Etudes de lettres

Nouvelle parution
Revue Etudes de lettres
Etudes de lettres 2015/1-2
Les échelles du texte
édité par Vincent Verselle et Joël Zufferey
Fiche technique de l’ouvrage :
Edition papier, ISBN 978-2-940331-45-1
Nombre de pages : 304
Illustrations : N/B
Format : 15,5 x 22,5 cm
Langues : français
Mots clés : texte | stylistique | poétique | esthétique | linguistique | littérature
contemporaine | histoire culturelle
Domaine : Français moderne
Publics concernés : Public universitaire de bachelor et master, ainsi que toute
personne intéressée par la littérature
Parution : mai 2015
Diffusion : www.unil.ch/edl et www.lcdpu.fr
Prix : 30 CHF / 25 €
Présentation de l’ouvrage :
A la suite des réflexions menées dans L’interprétation des textes (Minuit, 1989), les auteurs réunis ici nous invitent à penser
la réalité complexe et multidimensionnelle du texte. Les leçons d’honneur que les professeurs Jean-Michel Adam, Jean
Kaempfer, Claude Reichler et André Wyss ont prononcées à l’occasion de leur départ à la retraite proposent d’appréhender le texte comme la médiation instable et toujours inachevée entre le signe, son sens et ce qu’il représente.
Cette perspective – exemplifiée par des contributions relevant de la littérature, de la linguistique, de l’histoire et de l’histoire de la
culture – est fondatrice d’une approche pluridisciplinaire, où chaque modélisation confère au texte une réalité spécifique : unité
communicationnelle, performance esthétique, trace d’une intervention sociale, témoin historique, etc. Mais finalement, et quel
que soit le point de vue, il s’agit toujours d’engager, par le questionnement du texte, une réflexion tournée vers les modes de
constitution des savoirs en sciences humaines.
Les éditeurs :
Vincent Verselle est chargé de cours en linguistique française à l’Université de Lausanne ; ses travaux interrogent en particulier
des aspects de poétique littéraire. Il a collaboré à l’édition des Œuvres complètes de C. F. Ramuz (Genève, Slatkine), et a publié
notamment Faire dire, pour décrire. Caractérisation langagière des personnages et poétique du récit dans la littérature comique
et satirique (Université de Lorraine, 2012).
Joël Zufferey est Maître d’enseignement et de recherche en linguistique française à l’Université de Lausanne. Il travaille principalement sur des textes littéraires dont il examine les formes langagières dans une perspective historique. Il a dirigé la publication de L’Autofiction : variations génériques et discursives (Harmattan-Academia, 2012) et a notamment publié Le Discours
fictionnel : autour des nouvelles de Jean-Pierre Camus (Peeters, 2006).
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Faculté des lettres | Anthropole | bureau 2098 | CH-1015 Lausanne
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Etudes de lettres 2015/1-2
Les échelles du texte
Revue Etudes de lettres
SOMMAIRE
Vincent Verselle, Joël Zufferey — Avant-propos (p. 7-16)
Partie I : Les sémioses du texte
Vincent Capt, Vincent Verselle — La « lettre du Voyant » de Rimbaud à Demeny,
une mise à l’épreuve de la cohésion textuelle ? (p. 19-46)
Cet article se penche sur l’une des deux « lettres du Voyant » de Rimbaud, problématique en termes de textualité, car s’apparentant a priori à
un assemblage segmenté de plusieurs textes. Cet objet interroge les facteurs qui permettent de délimiter les frontières d’un texte, et ceux qui
garantissent sa progression et sa solidarité. On se confrontera ainsi d’abord à une suite raisonnée de problèmes touchant en premier lieu aux
principes de cohésion et de cohérence, à une échelle dite « mésotextuelle ». Puis une hypothèse sera soumise à exploration, selon laquelle, à
ce niveau de structuration, la continuité de ce discours épistolaire est moins redevable du critère du genre que d’opérations spécifiques liées à
une performance d’écriture.
Marc Bonhomme — L’hétérogénéité des registres dans les annonces sanitaires :
le cas des campagnes antitabac (p. 47-64)
L’objectif de cet article est d’approfondir le fonctionnement textuel des registres, vus comme des matrices d’écriture, dans un cas particulier
de discours médiatique : les campagnes institutionnelles antitabac. Tout en montrant que ces campagnes s’appuient sur quatre registres (le
délibératif, le didactique, l’épidictique et le pathémique), l’article analyse la distribution différenciée de ces derniers selon les genres (brochure
ou affiche) dans lesquels ils s’intègrent. Par ailleurs, l’accent est mis sur l’ambiguïté interprétative de ces registres, à travers leur interaction
entre le texte et l’image dans une affiche typique.
Pierre Schoentjes — La nature à l’échelle du texte : quelques considérations sur le lieu (p. 65-82)
A partir d’une lecture du jeu textuel et photographique mis en place par Jean-Loup Trassard dans Le voyageur à l’échelle, cette contribution
s’interroge sur l’importance du lieu dans les œuvres tournées vers la nature. Des lieux réels et imaginaires, empruntés à la littérature publiée
depuis la Seconde Guerre mondiale, sont rapprochés. En les confrontant aux analyses conduites par L. Buell autour de l’écriture environnementale, l’on s’interrogera sur les moyens qui permettent à l’écriture de la nature de s’inscrire dans un lieu sans verser dans le localisme qui est
trop souvent une nouvelle forme de régionalisme.
Sylviane Coyault — A l’échelle du minuscule (p. 83-100)
Existe-t-il une coïncidence entre une esthétique du détail et l’évocation d’existences humbles, de « vies minuscules », comme celles que peint
Pierre Michon ? Le propos de cette étude est de comparer l’œuvre de Michon (parue en 1984) avec d’autres récits brefs écrits dans ses pas :
Miette, de Pierre Bergounioux (1995), et Liturgie, de Marie-Hélène Lafon (2002). Si les trois auteurs choisissent l’échelle « minuscule », les
imaginaires diffèrent considérablement, et traduisent des univers mentaux singuliers, qu’on se propose d’appréhender successivement.
Franc Schuerewegen — Sur Jean Kaempfer, et sur Proust (à propos des pastiches) (p. 101-114)
La structure du pastiche proustien est ternaire, non binaire. Cela veut dire que le pasticheur, quand il se livre à son exercice, imite toujours
au moins deux textes à la fois. Le texte X le conduit au texte Y qui produit alors le texte Z, à savoir le pastiche proprement dit. On peut dire
d’une autre façon encore que les « belles phrases » sont toujours pour Proust des créations collectives et qu’il faut donc les appréhender comme
telles. En passant, ces pages rendent hommage au grand universitaire qu’est le professeur Jean Kaempfer.
Hélène Merlin-Kajman — Anthropologie de la littérature,
pratiques symboliques et diabolie critique (p. 115-142)
Cet article reparcourt l’œuvre de Claude Reichler en montrant l’importance de ses analyses des « modélisations symboliques », non seulement
pour l’analyse des textes littéraires, mais aussi pour notre réflexion sur le discours critique et même sur l’enseignement de la littérature. Deux
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Les échelles du texte
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questions forment le fil rouge de la réflexion : existe-t-il une lecture « diabolique » d’un texte littéraire, une pratique « diabolique » de nos
disciplines ? Comment l’absence d’une description des Alpes dans les Mémoires d’un auteur du XVIIe siècle amené à les traverser se trouve
éclairée, ana-chroniquement mais sans contresens historique, par l’analyse, elle-même symbolique (et jamais « diabolique ») du « paysage
alpin » effectuée par Claude Reichler ?
Michel Collot — Claude Reichler et les échelles du paysage (p. 143-162)
A bien des égards, Claude Reichler apparaît comme un des pionniers d’une nouvelle démarche critique qui s’est récemment développée : la
géographie littéraire, qui a trouvé notamment un terrain d’élection dans les récits de voyage et un thème privilégié dans les représentations du
paysage. Sensible aux multiples enjeux de ce thème, Claude Reichler en propose une approche très complète et nuancée, qui fait la part aussi
bien à la dimension physique du paysage, à ses valeurs historiques, sociales et culturelles qu’à l’expérience sensible de l’individu. Attentif à la
façon dont ces représentations s’inscrivent dans le style même des œuvres qu’il étudie et dans leur iconographie, Claude Reichler se montre
ainsi capable de parcourir à la fois les diverses échelles du texte et celles du paysage.
Antonio Rodriguez — Le rythme et la visée (p. 163-188)
Les principales théories contemporaines du rythme se fondent généralement sur des aspects phoniques et prosodiques du discours et délaissent
la portée visuelle du texte. Cet oubli fréquent résulte d’une longue histoire et d’une antique rivalité entre la représentation, associée à la peinture, et le rythme, rattaché à la musique. Par la recherche d’une définition renouvelée, cette étude tend à surmonter une telle dichotomie en
montrant que la visée (1) du regard, associée à la conscience du phrasé et d’autres phénomènes, devient rythmiquement sensible et prend sens
par la visée (2) d’une intentionnalité discursive. Le conflit entre la subjectivation de l’énonciation chez Meschonnic et l’objectivité structurale
d’une métrique générative chez Roubaud peut alors être dépassé.
Yves Citton — Facteurs d’humanités : accent et phrasé entre contrastes et programmes (p. 189-208)
L’étude littéraire des textes est-elle porteuse de revendications éthiques, politiques, culturelles ? A quelles échelles ces revendications émergentelles au mieux ? En quoi et envers quoi prenons-nous de la distance et de la hauteur en lisant des œuvres littéraires ? Qu’apprenons-nous à faire
(tout autant qu’à voir) en regardant les textes de très près ? Cet article tente de répondre à ces questions en mobilisant la notion de « geste »,
et en défendant le principe d’un « droit aux Humanités », fondé sur notre besoin de reformuler ce que les formulaires et les programmes
(éducatifs, bureaucratiques ou informatiques) ont pré-paramétré pour nous.
Partie II : Leçons d’honneur
Jean-Michel Adam — Penser le nécessaire dialogue des sciences des textes (p. 211-236)
Jean Kaempfer — Donation entre vifs : l’écrivain contemporain et le professeur de littérature (p. 237-254)
Claude Reichler — Le pas de l’échelle (p. 255-268)
André Wyss — « Le poète ne dit qu’un mot toute sa vie » (p. 269-294)
Postface
Danielle Chaperon et François Rosset — A partir d’un transparent et d’un article de presse (p. 297-300)
Adresses des auteurs (p. 301)
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