CYCLOTOURISME EN AQUITAINE N° 63 PRIX HUMORISTIQUE : Dordogne DOUMER Philippe - Club Olympique Périgueux Ouest (COPO) http://aquitaine.ffct.org Le cyclotourisme, c’est mieux dans un club de la FFCT Bulletin de liaison de la ligue Aquitaine de Cyclotourisme N°63 - Avril 2015 - N° ISSN 1250-5749 Directeur de Publication: Christian Godard 16 avenue Maurice Boyau 40100 Dax aquitaine-president@ffct.org Commission Bulletin CODEP 24 : Jean-Jacques Wach - 6 lotissement La Croix Pintoux 24110 Leguillac de l’Auche - 05.53.54 24 51 jean-jacques.wach@orange.fr CODEP 33: Annick Mora –225 Chemin de la Lande 33290 Le Pian Médoc - 05.57.88.05.36 revue-aquitaine@ffct.org CODEP 40 : Gérard Lamarque –Lotissement Bellevue 40250 Nerbis - 05.58.97.74.67 geralam@aliceadsl.fr SARL BARROUILLET 3 route de Boys 40180 Narrosse Tél : 05 58 58 20 30 Maquette Annick Mora Tous droits de reproduction, même partielle, sont soumis à l’autorisation du Directeur de la Publication 2 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 CODEP 47 : Alain Picaut – chemin de Fonbarade 47240 Castelculier - 05.53 68 20 76 lot-garonne-president@ffct.org CODEP 64 : Michel Lafourcade-12 Rte de Lavigne 64600 Anglet - 05.59.03.85.88 michel064@aol.com Sommaire Edito Depuis quelques semaines déjà, la Ligue d’Aquitaine et les CODEP 24, 33, 40, 47 et 64 ont fixé les dates officielles d’ouverture de leur saison ; ainsi tous les licenciés, grâce aux circuits établis par les responsables, pourront profiter de la beauté de leur région. Aussi je voudrais remercier au nom de tous les licenciés les Présidents des clubs ainsi que tous leurs membres qui s’investissent tous les ans pour organiser des randonnées avec des circuits différents pour routiers et vététistes. Nous savons que leur tâche n’est pas toujours facile, recherches d’itinéraires permettant de découvrir de nouveaux sites à visiter, élaboration de petits circuits pour attirer familles et jeunes……. Souvent les aléas climatiques ruinent leurs efforts mais ils doivent persévérer car c’est le seul moyen d’attirer au sein de notre fédération ces nombreux cyclos qui pratiquent le vélo en solitaire. Page LA VIE DES CLUBS - Club Vélocio Périgourdain - In Vélo Véritas 33 4 et 5 6 VOYAGE ITINERANT - Voyage initiatique à la randonnée 7 SEMAINE FEDERALE - Le trait d’union vu par un encadrant 8 et 9 - St Pourçain sur Sioule (Arc en Ciel Aventure) 10 RANDONNEE PERMANENTE - Brevet des 4 vents 11 à 15 ENTRETIEN - Une cyclotouriste atypique 16 à 19 VTT - Raid en Pays Toy 20 COMMISSION JEUNES - Week-end « Jeunes » à Parentis 21 L’accueil et le dynamisme de nos clubs qu’ils soient routiers ou vététistes leur permettront de découvrir le cyclotourisme d’une autre façon, en étant encadrés, aidés et conseillés. COMMISSION PHOTOS - Résultat 2014 Concours Photo Randonnées permanentes 22 En début de cette année 2015, le Comité directeur de la Ligue et les Présidents de club ont déjà un regard sur l’année 2016 qui sera consacrée aux jeunes avec l’organisation de la semaine européenne des jeunes à MUGRON dans le département des Landes, sans oublier nos féminines pour le rendez-vous de « TOUTES A STRASBOURG. » CHRONIQUE DE RAMUNCHTO 22 CALANDRIER 2015 23 HUMOUR 23 Bonne saison 2015 à toutes et tous. 1ème de couverture : DEGARD Michel ROUGIER Jean-Louis — PIQUET Pascale FLECHER Pierre (Concours 2014) Alain Pourtuguez Vice-président de la Ligue Aquitaine 3 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Photos : 4ème de couverture : PICAUT Alain LA VIE DES CLUBS CLUB VELOCIO PERIGOURDIN En tandem pour la vue Sainte-Suzanne-Chartres du 6 au 11 septembre 2014 Un mois plus tard, nous voilà de nouveau réunis pour le périple de RETINA France, « en tandem pour la vue », cette année pour la 8ème édition nous partons de Ste Suzanne dans la Mayenne, tout proche du Mans. Lundi, la troisième étape nous conduira à La Chapelle-Montligeon où nous serons hébergés deux nuits, et pédalerons sur 98km. Là nous découvrons un lieu unique en son genre : Notre-Dame De Montligeon, centre mondial de prière pour les défunts, un lieu grandiose érigé au milieu de la campagne, ce qui lui vaut son surnom de « cathédrale des champs ». La 4ème étape nous permettra de visiter le Perche ; comme son nom l'indique, encore beaucoup de dénivelé. Ce matin, au pied de la basilique, surprise ! Les enfants des écoles assis au bord de l'allée qui monte au sanctuaire nous encouragent par leurs applaudissements et leurs cris enthousiastes : l'émotion est à son comble. Nous aurons la possibilité de leur faire essayer le tandem, ce qui n'est pas chose aisée vu leur jeune âge. Notre minibus location avec la remorque et les tandems Vendredi 5 au matin, nous partons de Périgueux, puis nous passons dans la bonne humeur les six heures qui nous séparent de Ste Suzanne où nous sommes attendus en soirée pour un premier briefing. A l'occasion d'un pot de l'amitié, ce sont les retrouvailles pour certains, et les présentations pour d'autres. Chacun prend ses marques et s'apprête à passer une bonne nuit : demain nous attend la première étape, Ste Suzanne-le Mans, soit une centaine de Km, il vaut mieux être en forme ! Dimanche, pour la deuxième étape, nous revenons au Mans où nous sommes attendus dans le cadre de « Vélo pour tous » : nous parcourons le circuit de la manifestation et prenons part au pique-nique avant de retourner à Ste Suzanne, soit 130km au total, Nous avons vraiment ressenti l'importance de cette rencontre, le contact des enfants avec les déficients visuels, la joie qu'ils nous on manifestée. C'est à cet âge que l'on se fait des souvenirs pour la vie et il est certain que ce sont eux, demain, qui feront mieux connaître les difficultés d'insertion du handicap . Nous immortalisons ce moment, et nous partons la gorge un peu nouée pour un peu plus de 90km. Après l'effort, le réconfort !Un moment pour se restaurer, nous l'avons bien mérité ! 4 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Nous continuons notre étape. Demain, nous rejoignons Chartres, qui marquera la fin de notre périple. Jusque-là, l'aventure nous aura paru courte. Cependant, il nous reste encore presque une centaine de km à parcourir. Enfin arrivés « il y en a qui se sentent des ailes » Quelques photos souvenir, dans la galerie Auchan au Mans, près du stand de Rétina France. (NDLR—UNADEV : Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels) Arrivée à Chartres et fin de notre périple : bilan, 573km en 5 jours, même pas fatigués ! Ce périple nous aura permis de nous retrouver pour certains, d'apprécier les paysages et patrimoine de cette belle région. La rencontre avec les enfants restera un moment fort et émouvant, gravée dans nos mémoires. Sur le parking Auchan, avec pour toile de fond nos amis tandémistes. Nous sommes très reconnaissants envers les bénévoles qui se sont chargés de l'accompagnement, de la préparation des pique-niques, des photos, etc, ainsi que nos quatre motards qui nous ont ouvert la route et ont assuré notre sécurité tout au long de ce périple. Un grand merci également aux cyclos de Chartres venus à notre rencontre. Bien sûr l'esprit de groupe et la convivialité auront marqué cette aventure. Nous étions soudés au sein d'un même objectif : améliorer la vie au quotidien des personnes qui ont besoin d'aide pour pratiquer le cyclisme, et faire connaître l'action de Rétina dans la lutte contre les maladies de la vue. L'aventure s'est achevée par un repas de clôture, dernier moment de convivialité, en présence d'Eric Moser, président de Rétina France. Au hasard parmi les circuits En tandem pour la vue : une 9ème édition en 2015 ? Nous l'espérons tous ! Texte et photos : André Thomasson 5 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 LA VIE DES CLUBS CLUB IN VELO VERITAS 33 La valeur n’attend pas le nombre des années. Lorsqu’au cours de l’Assemblée Générale de la Ligue d’Aquitaine en 2013, IN VELO VERITAS 33 se voit attribuer le trophée des « Randonnées Permanentes » et se fait remarquer par une place d’honneur au « Challenge de France » cela interroge pas mal de cyclos et notamment Annick Mora qui me réclame un article pour la revue qu’elle anime « Le Bulletin Aquitain » Un an plus tard en novembre 2014, au cours de l’Assemblée Générale à St Jean de Luz, le secret de la « recette » n’est toujours pas livré et à nouveau, IVV33 trône sur le podium du challenge de France, niveau national, recevant le « Laurier d’Argent » décerné par la fédération et cela au cours de sa deuxième année d’existence. Alors quel est donc la miraculeuse recette, ou plutôt l’étonnant menu? AU MENU LE CADRE …...POUR MISE EN BOUCHE !!! Au fin fond de contrées inexplorées des rives de la Dordogne quelque part entre une merveilleuse vieille ville perchée sur le coteau avec pour cathédrale son église monolithe, des vignes surgissent au devant de votre bicyclette comme un mirage au hasard de votre route, avec plus loin une auberge « Place des Cyclos » réunissant une vingtaine de passionnés vivant des choses extraordinaires POTAGE EMOTIF Sur le règlement intérieur, notez et offrez à chacune et chacun, la possibilité de verser dans la marmite une bonne dose d’amitié cueillie sur les chemins d’un voyage itinérant au Pays Cathare, et d’y ajouter une pincée de solidarité avec une grosse louche de persévérance butinée lors d’une chasse aux BPF ardéchois. Couvrez d’une carafe d’attention portée aux autres et servez bien frais. ATTENTION— il arrive qu’un des convives déborde d’émotion et que cette émotion lui semble incongrue…. peu importe, il vous remerciera plus tard! PLAT EXOTIQUE La veille d’une lune montante, quand les Edelweiss s’épanouissent tout làhaut, rendez-vous au marché de St Jean de Maurienne pour y dénicher un berger bien costaud et achetez-lui une grosse botte de petits braquets. Sur les pentes du Galibier, portez à ébullition, laissez mijoter quelques heures sans penser à rien et au sommet arrosez-vous de neige rissolée, avec votre bidon. ATTENTION— des émotions enfouies peuvent ressurgir! TARTE du SOLEIL Se prépare en été, quand le soleil est au zénith et que la lune est rousse. Mélangez une poignée d’Amis, une tasse de leurs compagnes de toujours et une cuillère à soupe d’écoute portée à vos compagnons de route. Brassez énergiquement tout au long d’une cyclo-découverte, mais en prenant le temps de vous délecter de la douce lenteur des contemplatifs pour les accompagner le plus longtemps possible sur le sentier du bonheur ATTENTION— ce menu est offert à celles et ceux qui ont un nuage noir sur la tête et qui oublient que le soleil brille derrière. Texte et photos JC Quinsac Club IN VELO VERITAS 33 6 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 VOYAGE ITINERANT Voyage initiatique à la vie de nomade ou trois jours de vélo itinérant ave ma petite fille Juliette Le rendez-vous était pris depuis bientôt un an ; la découverte d’un voyage à vélo sur quelques jours. Voilà le défi proposé à ma petite fille Juliette, âgée de huit ans. Initialement, nous devions partir des quais de Bordeaux pour rejoindre Toulouse. Mais au fur et à mesure que j’évoquais ce projet, je sentais des avis contradictoires, en particulier sur la distance journalière que j’avais estimée, soit une soixantaine de km jour, et d’autre part sur la durée du séjour, à savoir cinq jours. Une pression qui pourrait vite rejoindre Juliette, tant et tant le sujet de discorde était abordé. Après avoir revu ma copie et parcouru l’itinéraire moi-même à vélo en sens inverse quelques jours auparavant, nous partîmes enfin depuis la gare de Créon, sous un ciel voilé. La piste de Lapébie, ancienne voie de chemin de fer désaffectée, débute dans une vallée forestière humide et dès le passage du tunnel, quelque peu lugubre, le paysage se transforme. Ainsi après le passage de quelques vallons et une quarantaine de kilomètres plus à l’est, les coteaux viticoles de Sauveterre nous indiquent la fin de la voie verte. La liaison Sauveterre La Réole par la D9 fut finalement le bon choix. Route peu fréquentée, mais néanmoins très vallonnée ; le stress des quelques voitures a été cependant inévitable. Les collines se sont franchies à pied et Papi a évité tout commentaire. Aux portes de La Réole, les douleurs des muscles fessiers ont commencé à se faire ressentir et c’est debout sur les pédales que la demoiselle apprit rapidement le bon geste pour soulager ce désagrément. Après avoir choisi l’emplacement et monté la tente au camping de La Réole, le ciel menaçant nous laissa peu de temps pour effectuer les courses du soir. Après notre retour, le camping s’était rapidement rempli de cyclistes campeurs ; familles, couples et solitaires. Juliette ne put cacher son excitation de cette première nuit sous la tente. La mélodie soporifique de la pluie l’a rapidement emmené aux pays des rêves. Le jour suivant après avoir rejoint le canal, la météo semblait plus sereine. Juliette regarde, s’arrête, se parle parfois et ainsi le temps passe. Parfois quelques mots sont échangés au gré des rencontres. Mais Papi tu le connais ? Grand est son étonnement, quand un signe négatif de la tête est donné en guise de réponse. Les douleurs occasionnées par la selle sont gérées soit par une brève halte soit par la position debout, tendue sur les pédales qui semble bien fonctionner. Jamais un signe de découragement n’a été entrevu. Juliette avait imposé son rythme. Pour notre deuxième jour de bivouac au camping de Damazan, une aire aménagée avec des jeux lui rappelait son monde d’enfant. Aussi ce moment de détente dura une éternité… pour son Papi. Le troisième jour, après un frugal petit déjeuner, nous reprenions la route pour notre ultime étape. Plus nous nous approchions d’Agen, plus je sentais Juliette euphorique Eh Papi ! il reste combien ? Une fois le Pont canal franchi et après avoir immortalisé le moment, son regard et son large sourire me firent comprendre que le pari était gagné. Texte et photos : Dianick Schück 7 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 SEMAINE FEDERALE NDLR En attendant la Semaine Fédérale à Albi quelques souvenirs de celle de St Pourçain . Un premier article de la commission jeunes et un autre de la commission « Arc en Ciel aventure» ‘ Le trait d’union vu par un encadrant Tout le monde sait que le trait d’union par étapes est la liaison de la ville SF de l’année précédente à la ville SF* de l’année et qu’il est accompli par les jeunes. Ainsi en 2014, 49 jeunes et 14 encadrants participent à cette édition. Nolan comme jeune, Claudette et Alain comme encadrants représentent l’Aquitaine. La liaison Nantes-Saint Pourçain sur Sioule, est réalisée en 8 étapes plus ou moins éloignées mais toujours d’un kilométrage moyen de 90 à 100 km/jour. Départ samedi de Nantes. Après la demi-journée d’accueil de vendredi et la réception par les représentants du Cosfic 2013, la préparation des vélos et les retrouvailles pour les «anciens», nous voici donc prêts à relier St Laurent sur Sèvre en cinq groupes équilibrés avec deux éducateurs et 8 à 10 jeunes accompagnés par les cyclos locaux qui nous sortent de la ville par les pistes cyclables. Je suis avec Céline et un groupe de très jeunes qui roulent bien, c’est agréable. Pointage d’un BCN à Clisson et son château dominant la Sèvre Nantaise qui abrite notre pique-nique. L’hébergement du soir est dans l’impressionnant ensemble scolaire Saint Gabriel. Dimanche nous prenons la direction vers l’Est après avoir rééquilibré les niveaux des groupes. J’encadre un groupe de grands, prudents qui roulent à bonne allure avec des bons de sortie dans les côtes. La pause du déjeuner se passe dans un petit village où coule le Layon, mot qui active les papilles de votre serviteur et de Georges le préposé aux photos et articles de la revue cyclotourisme qui nous accompagne durant ce périple. Nous sommes accueillis au centre national de séjour de Saumur où nous retrouvons la Loire. La présidente de la ligue Pays de Loire offre un rafraîchissement bien venu pour tous car il a fait très chaud. Lundi le groupe dans lequel je suis avec Bernard est composé de 9/12 ans plutôt joueurs. La sortie de l’agglomération est assez complexe. Plus loin sur le parcours nous faisons la visite extérieure du château de Brézé. Arrêt ravito à Les trois Moutiers. Un jeune chat fait l’attraction des jeunes. Vient la traversée de Loudun et le pique-nique préparé comme d’habitude par Jean et Claudette à Monts-sur-Guesnes. Les 45 km restants se font sur une vélo-route pas toujours cyclable par des pneus de 23. Le bilan est de 3 crevaisons pour les moniteurs. L’arrivée assez tardive à Thuré s’effectue sous la pluie. Mardi. Au grattage j’ai tiré le groupe des gros rouleurs avec Florian en co-équipier. Eh bien en fin de journée je confirme : ce sont des rouleurs ! Pour se rendre à Chauvigny j’ai tiré la langue dans toutes les côtes loin derrière eux. Les questions tourisme portent sur Ingrandes pays de René Descartes et sur Oyré avec son église St Sulpice. Passage à La Roche-Posay station thermale pour soins dermatologiques et pique-nique à Pleumartin. Arrivée à Chauvigny par un méandre de petites routes sans panneaux indicateurs. Une belle vue d’ensemble à l’arrivée sur la ville. Mercredi repos. Pas pour tous. L’équipe logistique Jean et Claudette complétée par Christian et Jean-Marie assurent la préparation des repas et petits déjeuners de mardi soir à jeudi midi. Aidés au service et à la vaisselle par le reste du bataillon d’adultes et de quelques bonnes volontés parmi les jeunes comme cela a été souvent le cas depuis le départ. 8 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Donc le matin occupation pour les uns à faire l’approvisionnement alimentaire, à laver son petit linge pour d’autres et aussi à faire un peu de mécanique pour corriger des dérailleurs dont les vitesses ne passent plus ou pour réparer des chambres à air. J’ai même vu remplacer des patins de freins dont il était impossible de faire la différence d’usure avec des neufs alors qu’il suffisait de tendre le câble de frein pour résoudre l’inefficacité du freinage. L’après-midi est consacré à la découverte du vélo rail sur 17km aller-retour. Les premiers kilomètres par wagonnets de 4 à 5 passagers, nous font franchir la Vienne et admirer le panorama des donjons de Chauvigny, la suite se poursuit en sous-bois et dans la nature tout en pédalant encore et encore. Avant de retourner au gîte, une visite de la cité médiévale juchée sur un promontoire rocheux accueillant pas moins de cinq châteaux, s’impose pour quelques-uns et ils ne sont pas déçus de leur choix pendant qu’évoluent au-dessus de leurs têtes les grands rapaces du spectacle de fauconnerie. Jeudi en route pour Argenton-sur-Creuse sous le soleil. Dès le début, nous rencontrons Marie-Françoise du club de la Trimouille accompagnée d’une amie venue parcourir quelques dizaines de kilomètres avec nous. Passage par l’abbaye de St Savin-sur-Gartempe classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Je fais équipe avec Hélène, nous avons un groupe cycloflâneur. Nos accompagnatrices font demi-tour avant d’arriver à Bélâbre au pique-nique, lieu bien choisi par notre logistique au bord de l’Anglin. L’après-midi à mi-parcours les cyclos d’Argenton viennent en nombre escorter nos groupes pour nous diriger dans la ville vers le lieu d’hébergement « Le Moulin St Etienne ». Magnifique endroit et accueil remarquable par la propriétaire. A signaler une crevaison et une certaine lassitude parmi un petit noyau d’adolescentes. Vendredi les pilotes de la veille nous accompagnent jusqu’à Orsennes après être passés devant la maison de George Sand à Argilesse. Plus loin à Aigurande nous rencontrons Claudine de l’Indre qui fera route avec notre groupe 5 conduit par René jusqu’au ravitaillement à St Marien. Pose goûter à Huriel au pied du donjon de la Toque face à l’office du tourisme, et en compagnie de Georges avant notre arrivée à l’hôtel F1 de Montluçon. Repas sandwich pour tous en terrasse. Samedi : Sortir de Montluçon n’est pas évident, nous avons des difficultés pour trouver la petite route tracée sur le plan. Nous commençons à voir les panneaux indiquant St Pourçain-sur-Sioule. Encore beaucoup de dénivelé aujourd’hui. L’équipe se compose de Christian et de dix grands. A Commentry on fait une pause. Plus loin la pluie fait son apparition avant de s’interrompre à notre arrivée dans la vallée de la Sioule où nous pique-niquons à l’abri dans la mairie de Chouvigny. Merci pour l’assistance, car pendant notre restauration il s’est remis à pleuvoir très fort. Départ sous la pluie qui nous a rapidement quittés pour retrouver le soleil jusqu’à l’arrivée à la maison familiale et rurale à Escurolles. Remise des diplômes, trophées, récompenses en présence des officiels venus de la SF pour la soirée paëlla et gâteau d’anniversaire pour Marine confectionnés respectivement par Christian et Jean. Dimanche départ à 15h pour la cérémonie d’ouverture de la SF à St Pourçain à 25km de distance. Nous défilons sur le stade au milieu du public et écoutons les discours des autorités. Ensuite ce fut l’au revoir, triste pour beaucoup de jeunes. Certains souhaiteraient un deuxième Trait d’Union dans l’année tellement c’est bien!!! Texte et photos : Alain Minot ( NDLR : SF Semaine Fédérale) 9 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 SEMAINE FEDERALE Saint-Pourçain-sur-Sioule Tous les ans la Fédération Française de Cyclotourisme organise une semaine à l'occasion de laquelle se rencontrent des cyclos du monde entier. Cette année, destination l'Allier où convergent environ 12000 participants originaires de 19 nations. Arnaud et Samuel ont eu le plaisir d'y participer, accompagnés de leur pilote. Cette année la commission «Arc -en-ciel aventure » de la FFCT avait mis en place dans un camping une structure pour l'accueil des handicapés ; ces dispositions ont facilité l'autonomie des participants. Il y avait en effet une volonté forte d'intégration des handicapés visuels dans l'ensemble des participants, ce qui n'a pas été sans difficulté (le nombre très important de cyclistes, le brouhaha que généraient les joyeux rassemblements à la cantine par exemple, ont constitué des obstacles). Cela n'a rien enlevé au plaisir de visiter cette belle région, pédalant par monts et par vaux (franchissement de 4 cols dont un, mémorable, de 1077m) et avalant joyeusement 678 km au total. St-Bonnet-de-Tronçais Hérisson, les ruines du château Pour l'anecdote, nous avons admiré, au retour d'un circuit, la forêt de Tronçais et ses chênes qui ont traversé trois cents ans d'Histoire depuis leur plantation sur ordre de Colbert, avant une charmante halte à Hérisson, ville touristique. Au pied d'un beau spécimen de la forêt de Tronçais Prêt pour le départ, après une pose bien méritée. Sur le chemin du retour, dans ce magnifique cadre de verdure. Cette semaine nous aura laissé des souvenirs impérissables, en particulier sur le plan humain, dans les échanges avec le groupe de personnes handicapées et leurs accompagnateurs, en tandem pour la plupart. Texte et photos : André Thomasson 10 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 RANDONNEE PERMANENTE Comme chaque année, le pont de l’Ascension est l’occasion pour notre club cyclo d’organiser un voyage à vélo. Cette année, le 8 mai s’invitant à la fête, nous disposons de cinq jours consécutifs pour cette randonnée. Profitant de cette aubaine, Philippe a évoqué l’idée lors de notre dernière assemblée générale de relier Marmande à Aubusson d’Auvergne, ou plus exactement au gîte « Les 4 vents », propriété de la Fédération Française de Cyclotourisme. L’idée a séduit, et Philippe a passé l’hiver à la table de cartes. Il a fait, défait et refait le parcours une, deux puis trois fois, confronté aux difficultés des réservations hôtelières extrêmement convoitées en ces périodes chômées. Sa pugnacité a été récompensée, et le parcours concocté par ses soins s’est révélé de toute beauté. Nous sommes sept cyclos au départ et cinq anges gardiens. Tels les apôtres, nous allons vivre à douze ce long week-end d’ascension. Je ne serais pas honnête si j’omettais de relater un fait qui a été déterminant dans la réussite du projet. Lors de notre AG (lire « Assemblée générale »), le syndicat des roulants (nous, les cyclos !) a décrété que les repas du midi sortiraient de nos sacoches. Cela permettrait à nos AG (lire « Anges Gardiens ») de mieux profiter de leurs visites sans être tenu(e)s à un respect des horaires liés à nos ravitaillements. Une réunion secrète de la CGAG (Confédération Générale des Anges Gardiens ou des Accompagnatrices Géniales, c’est selon !) s’est tenue quelques jours avant le départ. La décision est tombée, sans appel ! Elles continueront à assurer leurs « prestations » comme elles l’ont toujours fait. Point final. Nos ravitaillements seront donc pris en charge par nos AG (Assistantes Généreuses ?). Et chacun de nous n’a pu que se féliciter de leur désobéissance en la matière. Fin de l’historique, place à l’action. Partis de nos Landes pour la plupart, nous arrivons à 7h45 à Marmande au domicile de Philippe que nous surprenons au petit-déjeuner encore en tenue de pyjama. Nous lui faisons remarquer que nous, nous sommes à l’heure ! Contrairement à un autre qui l’an passé s’était fait remarquer par son retard… Mais ceci est une toute autre histoire. 11 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 BREVET DES 4 VENTS A huit heures, nous sommes tous sur le pont. Tous ? Non ! Manque à l’appel François. Philippe est inquiet. Chez ce dernier, on mesure facilement son degré de stress qui est proportionnel au rythme de clignement de ses paupières. L’attente lui pèse, il appelle François au téléphone. C’est la voix éteinte d’un individu en phase de réveil qui lui répond. A tel point que Philippe pense avoir fait un faux numéro. Pourtant c’est d’un vrai numéro qu’il s’agit et ce, à deux titres. Bon numéro car c’est bien François qui est au bout de la ligne. Et sacré numéro de comédie car l’intéressé qui prend le ton d’un semi endormi est en fait arrivé quelques minutes auparavant. Connaissant son compère si soucieux des horaires, il attendait patiemment d’être appelé au téléphone. Ravi de sa blague, il entre triomphant dans la cuisine où tout le groupe est désormais réuni. Remis de ses premières émotions du week-end, Philippe nous invite à prendre le départ. Conformément à la tradition, ce dernier est immortalisé par moult photos. Une brochette de sept cyclos se trouve dans les stalles de départ : Gérard et son vélo couché, Rémi, Philippe, Alain (que j’appelle aussi volontiers Marcel - surnom tiré d’une randonnée précédente), JeanPierre, François et votre serviteur. Cinq anges gardiens : Anne-Marie, Victoria, Bernadette 1, Bernadette 2, et Sylvie.. Nous voici partis. Nous allons emprunter une route à grande circulation jusqu’à Miramont-de-Guyenne sans grand intérêt si ce n’est pour notre mise en jambes. L’entrée dans le département de la Dordogne coïncide avec les premières bosses et nous allons rejoindre la rivière éponyme à Lalinde. Jolie cité qui, chez moi, fait remonter à la surface des souvenirs de brevet de 600kms. Cette première étape qui flirte avec la Dordogne va d’ailleurs passer par beaucoup de lieux où mes roues sont passées deux ans auparavant. Place à la beauté des paysages sous un ciel ensoleillé, les cingles de Trémolat et de Limeuil sont au programme et les panoramas y sont magnifiques […] C’est à Trémolat que nous allons rejoindre nos AG qui ont dressé la table dans un parc d’enfants, lieu de notre premier pique-nique. Où on voit Victoria légèrement souffrante avec une toute petite mine. Où on apprend que Gérard, le gourmand du groupe va trouver un sacré concurrent chez François au rayon pâtisserie maison. Où certains après le repas se mettent à la balançoire. Ce qui a fait dire à la mauvaise langue que je suis que Marcel (Alain), manquant de peu la chute en se balançant ostensiblement de travers, « pour lui, balançoire et vélo c’est du pareil au même ! ». Où d’aucun comme Jean-Pierre qui se badigeonne de crème solaire et qui en a déposé sur son bras autant qu’il en faut pour protéger des rayons solaires l’ensemble du groupe pour les quatre jours qui viennent. Repus, nous repartons flirter avec la Dordogne. Et comme la tradition l’oblige, nous démarrons par une belle côte, histoire d’accélérer la digestion. Le reste de l’après-midi sera un retour au calme ponctué par les magnifiques châteaux qui dominent la vallée, dont Beynac et Castelnaud sont les plus représentatifs. Un arrêt boisson plus tard, Jean-Pierre s’extasie devant les ancêtres de nos randonneuses accrochés au mur du bistrot. Le ciel s’est passablement assombri et nous recevons les premières gouttes en attaquant la montée vers Domme. Attaquer est le bon terme, Marcel se sent des ailes et part comme un missile au pied de la bosse. Suivi de près par les grimpeurs que sont François, Philippe et Rémi. Pour mon compte, je ne déroge pas à ma règle, « Dans les côtes, se hâter lentement ». Gérard, sur sa monture horizontale moins adaptée pour les plans verticaux, et JeanPierre font de même. Cette configuration, nous allons la retrouver pendant quatre jours, dès que la route s’élève. Alain va vite s’apercevoir qu’il a été très ambitieux dans cette montée et va se laisser littéralement déposer par les trois poursuivants. Témoins de la scène, nous rions bien volontiers à l’arrière du groupe. La pluie commence à tomber alors que nous profitons du panorama sur l’esplanade de Domme. Nous enfilons pour la première fois de la journée nos vestes de pluie et nous élançons vers notre fin d’étape. Deux problèmes mécaniques surviennent simultanément dans la descente. Souci d’étriers des freins avants pour Jean-Pierre, et le lit de Gérard vient de perdre sa lampe de chevet toute neuve ! (entendez l’attache du prodigieux phare à led Edelux vient de se briser au niveau de sa fixation sur le vélo couché). 12 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Réparation pour l’un, coup de pince coupante pour l’autre et nous terminons cette première étape à Souillac, où nous retrouvons nos accompagnatrices qui viennent d’arriver à l’hôtel. Parfaite synchronisation comme toujours ! L’hôtel est une magnifique bâtisse du 16ème siècle, dont la construction transpire l’histoire, faisant dire à Marcel, admirant le dallage d’époque en homme du métier : « Cela fait longtemps que ceux qui ont fait ça n’ont plus mal aux dents !», ce qui ne vaut peut-être pas une datation au carbone 14 mais qui est bien plus rigolo ! Souillac nous permet de valider le Sud de notre brevet des 4 vents. A l’instar des gaulois que nous sommes, toute journée de ce type se termine autour d’une table où nous partageons cervoise et anecdotes dans une ambiance conviviale et sympathique. Nous avons parcouru 167 kms pour un dénivelé positif de 1650 m, mais cette journée est la mise en bouche de notre brevet, selon les propres termes de notre Grand Organisateur Philippe. Il a plu une bonne partie de la nuit, et nous nous retrouvons après un petit déjeuner extrêmement copieux dans la fraîcheur matinale, prêts à attaquer notre deuxième journée, autrement dit, l’entrée de notre brevet. Très vite après le départ, on va monter de 150 mètres, histoire de nous mettre en température. Puis descente et portion plate jusqu’à Lacave où nous croisons nos AG qui partent visiter les grottes. Deux bosses plus tard et nous nous hissons jusqu’à Rocamadour, toujours aussi impressionnante pour la verticalité de sa perspective. Les ascensions se succèdent puis une descente vertigineuse nous amène à une magnifique carte postale : « Le cirque d’Autoire ». Nous traversons le très joli bourg du même nom puis quittons la route principale pour aller chercher le magnifique village perché de Loubressac avec une vue imprenable sur la vallée. La côte fut rude mais valait assurément le détour. Nous atteignons le point pique-nique un peu plus tard à Carennac . Les filles ont jeté leur dévolu sur un muret en guise de table où un buffet digne des rois nous y attend. A la fin de notre copieux arrêt, Jean-Pierre autant touriste que cyclo part en éclaireur et revient en nous recommandant de passer sous le porche sitôt à gauche et profiter des ruelles de la vieille ville. Nous accédons volontiers à sa demande en passant le « tout à gauche » et nous nous retrouvons dans une cour pavée sans issue ! Un grand bruit dans la cour, Alain bloqué sur ses pédales et n’ayant pas mis le triple se vautre sur les marches du parvis de l’église. Le coude est abimé mais le gars est costaud et il en est quitte pour un nouvel arrêt au stand, option infirmerie cette fois, où nos anges gardiens vont prendre en charge sa bobologie. Il est ravi, le bougre, que tout ce petit monde féminin s’occupe de lui ! Nous longeons la Dordogne à nouveau, traversons Gluges, petit hameau aux rues étroites et à la minuscule chapelle à flanc de roche où nous avons failli assister à la deuxième gamelle du sieur Marcel. Une lettre à changer et nous sommes à Martel, splendide village et ses halles couvertes de toute beauté. Plus loin, le rubis de la journée que nous atteignons au bout d’une petite route étroite très pentue : Collonges -la-rouge que nous allons traverser vélo à la main compte-tenu de l’affluence des touristes. Un arrêt boisson à Meyssac où la pluie nous rattrape, puis nous franchissons le col de la Jeanne, modeste certes, mais premier col du brevet. Nous entamons dans la foulée la difficulté de cette fin d’étape, 5 kilomètres d’ascension sévère pour nous hisser jusqu’à Chenailler-Mascheix. […] Nous arriverons à Argentat, non sans franchir une dernière bugne et trouvons facilement l’hôtel. Les filles ne sont pas là, elles aussi ont été séduites par Collonges-la-rouge. Nous allons les attendre au bar de l’hôtel en compagnies de blondes moussantes à souhait. Nous avons parcouru 154 kms pour 2400 m 13 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 de dénivelé positif. Au matin du troisième jour, la fraîcheur est perceptible. Nous partons pour une journée de montagne. Le plat principal, comme dirait Philippe. A cet égard, les dix premiers kilomètres nous permettent un éveil musculaire en douceur. Ce qui semble ravir François qui possède deux configurations sportives bien distinctes. La config du petit matin où il plane dans une espèce d’état léthargique en se demandant ce qu’il peut bien faire sur un vélo à cette heure, et la config d’après où là, tel un cabri, il crapahute en haut des bosses avec une allégresse non dissimulée. Le changement d’allure est perceptible. Il me fait penser au GPS qui passe automatiquement du mode nuit au mode jour ! Au barrage du Chastang, les choses sérieuses commencent. Les paysages passent par tous les verts de la palette et la route ne va cesser de s’élever jusqu’à Salers où, pour rejoindre le pique-nique, compte tenu des pourcentages de la pente, il nous faut vaincre la pesanteur. Dans ce genre d’exercice, Gérard et son vélo couché et François sans triple ont bien du mérite… Nous arrivons au point de ravitaillement où, fidèles à leurs habitudes, nos anges gardiens ont déjà tout préparé. Cet arrêt salvateur nous permet de recouvrer nos forces. Nous reprenons la route pour vaincre le toit de notre brevet : Le col de Neronne à 1242m. Les efforts consentis pour se hisser jusqu’à Salers nous permettent de monter progressivement vers le sommet. Le panorama y est de toute beauté et on distingue parfaitement les routes dans la vallée se dessiner. On y constate bien que sans la grimpette de Salers, l’accès au col aurait été bien plus ardu. . Pendant les ascensions, comme le dit Jean-Pierre, je suis promu chauffeur du bus, et mon train de sénateur convient en règle générale à la plupart des exclus de la montagne. Eh bien là, je suis bien le chauffeur mais tout le monde est dans l’autobus. Mes braves coéquipiers me laissent passer le col en tête. La descente jusqu’au Falgoux est extrêmement pentue puis avec la même sévérité, nous nous retrouvons scotchés dans les premières rampes du col d’Aulac. Il va falloir batailler dur sur les cinq kilomètres qui viennent. L’ascension y est autrement plus difficile que le col précédent. Prenant mon mal en patience, cette fois-ci, je suis le chauffeur de « l’autobus privé » de Jean-Pierre. A Trizac, refroidis par la descente, nous décidons de nous arrêter dans un bistrot, histoire de nous réchauffer. L’accueil chaleureux et sympathique de la tenancière et les boissons chaudes de circonstance vont contribuer à nous requinquer. Le prochain col est à quelques encablures. La patronne du café ne nous a pas menti. Il est passé sans douleur et c’est Jean-Pierre qui le gravit en tête. Nous arrivons à Riom-Es-Montagne. Nous avions décidé un plus tôt d’éviter Apchon. Michel, notre collectionneur de timbres fédéraux, n’étant pas là, nous avons prévu de rejoindre directement Condat. Nous sommes regroupés à côté d’une station-service et, en repartant, j’aperçois la silhouette de deux cyclos qui font le point sur la carte. Ces silhouettes, je les connais. Bon Sang ! Mais c’est bien sûr ! Ici, au milieu de nulle part, à des centaines de kilomètres de nos bases respectives nous tombons roue à roue avec Roger et Brigitte, deux amis Diagonalistes qui chassent le BPF dans le coin et qui, eux aussi, ont changé leur itinéraire compte-tenu de la fermeture du col du Pas de Peyrol. […] Arrivés sans encombre à Condat, il nous reste une montée longue mais régulière de dix kilomètres pour atteindre Egliseneuve d'Entraigues qui constitue à la fois notre point de chute de la journée et aussi l’ « Est » de notre brevet. Nous nous regroupons à l’entrée du village, trouvons l’hôtel facilement, rangeons nos montures dans une remise dans la cour intérieure de l’établissement. Les filles n’étant pas encore arrivées, nous investissons le bar. Les tenanciers, néerlandais accueillants, ont le bon goût de savoir choisir leur bière, ce qui ne gâche rien. Une 14 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 première « Jupiler » servie avec du saucisson pour patienter. Toujours pas d’anges gardiens. Que peuton faire d’autre que de se faire servir une seconde cervoise belge ? […]. Aujourd’hui, pour cette troisième étape, nous avons parcouru 136 kms pour un dénivelé positif de 2800 m. Le plat de résistance, selon Philippe. A propos de plat, le soir, autour de la table, nous découvrons la truffade, mets régional à base de pommes de terre et de tomme fraîche du Cantal. Un nouveau repas passé dans la bonne humeur. Nous regagnons nos chambres à la déco baroque. […] Nous nous retrouvons au petit matin pour le dernier départ de notre randonnée et partageons un petitdéjeuner copieux. […]. Il fait froid ce matin-là, mais le terrain va se charger de nous réchauffer. 400 mètres parcourus en légère descente en quittant l’hôtel, nous sommes à 950 mètres d’altitude, 1 km et demi plus loin nous sommes à 1100 mètres. A vos calculettes ! Une montée terrible pour nos carcasses rouillées par les efforts des journées précédentes. D’ailleurs, François, en mode « nuit », déchausse et monte à pied. La troupe ne pipe mot, serre les dents, mais n’en pense pas moins. Nous n’en avons pas fini de notre grimpette mais le pourcentage, revenant à un chiffre, nous rend la chose plus facile. Ces efforts auront au moins le mérite de nous faire passer le col de la Chaumoune (1155m)… en descendant. La température y est tout juste positive. A partir de là, nous allons tourner autour des cimes enneigées de Besse et les kilomètres, certes difficiles, sont autant de cartes postales pour nos yeux. Au loin, le puy de Dôme, le bleu des étangs, le blanc des sommets, le vert des prairies, le jaune des cultures… Nous en prenons plein les mirettes. Un peu plus tard, nous apprenons que nos assistantes se trouvent en visite à St Nectaire. Nous décidons de nous y arrêter pour la pause déjeuner. Comme à chaque fois, tout est parfaitement organisé et nous avons même le droit aux produits locaux (charcuterie et fromages). […] La reprise de la route sera difficile, d’autant plus que l’ascension vers Olleix (le point « Ouest » du brevet) est sévère. En se retournant, on aperçoit St Nectaire et son imposante église qui offre une très belle vue. Nous atteignons Olleix où Philippe collecte les feuilles de route, hormis celle de François qui a laissé le document dans ses bagages. On sent poindre la contrariété chez Philippe, qui est visiblement agacé par le détachement de son compère quant à ces problèmes administratifs. Philippe parvient néanmoins à pointer dans une maison d’hôtes. Nous nous dirigeons maintenant vers le point « Nord » : Neschers, que nous allons traverser en long, en large et en travers pour obtenir le sésame. Le bourg semble désert et l’agacement de Philippe monte encore d’un cran. Il disparait dans les ruelles puis finalement, revient avec les cartes de route dûment tamponnées, là-aussi dans une maison d’hôtes. Le moment de contrariété va vite s’estomper. Nous repartons vers notre fin d’étape qui clôture notre brevet. Une fin de parcours accidentée certes, mais sans comparaison avec le début de la journée. Des nuages noirs s’amoncellent dans notre direction. Il semble impossible d’échapper à la pluie. Et pourtant, nous arrivons à Courpière, où manifestement une averse vient de sévir. Une dernière méchante bosse et nous gagnons secs et heureux le gîte « Les 4 vents », but ultime de notre voyage. Nous franchissons le portail du site quand, comme par magie (mais ne sont-elles pas des anges ?), nos accompagnatrices se présentent elles aussi sur les lieux. 136 kms parcourus ce jour pour 2150 m de dénivelé positif. Moment de convivialité, autour d’une mousse, nous savourons toutes et tous ce petit moment fugace où se mélangent le « C’est enfin fini ! » et le « C’est déjà fini ! »… Merci au grand organisateur de cette édition 2013 qui nous a fait découvrir de somptueux paysages en réussissant l’exploit de nous proposer des conditions météorologiques fort acceptables. Bravo Philippe! Merci à toutes pour le soutien moral que vous nous apportez par votre seule présence et pour le soutien logistique de votre organisation sans faille. Merci à tous, pour la bonne humeur omniprésente sur le parcours. Le dernier mot revient sans conteste à Jean-Pierre, entendu à plusieurs reprises dans les bosses et qui résume assez bien notre aventure : « J’en chie mais qu’est-ce que je rigole !... ». Texte et photos : Cyclopat Club ACSL Cyclo Roquefort Brevet des 4 vents : La seule contrainte, dans le périple passer par quatre villes dont la première lettre commence par N (Nord), S (Sud), O (Ouest) et E (Est) représentant les quatre points cardinaux. Vous partez d’où vous voulez sans contrainte et sans délai. NDLR 15 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 ENTRETIEN Une cyclotouriste atypique. L’invitée : Marie Louise LASBISTES Propos recueilli par Lucien FOUILLADE et Jean-Jacques WACH à EYGURANDE près de MONTPON., tous deux licenciés au COPO Périgueux. Pour commencer veux-tu te présenter ? Marie Louise : Née à Pau comme notre grand roi Henri IV, ma jeunesse s’est déroulée dans le Béarn. Durant les vacances scolaires la famille disposant d’une ferme tenait à ce que je participe aux activités de la campagne. (Récoltes, fenaisons, gardiennage de troupeaux de vaches). Les travaux rudes de la ferme furent pour moi une bonne école de vie, et aujourd’hui, au -delà du temps qui s’est écoulé les remerciements et toute la reconnaissance vont à mes parents. L’école n’étant pas mon point fort au grand regret de ma grand-mère maternelle, à la présentation du carnet de notes de « gros orages naissaient » notamment lorsqu’il était écrit à l’encre rouge. « Prend la vie du bon côté, pourrait mieux faire ».La maman refusant de signer un tel carnet, c’était la grand-mère nettement plus indulgente qui effectuait cette tâche. Ne faut- il pas comprendre une adolescente de 14ans qui avait retenu la devise prononcée par un adulte. « Au travail on fait ce qu’on peut, mais à table on force ». Il faut dire qu’à l’époque j’avais un gros appétit, conservé depuis, ce qui explique cette difficulté à hisser une charge pondérale devenue un handicap avec l’âge. Arrivée en terminale, le diplôme de secrétaire médicale obtenu, une annonce parue dans le journal des Pyrénées atlantiques « L’Eclair Pyrénées » attire mon attention :« Les hôpitaux de Bordeaux recrutent des secrétaires médicales » Valise à la main, je quitte sans hésitation le village de Mourenx - Bourg pour rejoindre la capitale du Sud-Ouest. Candidature retenue et prise de fonction le 03 janvier 1972 à l’hôpital Pellegrin. Une nouvelle vie commence, un pur bonheur ! Peux-tu nous expliquer ton arrivée à Bordeaux et tes débuts sportifs. ML : De mon prénom Marie- louise, le diminutif « Marie-Lou » est adopté par les collègues de travail. Malgré une activité professionnelle intense, il fallait occuper le temps libre : inscription aux jeunesses de Saint Augustin (JSA), pour des activités telles que le volley, le tennis, les randonnées pédestres sur 2, 3, 8, 15 jours à travers les Pyrénées, les Alpes, enchainant les raids dans les massifs de la Vanoise, des écrins, du Mont Blanc avec piolets et crampons l’été, ski de fond l’hiver. Quand as-tu commencé à prendre le vélo, a adhérer à un club, à la FFCT ? ML : Une annonce attire mon attention dans le journal Sud-ouest. « Randonnée cyclotouriste club indépendant Bordelais, rendez-vous pont de pierre 9h et 14 h ». L’adjectif cyclotouriste m’interpelle et après réflexion je me dis « pourquoi ne pas essayer ? ». Ainsi, le jour J, au mois de Décembre 1977, je me présente au rendez-vous de 14 h, au Pont de Pierre avec mon vélo Gitane acheté cours Pasteur et équipé pour faire le marché aux capucins.. Je rencontre un groupe composé d’hommes ayant un âge «mûr», des dames mais aussi quelques jeunes de mon âge. Avec gentillesse et ménagement les anciens me conseillent l’adaptation de ce vélo à la pratique du cyclotourisme.(Troisième plateau, roue libre équipée de grosses couronnes, porte bagages avant, garde boue, dynamo). Je m’exécutais en présentant au vélociste la liste énumérée. Le Dimanche suivant, je rejoins le groupe du club, nouvelle inspection, réglage de la selle et enfin les premiers tours de roues. Les débuts furent laborieux dans cette nouvelle activité avec un apprentissage facilité par la bonne humeur, les encouragements et les conseils des anciens. J’en profite pour souligner l’importance de l’accueil dans un club, ainsi que l’assistance par des cyclos de terrain expérimentés. Merci à tous ceux du CIB. Veux-tu nous énoncer sommairement les différentes activités FFCT auxquelles tu as participé ? ML: Mes débuts sont orientés vers les courtes et moyennes randonnées, puis les brevets fédéraux organisés par le club Indépendant Bordelais (CIB), allant jusqu’à 300 km, ainsi que quelques brevets Audax jusqu’à 400 km au sein de clubs du CODEP 33. C’est en 1979, à l’âge de 29 ans que je découvre le plaisir du voyage à vélo lors d’un tour du Péloponnèse mis en place par la Guilde Européenne du raid. C’est enrichie par le vécu de ce premier voyage que je suis « touchée par le virus du vélo ». Premiers voyages itinérants de la FFCT (Sénégal, Corse, Thaïlande, Norvège, Grèce, Portugal, Antilles) avec un nouveau tour du Péloponnèse 15 ans après le premier. Au passage je tiens à souligner la qualité d’organisation de ces séjours et la convivialité des cyclos et accompagnateurs. Rassurée sur mes possibilités, j’effectuais dans les années suivantes une série de BCMF. 16 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 En 1993 c’est la deuxième édition du tour international de la FFCT StrasbourgStrasbourg avec une participation dont je conserve un excellent souvenir grâce aux copains des après-midi dont Lucien FOUILLADE. Le groupe ainsi constitué prenait le temps de rouler, l’essentiel étant d’être à l’heure pour le dîner afin de rassurer l’équipe des organisateurs. Cette participation m’ayant enchantée je décidais de prendre mon envol en parfaite autonomie, et très souvent en solitaire vers les randonnées au long cours. Dans les 2 ou 3 années qui suivirent je réalisais le tour de France US métro en solitaire (37 jours en deux fois la même année), puis les années suivantes je me lançais dans les relais de France, un autre tour de France épousant au plus près le contour de notre hexagone sur une distance de 6200 km en trois années. J’ai effectué des randonnées permanentes dont la Méridienne verte Dunkerque-Barcelone, Valence-Valencia, Hossegor-Venise, Le puy en Velay-Saint jacques de Compostelle, Libourne Namur Libourne, Blaye Montgenèvre, Bourg d’Oisans L’Alpe d’Huez, Rocamadour Mont Saint Michel, etc.., suivies de voyages itinérants en citant les plus récents : Calais Rome, Bordeaux- Ulm (en Allemagne) au plus près du tracé de la voie Euro vélo 6 et également quelques mersmontagnes (massif central, Alpes, Jura, Vosges). En fonction de mes possibilités j’aime participer aux semaines fédérales, concentrations de Pâques, Pentecôte, Ascension et randonnées organisées par les clubs, Codep, ligues en m’y rendant le plus souvent possible à vélo. Je vais conclure en disant que pour moi : Randonnées permanentes, Voyages itinérants, mers-montagnes, portent en elles mêmes toutes les facettes et l’esprit du cyclotourisme avec délais et itinéraires à l’initiative du participant, communion avec la nature au travers des paysages que l’on ne peut vraiment apprécier qu’à vélo ou à pieds. Bien entendu sans le rond-rond des voitures accompagnatrices. Au cours du temps quelle a été l’évolution de ta pratique ? ML : J’ai commencé doucement par les sorties club en écoutant les conseils des cyclos expérimentés, puis plus aguerrie par la persévérance et de la volonté, j’ai participé aux différents brevets fédéraux et Audax, randonnées des clubs de ligue, voyages itinérants de la FFCT. Riche de ces expériences, j’ai commencé les randonnées permanentes, BCMF en compagnie de cyclos et cyclotes, puis est venu le temps de tenter l’expérience de la randonnée au long cours en solitaire. J’ai eu raison, je ne regrette pas : prise par une passion incommensurable. Je roule beaucoup en solitaire, même si, parfois j’associe quelques cyclos ou cyclotes, telle cette MerMontagne : Bordeaux-La chapelle en Vercors prolongée par la montée du col du Rousset afin d’atteindre la gare de la ville de Dié pour un retour en train sur Bordeaux en passant par Valence avec les vélos. Il s’agissait pour l’une d’entre elles de son premier voyage itinérant et ses premières ascensions : « Marie-Lou disait elle, avec toi j’irai n’ importe où !!! », l’année suivante nous faisions ensemble la randonnée ValenceValencia. Tes centres d’intérêt en dehors du cyclotourisme. ML: La vie en plein air, la campagne, la montagne, les randonnées pédestres, quelques sorties en raquettes l’hiver, des virées entre filles pour des visites culturelles en Europe, des sorties restaurants et théâtres entre amis, l’écoute de conférences, des cours réguliers de gymnastique afin d’entretenir la forme qui évite justement de prendre trop de formes, quoique avoir « des airbags naturels » peut être d’un grand secours en cas de chute, j’en ai fait l’expérience ! Sur le plan personnel que t’apporte le cyclotourisme ? ML: La détente physique et intellectuelle, un sentiment de liberté, la connaissance de la géographie, des cultures au contact de rencontres humaines parfois imprévues et salutaires comme celle offrant spontanément l’hospitalité avec gîte et couvert gratuitement à une cyclote dans l’embarras alors que tous les types d’hébergements affichent complets en raison d’un congrès (commune de Dole dans le Jura). C’était à l’occasion du voyage itinérant Bordeaux-Ulm. Aussi secourue par les gendarmes appelés dans le territoire de Belfort sur la commune de Giromancy face à l’Hôtel réservé avec des arrhes mais fermé à 19h45 lors du tour de France de l’Us métro. Embarquée à l’arrière du fourgon de la gendarmerie avec le vélo comme une détenue, les deux jeunes gendarmes chargés et heureux d’assurer une mission peu courante, ont mis tous les moyens à leur disposition afin de me donner satisfaction. C’est finalement au gite du randonneur que j’étais logée et nourrie grâce à ces deux gendarmes dévoués et au Maire de la commune qui m’offrait gracieusement la nuitée. 17 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Ton terrain idéal pour pédaler. ML: Plat, vallonné mais sur de petites routes, loin du tumulte de la circulation automobile. Lorsque tu pédales en solitaire vers quoi, vers qui vagabondent tes pensées, penses- tu à des personnes, des chansons, des phrases. Des anecdotes ! ML: J’ai en mémoire les cyclos disparus qui m’ont accompagnée et conseillée. Ils doivent être fiers de voir la cyclotouriste qu’ils ont façonnée. Je pense également aux autres cyclos rencontrés arrêtés par la maladie ou victime de « chauffards ». Quand je roule seule, j’essaie d’être vigilante, notamment lorsque je dois prendre une très petite route à travers la forêt justifiant une fréquentation minime, mais suffisante pour une rencontre hasardeuse non désirable : je garde en mémoire l’image de ce bûcheron croisé à la sortie de Digne alors que je prenais la direction du col d’Allos lors de la randonnée permanente « Le tour des Alpes de Haute Provence ». Je pensais un instant faire l’objet d’un titre sur le journal local : « Une cyclotouriste découpée à la tronçonneuse ». « En effet, arrivée à la hauteur du personnage précité au regard haineux, au froncement de sourcils épais, aux yeux brillants, pupilles dilatées, visage ruisselant, il arrête la tronçonneuse. Accompagné d’un gros chien, gueule ouverte aux dents longues et pointues, langue pendante. L’homme d’une voix rauque et grave me pose la question : « vous êtes seule ? Seule à cet endroit isolé dont on entendait seulement le ruissellement d’un petit ruisseau, je lui réponds d’un ton ferme : « Mon mari a crevé, il est en train de réparer et va arriver ».En pleine montée, difficile de repartir sur le vélo avec un rythme cardiaque accéléré et l’envie pressente de quitter cet endroit peu sécurisant. Un kilomètre plus loin, le bruit d’une camionnette semble t’il me met dans le doute. Je pense au titre du film: « massacre à la tronçonneuse », non, pas pour cette fois, il s’agissait d’une voiture de tourisme. Finalement, plus de peur que de mal ! » En solitaire, je redouble de vigilance lorsque les rails de chemin de fer traversent les routes, trottoirs ou pistes cyclables : en effet, je garde en mémoire la locomotive me heurtant en bordure d’une voie paraissant désaffectée. Mon point de chute étant le sol herbeux en bordure du lac de LUGANO en Suisse. Le conducteur stoppe net le véhicule composé de deux wagons, s’approche de moi les mains jointes en criant : « Santa Madona, Santa Madona, Misericordio Misericordio, Miraculo Miraculo », puis après vérification de l’intégralité de mon corps me voilà repartie pour terminer cette randonnée des trois mers sur le pont des soupirs à Venise. Quel est pour toi, s’il existe le cyclotourisme idéal ? ML: Celui où s’exprime la liberté individuelle, où les mots, rythme, cadence, moyenne sont individualisés et non imposés. En somme le vélo liberté. Que penses- tu des activités de la FFCT. ML : Que du bien car je dois tout à cette fédération ainsi qu’au club de mes débuts, le CIB. Comment prépares-tu et organises-tu les déplacements. (Itinéraires, logistique, hébergements, dates, quels outils utilises-tu). ML : C’est toujours au mois de Novembre suite à l’AG d’Aquitaine que je fixe le programme, J’utilise le calendrier de la ligue, le « Où irons-nous » qui résument les dates des concentrations nationales, de Pâques, Ascension, Pentecôte, Semaine Fédérale, listes des randonnées ligues, liste des randonnées permanentes. J’ai une préférence pour ce type de randonnée au tracé réalisé par des cyclos locaux qui ont connaissance de la région et mettent en évidence le patrimoine et l’histoire locale. J’aime également le voyage itinérant et les mers-montagnes pour le libre choix de l’itinéraire, des délais et des lieux de contrôles. Je consulte le livret des séjours et voyages édité par la commission voyages séjours FFCT. Je mets dans l’autre plateau de la balance mes aptitudes physiques, psychologiques, financières et matérielles. Une préparation rigoureuse passe par l’achat de cartes récentes si on ne veut pas que certaines routes départementales se transforment en voie d’accès sur autoroute. Toutefois cette précaution prise ne met pas à l’abri de certaines surprises croyez en l’expérience vécue en l’an 2011 en Suisse. En Europe tous les pays ont le même code de la route et la même signalisation, mais en Suisse c’est différent. 18 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 Au cours du périple Calais-Rome en suivant au plus près le tracé de la Via Francigéna, dans la commune de Martigny, je pars à la conquête du Grand Saint Bernard, en suivant minutieusement les panneaux indicateurs : devant moi un long tunnel de 800 mètres sans interdiction d’accès pour les cyclistes. Les bruits assourdissants des voitures sur et dans le tunnel, les klaxons, appels de phares, lumières réfléchissantes m’obligent à l’arrêt et à m’orienter vers une progression à pieds sur le trottoir. Soudain une voiture jaune s’arrête dans un refuge et deux hommes vêtus de combinaisons jaunes fluorescentes m’interpellent : « c’est interdit aux vélos, vous êtes sur autoroute » : vite fait, vélo et bagages sont mis dans la benne de la camionnette et moi dans la cabine avec le personnel autoroutier m’expliquant l’existence d’un panneau d’interdiction aux vélos. Ce dit panneau étant situé 150 m avant l’entrée du tunnel, et moi débouchant d’un sentier situé 100 m avant le tunnel je suis passée outre ce panneau. Les personnels de sécurité se sont conduits comme de vrais chiens Saint Bernard venant au secours d’une cyclotouriste égarée sur les routes de Suisse. Depuis, un panneau d’interdiction pour piétons et vélos a du être implanté à l’entrée même du tunnel. Le rêve commence en traçant au stabylo les futurs tracés. Avec des étapes au kilométrage raisonnable. Les hébergements choisis (hôtels, auberges de jeunesse, chambres d’hôtes, gîtes,) Lorsque je dois traverser les frontières, aucun hébergement retenu, je demande soit à l’habitant, soit à l’office de tourisme en utilisant la gestuelle et un vocabulaire Anglais et Espagnol très précaire. A savoir qu’une femme seule en Espagne, Italie, Allemagne, Suisse est toujours bien conseillée, guidée dans sa recherche. Pour les bagages : lors du tour de France de l’US métro, le vélo était équipé d’une sacoche de guidon et d’une sacoche arrière à soufflet. J’avais prévu un colis linge propre et cartes pour une semaine que je retrouvais à l’hôtel réservé, l’ancien colis étant renvoyé à mon domicile depuis l’hôtel. Maintenant, équipée d’une randonneuse avec sacoches surbaissées, je dispose du nécessaire pour une quinzaine de jours. Lors de randonnées traversant les frontières c’est dans un hôtel situé à proximité des frontières que le transfert des colis s’opère. Voilà un bref aperçu de ma logistique demandant une analyse, de la méthode et organisation. Le retour en fin de randonnée se fait par le train acceptant le transport du vélo non démonté : il s’agit de s’armer de patience, c’est un parcours du combattant, sauf en Allemagne ou les trains sont équipés de wagons entiers pour le transport des bicyclettes, les accès aux quais sont facilités par de grands ascenseurs, terminé les escaliers avantageusement remplacés par des plans inclinés. Enfin, un régal comparativement à chez nous. Quels sont tes projets pour les années à venir. ML: Continuer les randonnées permanentes, (Paris-Lannemezan), les voyages itinérants, (ULM-Vienne- Budapest), sans oublier une dernière Mer-Montagne vers les Pyrénées, le tour de la Gironde et bien sûr d’autres randonnées à définir en fonction de l’avancement en âge. Envisages-tu de faire profiter de ton expérience des cyclos tentés par l’aventure ? ML : Je me tiens à la disposition de tous ceux tentés par l’aventure en totale autonomie. Enfin le petit mot de la fin. ML: Que ma santé soit préservée afin de persévérer dans cette pratique qui m’est si chère. Je tiens à souligner et remercier le travail important des bénévoles aux seins des clubs, Codep, ligues, structures fédérales. Je suis admirative pour ceux qui œuvrent afin d’encadrer les jeunes, ceux qui accompagnent les cyclos porteurs d’un handicap, ceux qui par leur talent d’écriture donnent un sens et une vie aux différentes revues. Enfin je souhaite prospérité et longue vie à la fédération source de mon épanouissement personnel et de combien d’autres !!! Lucien et Jean-Jacques : Nous avons écouté Marie-Lou avec beaucoup d’attention et d’intérêt nous conter avec passion « sa carrière » de cyclotouriste et sa reconnaissance vis-à-vis de tous ceux qui ont participé à son épanouissement. Nous avons rencontré une femme sincère au franc-parler qui mérite notre respect et à qui nous disons ; Marie-Lou bon vent et bonne route. Photos : Marie-Louise, A. Mora 19 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 VTT Enduro en pays Toy le 11octobre 2014 « ….Mon père s’est installé pour la retraite dans un petit village des Hautes Pyrénées.. » Voilà une phrase, prononcée il y a de nombreux mois, qui a fait son chemin depuis. Surtout quand ce petit village c’est Luz-St Sauveur, porte d’entrée vers le col du Tourmalet. Lorsque enfin toutes les conditions sont réunies (neige, dispo de tout le monde..), nous prenons la route l’un depuis Bordeaux, l’autre depuis Montpellier pour se rencontrer à Tarbes. Nous y laissons une voiture puis roulons vers Luz où nous attend le père de Mathieu qui nous a préparé un solide repas. La route est vite oubliée et ça discute gaiement. Le lendemain, 9h 30 du matin, c’est grand soleil sur la station de Barèges mais en ce début d’automne ce n’est pas les chaleurs quand même. Le thermomètre affiche un petit 6°C et ça ne va pas s’améliorer en prenant de l’altitude. Nous nous élançons donc à froid, sur les pentes asphaltées du Tourmalet qui d’habitude font le bonheur des guidons tordus. A chaque nouveau kilomètre la pente prend 1° supplémentaire. 7, 8, 9, 10 voir 11° au moment d’atteindre le sommet du col à 2 115m. Les jambes brûlent et nos poumons aussi. Si les routards touchent au but ce n’est pas notre cas car nous devons continuer à monter en direction du pic du Midi de Bigorre. A partir de là, toute la randonnée se déroulera sur l’adret : le versant ensoleillé. Le paysage est très minéral et le soleil nous réchauffe enfin. A l’altitude 2320m enfin, nous plongeons dans la pente en direction du lac d’Oncet et de Super Barèges sur un monotrace rocailleux qui nous redescend à 1600m. Nous prenons ensuite une piste qui va doucement, mais sûrement, nous remonter à plus de 2100m. Dès les premiers lacets, nous surprenons une colonie d’une cinquantaine de vautours fauves en plein repas sur le cadavre d’une vache. On a connu plus bucolique comme atmosphère mais c’est une facette de la nature qu’il faut bien accepter ! Nos amis s’éloignent un peu le temps de notre passage pour reprendre de plus belle leur festin. Régulièrement, la piste est coupée par des éboulis qui ralentissent notre progression. En chemin, nous nous octroyons une pause casse-croûte au soleil avec une belle vue. Ravigotés, le bout de la piste arrive enfin et là, c’est la phase 2 : s’élancer pour 20km de descente jusqu’à Luz-Saint-Sauveur. Enfin…. S’élancer dans ce qui devait être 20km de descente. Car depuis la création du topo, la nature semble avoir repris ses droits et nous « jardinons » désespérément à la recherche d’un début de la trace. Un portage en s’accrochant aux branches, dans la pente, avec une adhérence assez limite…le doute s’installe : ne devrions-nous pas faire demi-tour ? Heureusement, c’est au bout d’une bonne demi-heure que nous trouvons le chemin roulable et quand nous remontons en selle, le monotrace, recouvert d’aiguilles de sapins, enchaîne les lacets : c’est grisant ! Et ça dure comme ça pendant un bon moment. A peine le temps de traverser le village de Sers par une série d’emmarchements et c’est reparti. Du pur bonheur ! Nous franchissons le Bastan à Viella puis attaquons la dernière petite côte pour monter au château Sainte-Marie. De là, le point de vue sur la vallée et le village est superbe et nous terminons cette journée sur la dernière descente, un brin technique, qui nous amène à l’arrivée, au cœur de Luz. Cette sortie représente une distance de 38km avec 1600m de dénivelé positif et surtout 2600 de dénivelé négatif . Aucun doute, ce soir on va bien dormir ! Texte et photos : Mathieu Courtot et Jean Lacôme 20 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 COMMISSION JEUNES Un week-end « Jeunes » à Parentis Après quelques incertitudes sur ce week-end de clôture de saison pour nos ados, la commission des jeunes a choisi de les réunir sur un lieu centralisé pour les fidèles de ces manifestations et d’avoir une solution économique permettant de respecter le budget alloué par le comité directeur de la ligue à la commission pour l’exercice 2014. Beaucoup parmi les jeunes colons ont découvert Parentis-enBorn et sa singularité qui est l’exploitation du pétrole aquitain depuis 1954. Ainsi, beaucoup d’entre eux ont appris que sous leurs pieds, la société Vermillon extrait 1% du pétrole brut consommé en France. Notre base était établie au camping Le Pipiou en hébergement sous toile de tente personnelle ou collective club, comme d’habitude. Vendredi soir chacun a apporté son repas. Samedi les différents groupes ont randonné sur les pistes cyclables pour rejoindre Biscarrosse où nous étions attendus par une dizaine de guides et bateleurs au Musée des Traditions Landaises. Deux fois 2 heures de visite entre le musée et la promenade en barque à la rencontre du milieu naturel des lacs de la côte atlantique. Au retour en fin d’après-midi et après un goûter salvateur, la piscine a occulté toutes les autres activités proposées (mini-golf, terrain city de basket, ping-pong, terrain de pétanque etc….) avant de prendre un agréable repas au restaurant voisin et aussi de célébrer l’anniversaire de Louise, dont pudiquement je tairais le nombre de bougies soufflées. Les petits déjeuners étaient confectionnés par les organisateurs, comme le barbecue du dimanche midi. Dimanche matin tous les groupes se sont joints à la manifestation organisée par les pompiers locaux en faveur de la lutte contre la mucoviscidose. Parcours fléchés et croisements sécurisés. Au retour tous nos jeunes se sont retrouvés au campement ravis de l’accueil qui leur a été fait à la Virade des Grands Lacs, tout en étant satisfaits d’avoir fait une bonne action. Les grillades proposées ont requinqué tout ce petit monde affamé par les calories laissées dans le sable. Ensuite l’opération démontage du campement achevée, les sept clubs présents sont retournés dans leur village ou ville respectifs. Texte et photos : Alain Minot 21 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 RESULTATS 2014 CONCOURS PHOTOS Les Fontaines en Aquitaine 1ER PRIX REGIONAL : Pyrénées Atlantiques - Mr DEGARD Michel - Espoirs Lonsois (1ère de couverture) PRIX DEPARTEMENTAL 1er prix : Dordogne Mr ROUGIER Jean-Louis - Club Olympique Périgueux Ouest COPO 2ème prix : Gironde Mme PIQUET Pascale - Cyclo club Gradignan 3ème prix : Landes Mr FLECHER Pierre - ASPTT Dax PRIX HUMORISTIQUE : Dordogne - Mr DOUMER Philippe — Club Olympique Périgueux Ouest COPO Thème 2015 Les Parcs fleuris en Aquitaine Challenge des Randonnées Permanentes 1er 30 équipes classées In Vélo Veritas 33 (07912) 2ème Stade Bordelais ASPTT (01191) 3ème Sporting Club Arengossais (01443) La chronique de Ramuntcho Albert, sa relativité et mon vélo J'ai un ami qui est un savant. Un vrai savant. C'est un vrai savant parce qu'il sait plein de choses, parce qu'il dit qu'on n'en sait jamais assez, et parce qu'il cherche encore. Un jour, parce qu'il est savant, donc un peu fou, il voulut m'expliquer avec des mots simples la théorie d'Albert Einstein (je crois que lui l'appelle Albert tout simplement) E=mc2. Vous vous en doutez, je n'ai rien compris, je crois même que j'ai somnolé. Et pourtant, je vais, moi, vous expliquer pourquoi plus on va vite et plus le temps est long. Vous prenez un vélo équipé pour la montagne. Vous allez (avec votre vélo), au pied du Tourmalet par exemple. Et vous montez le Tourmalet le plus vite possible. Evidemment, vous allez souffrir, énormément souffrir, et le temps va vous paraître long. Très très long même. Puis vous retournez au même endroit, et vous montez le Tourmalet tranquillement, vraiment tranquillement. Vous ne souffrez pas, vous admirez le paysage, et le temps va vous paraître court. Et pourtant, ce temps qui vous aura paru court était beaucoup plus long. Compliqué, Einstein ? pas plus que ça. Faut dire qu'avant d'être savant, il paraît (j'ai bien dit il paraît) qu'il aurait fait plusieurs Tours de France juste avant la première guerre mondiale. Il paraît. A bientôt. P.S. On me fait savoir que quelques membres du club ayant fait l'Etape du Tour en 2010 ne sont pas d'accord avec moi : ils ont mis beaucoup de temps, ils ont beaucoup souffert, et ils ont trouvé ça très long. Albert aurait dit :"c'est l'exception qui confirme la règle". 22 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 2015 25ème Circuit des Cols Basques 23 et 24 Mai 2015 Créée en Avril 1967, la section cyclotouriste du Biarritz-Olympique organise le 23 juin 1968 la 1ère édition de la Randonnée des Cols Basques, qui rassemble alors 51 cyclos. Au fil du temps, cette manifestation organisée tous les deux ans (année impaire) prend une renommée nationale et même internationale entre 1981 et les années 2000, avec un pic de 1486 participants en 1997. Les nouvelles réglementations administratives et de sécurité mises en place chez nos voisins espagnols nous ont obligés à modifier notre circuit depuis quelques années. Pour cette 25ème édition, pendant le week-end de Pentecôte, venez et choisissez vos parcours pour découvrir ou redécouvrir nos Cols Basques. Informations et plus de détails sur le site du B O http://bocyclo.wordpress.com et sur le site fédéral ffct.org Vous êtes attendus sur toutes les randonnées et brevets du calendrier. UN, DEUX, TROIS JOURS il y en a pour tous les goûts. Le tour du monde de Jacques SIRAT . Nous avions publié un article sur son périple dans « Cyclotourisme en Aquitaine » n° 61. Suite à un grave accident début février ce voyage s’est arrêté. Il est de retour en France. HUMOUR !!! L’IDIOT DE SAINT HELENE Bonjour à tous, Tout d'abord, merci à Patrick de son coup de fil ce matin pour la sortie, c'est vraiment sympa. Alors pourquoi "l'idiot de Sainte-Hélène" ? Eh bien parce que l'idiot de Sainte-Hélène met son vélo dans sa voiture le samedi soir pour être prêt à rejoindre ses nouveaux camarades le dimanche, puis finalement renonce à la vision d'une averse de grêle carabinée au moment de partir. Puis le même, vers 10h00, à la vue d'un rayon de soleil, finit par prendre son vélo et s'en va sur la piste de Lacanau, piste ressemblant d'ailleurs aux bas-côtés d'une route du Médoc le lendemain de la tempête de 99 ! Conclusion : l'idiot s'est fait rincer, pluie, grêle, vent, sauf qu'au lieu d'être en groupe, il était tout seul, comme un c.... Je vais donc aller m'acheter une grenouille pour faire des prévisions météo fiables, et surtout si un jour l'idée vous vient de me demander où il faut aller pour éviter la pluie, renoncez !!!! Ça m'apprendra, la prochaine fois je ne m'écouterai pas et je vous rejoindrai. J'espère que votre sortie s’est bien passée, bon dimanche, et à la semaine prochaine. Christophe. 23 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63 24 Revue Cyclotourisme en Aquitaine n° 63
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