler de mon avenir?”» Peu de temps après, il signait avec une agence de casting. S’en est suivi un rôle dans Le Torrent, en 2011, puis des apparitions dans les téléséries Destinée, Subito Texto et 30 vies. Mais son plus grand rôle à ce jour lui a été confié dans Corbo, qui a été présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto. Viva la revolución Corbo, c’est pour Jean Corbo. Anthony se glisse dans la peau de ce militant de 16 ans qui s’est joint à l’une des premières cellules du mouvement de Front de libération du Québec (FLQ), avant les événements médiatisés de la crise d’octobre 1970. Le film, inspiré de faits vécus, s’attarde à l’histoire de cet adolescent mort à la suite d’un attentat à la bombe dans une usine de la Dominion Textile en 1966. Les yeux bruns d’Anthony s’illuminent lorsqu’il pense à son personnage tiraillé par ses origines: «Né d’une mère québécoise et d’un père italien, Jean Corbo venait d’un milieu aisé et était très politisé, mais il ne s’identifiait à aucun des membres de sa famille. À l’école, il fait la rencontre de deux jeunes militants [joués par Antoine L’Écuyer et Karelle Tremblay], qui lui font découvrir une vision du Québec très près de ses valeurs: un mélange de nationalisme et de radicalisme», explique Anthony, qui a bien aimé s’habiller à la mode des années 1960. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 27 SAVIEZVOUS QUE? Jean Corbo était le frère de Claude Corbo, qui fut recteur de l’UQAM de 1986 à 1996, puis de 2008 à 2013. Ce dernier a refusé de participer à l’élaboration du film. D’autres membres de la famille Corbo l’ont en revanche visionné, assure Anthony Therrien. «Ils ont applaudi Mathieu [Denis] et ont dit que la dynamique familiale était juste, notamment la relation conflictuelle entre le père et ses deux fils.» PHOTO: MARLÈNE GÉLINEAU PAYETTE «C’est une bonne idée [d’avoir un deuxième plan de carrière] parce qu’on sait qu’en cinéma ou en télé au Québec, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.» Antoine L’Écuyer et Anthony Therrien dans Corbo Pour le réalisateur et scénariste Mathieu Denis, il était essentiel d’avoir des acteurs du même âge que les personnages à l’écran. «C’est une chose de lire dans un scénario qu’un jeune homme de 16 ans est armé d’une bombe, mais c’en est une autre de voir à l’écran un adolescent véritablement âgé de 16 ans marcher vers sa mort, une bombe entre les mains», affirme le cinéaste, qui s’est énormément documenté sur le contexte historique de son long-métrage. Il a notamment retrouvé des membres de la famille Corbo, ainsi que des camarades felquistes de Jean, qui ont pu relater leurs souvenirs des événements. «Il est l’expert mondial de cette époque, rigole Anthony. Quelques semaines avant le tournage, nous avons pris un café ensemble. Pendant trois heures, on a discuté de tout ce qui entourait cette époque-là. Ça m’a beaucoup aidé à comprendre mon personnage.» cinéma. Aussi, quand on fait une formation en interprétation, on ne peut pas avoir de contrats d’acteur en même temps. Comme je commence ma carrière, ce serait me tirer dans le pied. J’ai aussi été très conscientisé par mes parents à avoir un plan B. C’est une bonne idée parce qu’on sait qu’en cinéma ou en télé au Québec, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.» Sur ces sages paroles, Anthony doit bientôt retourner à l’école, où une autre séance photo l’attend. Pas à titre d’acteur, cette fois, mais bien en tant que finissant du secondaire. Plan B 28 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 À LA DÉCHIQUETEUSE! Mathieu Denis PHOTO: PHILIPPE BOSSÉ Après Corbo, qu’attend l’acteur qui, dans ses rêves les plus fous, aimerait jouer un James Bond ou le Joker? «Je dois faire mes inscriptions au cégep dans quelques semaines», répond-il. Anthony a décidé de ne pas étudier en interprétation, mais… en gestion de commerce! Pourquoi? «Les écoles d’interprétation forment beaucoup pour le théâtre, et je m’intéresse plus à la télé et au Pour documenter le récit de Corbo, le réalisateur et scénariste Mathieu Denis a voulu consulter les comptes-rendus des procès impliquant les membres du FLQ en 1966. «J’ai appris à mon grand étonnement, lors d’une visite au Palais de justice de Montréal, que nos archives judiciaires sont détruites tous les 30 ans, sans discrimination de la valeur historique des documents dont on se débarrasse, dit-il. “Je me souviens”? Visiblement, non.» PHOTO: JULIE ARTACHO 30 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 LES LOUPS SORTIE LE 27 FEVRIER ENTRE MER ET MEUTE Après l’arrivée d’une mystérieuse étrangère, la méfiance s’empare des habitants d’une île de l’Atlantique. Évelyne Brochu danse avec Les Loups. n PAR MARTIN GRENIER suffit de parler des Îles-de-la-Madeleine pour que s’illuminent les yeux profonds d’Évelyne Brochu. «On dirait que les Îles ont un pouvoir magnétique sur moi. J’ai été complètement magnétisée, transie, fascinée. Tellement que je n’arrête pas d’y retourner depuis. J’ai trouvé des paysages que je n’avais jamais vus, d’une beauté, d’une puissance, d’une brutalité et d’une douceur… Ça ressemble au bout du monde. C’est presque surréaliste.» L’actrice de 31 ans a découvert ce coin de pays en mars 2013, alors qu’elle accompagnait une trentaine de personnes à Grande-Entrée pour jouer dans la troisième fiction de Sophie Deraspe, Les Loups. Elle a rapidement chaviré pour l’univers du film, axé sur la réalité ardue des insulaires. Ce n’est toutefois pas la première fois que la comédienne vit ce genre de dépaysement. En 2011, elle s’envolait vers le Moyen-Orient pour tourner Inch’Allah d’Anaïs Barbeau-Lavalette, une histoire où elle incarne aussi «l’étrangère» d’un lieu unique. «Mais le personnage vivait une sorte de fuite, tandis que dans Les Loups, il est en quête de quelque chose, précise-t-elle. Dans les deux cas toutefois, j’ai vécu un plongeon puisque je ne revenais pas à la maison après une journée de tournage. Je vivais constamment dans l’univers de mes personnages.» Appel du large Dans Les Loups, Évelyne «plonge» tête première dans le quotidien glacial des Madelinots. Elle campe une jeune femme qui s’installe au motel du village, habituellement déserté en hiver, alors que la saison du loup-marin bat son plein. Sa présence soulève vite des questionnements au sein de la communauté. Si certains se montrent curieux de la connaître, d’autres n’apprécient pas sa présence sur l’île, en particulier la matriarche, la louve protectrice (Louise Portal). Difficile d’en révéler beaucoup plus sans percer l’aura de mystère qui plane sur ce drame chargé de silences (qui a d’ailleurs été présenté en ouverture des plus récents Rendez-vous du cinéma québécois). Mais une chose est sûre: au bout du fil, la fierté d’Évelyne Brochu s’entend. «On va à la rencontre de gens qu’on n’a jamais rencontrés. On parle d’un sujet qui n’a jamais été traité dans le cinéma québécois, mais à travers une thématique hyper universelle: la quête d’appartenance sous toutes ses formes.» Par souci de réalisme, la comédienne a même participé à l’audition de vrais Madelinots qui défendent des rôles substantiels dans le récit, une approche artistique qui est chère à Sophie Deraspe. D’ailleurs, la réalisatrice du Profil Amina (présenté à Sundance en janvier dernier) a eu recours à des acteurs non professionnels dans tous ses films de fiction (Les Signes vitaux, Rechercher Victor Pellerin). «Il y a de beaux personnages incarnés par les gens des Îles, MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 31 «Aucun acteur n’a chassé [le phoque]. C’est important de le dire, car c’est un sujet sensible.» raconte Brochu. Ça amène une autre forme de spontanéité et d’authenticité que j’aime beaucoup. Je l’ai vécu avec les enfants d’Inch’Allah, avec Kevin Parent aussi [dans Café de Flore], pour qui c’était la première expérience cinématographique. Évidemment, les réflexes sont différents, mais chaque fois, c’est toujours heureux.» Évelyne Brochu et Cindy Mae Arsenault dans Les Loups Force de la nature Quant aux principaux intéressés, les loups-marins, celle qui les a rance qu’ils ont, malgré tout.» Ancré au cœur des rafales et des vagues déchaînées, Les Loups côtoyés pendant plusieurs semaines nous assure qu’ils ont été traités avec le plus de doigté possible: «Aucun acteur n’a chassé, témoigne témoigne bien de la fragilité des êtres vivants et de l’instinct de survie Évelyne Brochu. C’est important de le dire, car c’est un sujet sensible. qui les habite. En apprivoisant cet environnement, Évelyne Brochu en L’équipe a fait appel à un chasseur professionnel, qui l’inscrivait dans est venue à la conclusion que le personnage central du film, ce n’est pas elle, mais bien quelque chose de plus grand. ses propres quotas.» «Pour moi, c’est un face-à-face entre la nature toute puissante et Depuis de nombreuses années, la chasse aux phoques soulève les passions. Devant les pressions des Brigitte Bardot de ce monde, la nécessité qu’on a de se rassembler tous ensemble face à elle. C’est plusieurs gouvernements (États-Unis, Union européenne) ont choisi d’autant plus vrai quand on s’éloigne des réalités un peu fabriquées de boycotter les produits issus de ce commerce. Dans les cultures que sont les villes. On dirait que l’essence même de l’expérience hunordiques, comme le Québec et la Norvège, la perception diffère. maine est plus claire. En fin de compte, tout ce qui existe, tout ce qui L’impact des loups-marins sur les populations de poissons est nous tient vraiment, ce sont les relations humaines.» non négligeable, sans compter que la chasse fait vivre quelque 900 familles aux Îles-de-la-Madeleine. «Je trouve que les chasseurs ont énormément de courage, une énorme Évelyne Brochu n’a pas peur des extrêmes. résilience, affirme Évelyne Brochu. Il Après avoir enduré la chaleur du Moyen-Orient y a une solidarité qui se bâtit de par dans Inch’Allah, la voilà qui subit la froideur la nécessité même de vivre de ces des Îles-de-la-Madeleine dans Les Loups: «En métiers-là plus traditionnels. C’est aussi choisissant ce métier-là, je ne savais pas à quel une vie de grande frustration quand tu point j’aurais froid! Aux Îles, c’était quotidien, vois de gros paquebots qui vont briser mais en même temps, c’était super bon pour un milieu qu’eux s’efforcent de respecter. mon personnage qui, comme moi, se fait C’est assez touchant de voir la persévébrasser par les éléments de la nature.» UN FROID DE LOUP 32 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 HOMME DE CHŒUR Dustin Hoffman ne fait pas fausse note avec La Leçon. Il renoue avec son ancien amour pour la musique classique. n PAR INGRID RANDOJA ’aussi loin qu’il se souvienne, le double lauréat d’un Oscar, Dustin Hoffman, rêvait d’une carrière de pianiste classique. Il a étudié la musique au Santa Monica College à un plus jeune âge, avant de se rendre à l’évidence: «Je n’étais pas assez talentueux pour percer dans le milieu», raconte-t-il, avec une légère déception dans la voix lors d’une entrevue au Festival international du film de Toronto. «Comme j’ai de petites mains, je peine à faire plus d’une octave, 34 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 dit-il les doigts tendus en s’imaginant jouer sur un clavier. Selon moi, il faut au moins posséder l’une des deux aptitudes requises, soit être doté d’une oreille quasi absolue, soit être un déchiffreur doué. Pour ma part, je ne suis aucun des deux. Je me suis donc tourné vers le métier d’acteur, que j’adore autant sinon plus…» La vie faisant bien les choses, l’acteur de 77 ans combine ces jours-ci ses deux plus grandes passions en participant à La Leçon (et ce, même si le réalisateur d’ici François Girard (Le Violon rouge) ignorait qu’Hoffman savait jouer du piano avant de lui offrir le rôle). Dans le film qui se veut «une ode à la musique classique», son protagoniste est un strict chef de chœur de l’American Boychoir School — une véritable école de chant choral fondée en 1937 et située au New Jersey. Il a l’oreille bien aiguisée («le chanceux!» avoue Hoffman) et sait repérer les perles rares de la chanson. Un jour, il découvre un élève de 11 ans (Garrett Wareing) doté d’une LA LECON SORTIE LE 27 MARS SAVIEZ-VOUS QUE? Hoffman a insisté pour jouer le Prélude en do dièse mineur de Sergueï Rachmaninov dans La Leçon. L’acteur voue une affection particulière à ce morceau musical qu’il a appris à maîtriser à l’âge de 10 ans. titres-là). Son rôle à contre-emploi ne l’a toutefois pas empêché de se badiner sur le plateau de La Leçon. Entre deux prises, il s’amusait souvent à pianoter avec le cinéaste. Les deux hommes ont même improvisé quelques mesures devant l’équipe de production: «C’était si facile de se laisser aller; il y avait des instruments partout dans les salles. Je me sentais comme un enfant dans un magasin de bonbons», raconte-t-il, le cœur empreint de nostalgie. Le kid en lui s’est aussi marré avec un «vrai enfant»: Garrett Wareing. Il le trouvait vraiment dégourdi pour un comédien de 12 ans qui en était à son premier long-métrage. Alors, lorsqu’on demande à Hoffman s’il se considère un mentor pour ses confrères, il sourit en mentionnant: «Peut-être que le public l’ignore, mais la plupart des acteurs sont des mentors au quotidien.» «Cette position ne plaît pas toujours au réalisateur, ajoute-t-il. Si bien que sur un plateau, les comédiens doivent toujours parler la bouche entrouverte comme dans les vieux films de prison: “La prochaine scène, fais-la comme tu veux, tu étais bon tout à l’heure… Chut! Voilà le méchant patron qui arrive!” En tant que performeurs, nous voulons toujours que les scènes soient parfaites et que l’esprit d’équipe soit bon. Je crois que Garrett et moi avons atteint ce but.» À l’entendre parler, Hoffman ne semble visiblement pas avoir perdu ses habitudes de musicien au fil des ans. Il s’improvise même chef d’orchestre sur un plateau de cinéma en voulant tout diriger. Garrett Wareing dans La Leçon voix en «or», mais largement ébranlé par le récent décès de sa mère, alcoolique, et par la quasi-absence de son père (Josh Lucas) dans sa vie. Il l’aide à oublier ses problèmes familiaux en lui accordant sa pleine confiance de professeur. Sa tactique fonctionne: en quelques semaines seulement, le jeune devient la vedette du «Boy Choir», le chœur d’élèves qui parcourt le monde en s’assurant de maintenir l’excellente réputation de l’école. «Mon personnage ne cherche pas à briller sous les feux de la rampe. Il est beaucoup trop renfermé pour cela. Il préfère donner le crédit à son élève, à qui il enseigne le vrai sens du mot discipline.» Le pianiste À l’écran, Hoffman est étonnant en maître discipliné (lui qui a plutôt l’habitude de jouer les hommes exubérants dans Midnight Cowboy, Les Hommes du président et Tootsie, pour ne nommer que ces MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 35 LA FRENCH SORTIE EN AVRIL JEAN DU PAYS Après un trip chez les Ricains, Jean Dujardin redevient «accro» à la France. L’histoire du cartel de narcotrafiquants de La French y est-elle pour quelque chose? n PAR ÉDITH VALLIÈRES 36 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 Jean Dujardin, une vedette hollywoodienne? Depuis son Oscar du meilleur acteur pour L’Artiste et ses rôles secondaires dans Le Loup de Wall Street et Les Monuments Men, la star française de 42 ans ne comprend pas pourquoi on lui pose constamment cette «singulière question»: «Euh…? Je n’habite pas Los Angeles comme certains peuvent le croire. Mes apparitions dans des productions américaines étaient ponctuelles, raconte-t-il en entrevue exclusive pour Cineplex. Je ne prévois aucune carrière aux États-Unis, puisque j’ai un mauvais anglais. Quand je parlais avec George Clooney [le réalisateur des Monuments Men], il me regardait comme si j’étais un enfant de huit ans qui fait des phrases incomplètes!» «Et puis, ajoute-t-il, je ne me vois pas en Amérique du Nord parce que j’ai une culture franco-française très forte. Je suis prêt à la défendre jusqu’au bout.» Promesse dite, promesse tenue. Ces jours-ci, Dujardin n’est pas le héros d’un thriller à la sauce américaine. Il boit plutôt du pastis à Marseille, retrouve son pote Gilles Lellouche et enfile le veston-cravate du regretté juge Pierre Michel dans le polar français La French de Cédric Jimenez (Aux yeux de tous). Chacun de ses gestes vise à raconter, le plus fidèlement possible, l’histoire vraie entourant le trafic d’héroïne d’envergure internationale entre le sud de la France et les États-Unis dans les années 1970. «C’est important de rafraîchir la mémoire d’un peuple», avance-t-il, une pointe de chauvinisme dans la voix. À notre tour de lui rafraîchir les idées sur son expérience de tournage dans sa France chérie. Jean Dujardin dans La French Êtes-vous également un grand défenseur de la justice? Ado, j’ai eu le sentiment que j’étais un cancre, un mauvais élève. Et de 20 à 40 ans, la vie m’a offert des choses tellement incroyables. Alors, je n’ai plus eu besoin d’être révolté! Comment était-ce de jouer aux côtés de votre ami Gilles Lellouche, qui campe votre ennemi dans le film? Nous étions un peu distants l’un de l’autre parce que nous ne partagions qu’une seule scène qui était vachement dramatique. C’était étrange parce qu’habituellement nous sommes des déconneurs. Des vrais. C’est même sur l’humour qu’on a fondé notre amitié. Vous êtes-vous éclatés durant les journées de repos? Que raconte La French? Le film se penche sur la French Connection, une organisation mafieuse dirigée par le parrain Gaëtan Zampa [joué par Gilles Lellouche] et dont les laboratoires de «poudre blanche» étaient situés à Marseille. Pendant des années, plusieurs hommes de loi ont tenté d’intercepter les narcotrafiquants en plein délit, mais en vain. Il aura fallu le courage et les méthodes peu orthodoxes du magistrat Pierre Michel pour y arriver, bien que cela affecta sa famille et même sa vie… En quoi La French diffère-t-il des autres offrandes sur le sujet, dont l’oscarisé The French Connection de William Friedkin? Le long-métrage ne cherche pas à retracer les prémices de la French Connection. C’est plutôt avec une grande part de liberté qu’il adopte le point de vue de mon personnage, obsédé par la justice. Oh ça, oui! On attendait le vendredi avec impatience pour prendre l’apéro sur le bord de l’eau à Marseille! On avait besoin de souffler, car on avait sué un bon coup durant la semaine en campant nos personnages. En avez-vous profité pour déguster l’alcool local, le pastis? On a bu des coups! Et, la plupart du temps, c’était avec l’équipe d’acteurs qui était composée de petits nouveaux: des Marseillais, des Corses et des Belges. C’était agréable. Ça renouait avec la tradition des années 1970 qui employait de «vraies gueules» au cinéma. Vous n’avez pas cherché à jouer la star parmi le groupe, alors!? Les acteurs en crise sont, selon moi, un peu amers dans la vie. Ils doivent regarder les autres de haut. C’est comme lorsque Clooney pète les plombs et que Machin devient arrogant… Moi, j’évite d’emmerder mes collègues, car j’ai toujours été gâté dans ma carrière. Je veux que les scénaristes m’écrivent encore de belles histoires. Quelle serait la «parfaite» histoire à recevoir en cadeau? J’ai des fantasmes de petits garçons. Je rêve de capes et d’épées. J’ai aussi envie de retrouver l’insouciance de mon personnage Brice de Nice. Comment avez-vous préparé votre rôle? J’ai rencontré des magistrats et des avocats qui ont côtoyé Pierre Michel. Je voulais comprendre le type de père, de mari et de travailleur qu’il était. Je me suis également accroché à l’image de mon propre papa, qui était aussi autoritaire et honnête que mon personnage. Que diriez-vous d’un retour à Hollywood? Seulement si je peux inclure de Nice ou des éléments de la culture française dans un film américain. Après tout, je me nomme Dujardin, pas Dugarden. Aucun réalisateur ne doit trahir mes origines! MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 37 Theo James et Shailene Woodley dans La Série Divergence: Insurgés 38 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 LA SERIE DIVERGENCE: INSURGES SORTIE LE 20 MARS LES PIEDS DANS LA MARGE L’actrice Shailene Woodley a toujours été différente. Dans La Série Divergence: Insurgés, elle se bat pour pouvoir le rester. n PAR INGRID RANDOJA hailene Woodley ne fait jamais rien comme les autres. Elle récolte elle-même la nourriture et l’eau qu’elle consomme. Elle porte du jus de betterave en guise de rouge à lèvres. Elle possède sa propre gamme de produits de beauté écologiques et a décroché son premier rôle dans une série télé alors qu’elle portait un appareil pour corriger une malformation de la colonne vertébrale. Pas étonnant alors que l’actrice de 23 ans incarne aussi bien l’«atypique» personnage de Tris Prior, l’héroïne rebelle de la franchise Divergence, dont le second volet prend l’affiche ce mois-ci. Sur le plateau de tournage à Atlanta où nous l’avons rencontrée, elle prend tellement plaisir à retrouver son protagoniste qu’elle sautille et blague entre les prises. Tout cela, pendant que les 300 figurants qui l’entourent semblent paralysés par la chaleur et l’humidité qui règnent en cette lourde journée estivale. Puis, Shailene (un peu plus calme) rappelle rapidement les faits entourant la saga Divergence. Inspirés de la trilogie de best-sellers écrite par Veronica Roth – qui a publié les romans alors qu’elle n’avait que 22 ans –, les films sont campés dans un monde post-apocalyptique. La société y est divisée en cinq clans, chacun porteur d’une vertu à laquelle les membres doivent s’identifier: les Audacieux, les Érudits, les Altruistes, les Sincères et les Fraternels. Tris n’appartient à aucun d’entre eux. Étiquetée «divergente», elle doit cacher sa véritable identité, jusqu’au jour où elle découvre un complot organisé par la chef des Érudits (Kate Winslet), un groupe assoiffé de pouvoir. Le second film débute d’ailleurs quelques semaines après que Tris et son amoureux (Theo James) se soient échappés d’une attaque organisée dans le cadre de ce plan. MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 39 LE GRAND SAUT Divergence a lancé la carrière de Shailene Woodley, mais aussi celle des autres acteurs de la franchise, qui tiendront cette année la vedette de plusieurs productions. Survol rapide. Classe à part Woodley nous rejoint entre deux prises, alors que le réalisateur Robert Schwentke prépare la séquence suivante. Elle raconte candidement qu’il lui a été difficile de plonger à nouveau dans l’univers de cette série de science-fiction. Au moment de notre rencontre, la comédienne venait tout juste de terminer le tournage de Nos Étoiles contraires, un drame où elle campe une jeune femme atteinte d’un cancer en phase terminale. «Ce sont des univers très différents», constate celle qui porte les cheveux courts depuis. Selon elle, la relation entre Tris et son petit ami a été particulièrement difficile à établir dans ce deuxième long-métrage. «Leur rapport a beaucoup changé même si, chronologiquement, seulement deux ou trois semaines se sont écoulées entre les deux films, confie-t-elle. Il nous a fallu pas mal d’efforts pour décider comment incarner leur relation. Une distance s’est installée entre eux et cela cause forcément des tensions.» Elle affirme malgré tout avoir eu du plaisir à camper ces difficultés, car elles rendent l’histoire «plus réaliste». La relation est d’ailleurs tellement crédible aux yeux des cinéphiles que plusieurs ont soupçonné l’actrice d’être amoureuse de son partenaire de jeu. Il n’en est toutefois rien: James, âgé de 30 ans, serait en couple avec l’actrice Ruth Kearney, connue pour son rôle dans la série télévisée Primitif. Woodley aurait quant à elle flanché pour le musicien Nahko Bear. Belle et rebelle Alors que le premier volet expliquait le fonctionnement de la société imaginaire, le deuxième permet d’en percer les secrets. On y découvre notamment un nouveau groupe, les «Sans Faction», composé de citoyens rejetés par leur clan. Ils sont menés par Evelyn, 40 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 une autre femme forte incarnée par Naomi Watts. «Ces femmes ont chacune un point de vue différent sur la façon de gouverner la société», lance Woodley lorsqu’on lui fait remarquer que les trois leaders du film sont de sexe féminin. Woodley elle-même n’est pas du genre à cacher ses opinions. Féministe convaincue, elle rejette les standards de beauté irréalistes imposés aux femmes par les médias. Elle croit fermement au pouvoir de la solidarité féminine, en plus d’être une fervente protectrice de l’environnement (tout comme l’«écolo» Watts d’ailleurs). Révolution tranquille Née à Simi Valley, en Californie, Woodley a commencé à faire du mannequinat à l’âge de quatre ans et à être actrice l’année suivante. En 2011, elle a fait ses débuts au grand écran en jouant la fille de George Clooney dans Les Descendants. Depuis, la liste de ses projets ne cesse de s’allonger. En plus de tenir la vedette des deux dernières parties de La Série Divergence (qui doivent prendre l’affiche en 2016 et 2017), elle incarnera Lindsay Mills, la petite amie d’Edward Snowden (Joseph Gordon-Levitt), l’informaticien qui a révélé les pratiques d’espionnage du gouvernement américain au monde entier. Le film biographique, toujours sans titre et réalisé par Oliver Stone (Nixon), devrait sortir au cinéma l’an prochain. Visiblement, Woodley a une affinité pour les personnages qui défient l’ordre établi. Elle croit même que le film Insurgés peut être perçu comme le reflet de la société d’aujourd’hui. «Le milieu des affaires a plusieurs secrets qu’il préfère cacher au public, avance-t-elle. C’est le cas aux États-Unis, où j’habite. Dans notre film, des figures d’autorité détiennent de l’information qui leur permet de faire ce qu’ils veulent avec beaucoup de gens. Je pense que c’est la même chose dans le monde où nous vivons.» JAI COURTNEY L’acteur australien, qui incarne le leader impitoyable des Audacieux, endossera le rôle de Kyle Reese (le père de John Connor) dans Terminator: Genisys (1er juillet). MILES TELLER Celui qui joue le personnage de Peter dans Insurgés sera l’élastique Mr. Fantastique dans la nouvelle mouture des Fantastic Four (7 août). THEO JAMES L’amoureux de Shailene Woodley dans la saga Divergence aura trois productions à l’affiche: London Fields, Franny et The Secret Scripture. L’an prochain, il prendra la relève de Kate Beckinsale en tant qu’acteur principal du prochain volet de la franchise Underworld. PRENEUR DE SON Nicolas Tittley nous présente la trame sonore du mois FILM OSÉ MOI ET L’AUTRE Bien qu’il ne s’agisse que d’une rumeur, l’idée d’un long-métrage consacré à Joni Mitchell continue de refaire surface, ce qui ne manque jamais d’irriter la chanteuse canadienne. Interrogée sur la possibilité de voir Taylor Swift dans le rôle principal, Joni a répliqué sèchement: «Je n’ai jamais entendu sa musique. Elle a des pommettes hautes, comme moi, et je comprends pourquoi ils la voudraient. Mais si elle veut me jouer et me chanter, je lui souhaite bonne chance!» Ouch! Explosif Les critiques affirment que je ne sais pas chanter, que je sonne comme une grenouille. Pourquoi ne disent-ils pas la même chose de Tom Waits? BOB DYLAN, PETIT ÊTRE SENSIBLE 42 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 Maintenant que le Wu-Tang Clan a lancé son (soi-disant) dernier album, le rappeur RZA retourne à son autre passion: le cinéma. On pourra bientôt le voir à l’œuvre dans un film biographique racontant le parcours tumultueux de la vedette porno Vanessa del Rio. On y revisitera les milieux interlopes du New York des années 1970 et 1980. MAUVAIS GARÇONS La bande-annonce du biopic consacré au groupe hip-hop NWA, Straight Outta Compton, cause déjà beaucoup d’excitation sur la Toile. Il faudra toutefois attendre le mois d’août avant de pouvoir visionner l’intégrale. Qui va tenir le rôle d’Ice Cube, le méchant gangsta devenu star de films pour toute la famille? Nul autre que son propre fils, O’Shea Jackson Jr. UN AIR DE FAMILLE Composé des descendants directs de l’illustre famille immortalisée dans La Mélodie du bonheur, le groupe The Von Trapps semble avoir la musique dans le sang. Melanie, Amanda, Sofia et August, quatre petits-enfants de Werner Von Trapp (l’un des gamins que gardait Julie Andrews dans le film), lanceront enfin leur premier disque de matériel original, Dancing in Gold, le 14 avril. Nicolas Tittley est animateur à MusiquePlus et à MusiMax TENUES DE SOIRÉE JENNIFER ANISTON CHRIS HEMSWORTH MARION COTILLARD L’actrice de 46 ans ne fait visiblement pas son âge dans cette robe vintage au décolleté vertigineux de la maison John Galliano. De quoi rendre fou le public des Screen Actors Guild Awards. L’acteur de Blackhat porte un complet bleuté, dont la coupe ajustée valorise sa musculature. Pour en mettre plein la vue, il ne lui manquerait plus qu’un… chapeau noir à l’avant-première du film à Hollywood. La beauté de l’actrice française éclot comme une rose avec cette création deux pièces de Carolina Herrera sur laquelle est imprimée une composition florale abstraite. PHOTO: GETTY IMAGES 44 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 PHOTO: GETTY IMAGES PHOTO: SPLASH NEWS SORTIES EN BOÎTES n PAR MANON DUMAIS En série MR. BEAN: THE WHOLE BEAN (L'INTÉGRALE DE LA SÉRIE) 24 MARS HUNGER GAMES: LA RÉVOLTE – PARTIE 1 Voici la chance de posséder les 14 épisodes de la populaire série british des années 90 créée par Rowan Atkinson, qui y tient le rôle d’un irrésistible hurluberlu qui a le don de compliquer les situations les plus banales. Des sketchs hilarants à souhait. 6 MARS Dans ce vigoureux avant-dernier volet de la saga, Katniss (Jennifer Lawrence), dans l’espoir de faire libérer Peeta (Josh Hutcherson), devient la figure révolutionnaire du soulèvement populaire du District 13. Qui de mieux pour tonifier le tout que la fougueuse Julianne Moore en dirigeante rebelle? FOXCATCHER MOMMY INTERSTELLAIRE WILD 3 MARS 17 MARS 31 MARS 31 MARS La troublante relation entre deux champions de lutte en route pour les Jeux olympiques de Séoul: les frères Dave et Mark Schultz (Mark Ruffalo et Channing Tatum, solides) et leur entraîneur John Du Pont (Steve Carell, bluffant), riche philanthrope excentrique. Sobre, fin et mélancolique. Cinquième offrande de Xavier Dolan, cette fulgurante incursion dans l’intimité d’une veuve flamboyante (Anne Dorval), de son fils hyperactif (Antoine Olivier Pilon) et de leur énigmatique voisine (Suzanne Clément) n’a fait qu’éblouir depuis sa présentation remarquée à Cannes. Et ça se comprend. Adeptes de 2001, l’Odyssée de l’espace? Retrouvez l’intense Matthew McConaughey dans le rôle d’un astronaute qui voyage dans l’espoir de trouver une nouvelle planète pour les hommes dans cette odyssée spatio-temporelle de Christopher Nolan. D’accord, c’est long et bavard, mais visuellement, c’est un exploit. Après Dallas Buyers Club, Jean-Marc Vallée revient en force avec ce deuxième film tourné chez l’Oncle Sam où Reese Witherpsoon incarne admirablement une divorcée au sombre passé parcourant la Pacific Crest Trail. S’y retrouve aussi l’émouvante Laura Dern dans le rôle de sa mère. Lyrique et lumineux. 46 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 Terrain de jeux UNE DERNIÈRE CHANCE LE CONGRÈS LE FLAMBEUR 14 AVRIL 28 AVRIL 7 AVRIL Dans cette adaptation du roman de Stanislas Lem, Robin Wright incarne une actrice partant à la recherche de son fils, 20 ans après avoir abandonné sa carrière au profit d’une doublure numérique. Ari Folman (Valse avec Bachir) est aux commandes de ce sublime amalgame de prises de vues réelles et d’animation. Portant sur ses solides épaules cette version moderne du roman de Dostoïevski, Mark Wahlberg incarne avec panache un professeur de littérature suicidaire qui a sept jours pour rembourser ses dettes de jeu. Un exercice de style signé Rupert Wyatt qui tourne parfois à vide, sans pour autant manquer de gueule. Vous l’avez aimé dans Into the Woods où il interprétait le boulanger aux côtés d'Emily Blunt? Revoyez James Corden chez David Frankel dans le rôle d'un jeune chanteur d'opéra victime d'intimidation que Simon Cowell (lui-même!) prit sous son aile lors de son passage à Britain’s Got Talent en 2007. BLOODBORNE PS4 24 MARS Ce jeu de heroïc-fantasy, développé par From Software, vous plonge dans un monde glauque conseillé aux 18 ans et plus. Attention, l'aventure est périlleuse et les larges boucliers métalliques ne vous protégeront pas toujours d’une mort certaine. Coffret fort LA MÉLODIE DU BONHEUR (CINQ DISQUES CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE) 10 MARS LES MAÎTRES DU SUSPENSE 7 AVRIL Tandis que Stéphane Lapointe s’amuse à jongler avec les codes du polar et de la comédie, Robin Aubert, Michel Côté et Antoine Bertrand s’en donnent à cœur joie en écrivains aux prises avec l’angoisse de la page blanche. En prime: un surprenant détour en Nouvelle-Orléans. EN RAFALE GRACE DE MONACO (3 MARS) DIPLOMATIE (10 MARS) LES PINGOUINS DE MADAGASCAR (17 MARS) SOMMEIL D'HIVER (7 AVRIL) LES YEUX JAUNES DES CROCODILES (7 AVRIL) DEUX JOURS, UNE NUIT (21 AVRIL) Qui pourrait résister à Julie Andrews et Christopher Plummer? Ils sont sublimes dans cette pimpante transposition de Robert Wise de la vie d’une religieuse qui initie à la musique la turbulente marmaille d’un capitaine autrichien peu avant la Seconde Guerre mondiale? On vous met au défi de ne pas chanter Edelweiss! MARS/AVRIL 2015 | LE MAGAZINE CINEPLEX | 47 1. Il manque une cuillère de bois dans le bocal situé complètement à l’arrière-plan gauche de l’image. 2. Le bol de céréales du garçon n’a maintenant qu’une seule ligne rouge sur son contour. 3. La tomate en verre située à gauche du pot de beurre d’arachide n’est plus orangée, mais bien verte. 4. Le récipient blanc, lui aussi situé à gauche du pot de beurre d’arachide, affiche dorénavant deux sapins – et non plus trois – sur sa façade. 5. Une prise électrique murale se trouve maintenant au centre de l’image. 6. La cuillère plongée dans le pot de beurre d’arachide est passée du rouge au bleu. 7. Le panier à épices, accroché au-dessus de la cuisinière électrique, compte un pot en moins. 8. Les contenants de verre, déposés sur la tête de la cuisinière électrique, sont d’un rose plus éclatant. 9. La cuisinière électrique a un bouton électrique supplémentaire. 10. Le collier de la fille est maintenant décoré de deux breloques (plutôt qu’une). 48 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 10 erreurs se sont glissées sur la seconde image de L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, en salle ces jours-ci. À VOUS DE JOUER! RÉPONSES: ARRÊTSUR IMAGES LA DERNIÈRE SCÈNE VOIR DES e cinéma glorifierait-il ses stars au même titre que la peinture classique l'a fait envers ses muses? La question est lancée par le graphiste-illustrateur philippin Eisen Bernard Bernardo, qui intègre des couvertures de magazines (magnifiant les acteurs) dans les œuvres d’art célèbres. Grâce à la magie du numérique, Mila Kunis devient aussi grandiose que Frida Kahlo et Neil Patrick Harris vante son corps de dieu dans un décor de Sir Lawrence Alma-Tadema. Même notre Xavier Dolan national se «refait une beauté» dans une toile de Cézanne. «Mon art rend hommage aux périodiques qui sont des véhicules de la culture populaire, tout en étant fidèles aux critères de perfection physique du passé», a déclaré l’artiste à la presse. Pour voir la centaine d'œuvres de la série Mag + Art: magplusart.tumblr.com 50 | LE MAGAZINE CINEPLEX | MARS/AVRIL 2015 PHOTOS: MAG + ART PAR EISEN BERNARDO (É)TOILES
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