N° 62 - AVRIL 2015 BUHARI Déclare la guerre à BOKO HARAM J.-L. BORLOO sa fondation pour l’énergie en Afrique Dossier 4 A. OUANE l’Administrateur de l’OIF S. DAGOMA La France aime-t-elle ses élites noires ? L. GBAGBO R. OSEI-KWASI La Haye, une destination prisée Histoire d’une réussite Monde 7 P. Boua 10 Politique 12 Société 16 Sport 22 Beauté 24 Culture 27 NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE édité par DCS GROUP Agence de Communication, Relations Publiques et Services 39, Rue Félix Faure 92700 COLOMBES - FRANCE Site : www.diasporas-news.Com Tél. : +339 50 78 43 66 Mob. : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com ont collaboré à ce numéro : Clément YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Malick DAHO Pascal BOUA Nina K Hermann DJEA K-REEN Stévyne N’ZABA Zacharie ACAFOU Abdoul RAZAC NAPON Directrice Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Angélique BERTON Représentant Afrique ALLINONE-CONSULTING Diana KOUADIO Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement Hérault Benjamin AKA Développement Haute-Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes-Maritimes Christian BOUTILIER Dépôt Légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : en France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine. La leçon nigériane La Fédération du Nigéria a organisé, on peut le dire, la première élection démocratique de son histoire. Premier coup d’essai, coup de maître pour le pays le plus peuplé du continent qui est habitué aux alternances par les voies des armes. Pendant un demisiècle, le Nigéria n’a connu que des tumultes politiques. La plupart des dirigeants qui se sont succédés à la tête de la Fédération ont accédé au pouvoir en ayant recours au même mode opératoire. C’est-à-dire, le coup d’Etat militaire. En effet, au petit matin du mardi 31 mars après un peu plus de 24 heures de dépouillement, le président sortant, Jonathan Goodluck, n’a pas attendu le verdict de la Commission Electorale pour reconnaître la victoire de son adversaire, le général Muhammadu Buhari. Celui-là même qui a dirigé le Nigéria avec une main de fer dans les années 80 après un putsch militaire. Les violences postélectorales, qui ont émaillé la dernière présidentielle de 2011 mettant en opposition les deux rivaux, avaient fait plus de mille morts au compteur. Un précédent qui a fait penser que les mêmes causes produiraient les mêmes effets. Mais que non. Les deux candidats ont respecté le pacte de non-violence qu’ils ont signé en appelant leurs partisans au calme. Le message est bien passé. En plus des risques de violences, l’on redoutait également les menaces de la secte islamique Boko Haram de saborder le déroulement des élections par des attentats à la bombe. Heureusement, le pire a été évité dans les Etats de Yobe, Borno et Adamawa qui sont devenus ses bastions. Le Nigéria, un des plus grands pays du continent – grand par sa taille et sa population évaluée à un peu plus de 180 millions d’habitants – a démontré aux yeux du monde entier qu’il peut être aussi un modèle de démocratie sur le continent. En ouvrant la voie d’une élection démocratique et apaisée, le Nigéria a indiqué le chemin à suivre aux autres nations africaines devant connaître une élection présidentielle. Le système biométrique pour lire les cartes d’électeurs utilisé pour la fois première sur le continent a donné, sans aucun doute, un gage de transparence au scrutin. Cette prouesse technologique mise au service de la démocratie, moins onéreuse, devrait faire école chez les ouest-africains et même ailleurs. Commençons par la Côte d’Ivoire. C’est avec la peur au ventre que les Ivoiriens attendent la prochaine présidentielle d’octobre 2015. Le traumatisme de la crise postélectorale de 2010 est encore très présent dans les esprits des uns et des autres. Et, il y a de bonnes raisons d’avoir peur. En effet, durant les cinq années écoulées, la réconciliation n’ayant pas été au rendez-vous, les ressentiments dans le camp Ouattara et Gbagbo sont restés quasiment intacts. Tout porte à croire que les élections prochaines pourraient encore déboucher sur des violences postélectorales. Un autre pays retient l’attention des observateurs. Il s’agit du Burkina Faso. Ce pays sort fraîchement d’une crise de gouvernance qui a vu l’éviction de Blaise Compaoré du pouvoir. Ce dernier a dû abandonner son fauteuil sous la pression de la rue et de l’opposition. Le président par intérim Michel Kafando et son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, ont beau donné des gages de bonne tenue du scrutin, les burkinabé, eux, restent sceptiques. Ils n’oublieront pas de sitôt le syndrome du pays voisin, la Côte d’Ivoire, qui a impacté la vie sociopolitique de leur pays. Idem en Guinée et au Togo. Les prémices d’élections mouvementées sont visibles aussi bien à Conakry qu’à Lomé. En Guinée, le président sortant, Alpha Condé, est perçu par l’opposition comme un président autocratique et donc soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir en organisant des élections sur mesure en sa faveur. Pour l’opinion internationale, la Guinée reste un pays potentiellement instable depuis la mort de son premier président, Ahmed Sékou Touré. Au Togo, le président Faure Eyadema, n’est pas le moins mis en cause par son opposition. La polémique continue d’enfler dans les différents camps quant à sa légitimité à se représenter. Pour son camp, le fils du père Gnassingbé Eyadema a le droit de rempiler à la tête du pays dès lors que la constitution le lui autorise. Le mandat présidentiel n’étant toujours pas limité dans ce pays. La majorité parlementaire au pouvoir avait rejeté en juin dernier le projet de réformes politiques visant à limiter le nombre de mandat à deux quinquennats. Que cela ne tienne, l’opposition et la société civile n’entendent pas abdiquer. Elles lui rétorquent d’user de subterfuges pour se maintenir au pouvoir comme son défunt père qui a régné d’une main de fer pendant près de 40 ans. Qu’en serait-t-il le jour du scrutin si l’opposition venait à y participer ou à le boycotter ? Personne ne le sait. Sur le terrain, les esprits s’échauffent. Le président Faure sait qu’il aura fort à faire pour colmater les brèches au sein même de sa famille biologique. N’est-ce pas que l’affaire Kpatcha Gnassingbé continue d’empoisonner la fratrie depuis sa condamnation par une justice soupçonnée d’être aux ordres de son demi-frère président pour tentative de coup d’Etat ? En face, l’opposition, sûre de remporter le scrutin, souhaite une élection démocratique, transparente et ouverte pour mettre fin au règne de la dynastie des Eyadema. Clément YAO 3 édito DIASPORAS-NEWS N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS N° 62 - AVRIL 2015 DOSSIER Afrique Plaidoyer pour une électrification © EMMANUEL ANGLEYS - AFP Rusé comme un renard, charmeur, persuasif, Jean-Louis Borloo veut-il prendre sa revanche pour la prochaine Conférence sur le Climat de Paris, après l’échec de Copenhague en 2009 ? La France subjuguée, sans grandes initiatives, veut bien croire à une telle chimère. On sera en droit d’exiger de ce Don Quichotte un bilan « carbone », fin 2015, pour ses incessants déplacements en Afrique. Jean-Louis BORLOO (à gauche). Homme de défi, Jean-Louis Borloo (J-L B) veut s’attaquer cette fois-ci au mont Kilimandjaro par la voie Machame c’est-à-dire l’ascension la plus difficile : apporter de l’électricité à 600 millions de personnes sur le continent africain. A la louche, son projet nécessite 200 milliards €uros, étalés sur une dizaine d’années. Plus ambitieux que le président Barack Obama qui, lui, annonça modestement une Africa Power de 7 milliards $, lors de sa tournée africaine de 2013. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS L’idylle BORLOO - HOLLANDE La création d’une fondation pour l’accès à l’énergie en Afrique ; telle est la nouvelle marotte de J-L B. Depuis six mois, au sortir d’une longue maladie, l’ancien ministre français décida de repartir au combat en essayant de mobiliser toutes les ressources possibles et d’embarquer plusieurs chefs d’Etat pour cette cause ô combien honorable. Le président François Hollande est séduit par l’initiative. La fondation est même logée à l’hôtel Marigny, l’annexe du palais de l’Elysée. Le 3 mars dernier a eu, en ce lieu, la présentation officielle de la fondation en 4 présence du ban et de l’arrière-ban de la République ; entre autres les présidents des deux chambres parlementaires, du MEDEF, la mairesse de Paris, des hommes politiques de tout bord. Et un invité surprise fit son entrée par une porte de derrière le pupitre : François Hollande venu « apporter l’appui de la France ». A défaut d’avoir une conviction écologique indiscutable, le locataire de l’Elysée a toujours prôné « une diplomatie environnementale renforcée ». Elle s’illustre notamment par des coups de communication. En témoigne la nomination, en décembre 2012 de Nicolas Hulot : Envoyé Spécial pour la protection de la planète. A huit mois de la Conférence Climat de Paris 2015 (COP 21), l’initiative de J-L B est une aubaine pour le chef de l’Etat français. Elle serait une caution pour calmer l’intransigeance des pays africains, laquelle est devenue un facteur de blocage de chaque Sommet. En 2009 déjà, à la veille du Sommet de Copenhague, l’Afrique adopta une posi- tion commune et menaça que « ses représentants quitteraient la Conférence si leurs compensations financières n’étaient pas prises en compte ». Rappelons que le continent émet moins de 4% de gaz à effet de serre mais subit plus fortement les impacts du changement climatique. Donc, il réclame légitimement une aide au développement plus conséquente. Du côté de l’Europe et de la France, on pressentait que les pays industriels et grands pollueurs, comme les Etats-Unis et la Chine, n’allaient pas s’entendre sur des objectifs chiffrés de réduction de CO². Et il fallait donc trouver une « initiative forte » pour sauver le Sommet danois. D’où cette proposition de faire de l’Afrique, le premier continent d’énergies renouvelables. Ainsi deux mois avant la Conférence de Copenhague, Nicolas Sarkozy dépêcha l’ex-président Jacques Chirac et son ministre de l’Environnement J-L B au 7ème Forum Mondial sur le Développement Durable (FMDD) au Burkina-Faso. But de la manœuvre : rassurer les pays africains et leur garantir des financements innovants ! DOSSIER Avocat d’affaires très avisé, il a accompagné le tourbillon des acquisitions du flamboyant Bernard Tapie au début des années 1980. Il fut l’une des chevilles ouvrières d’achats d’entreprises en difficulté pour une bouchée de pain, suivis d’une restructuration - en jetant les ouvriers dehors - avant de les revendre à prix d’or. Fortune faite, il s’enticha d’une danseuse en 1987 – le club de football de Valenciennes – avant de jeter son dévolu sur l’hôtel de cette ville du Nord, où il fut maire de 1989 à 2002. Il en a fait son laboratoire socioéconomique. Ville sinistrée par le démantèlement de la sidérurgie et de la fin de l’industrie houillère, Valenciennes s’est métamorphosée au cours de ses mandats successifs : insertion des jeunes, ouverture de l’université, requalification urbaine, implantation de Toyota. Après une telle réussite, il se sentait à l’étroit dans cette bourgade. En 2002, l’heure était donc venue, pour lui, de s’offrir un destin national. Trois mois avant les élections présidentielles, il rencontra Paul Brighelli, le « nègre » attitré des hommes politiques et lui annonça sans ambages : « je veux être ministre, que ce soit Chirac ou Jospin qui gagne ! ». Pour le titre du livre ce sera « un homme en colère » [contre la technostructure administrative]. Le candidat Chirac en campagne électorale à Valenciennes trouva en ce jeune maire le futur ministre idoine pour « lutter contre la fracture sociale », thème principal de sa campagne. Jospin éliminé le soir du 21 avril 2002, J-L B, membre du bureau politique de l’UDF d’alors, passa avec armes et bagages dans le camp chiraquien entre les deux tours. N°2 du gouvernement, il pouvait se prévaloir d’avoir fait voter les lois du Grenelle de l’Environnement en 2010. Que lui restait-il à gravir ? D’autant plus que les conseillers du président Nicolas Sarkozy ne tarissaient pas d’éloges à l’égard de J-L B. Il fait un galop d’essai pour la course à Matignon. On murmure son nom dans les salons feutrés pour le poste de Premier Ministre à la place de François Fillon. En novembre 2010, le chef de l’Etat trancha ; il a arbitré pour la continuité et garda ce dernier. J-L B refusa tous les portefeuilles qu’on lui a proposés et finît pas démissionner du gouvernement. On lui prêta, un temps, une ambition présidentielle pour les élections présidentielles de 2012. Six mois avant le premier tour, le président du parti valoisien renonça à se présenter pour mener le combat des centristes. Raison invoquée : « ne pas rajouter de la confusion à la confusion » c’est-à-dire faire concurrence avec la candidature de François Bayrou, dont il a été le porte-parole lors des présidentielles de 2002. Même s’il a créé un nouveau parti Union des Démocrates et Indépendants (UDI) en septembre 2012, J-L B n’est pas un homme d’appareil susceptible de tenir un parti pour aller gagner une élection majeure et gérer les problèmes d’égo et d’investitures. Il finit par démissionner de la présidence de l’UDI à la suite de cette longue maladie, en 2014. Jean-Louis « Konaté » BORLOO Que faire à 63 ans lorsqu’on a déjà occupé, avec succès, plusieurs postes ministériels ? Il a découvert l’Afrique à 50 ans passés. Notre philanthrope se souvient alors des discussions qu’il a pu échanger avec quelques dirigeants africains du temps où il était ministre de l’Environnement. Est-il un écologiste convaincu ? Fondateur aux côtés de Brice Lalonde de « Génération Ecologie » en 1990 reste son seul fait d’armes avant de devenir ministre. Pour la phase préparatoire de Copenhague 2009, J-L B avait effectué une tournée africaine Ethiopie, RCA, Tchad - juste avant le 7ème FMDD De Ouagadougou. Un confrère du journal Libération, qui l’accompagnait, se souvenait de quelques faits marquants. J-L B aurait été surtout impressionné par les propos et les connaissances de dossiers du premier Ministre éthiopien Melès Zenawi qui fût le porte-parole des 53 pays du continent à Copenhague. A l’époque, comme un exalté J-L B était intarissable sur l’avenir de la planète. Il citait entre autres « la fin du pétrole, l’épuisement des ressources halieutiques, les limites des terres arables… ». Jusqu’à se persuader que le Sommet de Copenhague allait être « un tournant de l’humanité ». Et de conclure « Si ça n’aboutit pas, de toute façon, je suis un con. Si ça fonctionne, j’en ai pour des années de plénitude ». Chacun sait que le Sommet de Copenhague 2009 fut un échec retentissant. Mais J-L B veut avoir sa revanche. En 2015, il se veut être le fédérateur des projets d’électrification en Afrique. Il sillonne le continent, vole de Sommets en conférences internationales : un coup à Dakar pour la Francophonie, le lendemain à Addis-Abeba pour l’Assemblée Générale des chefs d’Etat en janvier. Encore des rencontres avec les ambassadeurs à Il a finalement atterri au ministère de l’Ecologie et du Développement et de l’Aménagement Durable ; chargé à ce titre de coordonner le Grenelle de l’Environnement, en décembre 2007. Il s’agit de la concrétisation du Pacte écologique que chaque candidat à l’élection présidentielle avait signé ; avec l’engagement, une fois élu, de l’appliquer comme la feuille de route écologique gouvernementale. © DR Le voici ministre de la Ville du gouvernement Raffarin, sans discontinuer jusqu’en 2007. Réputé bosseur, quelqu’un qui prend les dossiers à bras-le-corps, il peut s’enorgueillir d’avoir géré l’un des chantiers du quinquennat : la refondation de la politique urbaine, le plan de cohésion sociale. Sentant le vent tourné, il quitta le bateau « Chirac » en mars 2007 pour soutenir le futur prince : Nicolas Sarkozy. Classé parmi les poids lourds du gouvernement composé de jeunes ministres un peu empruntés, celui-ci lui confia dès son élection la forteresse de Bercy (ministère de l’Economie). Jean-Louis BORLOO et François HOLLANDE 5 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS J-L B, une trajectoire fulgurante DOSSIER Paris, ou des dirigeants de grandes entreprises françaises spécialisées dans la fourniture d’énergies propres. Prochaine date sur son agenda : le 17 avril à l’hôtel de ville de Paris pour le conclave annuel des maires francophones. © DR L’avocat habitué des tribunaux de commerce, qui sommeille en lui, rejaillit pour un ultime plaidoyer. J-L B prétend qu’une dizaine d’années suffiront à apporter la lumière partout grâce aux énergies durables comme l’eau, le soleil, l’éolien. Et de rajouter : « à condition de commencer tout de suite, avant le 30 juin... ». Comment ? Avec quelle structure ? Avec quels financements ? Jean-Louis BORLOO Abonnement JE VEUX RECEVOIR DIASPORAS-NEWS À DOMICILE Oui, je reçois Diasporas magazine pour 30 E par an. Nom............................................................................................................................................................................................................................................. Prénoms................................................................................................................................................................................................................................. 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Enfin, il estime qu’il faudrait 20 milliards $ par an pendant dix ans, rien que pour l’Afrique. Irréaliste ! Rappelons que le Fonds Vert pour le Climat (FVC), acté à Copenhague en 2009 a enfin trouvé son siège - après moult batailles et quatre années de gestation - à Songdo (Corée du Sud). La vingtaine de pays signataires ont promis de doter ce FVC de 100 milliards $ en 2020. Fin 2014, seuls 10,2 milliards $ ont pu être mobilisés. Et les premiers projets devraient être validés seulement au moment de la COP 21 de Paris en décembre 2015 ! Qui plus est, il ne suffit pas d’injecter des fonds, construire des barrages hydro-électriques, des stations photovoltaïques et des parcs d’éoliennes pour que l’électricité arrive jusqu’à l’usager final [NDLR : DiasporasNews n°59 Electricité en Afrique]. Même la vieille Europe, électrifiée depuis plus de 150 ans, redoutait une chute brutale de production photovoltaïque de 35 mégawatts, lors de la dernière éclipse solaire. J-L B, avec son côté bateleur, est un homme qui sait fédérer les idées. N’attendez pas de sa part une descente en salle de machine pour mettre la main dans le cambouis. N’a-t-il pas été secondé par Nathalie Koscuisko-Morizet comme Secrétaire d’Etat à l’Ecologie ? Et comment peut-il prétendre qu’il restera une décennie à la tête d’une agence internationale ? Rendez-vous après le Sommet de Paris en décembre 2015 ! Alex ZAKA 6 MONDE La semaine de la Francophonie Comme toutes les langues, le français évolue au fil des années et des siècles. Il lui a fallu 200 ans - après l’ordonnance royale de 1539 - pour s’établir dans l’Hexagone ; ensuite 150 ans pour se diffuser dans les colonies. Survivra-t-elle aux indépendances, aux enjeux politiques, géostratégiques et à la mondialisation ? Michaëlle JEAN, Secrétaire générale. Dans l’hémisphère Nord, comme pour fêter la fin de l’hiver, a lieu tous les ans le rendezvous des amoureux des mots et de la langue française. L’année 2015 n’a pas dérogée à la règle : du 14 au 22 mars dernier s’est déroulée la semaine de la langue française et de la francophonie. Cette semaine a toujours lieu autour de la date anniversaire de la création de l’ancêtre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui aurait vu le jour le 20 mars 1970 à Niamey (Niger) ! Partout dans le monde, des manifestations culturelles ont marqué cette célébration de la langue française. En France, le ministère de l’Education a choisi comme thématique cette année : « le français, langue hospitalière » ; sujet digne d’une épreuve de philosophie du baccalauréat ! Tandis que l’OIF, elle, a choisi d’être dans l’air du temps. Est-ce la proximité du Sommet international sur le Climat qui aura lieu à Paris à la fin de l’année ? En tout cas cette journée – qui dura une semaine internationale de la Francophonie a été placée sous le signe du climat avec un slogan accompagné du logo « j’ai à cœur ma planète » : un appel à l’adresse de la jeunesse francophone pour une réflexion sur le chan- Pour la circonstance, l’Académie française a ouvert ses portes. Ainsi, en l’espace d’une journée, plusieurs médias ont investi l’institution du quai Conti. Les immortels, souvent peu diserts, ont participé volontiers à quelques émissions de radios et de télés. L’heure pour nous aussi de rappeler que cette vénérable institution, vieille de quatre siècles, accueillera bientôt en son sein un écrivain noir. Après Léopold Sédar Senghor en 1983, l’haïtien Dany Laferrière sera reçu en séance solennelle sous la Coupole, le 28 mai prochain, par Amin Maalouf. Elu en 2013 au fauteuil d’Hector Bianciotti, il a dû patienter pendant deux ans avant enfin de pouvoir prononcer son discours, symbole de son entrée officielle. Gestation au forceps : l’histoire de la Francophonie « politique » D’après les exégètes de la Francophonie, le 20 mars 1970 naquît, sur le bord du fleuve Niger, l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) c’est-à-dire l’ancêtre de l’OIF. Selon la Sainte Ecriture, ce jour-là, 21 pays ont signé la chartre actant la naissance de ladite Agence. Cette réunion fut à l’initiative de cinq chefs d’Etat : Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Norodom Sihanouk (Cambodge), Charles Hélou (Liban). En remontant dans le temps, votre serviteur - dans sa prime jeunesse passée sur les hauteurs de Tananarive - se remémore maintenant d’un évènement. Pendant plusieurs jours les gamins étaient ravis de voir tant de motards et de cortèges officiels sillonnés les rues de la capitale malgache. C’était donc en juin 1966, le président Philibert Tsiranana fut l’hôte de la conférence des chefs d’Etat de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM). Le trio Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie) et Léopold Sédar Senghor (Sénégal) ont soumis à leurs homologues le projet « d’une communauté spirituelle des Nations ayant le français en partage ». Ce fut les prémices d’une longue gestation, semée d’embûches. Ainsi, le trublion Senghor récidiva après un précédent dès 1962 lors d’une réunion de l’Union Africaine et Malgache (UAM) à Bangui. Sa proposition était la suivante : compléter les accords bilatéraux par des liens multilatéraux pour la constitution d’un Commonwealth à la française. Les pères fondateurs de l’ACCT ont tous vécu les affres de la colonisation. Au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, ces leaders politiques ont - chacun à leur façon - mené des mouvements nationalistes. Après quelques années d’indépendance, ils ont tous plus ou moins ressentis le besoin de s’émanciper de ce corset qu’était les accords bilatéraux avec l’ancienne puissance coloniale. Le général de Gaulle a toujours su utiliser le français comme une arme diplomatique afin de maintenir une influence politique, militaire et … culturelle. Exemple : son « vive le Québec libre » [province française] lancé, lors d’un voyage officiel au Canada en 1967, a quelque peu ébranlé son pays d’accueil. Son successeur Georges Pompidou était aussi pour le rayonnement du français ; mais tout ce qui s’apparentait à une velléité d’émancipation des anciennes colonies ne pouvaient trouver grâce à leurs yeux. Ils étaient foncièrement opposés à l’idée de la création d’une institution « Francophonie » qui ressemblerait à une cousine de la décolonisation. Le président Senghor, disciple de George Pompidou à Normale Sup, l’a maintes fois invité en Afrique - mais en vain - pour cautionner l’initiative des chefs d’Etat ou encore de l’ouverture d’un musée de la civilisation à Dakar. En 1968, le nigérien Hamani Diori accueillît un autre Sommet de l’OCAM. Les propositions initiées à Tananarive commençaient 7 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS © DR gement climatique. Le résultat de cette prise de conscience serait porté à la connaissance des chefs d’Etat en décembre prochain. MONDE à mûrir et il obtînt un mandat de ses pairs pour mener le projet à son terme. En février 1969, les chefs d’Etat se retrouvèrent pour une première Conférence des pays entièrement ou partiellement francophones à Niamey. Ordre du jour : trouver les moyens de maintenir et renouveler les liens unissant la France à ses anciennes colonies. Le train est lancé ; la France s’accrocha au bon wagon en dépêchant André Malraux ministre des Affaires Culturelles. Niamey II du 20 mars 1970 reste une étape importante par la création de l’ACCT, première agence intergouvernementale des pays francophones. Néanmoins deux paradigmes s’affrontent : les pays du Nord ne veulent pas entendre parler d’un organisme d’intervention et de financement qui risquerait t’entraver la mission des organes bilatéraux ; les pays du Sud souhaitaient une coopération multilatérale pour aider les pays membres dans les domaines de l’éducation et de la culture. Et plus si affinités ! L’Agence est une solution médiane : brider l’ambition des uns et ne pas froisser la susceptibilité des autres. Elle engendre peu à peu de la frustration. Réduire une institution à un simple instrument technique sans grands moyens financiers alors qu’elle devait être « l’organisme de défense et de promotion du français » que Senghor a appelé de ses vœux. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS A force de persuasion, Hamani Diori a obtenu un sommet franco-africain en novembre 1973 à Paris au côté de Georges Pompidou au crépuscule de sa vie. Tandis que Senghor n’a eu de cesse de remettre l’ouvrage sur le métier. Il y tient à sa Francité organisée c’est-à-dire « une façon rationnelle de poser les problèmes et d’en rechercher les solutions, mais toujours par référence à l’homme ». Dès 1975, il écrivît au président Valery Giscard d’Estaing (VGE) pour le persuader d’organiser un Sommet qui réunirait d’autres pays francophones non membres de l’Agence. VGE et plus tard François Mitterrand considérèrent que le français reste une grande langue de communication et de circulation. A ce titre, toute initiative qui vise à freiner l’hégémonie de l’anglophonie les intéresse ; et les lusophones ou les hispanophones y sont les bienvenus. La décennie a été rythmée par les rendezvous annuels franco-africains qui débouchèrent finalement sur le premier sommet francophone en février 1986 à Paris. Et il a encore fallu dix ans pour que l’institution se dote d’une charte lors du VIIème Sommet d’Hanoi en novembre 1997. La Francophonie se transforma alors en un instrument de 8 géopolitique qui a désormais vocation à traiter des questions internationales et économiques ; qui est sa forme actuelle. Tout a été gravé dans le marbre sauf le pacte d’Hanoi qui, lui, est resté tacite ; une sorte de « gentlemen’s agreement » [NDLR : définition du Larousse] : le Secrétaire Général de l’OIF doit toujours revenir à un ressortissant du continent africain. Mais que s’est-il passé au dernier Sommet de Dakar en 2014 alors ? La Francophonie aujourd’hui Un chiffre brut de décoffrage : 220 millions de locuteurs – sur 7 milliards d’âmes sur terre - obtenus par la somme du nombre d’habitants de pays francophones. Quel est le pourcentage réel de ceux qui parlent et maîtrisent le français ? Est-ce-que les gens pratiquent encore quotidiennement la langue de Molière au Laos, au Cambodge, au Vietnam ? En dehors du Canada avec à peu près 22% de francophones, l’Afrique reste et restera le sanctuaire de la francophonie pour les prochaines décennies. C’est un effet mécanique de la démographie : 750 millions de locuteurs en 2050 dont plus de la moitié sur le continent africain. Les langues se sont diffusées grâce à la conquête coloniale. Au xvième siècle les espagnols ont conquis l’Amérique en laissant le tiers de ce vaste contient au Brésil, seul pays lusophone répertorié. L’anglais s’est imposé dans le sillage de l’empire britannique : en Amérique du Nord, en Australie, en NouvelleZélande et même dans le sous-continent Indien. Quant au français, la majorité des locuteurs sont aussi géographiquement situés dans les anciennes colonies françaises. Avec l’hégémonie des Etats-Unis, l’anglais est devenu une langue de circulation avant de s’imposer dans le monde commercial scientifique et technique. Sous l’impulsion de la mondialisation et des nouvelles technologies, la planète entière s’est mise à l’anglais ou sa variante l’américain. Un jour peut-être, le monde entier glissera naturellement vers le chinois, lorsque l’empire du Milieu dominera le planisphère. Outre quelques élites cultivées qui pratiqueront le français par snobisme ou par passion, l’Afrique demeurera - avec la France - le berceau de la langue française. En raison de la loi du nombre : 750 millions de francophones (une personne sur 13 dans le monde) seront des consommateurs potentiels que les industriels en quête de marché ne pourront négliger. Mais encore, l’Afrique terre de conquête de ce XXIème siècle - dont les ressources naturelles font et feront toujours l’objet de convoitises, jusqu’à leur épuisement. L’intérêt bien compris des chinois, des américains, des brésiliens est de s’associer au développement économique des pays africains et aussi francophones. Ainsi, le français, moins que l’anglais, gardera toujours sa fonction de langue de circulation. Faudra-t-il accompagner cette tendance naturelle d’une institution politique, d’une zone économique ? Alex ZAKA Adama OUANE, Administrateur de l’OIF L’organigramme de l’OIF s’étoffe encore un peu plus avec l’arrivée au poste de n°2 du malien Adama Ouane. Il correspond au profil et aux multiples critères définis ou imposés par les acteurs de la grande famille francophone. En tant que premier contributeur, la France a indiqué qu’elle suivrait avec une attention particulière la liste de candidature. D’abord bardé de diplôme en linguistiques, cet enseignant a été plusieurs fois consultant es Education pour le système des Nations-Unies. Sa compétence ne saurait être mise en doute. Sa nomination, fin mars, par la nouvelle Secrétaire Générale Michaëlle Jean a été précédée d’une réunion du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF) ; laquelle propose plusieurs candidats. Le choix en dernier ressort revient évidemment au Secrétaire Général. Comme l’a exprimé le président François Hollande à la fin du Sommet de Dakar, le poste de n°2 devrait échoir à l’Afrique en guise de lot de consolation. Et pourquoi pas le mauricien JeanClaude de l’Estrac ? Classé parmi les favoris, il s’est disqualifié après avoir sorti son brûlot intitulé : la trahison de Dakar. Ce poste d’administrateur a été créé en 2005 pour une rationalisation de l’OIF et ses modes de fonctionnement. Le canadien Clément Duhaime - le seul à avoir occupé cette fonction depuis 2006 - a laissé une empreinte indélébile et s’en est acquitté avec brio. Car le rôle de n°2 est très subtil. Outre la gestion administrative et financière de la boutique, il doit jouer sa partition dans l’ombre - comme une rythmique de jazz – en laissant le leader occuper le devant A. Z. de la scène. MONDE Kenya : Jeudi noir à l’université de Garissa Adama Ouane, né le 6 juin 1948 à Bandiagara, est un universitaire et homme politique malien. Ancien fonctionnaire de l’Unesco, Adama Ouane est titulaire d’un doctorat d’État en sciences linguistiques appliquées obtenu à l’Institut de Linguistique de l’Académie soviétique des sciences de Moscou. Professeur d’université, il a par ailleurs beaucoup fait dans la consultation auprès des organismes internationaux tels l’UNICEF, le PNUD, l’OIF et la Banque mondiale sur les questions d’alphabétisation, d’éducation non formelle et d’utilisation des langues nationales. Rédacteur en chef, puis président du comité international de rédaction de la Revue internationale de l’éducation entre 1985 et 2011. Adama Ouane est membre de l’International Adult and Continuing Education Hall of Fame (IACEHOF) de l’Université d’Oklahoma aux États-Unis. Le 25 avril 2012, il devient ministre de l’Éducation, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales dans le premier gouvernement de Cheick Modibo Diarra, reconduit dans le deuxième gouvernement de Modibo Diarra le 20 août 2012. Bocar Moussa Diarra lui succède le 15 décembre 2012. En plus des langues nationales fulfuldé et bambara et du français, le ministre parle couramment l’anglais, le russe et l’allemand[1]. Nommé le 30 mars 2015 Administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) par la Secrétaire de la Francophonie Michaëlle JEAN, Adama OUANE a pris fonction ce 1er avril 2015. Une explosion puis des tirs : voilà la scène d’horreur qui a réveillé vers 5h30 les étudiants de Garissa, à quelque 150 km de la frontière somalienne. « Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à fuir », raconte Japhet, un étudiant qui a réussi à s’enfuir du campus. Le commando islamiste vient d’abattre deux gardes à l’entrée de l’université. Puis ils ouvrent le feu au hasard, avant de pénétrer dans la résidence universitaire. Mais « certains n’ont pu quitter les bâtiments », vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant, explique Joseph, ajoutant qu’il a « de la chance d’être en vie ». «Les balles nous suivaient» Une autre étudiante, Katherine, dit avoir d’abord cru que les explosions étaient dues « à un problème électrique ». Mais très vite, elle réalise que ses camarades et elle sont pris dans une attaque des insurgés islamistes somaliens. « Nous nous sommes enfuis en courant », poursuit Katherine. Avec d’autres étudiants, elle rejoint des champs qui entourent le campus, où elle restée cachée, à l’abri des coups de feu. Rosalind Mugambi dit aussi s’être enfuie en direction des champs alentour, avec d’autres étudiants, blessés en chemin. « Les balles nous suivaient ». de Pâques pour nous », criaient les assaillants en swahili, avant de tirer », a raconté Salias Omosa, 20 ans. Au terme de 16 heures effroyables, les forces de sécurité kenyanes interviennent. Alors que des colonnes d’assaut progressent dans le bâtiment, les quatre assaillants déclenchent eux-mêmes leurs ceintures d’explosifs. Le bilan humain est terrible. Dans la soirée, le Centre National Kényan de Gestion des Catastrophes (NDOC) confirme « la mort de 147 personnes », le ministère de l’Intérieur faisant état de 79 blessés, dont neuf dans un état critique. Dans la soirée, des survivants ont aussi déclaré que des rumeurs d’attaques contre l’université avaient circulé dans la semaine. « Personne n’a pris ça au sérieux car ce n’était pas la première fois », a expliqué l’un d’eux, Nichola, tandis que Katherine, disait « avoir pensé à un poisson d’avril ». Le lendemain, le président kényan Uhuru Kenyatta avait indiqué «prier» pour les victimes et les otages. Que l’âme des victimes repose en paix ! Diasporas-News N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Qui est Adama OUANE ? Des récits des témoins se multiplient, tous glaçants. Des étudiants se barbouillent de sang pour passer pour morts Parallèlement, des étudiants se barbouillent du sang de leurs amis exécutés pour passer pour morts, alors que les islamistes passent de pièce en pièce à la recherche de personnes à abattre. « « Nous ne craignons pas la mort, cela va être de bonnes vacances © DR © DR Le 2 Avril, 148 personnes, essentiellement des étudiants, ont été sauvagement assassinées à l’université kényane de Garissa prise d’assaut durant 16 heures par des islamistes somaliens shebab, l’attaque la plus meurtrière au Kenya depuis celle contre l’ambassade américaine en 1998. Au lendemain de cette tuerie, les responsables politiques kenyans affirment qu’ils ne se laisseront pas «intimider par les terroristes». Des étudiants se réconfortent après l’attaque de l’université de Garissa. 9 LE MOIS DE PASCAL BOUA Lors du week-end du 20 mars, près de 250 enfants soldats, dont quatre filles, ont été libérés au Soudan du Sud par un groupe armé appelé la Faction Cobra. L’UNICEF (le Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a même pu annoncer que cette libération serait suivie par celle de 400 autres enfants au cours des jours à venir. La libération a eu lieu dans le village de Lekuangole, dans l’État de Jonglei. Dans notre numéro précédent, nous écrivions ici même qu’il était possible d’obtenir la libération d’enfants soldats par une action diplomatique volontariste et déterminée. L’ONU est en train d’en administrer la preuve, du moins en cette circonstance, en accompagnant un accord de paix entre la Faction Cobra (qui détiendrait encore 3000 enfants) et le gouvernement. Cependant, le problème reste entier à cause du jeu trouble et de la duplicité des parties belligérantes. Alors que l’on se félicite de la liberté retrouvée pour ces enfants, on ne peut qu’être aussi profondément préoccupé par le fait que des centaines d’enfants ont été enlevés dans les Etats du Haut-Nil et d’Unity (voir Diasporas- news n° 61 mars 2015). Ces actes étant perpétrés, selon l’UNICEF, tant par les forces gouvernementales que celles de l’opposition rebelle. © UNICEF - SEBASTIAN RICH Soudan du Sud Un employé gouvernemental au Soudan du Sud s’adresse à un groupe d’enfants soldats libérés en février 2015. Sécurité alimentaire : des aliments locaux contre la faim et la pauvreté en Afrique © DR N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a publié le 11 mars dernier les résultats prometteurs d’un programme d’achats d’aliments locaux mis en œuvre par l’Ethiopie, le Malawi, le Mozambique, le Niger et le Sénégal alors qu’il entre dans sa troisième année. Inspiré par le succès du Brésil en matière de lutte contre la faim et la pauvreté, ce programme intitulé « Achat d’aliments locaux de l’Afrique aux Africains PAAAfrica » (contraction de l’anglais Purchase from Africa for Africans) promeut la production agricole locale tout en améliorant les moyens d’existence et la nutrition, sous la supervision technique et l’expertise de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM). Ce programme démontre que l’achat par les pouvoirs publics de la production des petites exploitations agricoles familiales – figurant souvent parmi les catégories les plus marginalisées – contribue aux efforts déployés par les pays en développement pour lutter contre la pauvreté rurale. Florence TARTANAC. 10 « Les achats publics d’aliments auprès des producteurs locaux ajoutent de la valeur aux marchés locaux en intégrant les petits agriculteurs familiaux et en canalisant la demande, notamment des cantines scolaires, pour leurs produits; ils contribuent à la sécurité et à la diversification alimentaires », explique Florence Tartanac, experte à la Division des infrastructures rurales et des agro-industries de la FAO. A titre d’exemple, au Niger, le gouvernement a décidé de cibler les agriculteurs familiaux pour reconstituer la réserve nationale de céréales. A cet effet, il a fixé à 10% le quota des achats locaux auprès des organisations de petits agriculteurs. De la même manière, le gouvernement pourrait cibler les agriculteurs familiaux locaux afin qu’ils couvrent une partie de la demande alimentaire de différentes institutions publiques, telles que les écoles et les hôpitaux. Les 5.500 petites exploitations agricoles familiales qui ont participé au programme PAA-Africa ont, jusqu’à présent, réussi à accroître leur productivité de 115%. Cela est dû en grande partie à un meilleur accès aux intrants agricoles, notamment les semences et les engrais, et à l’utilisation de nouvelles techniques agricoles acquises lors des sessions de formation du programme. Une partie de l’abondante production dégagée grâce à l’amélioration de la productivité des agriculteurs sert à approvisionner en nourriture à haute qualité nutritive les programmes d’alimentation scolaire. Au cours des deux premières années du programme, près 1.000 tonnes de produits alimentaires achetés localement par les pouvoirs publics ont permis de préparer régulièrement des repas scolaires à environ 128.000 élèves dans 420 établissements scolaires. PB LE MOIS DE PASCAL BOUA Tidjane THIAM Mardi 10 mars 2015. Crédit Suisse a créé la surprise en annonçant le départ à la fin du mois de juin de son dirigeant américain Brady Dougan, aux commandes depuis huit ans, et son remplacement par le FrancoIvoirien Tidjane Thiam, actuel patron Seybah DAGOMA Jeune, femme, noire, française d’origine tchadienne née en 1978 à Nantes, la députée socialiste Seybah Dagoma qui a remporté la 5e circonscription de Paris avec 70.1% des voix lors des dernières législatives (17 juin 2012) est un autre exemple manifeste de l’étroitesse d’esprit des cercles de pouvoirs français (économique, politique et social) et de l’ambiguïté de l’attitude de la France dans son rapport aux élites issues de minorités étrangères. Elle a été toujours présentée comme une figure montante du parti socialiste mais ne s’est jamais vu proposer de poste dans la très haute administration quand bien même ses amis socialistes sont aux affaires et détiennent tout le pouvoir. Ce n’est pourtant pas le talent qui lui manque comme l’atteste son parcours relevé dans son portrait disponible. Engagée très tôt en politique notamment à Sarcelles, commune de banlieue, Seybah Dagoma est vite remarquée par les militants du PS local et à leur tête, Dominique Strauss-Kahn, le maire de la ville à l’époque. groupes français, l’Angleterre a su lui tendre les bras. En 2009, il prend la tête de Prudentiel la plus grosse société d’assurances britannique, et devient le premier patron noir d’une entreprise du Footsie 100, l’indice roi de la place londonienne. La France, qui a tant de fois tourné la tête, tente aujourd’hui de se rattraper, en baissant les yeux. Nicolas Sarkozy, puis François Hollande, lui confient des rapports sur l’Afrique. Et en 2012, c’est Jean Claude Trichet (aujourd’hui ex président de la Banque Centrale Européenne), qui remet, comme une excuse, la légion d’honneur à Tidjane Thiam. Celui, dit-il, « que la France peut regretter d’avoir laissé partir ». Il est tout aussi remarquable à cet égard de rappeler qu’en 2013, M. Thiam a reçu à Paris des mains de Bernard Cazeneuve alors ministre du budget de la France, «Le Grand Prix de l’Economie» qui récompense chaque année «l’homme ou la femme qui incarne le fait économique le plus marquant de l’année». S’adressant au lauréat, Bernard Cazeneuve a considéré que le prix était « une forme de déclaration d’amour et de respect de ce que vous êtes et de regret de ne pas avoir su vous garder », appelant à se souvenir de cet exemple. La jeune fille devient membre d’un club de réflexion, «A gauche, en Europe», où elle côtoie DSK mais aussi d’autres socialistes de premier rang : Pierre Moscovici, Michel Rocard... Plus tard, elle fait partie des 25 fondateurs du think-tank Terra Nova, un groupe de réflexion proche du PS qui promeut la diversité. Diplômée en droit à la Sorbonne puis de la prestigieuse Ecole nationale des ponts et chaussées, elle intègre le grand cabinet d’affaire américain Cleary Gottlieb Steen & Hamilton LLP en 2007. Dans la foulée elle prend sa carte au Parti socialiste, concrétisant ainsi son engagement politique. Des études brillantes, un beau poste d’avocate d’affaires puis un début de carrière politique couronnée de succès, le tout en quelques années, Seybah Dagoma arrive en haut (trop vite ?) mais elle se heurte, elle aussi au plafond de verre. Il faut se rendre à l’évidence, en France le talent ne suffit pas quand on est noir. Lucide, la jeune femme ne revendique rien et se considère comme députée socialiste avant tout. Seybah DAGOMA. Elle le répète : «Ma victoire est celle des socialistes, c’est-à-dire d’acteurs politiques qui veulent mettre en place une politique de justice sociale, de progrès partagé et d’émancipation des individus.» Quand ces individus sont trop brillants souhaite-t-on, en France, les voir s’émanciper davantage ? Ôtez-moi d’un doute. PB 11 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Tidjane THIAM. de l’assureur britannique Prudential plc. « Un Franco-Ivoirien à la tête de Crédit Suisse ? C’est une révolution dans ce pays qui privilégie des nationaux, voire des Américains ou des Allemands pour diriger ses entreprises », aurait même indiqué un bon connaisseur des milieux économiques helvétiques. Tidjane Thiam né le 29 juillet 1962 à Abidjan en Côte d’Ivoire , s’est longtemps plaint du «plafond de verre» auquel il s’est heurté en France. Ingénieur sorti major de sa promotion de la prestigieuse Ecole des Mines, polytechnicien, diplômé de l’Insead, il avait toutes les qualités pour trouver un emploi de très haut niveau. Mais cet Ivoirien de naissance, qui a la double nationalité franco-ivoirienne, dit avoir longtemps buté sur un racisme fait de non-dits qui lui a bloqué les plus hautes marches des entreprises françaises. Alors que l’on s’arrache les jeunes X-Mines comme lui, le jeune Franco-Ivoirien se heurte à l’étroitesse d’esprit des employeurs et au poids des préjugés à l’égard de ces « Français à trait d’union » . Alors que ses copains de l’X, Frédéric Oudéa (Société Générale), Alexandre de Juniac (Air France) et les autres connaissent une carrière brillante au sein de grands © DR © DR La France aime-t-elle ses élites noires ? POLITIQUE Nigéria Alternance démocratique en douceur Seul résultat tangible : la démocratie a triomphé sans violence. Un ex-putschiste Muhammadu Buhari a été élu ! Politiquement, le pouvoir au Nigéria est aussi détenu par les 36 gouverneurs. Quant à l’insécurité et la corruption – cheval de bataille de l’homme providentiel - il lui faudra plus qu’une balayette pour nettoyer les écuries d’Augias. © DR Pour la petite histoire, le président sortant et son épouse ont dû repasser plusieurs fois au bureau de vote car les machines ont rejeté leurs identités biométriques et leurs cartes d’électeur. Muhammadu BUHARI et Jonathan GOODLUCK. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Le scrutin à la loupe 53,95% pour Muhammadu Buhari leader de la coalition All Progressive Congress (APC) contre 44,96% pour le président sortant Goodluck Jonathan du People Democratic Party (PDP). Avec 2 751 759 voix d’avance, l’affaire est entendue. La veille de la proclamation du résultat officiel, il devançait déjà de 2 millions de voix le président sortant Goodluck Jonathan après seulement le dépouillement des trois quarts des suffrages. Le pays le plus peuplé du continent va enfin connaître la joie de l’alternance depuis le retour de la démocratie en 1999. 69 millions d’électeurs sur 173 millions d’habitants ont été appelés aux urnes le 28 mars dernier. Quelques centaines de bureaux de vote ont même été autorisés à jouer les prolongations le lendemain à cause de problèmes techniques liés à l’introduction de carte électorale biométrique. 12 Initialement prévu le 14 février, la date du scrutin a été reportée de six semaines par décision de la Commission Electorale Nationale Indépendante (INEC). Attahiru Jega président de l’institution s’est plié à l’injonction des responsables de sécurité. Ceux-ci ont évoqué la lutte contre la secte Boko Haram qui ne leur permettait pas de mobiliser d’autres forces pour assurer des élections présidentielles sans perturbation. Cela n’a pas empêché la secte terroriste de tuer 39 personnes le jour du vote dont un membre de l’assemblée de l’Etat de Gombe dans le Nord-Est. Que l’on s’indigne ici de la surdité et de la cécité de la communauté internationale et des bien-pensants. Par résignation ou faute de combattants à Hollywood ou au festival de Cannes, les 506 femmes et enfants enlevés dont une cinquantaine passé par les armes, quelques jours avant le vote, n’a pas eu le même écho médiatique mondial que les 250 lycéennes de Chibok. Pourquoi ? Six semaines de sursis donc pour le président sortant. Répit de courte durée pour « Goodluck » quant à l’issue des élections. Il n’a d’ailleurs pas attendu la proclamation officielle de l’INEC pour féliciter son challenger. Et pourtant le matin du 30 mars, les deux candidats étaient encore au coude à coude : Muhammadu Buhari menait par 13 Etats contre 12 plus la capitale fédérale Abuja pour le président sortant. La physionomie de ce résultat partiel reflétait davantage un réflexe ethnique à majorité musulmane au Nord et chrétienne au Sud. En effet, Muhammadu Buhari remporta avec plus 1,1 million de voix l’Etat-clé de Kaduna contre 484 000 pour Goodluck Jonathan. Idem dans l’Etat de Kano, lui aussi situé dans le Nord du pays, avec 1,9 million de suffrages contre 216 000 pour son adversaire. A contrario, on peut dire que les électeurs des sept Etats (Ekiti, Abia, Anamba, Nasarawa, d’Enugu…) situés dans le sud du pays majoritairement chrétien ne sont pas déplacés pour soutenir Goodluck Jonathan. Le Nigéria – le pays aux 6 coups d’Etat en 50 ans d’indépendance - a enfin vaincu ses démons en acceptant le verdict des urnes sans violence. Songez qu’en 2011, les émeutes de contestation des résultats des élections présidentielles firent un millier de victimes. On ne peut que souscrire à la déclaration du nouveau président de la république nigériane lorsqu’il a rendu hommage « aux qualités d’homme d’Etat » de son prédécesseur. Ce scrutin ne pouvait souffrir d’une quelconque contestation. Les fraudes étaient cette fois-ci limitées par l’identification électronique des électeurs. Restait à surveiller la transmission des données des bureaux des 36 Etats jusqu’au siège de l’INEC ; étape cruciale où les procès-verbaux se gonflent artificiellement, par le passé. PDP : bisbilles à tous les étages La victoire de Muhammadu Buhari ressemblait davantage à un référendum contre Goodluck Jonathan. Même au sein de son propre parti - le PDP – certains membres influents considèrent que le chrétien Goodluck Jonathan est arrivé au pouvoir par effraction. Il était en effet, n°2 du régime lors du mandat écourté du président Umaru Yar’Adua. Emporté par le cancer en 2010, son viceprésident c’est-à-dire Goodluck Jonathan a assuré la transition jusqu’au terme de la mandature. Et le fait qu’il s’est présenté aux POLITIQUE Jonathan GOODLUCK. © DR suffrages universels en 2011 a provoqué le courroux des musulmans aussi bien à l’intérieur du PDP qu’en dehors. Pour quelle raison ? Mise à part un intermède de la mandature perturbée par la maladie d’Umaru Yar’Adua (2007 – 2009), les chrétiens allaient diriger le pays pendant 24 ans. Ce qui dérogerait au pacte non-écrit de l’alternance des deux confessions au sommet de l’Etat. A chaque élection majeure, le PDP perd des plumes. Pour les présidentielles : 70% en 2007 contre 57% en 2011 et 44,96% en 2015. Aura-t-il encore la majorité à la Chambre des Représentants ? Précédemment, il ne contrôlait plus que 56% des 360 sièges. Le fait même que Goodluck Jonathan se représente de nouveau aux élections présidentielles a provoqué la défection de sept gouverneurs en août 2013. Parmi eux, deux poids lourds : l’un de l’Etat de River, principal producteur de pétrole ; l’autre de Kano, l’Etat le plus peuplé du Nord. Les gouverneurs de la majorité présidentielle ont fini par avoir la peau, en décembre 2014, de Bamanga Tukur, président du Comité National du Travail, l’instance dirigeante du PDP. Bref, que restait-il de pouvoir au président en exercice ? Il ne tenait plus l’armée. Après avec décrété l’état d’urgence en mai 2013 pour lutter contre Boko Haram, il a été obligé de remplacer trois chefs d’état-major (terre, air, mer). Suprême humiliation pour un chef d’Etat anglophone : être obligé de demander de l’aide pour lutter contre le terrorisme à Paris alors que le tropisme naturel voudrait qu’il aille frapper à la porte de 10 Downing Street ou à la Maison Blanche. La dernière visite du Secrétaire d’Etat américain John Kerry à Abuja en janvier 2015 sonnait comme un ultimatum « diplomatique » pour le respect du calendrier électoral et du verdict des urnes. Muhammadu Buhari, l’homme providentiel Olesegun OBASANJO. Décembre 2014, l’APC organisa une « primaire » pour désigner le candidat qui le représentera aux élections présidentielles de 2015. Il s’agit d’une convention réunissant 7.214 délégués. Deux candidats sortent du lot : le général à la retraite Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar un transfuge du PDP. Ce dernier a été le vice-président d’Olesegun Obasanjo et fut même sa caution musulmane au moment de sa réélection en 2003. Longtemps considéré comme son dauphin naturel en 2007, les deux hommes se sont brouillés. Le sage d’Otto a démontré sa rancune tenace en lui préférant Umaru Yar’Adua comme candidat PDP en 2007. Atiku Abubakar bascula alors dans l’opposition. Malgré son expérience du pouvoir, il ne recueillera que 954 voix contre 3.430 pour Muhammadu Buhari. Le mandat de ce dernier débutera officiellement après son investiture et la passation de pouvoir le 29 mai. 72 ans, blanchi sous le harnais, seul l’exercice de son magistère nous prouvera si le général retraité se serait véritablement assagi. Peut-être que le Nigéria se cherchait un dirigeant déterminé qui a fait preuve d’une discipline de fer et d’intransigeance par le passé ? Il bénéficie de deux préjugés favorables : être capable de tenir tête aux pressions de la communauté internationale ; ne pas détenir de bloc pétrolier comme la plupart de ses prédécesseurs. © DR Plus étonnant encore ! Olesegun Obasanjo, chrétien aussi et fondateur du PDP, est devenu son principal « opposant ». Celui qui a dirigé deux fois le pays - coup d’Etat de 1976 à 1979 et élection de 1999 à 2007 - avec le bilan que l’on sait, se drape aujourd’hui dans sa vertu. En effet, le grand sage d’Otto (son village natal) aurait même voulu briguer un 3ème mandat en 2007 en faisant passer un projet d’amendement de la Constitution. Il a dû renoncer face au barrage du Sénat. Le PDP ressemble a un parti bonapartiste fondé par un leader charismatique pour servir son propre dessein. Depuis qu’il n’est plus aux affaires, le PDP a perdu de son hégémonie. Il l’a même sabordé en déchirant publiquement, au début de l’année 2015, sa carte du Le slogan de l’affiche de campagne du candidat Muhammadu Buhari : Who would you trust with your life? [À quel homme confieriez-vous votre vie ?]. L’homme est tenace, persévérant. Il a fallu se présenter trois fois - 2003, 2007, 2011 - pour de nouveau accéder au pouvoir. Cette fois-ci, il est passé par les urnes au lieu de prendre un raccourci par la force comme ce fut le cas en 1983. Outre une conjoncture défavorable – insécurité, situation économique catastrophique – qui a entrainé un rejet du pouvoir en place, l’opposition a su enfin saisir sa chance. Dès février 2013, quatre partis ont décidé de se coaliser pour former le All Progressive Congress (APC) : le Congrès d’Action du Nigéria (ACN), le Parti de Tout le Peuple Nigérian (ANPP), la Grande Alliance Progressiste (APGA) et le Congrès pour le Changement Progressiste (CPC). Taire les rivalités entre les leaders de chaque parti fut déjà une avancée majeure de l’APC, considérée individuellement comme des écuries ethniques avec un fort antagonisme Nord-Sud. Muhammadu BUHARI. Une première échéance le guette d’ici quelques jours. Combien de gouverneurs « APC » seront-ils élus le 11 avril ? Car dans un pays fédéral, ce sont surtout ces 13 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS © DR parti. Il a justifié ce geste pour montrer son profond désaccord avec Goodluck Jonathan. Cette brouille pourrait trouver sa source par l’éviction d’un des proches d’Olesegun Obasanjo du Conseil Exécutif du parti, il y a de cela un an. POLITIQUE derniers qui détiennent le pouvoir et leurs attributs (prévarication, distribution de prébendes). Bon nombre d’entre eux ont été dans le collimateur de l’Agence fédérale de lutte contre la corruption (EFCC). La fin de l’impunité est-elle enfin arrivée ? © DR Ensuite l’APC combien de divisions ? Nul ne sait encore les secrets des négociations au sein de la coalition au moment du choix de leur candidat. Il faudra satisfaire les revendications de chaque parti en fonction de son poids électoral. Comment l’APC a-t-il pu financer sa campagne électorale face à la puissance de feu « financière » du PDP ? Les hommes d’affaires de ce pays jouent systématiquement sur deux tableaux en arrosant les deux finalistes. Quelque part, Muhammadu Buhari leur sera redevable et les milieux d’affaires souhaiteront rapidement un ren- Nigeria Mme Buhari réagit sur twitter à la victoire électorale de son époux “Je suis très fière de mon mari”, a réagi Aisha Buhari, épouse de Muhammad Buhari, sur voi d’ascenseur. Pour un candidat qui a fait de la corruption son cheval de bataille, une « balayette » ne suffira sans doute pas pour lutter contre la corruption qui gangrène tout le système économique. D’autres groupuscules sévissent un peu partout dans ce vaste pays. Le nouveau chef de l’Etat aura-t-il les moyens de s’attaquer au mal par la racine : une répartition équitable de la richesse ? Chasser le naturel, il revient au galop. Au cours de sa campagne, la rigidité de l’ancien chef de la junte de 1983 perce rapidement dans les rhétoriques du candidat de 2015. En effet, il s’est dit prêt à appliquer la charia dans tout le pays avant d’édulcorer son discours en se reprenant qu’il est aussi pour une liberté de culte pour toutes les confessions. C’est au pied du mur qu’on reconnait le maçon. Rappelons juste que cet officier a fait ses classes à l’académie militaire de Kaduna, Etat où il a été plébiscité. Ancienne capitale du Nord pendant la colonisation, devenue épicentre du pouvoir après l’indépendance et surtout ces trois dernières décennies. Les élites formées ou originaires de cette ville - militaires, politiques quelque soit son étiquette, hommes d’affaires - sont liés par une sorte de pacte que d’aucuns n’hésiteraient pas à définir de mafia ; le terme oligarchie semble plus approprié ! Enfin, il a promis d’éradiquer Boko Haram qui est devenu aujourd’hui un problème régional. Il va devoir composer avec des voisins dont le Niger. Lors de son bref passage au pouvoir il y a 30 ans, il avait expulsé 200.000 nigériens qui moururent de faim. son compte twitter, quelques minutes après que le président sortant, Goodluck Jonathan, ait appelé son époux pour lui concéder la victoire à l’élection présidentielle au Nigeria. Mme Buhari a également salué l’équipe de campagne de son mari qui a réussi à faire émerger Buhari de son statut régional pour en faire une figure politique nationale. Dans un autre tweet, elle a déclaré : “Les Nigérians sont maintenant plus que jamais conscients du fait que les gens ont le pouvoir de changer le destin de la nation”. Elle a estimé que ses compatriotes devraient voir l’élection de Buhari comme la victoire de la démocratie, annonciatrice d’un avenir meilleur. Muhammad Buhari, actuellement âgé de 72 ans, originaire de la ville de Daura, dans l’Etat de Katsina (nord du Nigeria), a remporté Lamine THIAM le scrutin par un écart d’au moins trois millions de voix, gagnant 20 Etats devant Jonathan qui n’a obtenu que 16 Etats. Réagissant sur son propre compte twitter, Buhari a déclaré : “Pause… attendez de savoir”, indiquant qu’il ne voulait pas se déclarer vainqueur. Des foules immenses de supporters du ‘All Progressives Congress’ (APC) de Buhari se sont rassemblées au siège de campagne du parti à Abuja pour montrer leur joie et jouer de la musique avec le vainqueur. D’autres supporters à Kano ont improvisé un concert de klaxons et se sont mis à danser dans les rues de la ville brandissant des balais, en signe de victoire du l’APC, la première arrachée par l’opposition nigériane depuis l’indépendance du pays. APA N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Côte d’Ivoire 6 mois avant la présidentielle En octobre prochain doit se tenir l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire après celle de 2010. Mais avant, les préparatifs vont bon train et de chaque côté les forces politiques s’activent. La Haye : une destination prisée Depuis son transfèrement à la prison de Scheveningen en novembre 2011, outre ses partisans, l’ex-président Laurent Gbagbo n’avait autant fait l’objet de convoitise. 14 Depuis le début de cette année, en tout cas, cette tendance qui faisait de Laurent Gbagbo cet homme à bannir de la société a été inversée. Une tendance qui aurait sans doute été occasionnée par le « fameux » appel de Daoukro lancé le 17 septembre 2014 par le président du Pdci, Henri Konan Bédié. Depuis lors, la Haye est devenue une destination prisée des opposants ivoiriens ou du moins « les irréductibles » du Pdci-Rda. POLITIQUE La prison de Scheveningen. Obtenir le soutien de Laurent GBAGBO © DR Au mois de mars, le député KKB et l’ex président de la CDVR, après s’être rencontrés à Paris se sont rendus à la prison de Scheveningen. Inéluctablement chacun avec le même objectif : celui d’avoir sa bénédiction pour cette présidentielle à laquelle le PDCI a choisi de donner ses voix au candidat Alassane Ouattara, de la coalition RHDP. Comme il l’a lui-même révélé après leur rencontre, KKB et Laurent Gbagbo ont eu quatre heures d’échanges le 23 mars dernier. Même si rien n’a filtré de cette rencontre, les supputations quant à elles varient d’un individu à un autre. Le lendemain de cette visite, c’est l’ex-gouverneur de la BCEAO, Charles Konan Banny qui selon ses propres dires est allé voir un ami, un fils du pays. Mais cette visite, à n’en point douter avait pour ordre du jour la Côte d’Ivoire et inévitablement la présidentielle à venir. Quant à Essy Amara qui pour l’heure n’a pas son nom dans le registre des visites de cette prison hollandaise, il revient que sa démarche est autre. Il procéderait par message et serait en contact permanent avec Laurent Gbagbo. Parloir de la prison. © DR Ils sont en effet quatre à s’être opposés à une candidature unique à la prochaine présidentielle : le député Kouadio Konan Bertin dit KKB, l’ex-président de la CDVR, Charles Konan Banny, l’ancien ministre des affaires étrangères Essy Amara et Kablan Brou Jérôme. Des visites subites qui n’ont rien de fortuites d’autant plus qu’elles visent un objectif bien précis. Il faut noter que pour ceux qui s’y sont déjà rendus, ils sont candidats déclarés à la présidentielle prochaine. Laurent Gbagbo en dépit de son incarcération demeure un poids lourd sur l’échiquier politique en Côte d’Ivoire. L’on en veut pour preuve hormis les différentes manifestations de soutien à son endroit, les résultats de la précédente présidentielle. Celle-ci, lui attribuant 47% des voix. Un score non négligeable. C’est donc à juste titre qu’il fait l’objet en ce moment de convoitises de la part des potentiels candidats à la présidentielle. A voir ce ballet, l’on est tenté de s’interroger sur ce que vaudrait un éventuel appel de Laurent Gbagbo en provenance de sa cellule ? En effet, il faut compter avec Laurent Gbagbo, ou du moins, cette carte serait la meilleure à jouer pour l’opposition. Si appel, il y a. Mais après, ce ne sera qu’à une seule condition, celle de voir l’opposition parler d’une même voix. L’on a vu une première rencontre entre des leaders de l’opposition le 18 mars dernier qui a réuni, Lider de Mamadou Koulibaly, FPI version Aboudrahamane Sangaré et des représentants des irréductibles du PDCI-RDA. Cette rencontre qui, dans les normes, devrait être la première d’une série, serait un signe fort si et seulement si ceux-ci parviennent à désigner un candidat. Chose qui ne serait pour l’instant pas à l’ordre du jour. Une équation qui pourrait s’avérer difficile d’autant que chacun d’entre eux a des ambitions. Mais, comme a-t-on coutume de dire, en politique tout est possible. Si ce n’est cela, il ne faut pas se voiler la face car une opposition en rang dispersé quelque soit l’appel lancé par Laurent Gbagbo se fera laminer par Alassane Ouattara très en confiance depuis l’appel de Daoukro. Hermann DJEA Laurent GBAGBO. 15 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS © DR Que vaudrait la caution de Laurent GBAGBO ? SOCIÉTÉ Richard OSEI-KWASI Une trajectoire exceptionnelle Arrivé en France dans les années 80 sans parler français, il est aujourd’hui à la tête d’une entreprise sociale de 45 salariés. Histoire d’une réussite, véritable leçon de vie pour plusieurs. barrière linguistique. Il va donc prendre des cours à l’Alliance française à Paris. Embauché comme veilleur de nuit, il peut, sur son lieu de travail, se livrer à la lecture de nombreux ouvrages en français dans le but d’apprivoiser la langue de Molière. © MALICK DAHO Après quelques mois, le diplômé qu’il était en arrivant en France, s’inscrit à l’université de Nanterre pour apprendre le management. « Très tôt, je savais que je n’allais pas être veilleur de nuit toute la vie. Comme j’aime les études, j’ai voulu continuer à me former parce que je savais ce que je voulais faire. Souvent, on ne fait rien en attendant les opportunités, mais si elles arrivent qu’on n’est pas prêt, cela ne sert à rien non plus », lance-t-il dans un français très correct. Même si les études sont difficiles à cause de la langue, Osei-Kwasi s’accroche. Il travaille d’arrache-pied pour combler son retard. Et 4 ans plus tard, il est autorisé à devenir enseignant vacataire dans la fac où il a étudié. Ses mérites, son engagement et son travail sont reconnus ! N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Richard OSEI-KWASI. Il y a comme ça des parcours de vie qui sont une véritable source d’inspiration et d’admiration. Celui de Richard Osei-Kwasi en est une. Lorsqu’il débarque du Ghana pour rejoindre son frère vivant en France en 1981, l’anglophone qu’il est sait que le premier challenge qu’il doit affronter est celui de la langue. Il décide, grâce au Secours catholique, de faire tomber cette 16 Après Nanterre, il entre dans une société qui est au bord de la faillite. Grâce à ses connaissances en comptabilité, gestion et management, il arrive à la sortir des difficultés. C’est à ce moment-là que lui vient l’idée de créer sa propre entreprise. Pas n’importe laquelle. Il met en place en 2003 la 2ATP-MR (Accompagnement, Assistance et Transport des Personnes à Mobilité Réduite), dans la commune des Mureaux. Une entreprise sociale qui se spécialise dans le transport et l’insertion des personnes en difficulté. « En regardant mon parcours, j’ai vite compris que je voulais travailler dans cette branche. Aider les personnes à mobilité réduite, c’était pour moi comme une évidence, car eux aussi avaient besoin que l’on s’occupe d’eux. » Mais il ne se contente pas de les transporter, il les embauche aussi. Une bonne partie de ses 45 salariés est composée de personnes en difficulté, de chômeurs de longue durée ; de personnes à qui la vie n’a pas fait de cadeau. « C’est ma manière de les réinsérer dans la société. Et je pense que le travail est un puissant moyen d’insertion », ajoute ce mari et père de 5 enfants. Grâce à sa vision et au modèle à la fois associatif et familial de son entreprise, Richard Osei-Kwasi a réussi à faire de la 2ATPMR, une société qui compte dans toute la région parisienne. Elle a reçu de grandes distinctions de la part des autorités. « Dans le secteur du transport sanitaire, il y a de la concurrence, mais notre mission est spécifique car nous donnons une forte touche humaine à notre travail. Si le transport est en premier, les chauffeurs apportent autre chose, comme l’écoute ou passer prendre des médicaments à la pharmacie. » La société est gérée comme une grande famille. Et ça marche car les salariés sont reconnaissants à ce patron qui leur a tendu la main. Elevé dans une famille où le partage a toujours été la règle, le Self-made man est devenu aussi vice-président d’une branche du Lions Club. « Mes parents m’ont toujours appris qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Même quand on n’avait pas grandchose, ils le partageaient quand même avec les autres. Entrer au Lions club s’inscrit dans la continuité de ma vie, de mon travail grâce aux valeurs familiales que j’ai reçues. » Ce club, en accord avec les autorités ghanéennes, est en train de construire une maternité dans un endroit du pays où la mortalité pré et post natale a atteint des niveaux élevés. Observateur attentif de la vie, Richard Osei-Kwasi veut inciter les Africains à dépasser les préjugés et à essayer de vivre leur rêve. « Nous avons un potentiel, il faut l’exploiter à partir de ce qui existe déjà. Sortons des préjugés, et battons-nous pour réussir. Même les chefs d’Etats africains doivent comprendre qu’ils sont élus pour se mettre au service des populations, pas pour se servir en généralisant la corruption. » Une chose est sûre, cet homme, qui refuse, par humilité et modestie, d’être considéré comme un modèle, est une fierté pour l’Afrique. Il est la preuve que rien n’est impossible à celui qui veut entreprendre même s’il part avec un handicap. Puisse son parcours exceptionnel inspirer d’autres Africains de la diaspora ! Malick DAHO SOCIÉTÉ Rencontre avec Soum BILL, artiste ivoirien « La démocratie ce n’est pas des sacs de sable qui sont largués sur une communauté quelconque que ce soit » par le Comité Miss Côte d’Ivoire d’Italie, c’est ce qui explique ma présence ici. Mon séjour en Italie se passe bien. Au niveau de mon spectacle, le public s’est bien éclaté, un public très actif. Je remercie le président Prince Chérif et la secrétaire madame Jocelyne Yao Nina et toute l’équipe de m’avoir invité. En tout cas c’était positif. D-N : Votre dernière œuvre « Escale », comment se comporte-t-elle sur le marché ? S. B. : L’œuvre se comporte très bien, il s’agit d’un essai que nous avons fait. On a atteint les 5000 ventes, ce qui veut dire que le public a bien accueilli l’album. On prépare l’album 100% Zouglou, qui arrive très bientôt comme promis. D-N : Que pensez-vous des futures élections présidentielles en Côte d’Ivoire ? S. B. : Il faut dire que tout le monde attend ça avec la peur au ventre. Quand on voit les guéguerres qui éclatent partout, c’est comme si on n’avait rien retenu de tout ce qui s’est passé. Mais en même temps il faut panser les plaies et que cela soit de façon véridique et claire dans le respect des uns et des autres. Je pense qu’une démocratie est en train de se construire et chacun à sa partition à jouer, Offre d’emploi Important magazine recherche des pigistes • Editorialiste • Journaliste • Chroniqueur • Graphiste que ce soit du côté du pouvoir comme de l’opposition. Mais que cela se passe dans les règles de l’art. Ce qui nous fait peur c’est que l’on ne retourne plus à ce qu’on a vécu, et que ce qui s’est passé ne se reproduise plus. D-N : Avez-vous un message à l’endroit des autorités ivoiriennes ? S. B. : Je voudrais dire d’abord que la démo- cratie, ce n’est pas des sacs de sable qui sont largués sur une communauté quelconque que ce soit. Je souhaite que chacun joue sa partition dans le destin de la Côte d’Ivoire et surtout que le peuple soit victorieux et qu’il soit au centre du débat. Je vous remercie. René KOUAMÉ Merci d’envoyer votre CV à DIASPORAS NEWS contact@diasporas-news.com qui transmettra 17 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Diasporas-News : Qu’est ce qui explique votre présence ici à Bergamo et comment se passe votre séjour ? Soum BILL : Je vous remercie. J’ai été invité © DR A l’occasion du Casting du comité Miss Côte d’Ivoire d’Italie (Comici Italia) du 21 mars 2015, Diasporas-news a rencontré l’artiste musicien Ivoirien Soum Bill à Bergamo en Lombardie (Italie). Il nous a accordé un entretien dont le contenu est le suivant : SOCIÉTÉ Arrestation des militants en RDC © FILIMBI Indignation et colère de leurs organisations N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Conférence de presse avec les militants des mouvements FILIMBI (RDC), Y’en a marre (Sénégal) et Balai Citoyen (Burkina Faso). Après le diplomate américain et les journalistes occidentaux brièvement interpellés, les militants sénégalais et burkinabè ont été remis en liberté et expulsés dans l’aprèsmidi du 18 mars 2015 de Kinshasa. Trois leaders du Mouvement Y’en a marre du Sénégal, Fadel Barro, Aliou SANE, Malal TALLA, un leader du Balai Citoyen, Sibiri Ouédraogo alias Oscibi Johann (Burkina Faso) et plusieurs militants du mouvement FILIMBI (RDC) ainsi que des journalistes et des diplomates avaient été arrêtés à Kinshasa alors qu’ils tenaient une conférence de presse, le dimanche 15 mars 2015. Pour le mouvement Balai Citoyen du Burkina Faso, ce qui s’est passé est la révélation de la situation des droits de l’homme en RDC. Les organisations citoyennes du monde surtout la jeunesse africaine a été interpellée au cours d’une conférence de presse. 18 « On se porte bien, nous avons été bien traités, sauf la torture morale » rassure Oscibi Johann du Burkina Faso. « Je salue la forte mobilisation dont nous avons bénéficié », déclare Fadel Barro du Sénégal. Ces leaders des Mouvements Citoyens du Burkina Faso et du Sénégal s’étaient rendus à Kinshasa (RDC) à l’invitation du Mouvement d’action civique de jeunes congolais, FILIMBI pour participer à des ateliers de sensibilisation et de promotion de l’engagement civique et citoyen dans la période du 14 au 15 mars 2015. Selon l’un des porte-paroles du Balai Citoyen du Burkina Faso Serge Bambara alias Smockey, les leaders des Mouvements citoyens du Burkina Faso et du Sénégal qui s’inscrivent dans une dynamique de solidarité et de partenariat entre les peuples et singulièrement entre la jeunesse africaine, ont tenu à partager aux participants de l’atelier, leurs expériences respectives de l’engagement citoyen. Pour le Balai Citoyen et Y en a marre, les principes et les fondements de cet engagement reposent essentiellement sur la promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et le civisme. « Conscients de l’interdépendance des Etats, des peuples et des exigences de la mondialisation, ces Mouvements portés par une jeunesse militante et déterminée se battent pour refonder le système de gouvernance de leurs pays respectifs en particulier et de l’Afrique en général, et cela dans un esprit de non-violence » a déclaré Smockey du Balai Citoyen. Du reste, le séminaire auquel prenaient part ces activistes de la démocratie, s’est tenu dans la légalité et les réflexions qui s’y menaient, faisaient références aux valeurs de responsabilité, de non-violence Militants du mouvement, Y’en a marre. Kinshasa s’oppose à un partage d’expérience Selon les promoteurs du mouvement Filimbi, la problématique de l’engagement citoyen des jeunes n’est pas nouvelle en République Démocratique du Congo. Mais le combat est assez timide bien qu’initié depuis de longues années déjà. Les actions entreprises dans ce cadre restent encore aujourd’hui sporadiques, quelque peu timorées, souvent étouffées ou récupérées et détournées de leur cause première. Par conséquent, les jeunes congolais perdent de plus en plus l’intérêt pour l’exercice de leur citoyenneté. Leur adhésion à des structures associatives, syndicales ou politiques demeure un phénomène sélectif. Et cela alors même qu’ils sont les plus grandes victimes du système de gouvernance actuel (recrutement forcé au sein de groupes armés, difficulté d’accès à l’éducation, chômage etc.). Pourtant, la jeunesse congolaise aurait énormément à offrir. Son dynamisme, sa créativité et son optimisme sont un gage de la revitalisation de la société congolaise et de sa continuité. Dans plusieurs contextes, les jeunes se sont révélés comme le moteur du changement et leur implication dans le processus politique a conduit à des bouleversements positifs. Comment faire pour raviver l’intérêt des jeunes congolais pour l’engagement citoyen en vue de renforcer le système démocratique ? C’est de cette question qu’est née l’idée du projet Engagement Citoyen des Jeunes de « FILIMBI ». Le Mouvement National Filimbi regroupe les Associations « Jeunesse pour une Nouvelle Société (JNS) », « Forum National de la Jeunesse pour l’Excellence (FNJE) » et « LUCHA » Pour mobiliser autour de ces questions ces associations de jeunes veulent utiliser la musique comme instrument. Filimbi pense que la musique, hormis son aspect divertissant a toujours eu le don de parler au cœur des êtres humains avec une réson- Abdoul RAZAC NAPON © DR et de paix. D’où le grand étonnement de ces organisations qui dénoncent des « déclarations calomnieuses et des accusations graves » des autorités de la RDC. Pour les membres du Balai Citoyen, la raison de cette frilosité et de l’embastillement de leurs camarades est toute simple. Les « ateliers » de Filimbi n’ont pas été appréciés par les autorités congolaises, qui voyaient visiblement d’un mauvais œil la présence sur son territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar,Y’en a marre avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie, et le Balai citoyen de Ouagadougou, fut l’une des organisations très active dans l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et qui a mis fin à 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina. nance particulière auprès des jeunes. Elle a dénoncé les maux de la société, y compris les marginaux, défendu les faibles, libéré les esclaves. C’est un des outils de communication incontournable en RDC. Elle est constamment utilisée pour transmettre des messages aux citoyens. Ils ont alors sollicité le concours des organisations de jeunes africains notamment le mouvement Y’en a marre du Sénégal et le Balai Citoyen du Burkina Faso pour un partage d’expériences. Ces deux organisations devraient partager leurs expériences d’engagement citoyen des jeunes au Sénégal et du Burkina Faso en se basant sur le cas de leur mouvement au cours des ateliers thématiques. Ils devront aussi aider à la formulation de messages de sensibilisation avec les participants aux ateliers et à la création de chansons avec les artistes locaux. Le projet d’activité qui devrait s’étendre du 1er novembre 2014 au 31 mars 2015 a été financé par la diplomatie américaine. Des ateliers de réflexion, des chansons de mobilisation, des concerts, un hymne sur l’engagement citoyen, le lancement du Mouvement et du prix « FILIMBI », la production d’un documentaire étaient programmés dans l’agenda des jeunes congolais. Avec ces arrestations, les autorités congolaises viennent de mettre fin, du moins officiellement à un projet de jeunes ambitieux. Bien qu’empêchés de livrer leurs messages, de partager leurs expériences, les mouvements sénégalais, et burkinabé disent être solidaires de leurs camarades congolais et de la jeunesse africaine et demeurent convaincus et déterminés. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS © DR SOCIÉTÉ Mobilisation des membres du Mouvement National Filimbi suite à l’arrestation de militants. 19 © DR SOCIÉTÉ Ronald M’BRO LATH Directeur de la fondation ‘’Fely Tchaco’’ basée en Côte d’Ivoire qui vient en aide aux veuves et démunis. Il a accordé un entretien à Diasporas - News. fait que certaines personnes traversent d’énormes difficultés aussi bien au plan relationnel que social. A travers notre fondation, nous avons voulu apporter un soutien à ces personnes en étant à leur écoute et surtout leur redonner de l’espoir. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS D-N : Pourquoi l’avoir baptisée ‘’Fely Tchaco’’ ? M. L. : C’est avant tout un hommage que nous voulons rendre à une dame que nous considérons comme un modèle. C’est une dame qui se bat pour s’imposer partout où elle passe. Elle nous a beaucoup marqué par son courage et sa bravoure. Le parcours de cette artiste plasticienne reste pour nous un élève de réussite sociale. D-N : Quelle mission s’est assignée cette fondation ? R. M. L. : La fondation Fely Tchaco a pour mission de soutenir les veuves et les orphelins en vue de leur redonner le sourire. L’autre mission, c’est de promouvoir la culture, faire 20 découvrir les usages et coutumes des différentes régions du pays. D-N : Depuis quand existez-vous ? R. M. L. : La fondation existe depuis le 1er janvier 2015 et son siège se trouve dans la commune d’Adjamé à Abidjan. D-N : Quelles activités avez-vous menées et quelles sont les perspectives pour la fondation ? R. M. L. : Nos activités sont essentiellement d’ailleurs à bon escient. En attendant de bénéficier d’aides extérieures, nous avons une organisation interne qui est faite de cotisations des membres pour financer toute activité. Vous organisez bientôt le lancement officiel des activités de la fondation. Avez-vous sollicité une aide de Fely Tchaco ? Sera-t-elle présente ? Pour l’instant nous ne pouvons vous confirmer sa présence mais nous sommes en négociation. Pour ce qui est de son aide, nous ne l’avons pas sollicitée. Nous entrevoyons de démarrer les activités par nos propres moyens et éventuellement à l’avenir solliciter son aide. Entretien réalisé par Hermann DJEA des dons en kit scolaires que nous avons fait aux élèves de l’école ‘’Roland Cissé’’ d’Adjamé. Des dons en vivre et non vivre ont également été fait aux femmes démunies du village d’Akradio à Dabou. Nous avons organisé une opération d’alphabétisation dans la commune d’Abobo où nous avons appris à lire et à écrire à de nombreuses personnes. D-N : De quels moyens dispose cette jeune fondation pour mener ses activités ? R. M. L. : Nous avons dans un premier temps les moyens humains que nous utilisons © DR Diasporas-News : Comment vous est venue l’idée de créer cette fondation ? Ronald M’BRO-LATH : L’idée vient du N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS SOCIÉTÉ 21 SPORT Dennis SCHRÖDER Le nouveau Kaiser de la NBA On connaissait Dirk Nowitzki comme l’Allemand de la NBA. Désormais, il faudra compter avec le plus Gambien des Allemands dans la ligue américaine. © DR N°17 sur son maillot. Avec ses 76 kg pour 1,85 m, Schröder compense son petit gabarit par une vivacité à toute épreuve. Meneur remplaçant de Jeff Teague, « il apporte toujours du positif lorsqu’il rentre sur le terrain », dit son coach Mike Budenholzer. Comparé à Rajon Rondo et Tony Parker à leurs débuts, il sait qu’il a encore du travail, mais le talentueux espoir est déjà respecté dans toute la ligue. Fan du Français, le jeune allemand s’en inspire même : « J’ai regardé beaucoup de vidéos de Tony Parker en particulier, pour voir comment il utilise sa vitesse et sa capacité à aller au panier. A chaque fois que j’en regarde une, j’essaie ensuite de faire la même chose. » Dennis SCHRÖDER. À l’été 2011, il participe au championnat d’Europe des U18 ans avec l’Allemagne en Pologne. L’équipe passe le tour préliminaire mais est éliminée dans le tour qualificatif et finit à la 11e sur 16 nations. Schröder termine la compétition avec des stats impressionnantes : 13,5 points et 4,9 passes décisives par match en 30 minutes de jeu. Un an après, il rejoint l’équipe d’Allemagne pour disputer le championnat d’Europe des U20 22 qui se déroule en Slovénie. L’Allemagne se qualifie pour la phase éliminatoire mais est largement battue par l’Espagne en quart de finale et termine à la 5e place. Schröder découvre le très haut niveau et décide de faire du basket son métier. Il accède au championnat de première division allemand lors de la saison 2012-2013 avec le club de ses débuts. Il réussit une très bonne saison et est sélectionné pour le All-Star Game allemand. Schröder, qui se sent parfaitement allemand, promet qu’il ira visiter la Gambie, le pays d’origine de sa mère. Ce qui serait une vraie marque de reconnaissance et un juste retour des choses. Malick DAHO Le mois de mars 2013 marque un tournant important dans la vie du jeune joueur. Il est sélectionné pour le Nike Hoop Summit, une rencontre opposant les meilleurs jeunes joueurs non américains aux américains. Lors de ce match, remporté par la sélection mondiale 112-98, il est titulaire, meilleur passeur de la rencontre avec 6 passes et marque 18 points. Là il est repéré par toutes les franchises NBA. Schröder se met à rêver d’une carrière aux USA. Après un titre de meilleur jeune (moins de 24 ans) du championnat de première division et de joueur ayant le plus progressé, Il se présente à la draft NBA 2013 et est choisi en 17e position par les Atlanta Hawks, d’où le © DR N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS A première vue, Dennis Schröder n’a rien à voir avec le morphotype de l’Allemand lambda. Il n’est pas blond et n’a pas les yeux bleus. Il est plutôt de ce beau teint noir de l’ébène d’Afrique. En effet il est le fruit d’un métissage assez rare pour être souligné. Fils d’un Allemand et d’une Gambienne. Il a été un grand champion de skate-board dans son enfance avant de s’intéresser au basket-ball à partir de 11 ans. Schröder dispute le championnat espoir allemand avec les Phantoms Braunschweig. L’équipe atteint le Final Four de la compétition mais est battue en finale. Il impressionne par la vitesse de son premier pas, de ses changements de direction, de sa course en contre-attaque, et est déjà très adroit à 3 points. Avec sa petite mèche blonde qu’il arbore pour faire plaisir à sa mère, mais qu’il déteste, Dennis Schröder est aussi un maître du trash-talking. Il tchatche pendant les matches et réussit à rendre fous ses adversaires. S’il garde la tête froide, il est parti pour devenir le nouveau Kaiser de la NBA dès la retraite de Nowitzki. Une retraite qui ne saurait tarder. SPORT Serge AURIER, le comble de la bêtise Serge AURIER Même si Aurier s’est fendu de plates excuses à l’endroit de l’arbitre M. Kuypers, il est juste de signaler que l’Ivoirien aurait dû comprendre qu’à l’heure du numérique, cette vidéo ne passerait pas inaperçue. Lui qui a déjà du mal à gagner sa place au PSG, barré par Gregory Van Der Wiel et désormais Marquinhos capable de jouer latéral droit, devrait plutôt songer à se faire remarquer M.D différemment. LE NUMÉRO D’AVRIL vient de paraître RENDEZ-VOUS AVEC SYLVIA BONGO - SIMONE GBAGBO - MYRIAM MAXO FATOU NOBA - TIGUIDA - STOMY BUGSY - FAADA FREDDY EUNICE BARBER - TENNY - MARIÈME JAMME JOANA CHOUMALI - KIYANA WRAPS - FESPACO - ETC... 23 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Un «fils de p...» coûte donc plus cher qu’un tacle trop appuyé. C’est, du moins, la lecture que l’on peut faire des sanctions dont écopent Zlatan Ibrahimovic et Serge Aurier. L’attaquant suédois du PSG avait été expulsé à la 31e minute du 8e de finale retour de Ligue des champions à Chelsea (2-2 a.p) le 11 mars, tandis que le latéral droit ivoirien, alors blessé, avait insulté la génitrice de l’arbitre de cette rencontre un peu plus tard ce soir-là, dans une vidéo postée sur son compte Instagram où elle a été vue plus de 600.000 fois. © DR Aurier n’est pas Zlatan. Le latéral droit du PSG et des Eléphants de Côte d’Ivoire vient de l’apprendre à ses dépens. La commission de discipline de l’UEFA a rendu son verdict jeudi 19 mars : Zlatan Ibrahimovic, expulsé à Chelsea pour un tacle sur Oscar, n’écope que d’un match de suspension et manquera donc seulement le quart de finale aller de la Ligue des champions, le 14 ou le 15 avril. Les instances européennes ont, en revanche, été moins clémentes avec Serge Aurier, qui avait insulté l’arbitre de ce même match sur les réseaux sociaux : il est suspendu trois matchs. BEAUTÉ Enfin mon vernis à ongle ne s’écaillera plus jamais ! A chaque fois qu’on se fait une pose de vernis, on craint les jours qui suivent, car 3 jours, parfois 2 jours suffisent pour que le vernis s’écaille, ça nous donne un aspect disgracieux et on est obligé de l’enlever ou de refaire les poses à volonté. parfois il saute même 1h après, lorsque vos ongles auront séchés -P as la peine de faire une longue manucure avant chaque pose de vernis, une bonne grosse manucure une fois par mois suffit (cuticule, gros polissage, citron, gommage etc…). Par contre pensez à respecter au moins ces conseils : 1) Se laver les mains rapidement au savon, bien essuyer 2) Polir rapidement la surface si besoin 3) Poser une base protectrice de votre choix (durcissante, correctrice, blanchissante etc…) Prolonger la tenue © DR Bien appliquer son vernis Un vernis tiendra mieux sur des ongles en bonne santé, c’est évident. - Si vous avez les ongles mous ou dédoublés, vos ongles se plient souvent et donc le vernis est sans cesse en train de se déformer, ce qui diminue considérablement la tenue sur l’ongle et il s’écaille en grosse plaques. - Des ongles mal polis, avec plein d’aspérités, de stries, de bosses peuvent diminuer la tenue du vernis : Polissez vos ongles et utilisez une base anti-strie ou correctrice - Évidemment, un vernis ne tient pas sur des ongles sales… - Ne surtout pas toucher les peaux et cuticules avec le vernis (ou alors les nettoyer après), sinon vous emprisonnez de l’air et créez un bourrelet : le vernis va s’écailler. - Une couche fine, séchage, puis une 2ème couche plus épaisse, séchage. - Ne pas oublier de vernir la tranche de l’ongle au bout, ce n’est pas très grave mais j’ai remarqué que ça tenait mieux en le faisant. - Ne pas tremper longtemps vos ongles dans l’eau durant les 2h qui suivent afin de laisser sécher vraiment en profondeur et ne pas déformer l’ongle pendant cette étape. Si vous êtes très active, faite votre manucure avant d’aller vous coucher. ASTUCE ! Posez aussi de la base protectrice sous l’ongle (pour les ongles longs uniquement) cela permettra de mieux imperméabiliser l’ongle et donc qu’il soit plus dur. Une bonne manucure - Avant de poser votre vernis, vous ne devez pas avoir fait tremper vos ongles longtemps dans l’eau auparavant (vaisselle, piscine…) sinon ils sont imbibés d’eau et mous. Cela réduit la tenue du vernis et 24 - Certaines très bonnes marques tiennent très bien pendant une semaine, mais il vaut mieux en poser pour rallonger la tenue et la brillance. - Portez des gants lorsque vous utilisez des produits ménagers et pour la vaisselle, lavez-vous les mains à l’eau froide (ça ramolli moins vite que l’eau chaude). L’eau est vraiment fatale pour un vernis, surtout pour les ongles longs qui se déforment beaucoup en devenant mous ! Et aussi… - Un vernis tiendra mieux sur des faux ongles parce qu’ils sont plus durs, ne se déforment pas et que le gel par exemple absorbe beaucoup mieux la couleur que l’ongle naturel. - Plus vous vous cognez les ongles, plus ils se créent des microfissures et donc le vernis va s’écailler petit à petit ! Voilà pourquoi, en général les vernis tiennent mieux sur les ongles longs, car nous avons des gestes différents, on ne cogne pas nos ongles sans arrêt, sinon ça nous fait mal ! - Choisissez des vernis de qualité A retenir : Il faut absolument laisser sécher le vernis à la première couche avant de mettre la deuxième couche c’est l’essentiel. Je vous conseille donc de le faire de cette façon, vous m’en donnerez des nouvelles. On se retrouve le mois prochain… © DR N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS L’état de vos ongles © DR J’ai donc décidé après avoir expérimenté personnellement de vous donner des astuces. Beaucoup de filles me demandent comment faire pour garder un vernis plus de 3 jours, quand je leur dit que mon vernis tient entre 10 et 15 jours. Et croyez-moi, je fais le ménage etc.… ! Voici donc une liste d’astuces pour vous aider à garder votre vernis plus longtemps. Nina K BEAUTÉ Réaliser une manucure-maison de rêve Vous en avez marre de dépenser tout votre argent chez la manucure ? Et si on se faisait les ongles à la maison ? Je vous montre les bons gestes à poser pour une manucure. • Tremper Masser les cuticules avec l’huile d’amande douce pour les assouplir. Ensuite utiliser un enlève-cuticules ou une eau émolliente à appliquer à la base de l’ongle pour que le produit pénètre bien. Tremper pendant quelques minutes les ongles dans de l’eau tiède. A défaut d’huile d’amande douce, verser quelques gouttes de savon à vaisselle dans l’eau tiède. Afin d’obtenir un effet blancheur instantané des ongles rajouter une capsule de polident dans l’eau. • Repousser © DR Ensuite repousser doucement à l’aide d’un bâtonnet de buis les cuticules, et nettoyer avec un mouchoir. • Polir N’oublions pas le polissoir afin de faire briller et lisser nos ongles. Cela facilite l’application du vernis. • Vernir Utiliser une lime douce pour limer nos ongles en fonction de leur forme naturelle. Il est toujours mieux de les limer que de les couper. À éviter : le mouvement des va-et-vient avec la lime pour ne pas rendre l’ongle sensible. • Peaufiner Corriger les bavures autour de l’ongle à l’aide d’un bâtonnet de buis imbibé de dissolvant. Mettre le vernis de son choix et terminer par une couche de vernis transparent pour un éclat des ongles garanti. Kreen 25 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS • Limer © DR Enlever l’ancien vernis à l’aide d’un doux dissolvant (sans acétone), ensuite nettoyer les ongles avec une brosse à ongles. Appliquer une base nourrissante ou classique sur nos ongles pour faire tenir le vernis plus longtemps. Laisser un espace entre la bordure de l’ongle et la peau, cette technique permet d’allonger l’ongle. © DR • Nettoyer BEAUTÉ Il est temps de prendre soin de soi ! © DR Par la relaxation : Après une bonne séance de sport, passez à la douche, et pour finir, il n’y a rien de mieux qu’un bon bain chaud, accompagné d’une ambiance tamisée (bougies, et musique douce). Cela vous détendra et apaisera au plus haut point. Coupez-vous du monde durant 20 minutes, et profitez-en pour vous frotter d’huiles essentielles. Au sortir du bain vous serez de bonne humeur et vous n’aurez qu’une seule envie, allez dormir ! N’oubliez pas aussi le massage, fait par votre moitié, il n’y a rien de plus sensuel, par un professionnel c’est un moment de détente absolue ! Un esprit sain dans un corps sain, vous connaissez ? Bien sûr, par contre il est difficile de se tenir à ce style de vie tous les jours. Il est vrai que ce qui passe par l’alimentation peut nous soigner, comme nous empoisonner. C’est pour cela qu’il est très important de manger équilibré, d’intégrer des fruits et légumes à chaque repas, et surtout de boire beaucoup d’eau. Profitez-en pour modifier et rééquilibrer votre alimentation en bannissant les aliments gras. Par contre faire attention ne veut pas dire se priver ou manger fade! Par les cosmétiques : Votre corps à besoin d’eau, que vous pouvez lui apporter en buvant 1.5 litre d’eau par jour, mais cela ne suffit pas. Pour que l’hydratation soit complète, vous devez aussi prendre le temps de l’hydrater de l’extérieur en l’enduisant régulièrement de crème hydratante. Ça parait tout bête, mais c’est primordial, pour éviter l’effet peau sèche et peau crocodile qui n’est franchement pas glamour, utilisez des produits surgras, qui conviennent très bien aux peaux noires (pains, gels douches, laits corporels). Il en existe des panoplies en parapharmacies, et si vous souhaitez retrouver votre peau de bébé et toute sa douceur, appliquez toutes les deux semaines votre gommage corporel au moment de la douche. Stévyne N’ZABA © DR © DR 26 Par l’alimentation : © DR Doit-on aller dans une salle ? Suivre des cours dans une association ? Le faire seul, avec des amis, ou en famille, et surtout quels sports pratiquer ? Tout dépend bien évidement de vous, et de votre motivation aussi. Certains préfèrent être coachés, que ce soit en salle ou en association, d’autres sont assez autonomes pour se débrouiller tout seul, ou le faire entre amis, ou en famille. En ce qui concerne les sports à pratiquer, c’est une question de niveau. Les habitués de sport préfèreront une activité intense, style jooging, marathon, boxe. Pour les novices, il vaut mieux opter pour de la gym douce, de l’aquagym, ou de l’aquabiking, qui sont tout aussi efficaces. © DR N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Prendre soin de soi grâce une activité physique : © DR Prendre soin de soi, c’est avant tout prendre soin de son corps. Malheureusement peu d’entre nous le font, sûrement par manque de temps car nos vies sont bien trop remplies. On court partout, entre le boulot, les enfants, et la maison. Pourtant il est très important de prendre soin de soi, car cela permet de s’oxygéner, de recharger les batteries et de plus, ça fait un bien fou ! Quelles sont les méthodes, et astuces ? Diasporas - News vous dit tout. CULTURE Tamanivibes, la radio qui fait danser la diaspora Si vous voulez écouter ou danser sur du Kanda Bongo Man, Empire Bakuba, François Lougah, Zaïko langa-langa, et plein d’autres succès du temps passé, ne cherchez plus ! Tamanivibes, une radio africaine basée à Londres depuis 2014 s’est spécialisée dans la musique africaine 100% rétro. Par la volonté de M. Boubacar Sylla, un ivoirien, résident britannique. Cette radio multiculturelle et apolitique basée dans le Surrey, est née du constat de son fondateur. « L’un des plus gros soucis des Africains de la diaspora, c’est la nostalgie du pays d’origine. J’ai constaté qu’il n’existait pas de radio leur permettant d’écouter en continu les chansons retro de chez eux.Tamanivibes leur donne cette opportunité et permet ainsi de vaincre progressivement le stress de l’aventure. » Boubacar a cependant créé une grille qui inclut de la musique retro d’autres continents. Se voulant une radio de brassage multiculturel, Tamani vient de deux langues ivoiriennes. En malinké il signifie tambour parleur (taman) et en bété, prudence et courage. Juste pour dire que les rapprochements multiculturels sont possibles entre peuples africains. Constatant l’abandon et le déclin de l’essence du makossa, du bitkusti, du high-life, du juju music, du zigblibiti, du dopé, du kwasakwasa et bien d’autres musiques, Boubacar Même s’il s’est entouré d’une équipe, Boubacar fait fonctionner cette radio sur ses ressources financières propres tirées de son salaire d’infirmier. Les indemnités du person- Malick DAHO. Boubacar SYLLA en compagnie d’Ahmed FARRAS, ancien reggaeman ivoirien. 27 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Boubacar SYLLA, fondateur de Radio Tamanivibes. Fonctionnant comme une webradio, elle est disponible grâce à un serveur situé aux USA et en Roumanie. L’application est téléchargeable gratuitement sur Google Play, Play store, Amazon Marketplace ou Tune in radio. Mais on peut l’écouter directement sur le site www.tamanivibes. Elle possède actuellement près de 70.000 disques audio. nel de Tamanivibes sont à sa charge. « C’est pourquoi toute aide des amateurs de la musique africaine rétro, est la bienvenue. Tout seul, je ne pourrai pas tenir très longtemps. J’ai la chance d’avoir une épouse qui me soutient mais, ce n’est pas évident. Cette chaine intéresse beaucoup de personnes car on a de bons retours.» Le rêve secret du promoteur est de disposer d’un agrément de radio commerciale FM à Abidjan ou dans un autre pays d’Afrique de l’ouest. « Car ne l’oublions pas, l’une de nos missions est de générer des revenus et payer des royalties à ces vaillants artistes. Nous leur devons cela », dit Boubacar avec beaucoup d’émotion dans la voix. Dans le futur, il songe à faire une application payante symboliquement comme soutien à cette radio qui fait danser toute la diaspora africaine en Europe. Faites un tour sur Tamanivibes, vous serez comme nous, conquis par cette radio qui mérite d’être aidée. © MALICK DAHO © MALICK DAHO s’est lancé dans la sauvegarde de l’originalité de la culture africaine, car dit-il, « si on doit la moderniser, il faut en garder l’essence ». Radio Tamanivibes a aussi un caractère social. Vu la précarité dans laquelle vivent aujourd’hui les artistes du passé, elle veut les aider en faisant vivre leurs œuvres et ainsi, leur offrir une visibilité. Ce qui pourrait, les faire participer à des festivals et leur fournir une aide financière. La radio a pour finalité de payer des royalties à ces glorieux anciens. CULTURE Salon International du Livre de Paris : Tome Six pour le bassin du Congo. Sommet mondial des rencontres littéraires, le Salon International du Livre de Paris a fermé ses portes le lundi 23 mars 2015 après cinq jours intenses de palabres et de rencontres autour de la littérature. Et cette année encore, le Stand des Livres et auteurs du Bassin du Congo y a tenu une place prépondérante pour sa sixième participation consécutive en s’imposant comme la référence africaine de ce grand rendez-vous international des passionnés du livre. Au cœur du Bassin du Congo, toutes les nouveautés qui ont marqué l’actualité littéraire africaine francophone, des séances de dédicaces, des débats, des entretiens en tête à tête, des tables rondes, aussi bien avec des auteurs confirmés qu’avec de nouvelles plumes. © DIASPORAS-NEWS La trente-cinquième édition du Salon du livre a confirmé cette année encore, l’incroyable vitalité de la littérature africaine en général et de la littérature du Bassin du Congo en particulier. En aura témoigné, la belle brochette d’écrivains, d’hommes politiques et autres acteurs du livre qui ont exposé au cœur du Palais des expositions de la Porte de Versailles au Stand des Livres et auteurs du Bassin du Congo. © DIASPORAS-NEWS Table ronde avec Henri DJOMBO, Jean-Louis BORLOO, Henri LOPÈS et Anasthasie TUDIESHE. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS Vue sur le stand. Au programme cette année, quelques évènements comme la célébration du quinzième anniversaire de la collection Continents noirs, la présentation du livre-carnet de voyage : Les Dimanches de Brazza (éd. Les Manguiers) par Nicolò Tassoni Estense, ancien ambassadeur d’Italie au Congo, un hommage à l’écrivain Sony Labou Tansi, une animation pour enfants autour du livre-cd Chico Rei (éd. Kanjil) de la brésilienne Béatrice Tanaka. 28 Le Prix Mokanda 2015 décerné à Koffi KWAHULÉ. Après le poète congolais Gabriel Okoundji qui s’est vu décerner le prix Mokanda l’année dernière, cette année, c’est le romancier et dramaturge ivoirien, Koffi Kwahulé qui l’a reçu pour l’ensemble de son œuvre. L’annonce du prix a été faite par Henri Lopes, président du jury et en présence des membres du jury sur le stand du Bassin du Congo. C’est la première fois que ce prix récompense un auteur dont l’œuvre est fortement ancrée dans la dramaturgie. Depuis sa création en 2012, Le prix littéraire Mokanda, récompense un parcours littéraire et l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain francophone dont les textes s’inspirent de l’Afrique et célèbrent le continent. Désigné lauréat 2015, Koffi Kwahulé succède ainsi aux écrivains Ananda Devi, Emmanuel Dongala et Gabiel Okoundji respectivement lauréats 2012, 2013 et 2014. Outre la présence remarquée du Stand des Livres et Auteurs du Bassin du Congo, il faut également signaler la septième participation consécutive de la Guinée Conakry et la présence des éditions Eburny venues de Côte d’Ivoire prendre part au salon qui a fermé ses portes le lundi 23 mars 2015. Rendezvous déjà pris l’année prochaine pour tous les amoureux du livre. Zacharie. A.. Source : www.marieclaire.fr/astro/horoscope-du-mois/ - Michaël Delmar HOROSCOPE BÉLIER SENTIMENTS • Besoin de changement. Vous vous apprêtez à tourner la page sur des relations dépolies par le temps. Transition de deux ou trois mois en vue, puis rencontre tonique sous le signe de l’humour. VIE SOCIALE • L’heure du choix entre différents partenaires et des projets plus ou moins aboutis a sonné. Avant de vous décider, vous pouvez faire un essai avec chacun. TAUREAU SENTIMENTS • Vous traversez une période passionnante et vibrante avec des rencontres contrastées, et posez un nouveau regard sur vos relations. Vos amours ont un goût de printemps. VIE SOCIALE • Une inspiration différente, des orientations originales... Vous, la traditionnelle, assumez un changement de cap et les risques inhérents. Préservez votre style. GÉMEAUX SENTIMENTS • Lâchez prise et suivez vos élans. Une expérience insolite va révéler une facette de vous-même encore inconnue. CANCER SENTIMENTS • Vous êtes la favorite de Vénus, avec un magnétisme en hausse. Tout vous réussit. Même vos caprices de diva séduisent. Un voyage dans l’air ? Excellent pour le moral. LION SENTIMENTS • Vous ressentez le besoin de nouveauté. Uranus, planète de la modernité, aiguise votre appétit d’aventure. Vous êtes tentée par des rencontres originales, sinon décalées. VIE SOCIALE • N’attendez plus pour poser une candidature. Vous exercez votre activité avec volonté, voire intrépidité. Quant à vos nouveaux projets, ils démarrent en flèche. VIERGE SENTIMENTS • Le bonheur se dessine dans une rencontre. Vous attirez les relations ambiguës, entre amitié et amour. Tout ce qui évoque la culture est bienvenu. Un quotidien intense vous porte. VIE SOCIALE • Feu vert si vous décidez de changer d’activité ou de vous moderniser. Mercure, planète de communication, galvanise votre carrière : des portes s’ouvrent. VIE SOCIALE • Vous vous sentez plus léger ? Acceptez un pari un peu fou, mais gardez les yeux ouverts et résistez à la tentation de travailler avec un ami, cela pourrait mal se terminer. BALANCE CAPRICORNE SCORPION VERSEAU SAGITTAIRE POISSONS SENTIMENTS • Votre esprit rebelle s’adoucit, et les relations s’améliorent. Rencontres dans des endroits insolites : votre côté bohème s’exprime. Les échanges sont plus amicaux, plus indulgents avec les proches. VIE SOCIALE • Le climat est propice à l’aventure. Vous vous en tirez avec un certain panache. Vous craignez que vos initiatives ne suscitent des jalousies ? Une pointe d’humour suffirait à chasser le malaise. SENTIMENTS • Le bonheur n’est pas loin, à condition de respecter une pause. Cueillez les amitiés qui s’offrent, la passion est pour plus tard. Retour à vos valeurs : maison, amis, délices quotidiens… VIE SOCIALE • Des objectifs inédits sont en discussion. Votre imagination se déploie. Vénus élargit votre cercle et stimule votre inspiration. Bref, un mois délicat mais un bilan gagnant. C’est le moment d’investir. SENTIMENTS • Humeur incertaine : petit coup de blues possible, mais il précède une jolie rencontre. Conclusion : continuez à sourire, ne découragez pas les bons influx. VIE SOCIALE • Des changements de dernière minute vous désarçonnent, mais vous retrouvez vite votre assurance. Jupiter vous rend plus énergique que jamais, et vous avez le vent en poupe pour un projet personnel. SENTIMENTS • Un homme vous plaît ? Mettez un peu de créativité dans vos échanges.Vous pouvez vous abandonner sans perdre votre mystère. L’essentiel réside ailleurs : dans l’amitié, où s’exprime le meilleur de vous. VIE SOCIALE • Ne vous focalisez pas sur les complications, elles se résorbent seules. Ambiance pluvieuse, mais les planètes vous rendent plus énergique : prenez les devants. SENTIMENTS • Abordez la période avec sérénité, car Mercure donne de l’écho à votre petite musique personnelle. Vous avez du style et de l’empathie... qui ne laisseront pas indifférent un anticonformiste. VIE SOCIALE • Au travail, l’éventail de choix se déploie. Des changements s’annoncent, attendez d’avoir toutes les cartes en main. Feu vert pour un projet artistique. SENTIMENTS • Vénus vous gâte, restez légère comme une plume. A vous de donner le la. Bonnes perspectives en vue. Deux atouts : la famille et la réflexion. Prenez du recul vis-à-vis du quotidien. VIE SOCIALE • Atmosphère compétitive, mais vous savez garder votre flegme. Des changements vous poussent à prendre certains risques. Cela s’avérera payant et, surtout, plus excitant. GASTRONOMIE KALDOU Cuisson et Préparation 1h15 Difficulté * Pour 3 Personnes Préparation 1/ Ecaillez et videz le poisson. Rincez-le. Entaillez-le pour que la marinade pénètre bien dans la chair. Mettez-le dans une bassine salez très peu, poivrez et réservez. Mixez les piments oiseaux, le poivre noir en grain, l’ail et les 2 cubes de bouillon. Introduisez un peu de cette farce dans les entailles du poisson et mettez le reste dans la bassine en mélangeant bien puis ajoutez la poudre de poissons séchés et le jus de citron. © DR Emincez les oignons et passez-les au mixeur sans trop les réduire en purée, il doit rester des petits morceaux. Ajoutez-les sur le poisson dans la bassine. N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS INGREDIENTS • 1 grosse carpe de 1 kg (ou daurade) • L e jus de 4 citrons verts • 3 tomates fraîches • 1 cuillère à soupe de poudre de poissons séchés (facultatif) • 2 oignons • 1 gousse d’ail • 3 ou 4 piments oiseaux •H uile d’arachide • 1 piment rouge frais • 1 petite cuillerée à café de poivre noir en grains • 2 cubes de bouillon • S el, poivre 30 Emincez très finement la chair des tomates, ajoutez-les au poisson puis laissez marinez au moins 20 à 30 minutes. 2/ Dans une marmite, faites chauffer de l’huile sur environ 1 centimètre de hauteur. Lorsque l’huile est bien chaude, mettez-y tous les condiments de la marinade ainsi que son jus. Au bout de 6 à 10 minutes, ajoutez le poisson et le piment rouge entier, couvrez avec un peu d’eau. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement si nécessaire, puis laissez cuire environ 20 minutes à feu doux. Servez chaud avec du riz blanc. De vous à moi C’est une recette originaire du Sénégal (Casamance). Elle est simple mais délicieuse et rapide à faire. Pour réussir cette recette, il est important de ne pas mixer tous les ingrédients en même temps. Danielle EBENGOU Bon appétit COMMUNIQUER - S’INFORMER - VISIBILITE OPTIMALE - IMPORTANTE DIFFUSION ‘‘SOYEZ… DIASPORAS-NEWS’’ N° 61 N° 60 N° 59 N° 62 N° 58 N° 57 N° 56 N° 55 N° 54 N° 53 N° 52 N° 51 N° 50 N° 49 N° 48 N° 47 Disponible dans les grandes villes de France : Paris, Marseille, Lyon,Tours, Nice, Bordeaux, Lille, Le Havre, Nantes… Ambassades, consulats, grandes institutions, associations, grands événements, restaurants, salons de coiffure, agences de voyages, lieux de transit (gares et aéroports). Diffusion : 100 000 exemplaires CONTACT : Tél. +339 50 78 43 66 OU +336 34 56 53 57 / E-mail : contact@diasporas-news.com - W W W. D I A S P O R A S - N E W S . C OM RETROUVEZ DIASPORAS-NEWS SUR FACEBOOK 31 N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS LA MEILLEURE SOLUTION POUR TOUTES VOS PUBLICITES
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