DIASPORAS NEWS_62_Avril 2015

N° 62 - AVRIL 2015
BUHARI
Déclare la guerre
à BOKO HARAM
J.-L. BORLOO
sa fondation
pour l’énergie
en Afrique
Dossier 4
A. OUANE
l’Administrateur
de l’OIF
S. DAGOMA
La France
aime-t-elle ses
élites noires ?
L. GBAGBO R. OSEI-KWASI
La Haye, une
destination
prisée
Histoire
d’une réussite
Monde 7 P. Boua 10 Politique 12 Société 16 Sport 22 Beauté 24 Culture 27
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
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ont collaboré à ce numéro :
Clément YAO
Alex ZAKA
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René KOUAME
Malick DAHO
Pascal BOUA
Nina K
Hermann DJEA
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Stévyne N’ZABA
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La leçon nigériane
La Fédération du Nigéria a organisé, on peut
le dire, la première élection démocratique
de son histoire. Premier coup d’essai, coup
de maître pour le pays le plus peuplé du
continent qui est habitué aux alternances
par les voies des armes. Pendant un demisiècle, le Nigéria n’a connu que des tumultes
politiques. La plupart des dirigeants qui se
sont succédés à la tête de la Fédération
ont accédé au pouvoir en ayant recours
au même mode opératoire. C’est-à-dire, le
coup d’Etat militaire.
En effet, au petit matin du mardi 31 mars
après un peu plus de 24 heures de dépouillement, le président sortant, Jonathan
Goodluck, n’a pas attendu le verdict de la
Commission Electorale pour reconnaître
la victoire de son adversaire, le général
Muhammadu Buhari. Celui-là même qui a
dirigé le Nigéria avec une main de fer dans
les années 80 après un putsch militaire.
Les violences postélectorales, qui ont émaillé
la dernière présidentielle de 2011 mettant
en opposition les deux rivaux, avaient fait
plus de mille morts au compteur. Un précédent qui a fait penser que les mêmes causes
produiraient les mêmes effets. Mais que non.
Les deux candidats ont respecté le pacte de
non-violence qu’ils ont signé en appelant
leurs partisans au calme. Le message est
bien passé.
En plus des risques de violences, l’on redoutait
également les menaces de la secte islamique
Boko Haram de saborder le déroulement des
élections par des attentats à la bombe. Heureusement, le pire a été évité dans les Etats
de Yobe, Borno et Adamawa qui sont devenus
ses bastions.
Le Nigéria, un des plus grands pays du
continent – grand par sa taille et sa population évaluée à un peu plus de 180 millions
d’habitants – a démontré aux yeux du monde
entier qu’il peut être aussi un modèle de
démocratie sur le continent.
En ouvrant la voie d’une élection démocratique et apaisée, le Nigéria a indiqué le chemin à suivre aux autres nations africaines
devant connaître une élection présidentielle.
Le système biométrique pour lire les cartes
d’électeurs utilisé pour la fois première sur le
continent a donné, sans aucun doute, un gage
de transparence au scrutin. Cette prouesse
technologique mise au service de la démocratie, moins onéreuse, devrait faire école
chez les ouest-africains et même ailleurs.
Commençons par la Côte d’Ivoire. C’est avec
la peur au ventre que les Ivoiriens attendent
la prochaine présidentielle d’octobre 2015.
Le traumatisme de la crise postélectorale de
2010 est encore très présent dans les esprits
des uns et des autres. Et, il y a de bonnes
raisons d’avoir peur. En effet, durant les cinq
années écoulées, la réconciliation n’ayant pas
été au rendez-vous, les ressentiments dans
le camp Ouattara et Gbagbo sont restés
quasiment intacts. Tout porte à croire que
les élections prochaines pourraient encore
déboucher sur des violences postélectorales.
Un autre pays retient l’attention des observateurs. Il s’agit du Burkina Faso. Ce pays sort
fraîchement d’une crise de gouvernance qui a
vu l’éviction de Blaise Compaoré du pouvoir.
Ce dernier a dû abandonner son fauteuil sous
la pression de la rue et de l’opposition. Le
président par intérim Michel Kafando et son
Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac
Zida, ont beau donné des gages de bonne
tenue du scrutin, les burkinabé, eux, restent
sceptiques. Ils n’oublieront pas de sitôt le syndrome du pays voisin, la Côte d’Ivoire, qui a
impacté la vie sociopolitique de leur pays.
Idem en Guinée et au Togo. Les prémices
d’élections mouvementées sont visibles
aussi bien à Conakry qu’à Lomé. En Guinée,
le président sortant, Alpha Condé, est perçu
par l’opposition comme un président autocratique et donc soupçonné de vouloir
se maintenir au pouvoir en organisant des
élections sur mesure en sa faveur. Pour l’opinion internationale, la Guinée reste un pays
potentiellement instable depuis la mort de
son premier président, Ahmed Sékou Touré.
Au Togo, le président Faure Eyadema, n’est
pas le moins mis en cause par son opposition. La polémique continue d’enfler dans les
différents camps quant à sa légitimité à se
représenter. Pour son camp, le fils du père
Gnassingbé Eyadema a le droit de rempiler
à la tête du pays dès lors que la constitution
le lui autorise. Le mandat présidentiel n’étant
toujours pas limité dans ce pays. La majorité
parlementaire au pouvoir avait rejeté en
juin dernier le projet de réformes politiques
visant à limiter le nombre de mandat à deux
quinquennats.
Que cela ne tienne, l’opposition et la société
civile n’entendent pas abdiquer. Elles lui rétorquent d’user de subterfuges pour se maintenir au pouvoir comme son défunt père qui a
régné d’une main de fer pendant près de 40 ans.
Qu’en serait-t-il le jour du scrutin si l’opposition venait à y participer ou à le boycotter ?
Personne ne le sait. Sur le terrain, les esprits
s’échauffent. Le président Faure sait qu’il aura
fort à faire pour colmater les brèches au sein
même de sa famille biologique. N’est-ce pas
que l’affaire Kpatcha Gnassingbé continue
d’empoisonner la fratrie depuis sa condamnation par une justice soupçonnée d’être aux
ordres de son demi-frère président pour tentative de coup d’Etat ? En face, l’opposition,
sûre de remporter le scrutin, souhaite une
élection démocratique, transparente et ouverte pour mettre fin au règne de la dynastie
des Eyadema.
Clément YAO
­­­3
édito
DIASPORAS-NEWS
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
N° 62 - AVRIL 2015
DOSSIER
Afrique
Plaidoyer pour une électrification
© EMMANUEL ANGLEYS - AFP
Rusé comme un renard, charmeur, persuasif, Jean-Louis Borloo veut-il prendre sa revanche
pour la prochaine Conférence sur le Climat de Paris, après l’échec de Copenhague en
2009 ? La France subjuguée, sans grandes initiatives, veut bien croire à une telle chimère.
On sera en droit d’exiger de ce Don Quichotte un bilan « carbone », fin 2015, pour ses
incessants déplacements en Afrique.
Jean-Louis BORLOO (à gauche).
Homme de défi, Jean-Louis Borloo (J-L B)
veut s’attaquer cette fois-ci au mont Kilimandjaro par la voie Machame c’est-à-dire
l’ascension la plus difficile : apporter de
l’électricité à 600 millions de personnes sur
le continent africain. A la louche, son projet
nécessite 200 milliards €uros, étalés sur une
dizaine d’années. Plus ambitieux que le président Barack Obama qui, lui, annonça modestement une Africa Power de 7 milliards $,
lors de sa tournée africaine de 2013.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
L’idylle BORLOO - HOLLANDE
La création d’une fondation pour l’accès à
l’énergie en Afrique ; telle est la nouvelle
marotte de J-L B. Depuis six mois, au sortir
d’une longue maladie, l’ancien ministre français décida de repartir au combat en essayant de mobiliser toutes les ressources
possibles et d’embarquer plusieurs chefs
d’Etat pour cette cause ô combien honorable. Le président François Hollande est
séduit par l’initiative. La fondation est même
logée à l’hôtel Marigny, l’annexe du palais de
l’Elysée. Le 3 mars dernier a eu, en ce lieu,
la présentation officielle de la fondation en
­­­4
présence du ban et de l’arrière-ban de la
République ; entre autres les présidents des
deux chambres parlementaires, du MEDEF,
la mairesse de Paris, des hommes politiques
de tout bord. Et un invité surprise fit son
entrée par une porte de derrière le pupitre :
François Hollande venu « apporter l’appui
de la France ».
A défaut d’avoir une conviction écologique
indiscutable, le locataire de l’Elysée a toujours prôné « une diplomatie environnementale
renforcée ». Elle s’illustre notamment par des
coups de communication. En témoigne la
nomination, en décembre 2012 de Nicolas
Hulot : Envoyé Spécial pour la protection
de la planète. A huit mois de la Conférence
Climat de Paris 2015 (COP 21), l’initiative de
J-L B est une aubaine pour le chef de l’Etat
français. Elle serait une caution pour calmer
l’intransigeance des pays africains, laquelle
est devenue un facteur de blocage de chaque
Sommet.
En 2009 déjà, à la veille du Sommet de
Copenhague, l’Afrique adopta une posi-
tion commune et menaça que « ses représentants quitteraient la Conférence si
leurs compensations financières n’étaient
pas prises en compte ». Rappelons que
le continent émet moins de 4% de gaz à
effet de serre mais subit plus fortement les
impacts du changement climatique. Donc,
il réclame légitimement une aide au développement plus conséquente. Du côté de
l’Europe et de la France, on pressentait
que les pays industriels et grands pollueurs,
comme les Etats-Unis et la Chine, n’allaient
pas s’entendre sur des objectifs chiffrés de
réduction de CO². Et il fallait donc trouver
une « initiative forte » pour sauver le Sommet danois. D’où cette proposition de faire
de l’Afrique, le premier continent d’énergies renouvelables. Ainsi deux mois avant la
Conférence de Copenhague, Nicolas Sarkozy
dépêcha l’ex-président Jacques Chirac et
son ministre de l’Environnement J-L B au
7ème Forum Mondial sur le Développement
Durable (FMDD) au Burkina-Faso. But de la
manœuvre : rassurer les pays africains et leur
garantir des financements innovants !
DOSSIER
Avocat d’affaires très avisé, il a accompagné
le tourbillon des acquisitions du flamboyant
Bernard Tapie au début des années 1980.
Il fut l’une des chevilles ouvrières d’achats
d’entreprises en difficulté pour une bouchée de pain, suivis d’une restructuration
- en jetant les ouvriers dehors - avant de
les revendre à prix d’or. Fortune faite, il
s’enticha d’une danseuse en 1987 – le club
de football de Valenciennes – avant de jeter
son dévolu sur l’hôtel de cette ville du
Nord, où il fut maire de 1989 à 2002. Il en a
fait son laboratoire socioéconomique. Ville
sinistrée par le démantèlement de la sidérurgie et de la fin de l’industrie houillère,
Valenciennes s’est métamorphosée au cours
de ses mandats successifs : insertion des
jeunes, ouverture de l’université, requalification urbaine, implantation de Toyota.
Après une telle réussite, il se sentait à l’étroit
dans cette bourgade. En 2002, l’heure était
donc venue, pour lui, de s’offrir un destin
national. Trois mois avant les élections présidentielles, il rencontra Paul Brighelli, le
« nègre » attitré des hommes politiques et lui
annonça sans ambages : « je veux être ministre,
que ce soit Chirac ou Jospin qui gagne ! ».
Pour le titre du livre ce sera « un homme en
colère » [contre la technostructure administrative]. Le candidat Chirac en campagne électorale à Valenciennes trouva en ce jeune maire
le futur ministre idoine pour « lutter contre la
fracture sociale », thème principal de sa campagne. Jospin éliminé le soir du 21 avril 2002,
J-L B, membre du bureau politique de l’UDF
d’alors, passa avec armes et bagages dans le
camp chiraquien entre les deux tours.
N°2 du gouvernement, il pouvait se prévaloir d’avoir fait voter les lois du Grenelle de
l’Environnement en 2010. Que lui restait-il
à gravir ? D’autant plus que les conseillers
du président Nicolas Sarkozy ne tarissaient
pas d’éloges à l’égard de J-L B. Il fait un galop
d’essai pour la course à Matignon. On murmure son nom dans les salons feutrés pour
le poste de Premier Ministre à la place de
François Fillon. En novembre 2010, le chef
de l’Etat trancha ; il a arbitré pour la continuité et garda ce dernier. J-L B refusa tous
les portefeuilles qu’on lui a proposés et finît
pas démissionner du gouvernement. On lui
prêta, un temps, une ambition présidentielle
pour les élections présidentielles de 2012.
Six mois avant le premier tour, le président
du parti valoisien renonça à se présenter pour mener le combat des centristes.
Raison invoquée : « ne pas rajouter de la
confusion à la confusion » c’est-à-dire faire
concurrence avec la candidature de François
Bayrou, dont il a été le porte-parole lors
des présidentielles de 2002.
Même s’il a créé un nouveau parti Union
des Démocrates et Indépendants (UDI) en
septembre 2012, J-L B n’est pas un homme
d’appareil susceptible de tenir un parti pour
aller gagner une élection majeure et gérer
les problèmes d’égo et d’investitures. Il finit
par démissionner de la présidence de l’UDI
à la suite de cette longue maladie, en 2014.
Jean-Louis « Konaté » BORLOO
Que faire à 63 ans lorsqu’on a déjà occupé,
avec succès, plusieurs postes ministériels ?
Il a découvert l’Afrique à 50 ans passés.
Notre philanthrope se souvient alors
des discussions qu’il a pu échanger avec
quelques dirigeants africains du temps où il
était ministre de l’Environnement.
Est-il un écologiste convaincu ? Fondateur
aux côtés de Brice Lalonde de « Génération
Ecologie » en 1990 reste son seul fait
d’armes avant de devenir ministre. Pour la
phase préparatoire de Copenhague 2009,
J-L B avait effectué une tournée africaine Ethiopie, RCA, Tchad - juste avant le 7ème
FMDD De Ouagadougou. Un confrère
du journal Libération, qui l’accompagnait,
se souvenait de quelques faits marquants.
J-L B aurait été surtout impressionné par
les propos et les connaissances de dossiers
du premier Ministre éthiopien Melès Zenawi
qui fût le porte-parole des 53 pays du continent à Copenhague. A l’époque, comme un
exalté J-L B était intarissable sur l’avenir de
la planète. Il citait entre autres « la fin du
pétrole, l’épuisement des ressources halieutiques,
les limites des terres arables… ». Jusqu’à se
persuader que le Sommet de Copenhague
allait être « un tournant de l’humanité ». Et
de conclure « Si ça n’aboutit pas, de toute
façon, je suis un con. Si ça fonctionne,
j’en ai pour des années de plénitude ».
Chacun sait que le Sommet de Copenhague
2009 fut un échec retentissant. Mais J-L B
veut avoir sa revanche. En 2015, il se veut être
le fédérateur des projets d’électrification
en Afrique. Il sillonne le continent, vole de
Sommets en conférences internationales :
un coup à Dakar pour la Francophonie, le
lendemain à Addis-Abeba pour l’Assemblée
Générale des chefs d’Etat en janvier. Encore
des rencontres avec les ambassadeurs à
Il a finalement atterri au ministère de
l’Ecologie et du Développement et de
l’Aménagement Durable ; chargé à ce titre
de coordonner le Grenelle de l’Environnement, en décembre 2007. Il s’agit de la
concrétisation du Pacte écologique que
chaque candidat à l’élection présidentielle
avait signé ; avec l’engagement, une fois élu,
de l’appliquer comme la feuille de route
écologique gouvernementale.
© DR
Le voici ministre de la Ville du gouvernement
Raffarin, sans discontinuer jusqu’en 2007.
Réputé bosseur, quelqu’un qui prend les
dossiers à bras-le-corps, il peut s’enorgueillir
d’avoir géré l’un des chantiers du quinquennat : la refondation de la politique urbaine,
le plan de cohésion sociale. Sentant le vent
tourné, il quitta le bateau « Chirac » en mars
2007 pour soutenir le futur prince : Nicolas
Sarkozy. Classé parmi les poids lourds du
gouvernement composé de jeunes ministres
un peu empruntés, celui-ci lui confia dès son
élection la forteresse de Bercy (ministère de
l’Economie).
Jean-Louis BORLOO et François HOLLANDE
­­­5
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
J-L B, une trajectoire fulgurante
DOSSIER
Paris, ou des dirigeants de grandes entreprises françaises spécialisées dans la fourniture d’énergies propres. Prochaine date
sur son agenda : le 17 avril à l’hôtel de ville
de Paris pour le conclave annuel des maires
francophones.
© DR
L’avocat habitué des tribunaux de commerce,
qui sommeille en lui, rejaillit pour un ultime
plaidoyer. J-L B prétend qu’une dizaine d’années suffiront à apporter la lumière partout
grâce aux énergies durables comme l’eau, le
soleil, l’éolien. Et de rajouter : « à condition de
commencer tout de suite, avant le 30 juin... ».
Comment ? Avec quelle structure ? Avec
quels financements ?
Jean-Louis BORLOO
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La multiplication
des pains et des poissons
Pour arriver à mettre en place son plan
Marshall « électricité », J-L B doit avant
tout gérer les susceptibilités et les rivalités
entre les roitelets africains. Ensuite, il faut
créer une agence africaine des énergies renouvelables. Il est d’une extrême discrétion
quant à son organigramme et son mode de
financement. Enfin, il estime qu’il faudrait 20
milliards $ par an pendant dix ans, rien que
pour l’Afrique. Irréaliste ! Rappelons que
le Fonds Vert pour le Climat (FVC), acté à
Copenhague en 2009 a enfin trouvé son
siège - après moult batailles et quatre années
de gestation - à Songdo (Corée du Sud). La
vingtaine de pays signataires ont promis de
doter ce FVC de 100 milliards $ en 2020.
Fin 2014, seuls 10,2 milliards $ ont pu être
mobilisés. Et les premiers projets devraient
être validés seulement au moment de la
COP 21 de Paris en décembre 2015 ! Qui
plus est, il ne suffit pas d’injecter des fonds,
construire des barrages hydro-électriques,
des stations photovoltaïques et des parcs
d’éoliennes pour que l’électricité arrive
jusqu’à l’usager final [NDLR : DiasporasNews n°59 Electricité en Afrique]. Même
la vieille Europe, électrifiée depuis plus de
150 ans, redoutait une chute brutale de production photovoltaïque de 35 mégawatts,
lors de la dernière éclipse solaire.
J-L B, avec son côté bateleur, est un homme
qui sait fédérer les idées. N’attendez pas de sa
part une descente en salle de machine pour
mettre la main dans le cambouis. N’a-t-il pas
été secondé par Nathalie Koscuisko-Morizet
comme Secrétaire d’Etat à l’Ecologie ? Et
comment peut-il prétendre qu’il restera
une décennie à la tête d’une agence internationale ? Rendez-vous après le Sommet
de Paris en décembre 2015 !
Alex ZAKA
­­­6
MONDE
La semaine
de la Francophonie
Comme toutes les langues, le français évolue au fil des années et des siècles.
Il lui a fallu 200 ans - après l’ordonnance royale de 1539 - pour s’établir dans
l’Hexagone ; ensuite 150 ans pour se diffuser dans les colonies. Survivra-t-elle aux
indépendances, aux enjeux politiques, géostratégiques et à la mondialisation ?
Michaëlle JEAN, Secrétaire générale.
Dans l’hémisphère Nord, comme pour fêter
la fin de l’hiver, a lieu tous les ans le rendezvous des amoureux des mots et de la langue
française. L’année 2015 n’a pas dérogée à la
règle : du 14 au 22 mars dernier s’est déroulée la semaine de la langue française et de la
francophonie. Cette semaine a toujours lieu
autour de la date anniversaire de la création
de l’ancêtre de l’Organisation Internationale
de la Francophonie (OIF) qui aurait vu le
jour le 20 mars 1970 à Niamey (Niger) !
Partout dans le monde, des manifestations
culturelles ont marqué cette célébration de
la langue française. En France, le ministère de
l’Education a choisi comme thématique cette
année : « le français, langue hospitalière » ;
sujet digne d’une épreuve de philosophie du
baccalauréat ! Tandis que l’OIF, elle, a choisi
d’être dans l’air du temps. Est-ce la proximité
du Sommet international sur le Climat qui
aura lieu à Paris à la fin de l’année ? En tout
cas cette journée – qui dura une semaine internationale de la Francophonie a été placée sous le signe du climat avec un slogan
accompagné du logo « j’ai à cœur ma planète » : un appel à l’adresse de la jeunesse
francophone pour une réflexion sur le chan-
Pour la circonstance, l’Académie française
a ouvert ses portes. Ainsi, en l’espace d’une
journée, plusieurs médias ont investi l’institution du quai Conti. Les immortels, souvent peu
diserts, ont participé volontiers à quelques
émissions de radios et de télés. L’heure pour
nous aussi de rappeler que cette vénérable
institution, vieille de quatre siècles, accueillera
bientôt en son sein un écrivain noir. Après
Léopold Sédar Senghor en 1983, l’haïtien Dany
Laferrière sera reçu en séance solennelle
sous la Coupole, le 28 mai prochain, par Amin
Maalouf. Elu en 2013 au fauteuil d’Hector
Bianciotti, il a dû patienter pendant deux ans
avant enfin de pouvoir prononcer son discours,
symbole de son entrée officielle.
Gestation au forceps :
l’histoire de la Francophonie
« politique »
D’après les exégètes de la Francophonie, le
20 mars 1970 naquît, sur le bord du fleuve
Niger, l’Agence de Coopération Culturelle
et Technique (ACCT) c’est-à-dire l’ancêtre
de l’OIF. Selon la Sainte Ecriture, ce jour-là,
21 pays ont signé la chartre actant la naissance de ladite Agence. Cette réunion fut à
l’initiative de cinq chefs d’Etat : Hamani Diori
(Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Léopold
Sédar Senghor (Sénégal), Norodom Sihanouk
(Cambodge), Charles Hélou (Liban).
En remontant dans le temps, votre serviteur
- dans sa prime jeunesse passée sur les hauteurs de Tananarive - se remémore maintenant d’un évènement. Pendant plusieurs
jours les gamins étaient ravis de voir tant de
motards et de cortèges officiels sillonnés
les rues de la capitale malgache. C’était
donc en juin 1966, le président Philibert
Tsiranana fut l’hôte de la conférence des
chefs d’Etat de l’Organisation Commune
Africaine et Malgache (OCAM). Le trio Hamani
Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie) et
Léopold Sédar Senghor (Sénégal) ont soumis
à leurs homologues le projet « d’une communauté spirituelle des Nations ayant le
français en partage ». Ce fut les prémices
d’une longue gestation, semée d’embûches.
Ainsi, le trublion Senghor récidiva après
un précédent dès 1962 lors d’une réunion
de l’Union Africaine et Malgache (UAM) à
Bangui. Sa proposition était la suivante :
compléter les accords bilatéraux par des
liens multilatéraux pour la constitution d’un
Commonwealth à la française.
Les pères fondateurs de l’ACCT ont tous
vécu les affres de la colonisation. Au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale, ces leaders
politiques ont - chacun à leur façon - mené des
mouvements nationalistes. Après quelques
années d’indépendance, ils ont tous plus ou
moins ressentis le besoin de s’émanciper de
ce corset qu’était les accords bilatéraux avec
l’ancienne puissance coloniale.
Le général de Gaulle a toujours su utiliser le
français comme une arme diplomatique afin
de maintenir une influence politique, militaire et … culturelle. Exemple : son « vive
le Québec libre » [province française] lancé,
lors d’un voyage officiel au Canada en 1967,
a quelque peu ébranlé son pays d’accueil.
Son successeur Georges Pompidou était
aussi pour le rayonnement du français ;
mais tout ce qui s’apparentait à une velléité
d’émancipation des anciennes colonies ne
pouvaient trouver grâce à leurs yeux. Ils
étaient foncièrement opposés à l’idée de la
création d’une institution « Francophonie »
qui ressemblerait à une cousine de la
décolonisation. Le président Senghor, disciple de George Pompidou à Normale Sup,
l’a maintes fois invité en Afrique - mais en
vain - pour cautionner l’initiative des chefs
d’Etat ou encore de l’ouverture d’un musée
de la civilisation à Dakar.
En 1968, le nigérien Hamani Diori accueillît
un autre Sommet de l’OCAM. Les propositions initiées à Tananarive commençaient
­­­7
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
© DR
gement climatique. Le résultat de cette prise
de conscience serait porté à la connaissance
des chefs d’Etat en décembre prochain.
MONDE
à mûrir et il obtînt un mandat de ses pairs
pour mener le projet à son terme. En février
1969, les chefs d’Etat se retrouvèrent pour
une première Conférence des pays entièrement ou partiellement francophones à
Niamey. Ordre du jour : trouver les moyens
de maintenir et renouveler les liens unissant
la France à ses anciennes colonies. Le train
est lancé ; la France s’accrocha au bon wagon
en dépêchant André Malraux ministre des
Affaires Culturelles.
Niamey II du 20 mars 1970 reste une étape
importante par la création de l’ACCT, première agence intergouvernementale des
pays francophones. Néanmoins deux paradigmes s’affrontent : les pays du Nord ne
veulent pas entendre parler d’un organisme
d’intervention et de financement qui risquerait t’entraver la mission des organes
bilatéraux ; les pays du Sud souhaitaient
une coopération multilatérale pour aider
les pays membres dans les domaines de
l’éducation et de la culture. Et plus si affinités ! L’Agence est une solution médiane :
brider l’ambition des uns et ne pas froisser
la susceptibilité des autres. Elle engendre
peu à peu de la frustration. Réduire une institution à un simple instrument technique
sans grands moyens financiers alors qu’elle
devait être « l’organisme de défense et de
promotion du français » que Senghor a
appelé de ses vœux.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
A force de persuasion, Hamani Diori a obtenu un sommet franco-africain en novembre
1973 à Paris au côté de Georges Pompidou
au crépuscule de sa vie. Tandis que Senghor
n’a eu de cesse de remettre l’ouvrage sur
le métier. Il y tient à sa Francité organisée
c’est-à-dire « une façon rationnelle de poser
les problèmes et d’en rechercher les solutions,
mais toujours par référence à l’homme ». Dès
1975, il écrivît au président Valery Giscard
d’Estaing (VGE) pour le persuader d’organiser un Sommet qui réunirait d’autres pays
francophones non membres de l’Agence.
VGE et plus tard François Mitterrand considérèrent que le français reste une grande
langue de communication et de circulation.
A ce titre, toute initiative qui vise à freiner
l’hégémonie de l’anglophonie les intéresse ;
et les lusophones ou les hispanophones y
sont les bienvenus.
La décennie a été rythmée par les rendezvous annuels franco-africains qui débouchèrent finalement sur le premier sommet
francophone en février 1986 à Paris. Et il a
encore fallu dix ans pour que l’institution se
dote d’une charte lors du VIIème Sommet
d’Hanoi en novembre 1997. La Francophonie
se transforma alors en un instrument de
­­­8
géopolitique qui a désormais vocation à
traiter des questions internationales et
économiques ; qui est sa forme actuelle.
Tout a été gravé dans le marbre sauf le
pacte d’Hanoi qui, lui, est resté tacite ;
une sorte de « gentlemen’s agreement »
[NDLR : définition du Larousse] : le Secrétaire Général de l’OIF doit toujours revenir
à un ressortissant du continent africain.
Mais que s’est-il passé au dernier Sommet
de Dakar en 2014 alors ?
La Francophonie
aujourd’hui
Un chiffre brut de décoffrage : 220 millions
de locuteurs – sur 7 milliards d’âmes sur
terre - obtenus par la somme du nombre
d’habitants de pays francophones. Quel est
le pourcentage réel de ceux qui parlent et
maîtrisent le français ? Est-ce-que les gens
pratiquent encore quotidiennement la langue de Molière au Laos, au Cambodge, au
Vietnam ? En dehors du Canada avec à peu
près 22% de francophones, l’Afrique reste
et restera le sanctuaire de la francophonie
pour les prochaines décennies. C’est un effet
mécanique de la démographie : 750 millions
de locuteurs en 2050 dont plus de la moitié
sur le continent africain.
Les langues se sont diffusées grâce à la
conquête coloniale. Au xvième siècle les espagnols ont conquis l’Amérique en laissant le
tiers de ce vaste contient au Brésil, seul pays
lusophone répertorié. L’anglais s’est imposé
dans le sillage de l’empire britannique : en
Amérique du Nord, en Australie, en NouvelleZélande et même dans le sous-continent
Indien. Quant au français, la majorité des locuteurs sont aussi géographiquement situés
dans les anciennes colonies françaises. Avec
l’hégémonie des Etats-Unis, l’anglais est
devenu une langue de circulation avant de
s’imposer dans le monde commercial scientifique et technique. Sous l’impulsion de la
mondialisation et des nouvelles technologies,
la planète entière s’est mise à l’anglais ou
sa variante l’américain. Un jour peut-être, le
monde entier glissera naturellement vers le
chinois, lorsque l’empire du Milieu dominera
le planisphère.
Outre quelques élites cultivées qui pratiqueront le français par snobisme ou
par passion, l’Afrique demeurera - avec la
France - le berceau de la langue française.
En raison de la loi du nombre : 750 millions
de francophones (une personne sur 13
dans le monde) seront des consommateurs
potentiels que les industriels en quête de
marché ne pourront négliger. Mais encore,
l’Afrique terre de conquête de ce XXIème
siècle - dont les ressources naturelles font et feront toujours l’objet de convoitises, jusqu’à leur épuisement. L’intérêt
bien compris des chinois, des américains,
des brésiliens est de s’associer au développement économique des pays africains et
aussi francophones. Ainsi, le français, moins
que l’anglais, gardera toujours sa fonction
de langue de circulation. Faudra-t-il accompagner cette tendance naturelle d’une institution politique, d’une zone économique ?
Alex ZAKA
Adama OUANE,
Administrateur de l’OIF
L’organigramme de l’OIF s’étoffe encore
un peu plus avec l’arrivée au poste de n°2
du malien Adama Ouane. Il correspond au
profil et aux multiples critères définis ou
imposés par les acteurs de la grande famille
francophone. En tant que premier contributeur, la France a indiqué qu’elle suivrait
avec une attention particulière la liste de
candidature. D’abord bardé de diplôme en
linguistiques, cet enseignant a été plusieurs
fois consultant es Education pour le système
des Nations-Unies. Sa compétence ne
saurait être mise en doute.
Sa nomination, fin mars, par la nouvelle
Secrétaire Générale Michaëlle Jean a été
précédée d’une réunion du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF) ; laquelle
propose plusieurs candidats. Le choix en
dernier ressort revient évidemment au
Secrétaire Général. Comme l’a exprimé
le président François Hollande à la fin du
Sommet de Dakar, le poste de n°2 devrait
échoir à l’Afrique en guise de lot de consolation. Et pourquoi pas le mauricien JeanClaude de l’Estrac ? Classé parmi les favoris,
il s’est disqualifié après avoir sorti son brûlot
intitulé : la trahison de Dakar.
Ce poste d’administrateur a été créé en
2005 pour une rationalisation de l’OIF et
ses modes de fonctionnement. Le canadien
Clément Duhaime - le seul à avoir occupé
cette fonction depuis 2006 - a laissé une
empreinte indélébile et s’en est acquitté
avec brio. Car le rôle de n°2 est très subtil.
Outre la gestion administrative et financière de la boutique, il doit jouer sa partition
dans l’ombre - comme une rythmique de
jazz – en laissant le leader occuper le devant
A. Z.
de la scène.
MONDE
Kenya : Jeudi noir
à l’université de Garissa
Adama Ouane, né le 6 juin 1948 à Bandiagara, est un universitaire et homme
politique malien.
Ancien fonctionnaire de l’Unesco, Adama
Ouane est titulaire d’un doctorat d’État
en sciences linguistiques appliquées obtenu
à l’Institut de Linguistique de l’Académie
soviétique des sciences de Moscou. Professeur d’université, il a par ailleurs beaucoup fait dans la consultation auprès des
organismes internationaux tels l’UNICEF,
le PNUD, l’OIF et la Banque mondiale sur
les questions d’alphabétisation, d’éducation
non formelle et d’utilisation des langues
nationales.
Rédacteur en chef, puis président du
comité international de rédaction de la
Revue internationale de l’éducation entre
1985 et 2011. Adama Ouane est membre
de l’International Adult and Continuing
Education Hall of Fame (IACEHOF) de
l’Université d’Oklahoma aux États-Unis.
Le 25 avril 2012, il devient ministre de
l’Éducation, de l’Alphabétisation et de la
Promotion des Langues nationales dans
le premier gouvernement de Cheick
Modibo Diarra, reconduit dans le deuxième
gouvernement de Modibo Diarra le 20
août 2012. Bocar Moussa Diarra lui succède le 15 décembre 2012.
En plus des langues nationales fulfuldé
et bambara et du français, le ministre
parle couramment l’anglais, le russe et
l’allemand[1]. Nommé le 30 mars 2015
Administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) par la
Secrétaire de la Francophonie Michaëlle
JEAN, Adama OUANE a pris fonction ce
1er avril 2015.
Une explosion puis des tirs : voilà la scène
d’horreur qui a réveillé vers 5h30 les étudiants de Garissa, à quelque 150 km de la
frontière somalienne. « Nous dormions quand
nous avons entendu une forte explosion suivie
de tirs, tout le monde a commencé à fuir »,
raconte Japhet, un étudiant qui a réussi à
s’enfuir du campus. Le commando islamiste
vient d’abattre deux gardes à l’entrée de
l’université. Puis ils ouvrent le feu au hasard, avant de pénétrer dans la résidence
universitaire. Mais « certains n’ont pu quitter
les bâtiments », vers lesquels les assaillants
se dirigeaient en tirant, explique Joseph,
ajoutant qu’il a « de la chance d’être en vie ».
«Les balles nous suivaient»
Une autre étudiante, Katherine, dit avoir
d’abord cru que les explosions étaient
dues « à un problème électrique ». Mais très
vite, elle réalise que ses camarades et elle
sont pris dans une attaque des insurgés
islamistes somaliens. « Nous nous sommes
enfuis en courant », poursuit Katherine. Avec
d’autres étudiants, elle rejoint des champs
qui entourent le campus, où elle restée
cachée, à l’abri des coups de feu. Rosalind
Mugambi dit aussi s’être enfuie en direction des champs alentour, avec d’autres
étudiants, blessés en chemin. « Les balles
nous suivaient ».
de Pâques pour nous », criaient les assaillants
en swahili, avant de tirer », a raconté Salias
Omosa, 20 ans.
Au terme de 16 heures effroyables, les
forces de sécurité kenyanes interviennent.
Alors que des colonnes d’assaut progressent dans le bâtiment, les quatre assaillants
déclenchent eux-mêmes leurs ceintures
d’explosifs. Le bilan humain est terrible.
Dans la soirée, le Centre National Kényan
de Gestion des Catastrophes (NDOC)
confirme « la mort de 147 personnes », le
ministère de l’Intérieur faisant état de 79
blessés, dont neuf dans un état critique.
Dans la soirée, des survivants ont aussi
déclaré que des rumeurs d’attaques contre
l’université avaient circulé dans la semaine.
« Personne n’a pris ça au sérieux car ce n’était
pas la première fois », a expliqué l’un d’eux,
Nichola, tandis que Katherine, disait « avoir
pensé à un poisson d’avril ».
Le lendemain, le président kényan Uhuru
Kenyatta avait indiqué «prier» pour les
victimes et les otages.
Que l’âme des victimes repose en paix !
Diasporas-News
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Qui est Adama OUANE ?
Des récits des témoins
se multiplient, tous glaçants.
Des étudiants se barbouillent
de sang pour passer pour morts
Parallèlement, des étudiants se barbouillent
du sang de leurs amis exécutés pour passer pour morts, alors que les islamistes
passent de pièce en pièce à la recherche de
personnes à abattre. « « Nous ne craignons
pas la mort, cela va être de bonnes vacances
© DR
© DR
Le 2 Avril, 148 personnes, essentiellement des étudiants, ont été sauvagement assassinées à l’université
kényane de Garissa prise d’assaut durant 16 heures
par des islamistes somaliens shebab, l’attaque la plus
meurtrière au Kenya depuis celle contre l’ambassade
américaine en 1998. Au lendemain de cette tuerie, les
responsables politiques kenyans affirment qu’ils ne
se laisseront pas «intimider par les terroristes».
Des étudiants se réconfortent
après l’attaque de l’université de Garissa.
­­­9
LE MOIS DE PASCAL BOUA
Lors du week-end du 20 mars, près de 250
enfants soldats, dont quatre filles, ont été
libérés au Soudan du Sud par un groupe
armé appelé la Faction Cobra. L’UNICEF
(le Fonds des Nations Unies pour l’enfance)
a même pu annoncer que cette libération
serait suivie par celle de 400 autres enfants
au cours des jours à venir.
La libération a eu lieu dans le village de
Lekuangole, dans l’État de Jonglei. Dans
notre numéro précédent, nous écrivions ici
même qu’il était possible d’obtenir la libération d’enfants soldats par une action diplomatique volontariste et déterminée. L’ONU
est en train d’en administrer la preuve, du
moins en cette circonstance, en accompagnant un accord de paix entre la Faction
Cobra (qui détiendrait encore 3000 enfants)
et le gouvernement. Cependant, le problème
reste entier à cause du jeu trouble et de la
duplicité des parties belligérantes.
Alors que l’on se félicite de la liberté retrouvée pour ces enfants, on ne peut qu’être
aussi profondément préoccupé par le fait
que des centaines d’enfants ont été enlevés
dans les Etats du Haut-Nil et d’Unity (voir
Diasporas- news n° 61 mars 2015). Ces
actes étant perpétrés, selon l’UNICEF, tant
par les forces gouvernementales que celles
de l’opposition rebelle.
© UNICEF - SEBASTIAN RICH
Soudan du Sud
Un employé gouvernemental au Soudan du Sud
s’adresse à un groupe d’enfants soldats
libérés en février 2015.
Sécurité alimentaire :
des aliments locaux contre
la faim et la pauvreté en Afrique
© DR
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
L’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a publié
le 11 mars dernier les résultats prometteurs d’un programme d’achats d’aliments
locaux mis en œuvre par l’Ethiopie, le Malawi, le Mozambique, le Niger et le Sénégal
alors qu’il entre dans sa troisième année.
Inspiré par le succès du Brésil en matière
de lutte contre la faim et la pauvreté, ce
programme intitulé « Achat d’aliments
locaux de l’Afrique aux Africains PAAAfrica » (contraction de l’anglais Purchase
from Africa for Africans) promeut la production agricole locale tout en améliorant
les moyens d’existence et la nutrition, sous
la supervision technique et l’expertise de la
FAO et du Programme alimentaire mondial
(PAM). Ce programme démontre que l’achat
par les pouvoirs publics de la production des
petites exploitations agricoles familiales –
figurant souvent parmi les catégories les
plus marginalisées – contribue aux efforts
déployés par les pays en développement
pour lutter contre la pauvreté rurale.
Florence TARTANAC.
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« Les achats publics d’aliments auprès des
producteurs locaux ajoutent de la valeur aux
marchés locaux en intégrant les petits agriculteurs familiaux et en canalisant la demande,
notamment des cantines scolaires, pour leurs
produits; ils contribuent à la sécurité et à la
diversification alimentaires », explique Florence
Tartanac, experte à la Division des infrastructures rurales et des agro-industries de la FAO.
A titre d’exemple, au Niger, le gouvernement
a décidé de cibler les agriculteurs familiaux
pour reconstituer la réserve nationale de
céréales. A cet effet, il a fixé à 10% le quota
des achats locaux auprès des organisations de
petits agriculteurs.
De la même manière, le gouvernement
pourrait cibler les agriculteurs familiaux
locaux afin qu’ils couvrent une partie de la
demande alimentaire de différentes institutions publiques, telles que les écoles et les
hôpitaux. Les 5.500 petites exploitations
agricoles familiales qui ont participé au programme PAA-Africa ont, jusqu’à présent,
réussi à accroître leur productivité de 115%.
Cela est dû en grande partie à un meilleur
accès aux intrants agricoles, notamment les
semences et les engrais, et à l’utilisation de
nouvelles techniques agricoles acquises lors
des sessions de formation du programme.
Une partie de l’abondante production dégagée grâce à l’amélioration de la productivité
des agriculteurs sert à approvisionner en
nourriture à haute qualité nutritive les programmes d’alimentation scolaire. Au cours
des deux premières années du programme,
près 1.000 tonnes de produits alimentaires
achetés localement par les pouvoirs publics
ont permis de préparer régulièrement des
repas scolaires à environ 128.000 élèves
dans 420 établissements scolaires.
PB
LE MOIS DE PASCAL BOUA
Tidjane THIAM
Mardi 10 mars 2015. Crédit Suisse a créé
la surprise en annonçant le départ à la fin
du mois de juin de son dirigeant américain
Brady Dougan, aux commandes depuis huit
ans, et son remplacement par le FrancoIvoirien Tidjane Thiam, actuel patron
Seybah DAGOMA
Jeune, femme, noire, française d’origine
tchadienne née en 1978 à Nantes, la députée
socialiste Seybah Dagoma qui a remporté la
5e circonscription de Paris avec 70.1% des
voix lors des dernières législatives (17 juin
2012) est un autre exemple manifeste de
l’étroitesse d’esprit des cercles de pouvoirs
français (économique, politique et social) et
de l’ambiguïté de l’attitude de la France dans
son rapport aux élites issues de minorités
étrangères. Elle a été toujours présentée
comme une figure montante du parti
socialiste mais ne s’est jamais vu proposer
de poste dans la très haute administration
quand bien même ses amis socialistes sont
aux affaires et détiennent tout le pouvoir. Ce
n’est pourtant pas le talent qui lui manque
comme l’atteste son parcours relevé dans
son portrait disponible.
Engagée très tôt en politique notamment
à Sarcelles, commune de banlieue, Seybah
Dagoma est vite remarquée par les militants du PS local et à leur tête, Dominique
Strauss-Kahn, le maire de la ville à l’époque.
groupes français, l’Angleterre a su lui tendre
les bras. En 2009, il prend la tête de Prudentiel la plus grosse société d’assurances
britannique, et devient le premier patron
noir d’une entreprise du Footsie 100, l’indice roi de la place londonienne. La France,
qui a tant de fois tourné la tête, tente
aujourd’hui de se rattraper, en baissant
les yeux. Nicolas Sarkozy, puis François
Hollande, lui confient des rapports sur
l’Afrique. Et en 2012, c’est Jean Claude Trichet (aujourd’hui ex président de la Banque
Centrale Européenne), qui remet, comme
une excuse, la légion d’honneur à Tidjane
Thiam. Celui, dit-il, « que la France peut
regretter d’avoir laissé partir ».
Il est tout aussi remarquable à cet égard
de rappeler qu’en 2013, M. Thiam a reçu
à Paris des mains de Bernard Cazeneuve
alors ministre du budget de la France, «Le
Grand Prix de l’Economie» qui récompense chaque année «l’homme ou la femme
qui incarne le fait économique le plus marquant de l’année». S’adressant au lauréat,
Bernard Cazeneuve a considéré que le prix
était « une forme de déclaration d’amour
et de respect de ce que vous êtes et de
regret de ne pas avoir su vous garder »,
appelant à se souvenir de cet exemple.
La jeune fille devient membre d’un club de
réflexion, «A gauche, en Europe», où elle
côtoie DSK mais aussi d’autres socialistes
de premier rang : Pierre Moscovici, Michel
Rocard... Plus tard, elle fait partie des 25
fondateurs du think-tank Terra Nova, un
groupe de réflexion proche du PS qui promeut la diversité.
Diplômée en droit à la Sorbonne puis de
la prestigieuse Ecole nationale des ponts
et chaussées, elle intègre le grand cabinet
d’affaire américain Cleary Gottlieb Steen &
Hamilton LLP en 2007. Dans la foulée elle
prend sa carte au Parti socialiste, concrétisant ainsi son engagement politique.
Des études brillantes, un beau poste d’avocate d’affaires puis un début de carrière
politique couronnée de succès, le tout en
quelques années, Seybah Dagoma arrive en
haut (trop vite ?) mais elle se heurte, elle
aussi au plafond de verre. Il faut se rendre à
l’évidence, en France le talent ne suffit pas
quand on est noir.
Lucide, la jeune femme ne revendique rien
et se considère comme députée socialiste
avant tout.
Seybah DAGOMA.
Elle le répète : «Ma victoire est celle des
socialistes, c’est-à-dire d’acteurs politiques qui
veulent mettre en place une politique de justice
sociale, de progrès partagé et d’émancipation
des individus.» Quand ces individus sont
trop brillants souhaite-t-on, en France, les
voir s’émanciper davantage ? Ôtez-moi d’un
doute.
PB
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Tidjane THIAM.
de l’assureur britannique Prudential
plc. « Un Franco-Ivoirien à la tête de Crédit
Suisse ? C’est une révolution dans ce pays qui
privilégie des nationaux, voire des Américains
ou des Allemands pour diriger ses entreprises »,
aurait même indiqué un bon connaisseur
des milieux économiques helvétiques.
Tidjane Thiam né le 29 juillet 1962 à Abidjan
en Côte d’Ivoire , s’est longtemps plaint du
«plafond de verre» auquel il s’est heurté
en France. Ingénieur sorti major de sa promotion de la prestigieuse Ecole des Mines,
polytechnicien, diplômé de l’Insead, il avait
toutes les qualités pour trouver un emploi
de très haut niveau.
Mais cet Ivoirien de naissance, qui a la double
nationalité franco-ivoirienne, dit avoir longtemps buté sur un racisme fait de non-dits
qui lui a bloqué les plus hautes marches
des entreprises françaises. Alors que l’on
s’arrache les jeunes X-Mines comme lui, le
jeune Franco-Ivoirien se heurte à l’étroitesse d’esprit des employeurs et au poids
des préjugés à l’égard de ces « Français à
trait d’union » .
Alors que ses copains de l’X, Frédéric
Oudéa (Société Générale), Alexandre de
Juniac (Air France) et les autres connaissent une carrière brillante au sein de grands
© DR
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La France aime-t-elle ses élites noires ?
POLITIQUE
Nigéria
Alternance démocratique
en douceur
Seul résultat tangible : la démocratie a triomphé sans violence.
Un ex-putschiste Muhammadu Buhari a été élu ! Politiquement, le pouvoir
au Nigéria est aussi détenu par les 36 gouverneurs. Quant à l’insécurité et
la corruption – cheval de bataille de l’homme providentiel - il lui faudra
plus qu’une balayette pour nettoyer les écuries d’Augias.
© DR
Pour la petite histoire, le président sortant
et son épouse ont dû repasser plusieurs
fois au bureau de vote car les machines
ont rejeté leurs identités biométriques et
leurs cartes d’électeur.
Muhammadu BUHARI et Jonathan GOODLUCK.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Le scrutin à la loupe
53,95% pour Muhammadu Buhari leader de
la coalition All Progressive Congress (APC)
contre 44,96% pour le président sortant
Goodluck Jonathan du People Democratic
Party (PDP). Avec 2 751 759 voix d’avance,
l’affaire est entendue. La veille de la proclamation du résultat officiel, il devançait déjà
de 2 millions de voix le président sortant
Goodluck Jonathan après seulement le
dépouillement des trois quarts des suffrages. Le pays le plus peuplé du continent va
enfin connaître la joie de l’alternance depuis le retour de la démocratie en 1999.
69 millions d’électeurs sur 173 millions
d’habitants ont été appelés aux urnes le
28 mars dernier. Quelques centaines de
bureaux de vote ont même été autorisés
à jouer les prolongations le lendemain à
cause de problèmes techniques liés à l’introduction de carte électorale biométrique.
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Initialement prévu le 14 février, la date du
scrutin a été reportée de six semaines
par décision de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (INEC). Attahiru
Jega président de l’institution s’est plié à
l’injonction des responsables de sécurité.
Ceux-ci ont évoqué la lutte contre la secte
Boko Haram qui ne leur permettait pas de
mobiliser d’autres forces pour assurer des
élections présidentielles sans perturbation.
Cela n’a pas empêché la secte terroriste de
tuer 39 personnes le jour du vote dont un
membre de l’assemblée de l’Etat de Gombe
dans le Nord-Est. Que l’on s’indigne ici
de la surdité et de la cécité de la communauté internationale et des bien-pensants.
Par résignation ou faute de combattants
à Hollywood ou au festival de Cannes, les
506 femmes et enfants enlevés dont une
cinquantaine passé par les armes, quelques
jours avant le vote, n’a pas eu le même écho
médiatique mondial que les 250 lycéennes
de Chibok. Pourquoi ?
Six semaines de sursis donc pour le président sortant. Répit de courte durée pour
« Goodluck » quant à l’issue des élections.
Il n’a d’ailleurs pas attendu la proclamation
officielle de l’INEC pour féliciter son challenger. Et pourtant le matin du 30 mars, les
deux candidats étaient encore au coude
à coude : Muhammadu Buhari menait par
13 Etats contre 12 plus la capitale fédérale
Abuja pour le président sortant. La physionomie de ce résultat partiel reflétait
davantage un réflexe ethnique à majorité
musulmane au Nord et chrétienne au Sud.
En effet, Muhammadu Buhari remporta avec
plus 1,1 million de voix l’Etat-clé de Kaduna
contre 484 000 pour Goodluck Jonathan.
Idem dans l’Etat de Kano, lui aussi situé dans
le Nord du pays, avec 1,9 million de suffrages contre 216 000 pour son adversaire.
A contrario, on peut dire que les électeurs des
sept Etats (Ekiti, Abia, Anamba, Nasarawa,
d’Enugu…) situés dans le sud du pays majoritairement chrétien ne sont pas déplacés
pour soutenir Goodluck Jonathan.
Le Nigéria – le pays aux 6 coups d’Etat en 50
ans d’indépendance - a enfin vaincu ses démons en acceptant le verdict des urnes sans
violence. Songez qu’en 2011, les émeutes
de contestation des résultats des élections
présidentielles firent un millier de victimes.
On ne peut que souscrire à la déclaration du
nouveau président de la république nigériane
lorsqu’il a rendu hommage « aux qualités
d’homme d’Etat » de son prédécesseur. Ce
scrutin ne pouvait souffrir d’une quelconque
contestation. Les fraudes étaient cette fois-ci
limitées par l’identification électronique des
électeurs. Restait à surveiller la transmission des données des bureaux des 36 Etats
jusqu’au siège de l’INEC ; étape cruciale où les
procès-verbaux se gonflent artificiellement,
par le passé.
PDP :
bisbilles à tous les étages
La victoire de Muhammadu Buhari ressemblait davantage à un référendum contre
Goodluck Jonathan. Même au sein de son
propre parti - le PDP – certains membres influents considèrent que le chrétien Goodluck
Jonathan est arrivé au pouvoir par effraction.
Il était en effet, n°2 du régime lors du mandat
écourté du président Umaru Yar’Adua.
Emporté par le cancer en 2010, son viceprésident c’est-à-dire Goodluck Jonathan
a assuré la transition jusqu’au terme de la
mandature. Et le fait qu’il s’est présenté aux
POLITIQUE
Jonathan GOODLUCK.
© DR
suffrages universels en 2011 a provoqué le
courroux des musulmans aussi bien à l’intérieur du PDP qu’en dehors. Pour quelle
raison ? Mise à part un intermède de la mandature perturbée par la maladie d’Umaru
Yar’Adua (2007 – 2009), les chrétiens allaient
diriger le pays pendant 24 ans. Ce qui dérogerait au pacte non-écrit de l’alternance des
deux confessions au sommet de l’Etat.
A chaque élection majeure, le PDP perd
des plumes. Pour les présidentielles : 70%
en 2007 contre 57% en 2011 et 44,96%
en 2015. Aura-t-il encore la majorité à la
Chambre des Représentants ? Précédemment, il ne contrôlait plus que 56% des 360
sièges. Le fait même que Goodluck Jonathan
se représente de nouveau aux élections
présidentielles a provoqué la défection de
sept gouverneurs en août 2013. Parmi eux,
deux poids lourds : l’un de l’Etat de River,
principal producteur de pétrole ; l’autre de
Kano, l’Etat le plus peuplé du Nord. Les gouverneurs de la majorité présidentielle ont
fini par avoir la peau, en décembre 2014, de
Bamanga Tukur, président du Comité National du Travail, l’instance dirigeante du PDP.
Bref, que restait-il de pouvoir au président
en exercice ? Il ne tenait plus l’armée. Après
avec décrété l’état d’urgence en mai 2013
pour lutter contre Boko Haram, il a été
obligé de remplacer trois chefs d’état-major (terre, air, mer). Suprême humiliation
pour un chef d’Etat anglophone : être obligé
de demander de l’aide pour lutter contre
le terrorisme à Paris alors que le tropisme
naturel voudrait qu’il aille frapper à la porte
de 10 Downing Street ou à la Maison
Blanche. La dernière visite du Secrétaire
d’Etat américain John Kerry à Abuja en
janvier 2015 sonnait comme un ultimatum
« diplomatique » pour le respect du calendrier électoral et du verdict des urnes.
Muhammadu Buhari,
l’homme providentiel
Olesegun OBASANJO.
Décembre 2014, l’APC organisa une « primaire » pour désigner le candidat qui le
représentera aux élections présidentielles
de 2015. Il s’agit d’une convention réunissant 7.214 délégués. Deux candidats
sortent du lot : le général à la retraite
Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar
un transfuge du PDP. Ce dernier a été le
vice-président d’Olesegun Obasanjo et fut
même sa caution musulmane au moment
de sa réélection en 2003. Longtemps considéré comme son dauphin naturel en 2007,
les deux hommes se sont brouillés. Le sage
d’Otto a démontré sa rancune tenace en lui
préférant Umaru Yar’Adua comme candidat
PDP en 2007. Atiku Abubakar bascula alors
dans l’opposition. Malgré son expérience
du pouvoir, il ne recueillera que 954 voix
contre 3.430 pour Muhammadu Buhari.
Le mandat de ce dernier débutera officiellement après son investiture et la passation
de pouvoir le 29 mai. 72 ans, blanchi sous
le harnais, seul l’exercice de son magistère
nous prouvera si le général retraité se serait
véritablement assagi. Peut-être que le Nigéria se cherchait un dirigeant déterminé qui a
fait preuve d’une discipline de fer et d’intransigeance par le passé ? Il bénéficie de deux
préjugés favorables : être capable de tenir
tête aux pressions de la communauté internationale ; ne pas détenir de bloc pétrolier
comme la plupart de ses prédécesseurs.
© DR
Plus étonnant encore ! Olesegun Obasanjo,
chrétien aussi et fondateur du PDP, est devenu son principal « opposant ». Celui qui a
dirigé deux fois le pays - coup d’Etat de 1976
à 1979 et élection de 1999 à 2007 - avec le
bilan que l’on sait, se drape aujourd’hui dans
sa vertu. En effet, le grand sage d’Otto (son
village natal) aurait même voulu briguer un
3ème mandat en 2007 en faisant passer un
projet d’amendement de la Constitution. Il
a dû renoncer face au barrage du Sénat. Le
PDP ressemble a un parti bonapartiste fondé
par un leader charismatique pour servir son
propre dessein. Depuis qu’il n’est plus aux
affaires, le PDP a perdu de son hégémonie.
Il l’a même sabordé en déchirant publiquement, au début de l’année 2015, sa carte du
Le slogan de l’affiche de campagne du candidat Muhammadu Buhari : Who would you
trust with your life? [À quel homme confieriez-vous votre vie ?]. L’homme est tenace,
persévérant. Il a fallu se présenter trois fois
- 2003, 2007, 2011 - pour de nouveau accéder au pouvoir. Cette fois-ci, il est passé par
les urnes au lieu de prendre un raccourci
par la force comme ce fut le cas en 1983.
Outre une conjoncture défavorable – insécurité, situation économique catastrophique
– qui a entrainé un rejet du pouvoir en
place, l’opposition a su enfin saisir sa chance.
Dès février 2013, quatre partis ont décidé
de se coaliser pour former le All Progressive Congress (APC) : le Congrès d’Action
du Nigéria (ACN), le Parti de Tout le Peuple
Nigérian (ANPP), la Grande Alliance Progressiste (APGA) et le Congrès pour le
Changement Progressiste (CPC). Taire les
rivalités entre les leaders de chaque parti
fut déjà une avancée majeure de l’APC,
considérée individuellement comme des
écuries ethniques avec un fort antagonisme
Nord-Sud.
Muhammadu BUHARI.
Une première échéance le guette d’ici
quelques jours. Combien de gouverneurs
« APC » seront-ils élus le 11 avril ? Car
dans un pays fédéral, ce sont surtout ces
­­­13
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
© DR
parti. Il a justifié ce geste pour montrer son
profond désaccord avec Goodluck Jonathan.
Cette brouille pourrait trouver sa source
par l’éviction d’un des proches d’Olesegun
Obasanjo du Conseil Exécutif du parti, il y a
de cela un an.
POLITIQUE
derniers qui détiennent le pouvoir et leurs
attributs (prévarication, distribution de
prébendes). Bon nombre d’entre eux ont
été dans le collimateur de l’Agence fédérale
de lutte contre la corruption (EFCC). La fin
de l’impunité est-elle enfin arrivée ?
© DR
Ensuite l’APC combien de divisions ? Nul
ne sait encore les secrets des négociations
au sein de la coalition au moment du choix
de leur candidat. Il faudra satisfaire les revendications de chaque parti en fonction de
son poids électoral. Comment l’APC a-t-il
pu financer sa campagne électorale face à la
puissance de feu « financière » du PDP ? Les
hommes d’affaires de ce pays jouent systématiquement sur deux tableaux en arrosant
les deux finalistes. Quelque part, Muhammadu Buhari leur sera redevable et les milieux
d’affaires souhaiteront rapidement un ren-
Nigeria
Mme Buhari réagit sur twitter
à la victoire électorale
de son époux
“Je suis très fière de mon mari”, a réagi Aisha
Buhari, épouse de Muhammad Buhari, sur
voi d’ascenseur. Pour un candidat qui a fait
de la corruption son cheval de bataille, une
« balayette » ne suffira sans doute pas pour
lutter contre la corruption qui gangrène
tout le système économique.
D’autres groupuscules sévissent un peu partout dans ce vaste pays. Le nouveau chef de
l’Etat aura-t-il les moyens de s’attaquer au
mal par la racine : une répartition équitable
de la richesse ?
Chasser le naturel, il revient au galop. Au
cours de sa campagne, la rigidité de l’ancien
chef de la junte de 1983 perce rapidement
dans les rhétoriques du candidat de 2015. En
effet, il s’est dit prêt à appliquer la charia dans
tout le pays avant d’édulcorer son discours en
se reprenant qu’il est aussi pour une liberté
de culte pour toutes les confessions.
C’est au pied du mur qu’on reconnait le
maçon. Rappelons juste que cet officier
a fait ses classes à l’académie militaire de
Kaduna, Etat où il a été plébiscité. Ancienne
capitale du Nord pendant la colonisation,
devenue épicentre du pouvoir après l’indépendance et surtout ces trois dernières
décennies. Les élites formées ou originaires
de cette ville - militaires, politiques quelque
soit son étiquette, hommes d’affaires - sont
liés par une sorte de pacte que d’aucuns
n’hésiteraient pas à définir de mafia ; le
terme oligarchie semble plus approprié !
Enfin, il a promis d’éradiquer Boko Haram
qui est devenu aujourd’hui un problème
régional. Il va devoir composer avec des
voisins dont le Niger. Lors de son bref passage au pouvoir il y a 30 ans, il avait expulsé
200.000 nigériens qui moururent de faim.
son compte twitter, quelques minutes
après que le président sortant, Goodluck
Jonathan, ait appelé son époux pour lui
concéder la victoire à l’élection présidentielle au Nigeria.
Mme Buhari a également salué l’équipe de
campagne de son mari qui a réussi à faire
émerger Buhari de son statut régional pour
en faire une figure politique nationale.
Dans un autre tweet, elle a déclaré : “Les
Nigérians sont maintenant plus que jamais
conscients du fait que les gens ont le pouvoir
de changer le destin de la nation”.
Elle a estimé que ses compatriotes devraient
voir l’élection de Buhari comme la victoire
de la démocratie, annonciatrice d’un avenir
meilleur.
Muhammad Buhari, actuellement âgé de 72
ans, originaire de la ville de Daura, dans l’Etat
de Katsina (nord du Nigeria), a remporté
Lamine THIAM
le scrutin par un écart d’au moins trois
millions de voix, gagnant 20 Etats devant
Jonathan qui n’a obtenu que 16 Etats.
Réagissant sur son propre compte twitter,
Buhari a déclaré : “Pause… attendez de
savoir”, indiquant qu’il ne voulait pas se
déclarer vainqueur.
Des foules immenses de supporters du
‘All Progressives Congress’ (APC) de
Buhari se sont rassemblées au siège de
campagne du parti à Abuja pour montrer
leur joie et jouer de la musique avec le
vainqueur.
D’autres supporters à Kano ont improvisé
un concert de klaxons et se sont mis à
danser dans les rues de la ville brandissant
des balais, en signe de victoire du l’APC, la
première arrachée par l’opposition nigériane depuis l’indépendance du pays.
APA
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Côte d’Ivoire
6 mois avant la présidentielle
En octobre prochain doit se tenir l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire
après celle de 2010. Mais avant, les préparatifs vont bon train et de
chaque côté les forces politiques s’activent.
La Haye : une destination prisée
Depuis son transfèrement à la prison de
Scheveningen en novembre 2011, outre ses
partisans, l’ex-président Laurent Gbagbo
n’avait autant fait l’objet de convoitise.
­­­14
Depuis le début de cette année, en tout cas,
cette tendance qui faisait de Laurent Gbagbo
cet homme à bannir de la société a été inversée. Une tendance qui aurait sans doute
été occasionnée par le « fameux » appel de
Daoukro lancé le 17 septembre 2014 par le
président du Pdci, Henri Konan Bédié.
Depuis lors, la Haye est devenue une destination prisée des opposants ivoiriens ou
du moins « les irréductibles » du Pdci-Rda.
POLITIQUE
La prison de Scheveningen.
Obtenir le soutien
de Laurent GBAGBO
© DR
Au mois de mars, le député KKB et l’ex
président de la CDVR, après s’être rencontrés à Paris se sont rendus à la prison de
Scheveningen.
Inéluctablement chacun avec le même objectif : celui d’avoir sa bénédiction pour
cette présidentielle à laquelle le PDCI
a choisi de donner ses voix au candidat
Alassane Ouattara, de la coalition RHDP.
Comme il l’a lui-même révélé après leur
rencontre, KKB et Laurent Gbagbo ont eu
quatre heures d’échanges le 23 mars dernier.
Même si rien n’a filtré de cette rencontre,
les supputations quant à elles varient d’un
individu à un autre. Le lendemain de cette
visite, c’est l’ex-gouverneur de la BCEAO,
Charles Konan Banny qui selon ses propres
dires est allé voir un ami, un fils du pays.
Mais cette visite, à n’en point douter avait
pour ordre du jour la Côte d’Ivoire et inévitablement la présidentielle à venir. Quant
à Essy Amara qui pour l’heure n’a pas son
nom dans le registre des visites de cette
prison hollandaise, il revient que sa démarche est autre. Il procéderait par message et serait en contact permanent avec
Laurent Gbagbo.
Parloir de la prison.
© DR
Ils sont en effet quatre à s’être opposés à
une candidature unique à la prochaine présidentielle : le député Kouadio Konan Bertin
dit KKB, l’ex-président de la CDVR, Charles
Konan Banny, l’ancien ministre des affaires
étrangères Essy Amara et Kablan Brou
Jérôme. Des visites subites qui n’ont rien
de fortuites d’autant plus qu’elles visent un
objectif bien précis. Il faut noter que pour
ceux qui s’y sont déjà rendus, ils sont candidats déclarés à la présidentielle prochaine.
Laurent Gbagbo en dépit de son incarcération demeure un poids lourd sur l’échiquier
politique en Côte d’Ivoire. L’on en veut
pour preuve hormis les différentes manifestations de soutien à son endroit, les résultats de la précédente présidentielle. Celle-ci,
lui attribuant 47% des voix. Un score non
négligeable. C’est donc à juste titre qu’il
fait l’objet en ce moment de convoitises de
la part des potentiels candidats à la présidentielle. A voir ce ballet, l’on est tenté de
s’interroger sur ce que vaudrait un éventuel
appel de Laurent Gbagbo en provenance
de sa cellule ? En effet, il faut compter avec
Laurent Gbagbo, ou du moins, cette carte
serait la meilleure à jouer pour l’opposition.
Si appel, il y a. Mais après, ce ne sera qu’à
une seule condition, celle de voir l’opposition parler d’une même voix. L’on a vu une
première rencontre entre des leaders de
l’opposition le 18 mars dernier qui a réuni,
Lider de Mamadou Koulibaly, FPI version
Aboudrahamane Sangaré et des représentants des irréductibles du PDCI-RDA. Cette
rencontre qui, dans les normes, devrait être
la première d’une série, serait un signe fort
si et seulement si ceux-ci parviennent à désigner un candidat. Chose qui ne serait pour
l’instant pas à l’ordre du jour. Une équation
qui pourrait s’avérer difficile d’autant que
chacun d’entre eux a des ambitions. Mais,
comme a-t-on coutume de dire, en politique
tout est possible. Si ce n’est cela, il ne faut
pas se voiler la face car une opposition en
rang dispersé quelque soit l’appel lancé par
Laurent Gbagbo se fera laminer par Alassane
Ouattara très en confiance depuis l’appel de
Daoukro.
Hermann DJEA
Laurent GBAGBO.
­­­15
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
© DR
Que vaudrait la caution
de Laurent GBAGBO ?
SOCIÉTÉ
Richard OSEI-KWASI
Une trajectoire exceptionnelle
Arrivé en France dans les années 80 sans parler français, il est aujourd’hui à la tête
d’une entreprise sociale de 45 salariés. Histoire d’une réussite, véritable leçon de
vie pour plusieurs.
barrière linguistique. Il va donc prendre
des cours à l’Alliance française à Paris.
Embauché comme veilleur de nuit, il peut,
sur son lieu de travail, se livrer à la lecture
de nombreux ouvrages en français dans le
but d’apprivoiser la langue de Molière.
© MALICK DAHO
Après quelques mois, le diplômé qu’il était
en arrivant en France, s’inscrit à l’université
de Nanterre pour apprendre le management. « Très tôt, je savais que je n’allais pas être
veilleur de nuit toute la vie. Comme j’aime les
études, j’ai voulu continuer à me former parce
que je savais ce que je voulais faire. Souvent, on
ne fait rien en attendant les opportunités, mais
si elles arrivent qu’on n’est pas prêt, cela ne
sert à rien non plus », lance-t-il dans un français très correct. Même si les études sont
difficiles à cause de la langue, Osei-Kwasi
s’accroche. Il travaille d’arrache-pied pour
combler son retard. Et 4 ans plus tard, il
est autorisé à devenir enseignant vacataire
dans la fac où il a étudié. Ses mérites, son
engagement et son travail sont reconnus !
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Richard OSEI-KWASI.
Il y a comme ça des parcours de vie qui
sont une véritable source d’inspiration et
d’admiration. Celui de Richard Osei-Kwasi
en est une. Lorsqu’il débarque du Ghana
pour rejoindre son frère vivant en France
en 1981, l’anglophone qu’il est sait que le
premier challenge qu’il doit affronter est
celui de la langue. Il décide, grâce au Secours catholique, de faire tomber cette
­­­16
Après Nanterre, il entre dans une société
qui est au bord de la faillite. Grâce à ses
connaissances en comptabilité, gestion et
management, il arrive à la sortir des difficultés. C’est à ce moment-là que lui vient l’idée
de créer sa propre entreprise. Pas n’importe
laquelle. Il met en place en 2003 la 2ATP-MR
(Accompagnement, Assistance et Transport
des Personnes à Mobilité Réduite), dans la
commune des Mureaux. Une entreprise sociale qui se spécialise dans le transport et
l’insertion des personnes en difficulté. « En
regardant mon parcours, j’ai vite compris que
je voulais travailler dans cette branche. Aider les
personnes à mobilité réduite, c’était pour moi
comme une évidence, car eux aussi avaient besoin que l’on s’occupe d’eux. »
Mais il ne se contente pas de les transporter,
il les embauche aussi. Une bonne partie de
ses 45 salariés est composée de personnes
en difficulté, de chômeurs de longue durée ;
de personnes à qui la vie n’a pas fait de cadeau. « C’est ma manière de les réinsérer dans la
société. Et je pense que le travail est un puissant
moyen d’insertion », ajoute ce mari et père de
5 enfants.
Grâce à sa vision et au modèle à la fois associatif et familial de son entreprise, Richard
Osei-Kwasi a réussi à faire de la 2ATPMR, une société qui compte dans toute la
région parisienne. Elle a reçu de grandes
distinctions de la part des autorités. « Dans
le secteur du transport sanitaire, il y a de la
concurrence, mais notre mission est spécifique
car nous donnons une forte touche humaine
à notre travail. Si le transport est en premier,
les chauffeurs apportent autre chose, comme
l’écoute ou passer prendre des médicaments à
la pharmacie. » La société est gérée comme
une grande famille. Et ça marche car les
salariés sont reconnaissants à ce patron qui
leur a tendu la main.
Elevé dans une famille où le partage a toujours été la règle, le Self-made man est
devenu aussi vice-président d’une branche
du Lions Club. « Mes parents m’ont toujours
appris qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à
recevoir. Même quand on n’avait pas grandchose, ils le partageaient quand même avec
les autres. Entrer au Lions club s’inscrit dans la
continuité de ma vie, de mon travail grâce aux
valeurs familiales que j’ai reçues. » Ce club, en
accord avec les autorités ghanéennes, est
en train de construire une maternité dans
un endroit du pays où la mortalité pré et
post natale a atteint des niveaux élevés.
Observateur attentif de la vie, Richard
Osei-Kwasi veut inciter les Africains à dépasser les préjugés et à essayer de vivre
leur rêve. « Nous avons un potentiel, il faut
l’exploiter à partir de ce qui existe déjà. Sortons des préjugés, et battons-nous pour réussir. Même les chefs d’Etats africains doivent
comprendre qu’ils sont élus pour se mettre au
service des populations, pas pour se servir en
généralisant la corruption. »
Une chose est sûre, cet homme, qui refuse,
par humilité et modestie, d’être considéré
comme un modèle, est une fierté pour
l’Afrique. Il est la preuve que rien n’est
impossible à celui qui veut entreprendre
même s’il part avec un handicap. Puisse son
parcours exceptionnel inspirer d’autres
Africains de la diaspora !
Malick DAHO
SOCIÉTÉ
Rencontre avec
Soum BILL,
artiste ivoirien
« La démocratie ce n’est pas
des sacs de sable qui sont largués
sur une communauté quelconque
que ce soit »
par le Comité Miss Côte d’Ivoire d’Italie, c’est
ce qui explique ma présence ici. Mon séjour
en Italie se passe bien. Au niveau de mon
spectacle, le public s’est bien éclaté, un public très actif. Je remercie le président Prince
Chérif et la secrétaire madame Jocelyne Yao
Nina et toute l’équipe de m’avoir invité. En
tout cas c’était positif.
D-N : Votre dernière œuvre
« Escale », comment se
comporte-t-elle sur le marché ?
S. B. : L’œuvre se comporte très bien, il
s’agit d’un essai que nous avons fait. On a
atteint les 5000 ventes, ce qui veut dire que
le public a bien accueilli l’album. On prépare
l’album 100% Zouglou, qui arrive très bientôt
comme promis.
D-N : Que pensez-vous des
futures élections présidentielles
en Côte d’Ivoire ?
S. B. : Il faut dire que tout le monde attend
ça avec la peur au ventre. Quand on voit les
guéguerres qui éclatent partout, c’est comme
si on n’avait rien retenu de tout ce qui s’est
passé. Mais en même temps il faut panser les
plaies et que cela soit de façon véridique et
claire dans le respect des uns et des autres.
Je pense qu’une démocratie est en train de
se construire et chacun à sa partition à jouer,
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que ce soit du côté du pouvoir comme de
l’opposition. Mais que cela se passe dans les
règles de l’art. Ce qui nous fait peur c’est que
l’on ne retourne plus à ce qu’on a vécu, et
que ce qui s’est passé ne se reproduise plus.
D-N : Avez-vous un message à
l’endroit des autorités ivoiriennes ?
S. B. : Je voudrais dire d’abord que la démo-
cratie, ce n’est pas des sacs de sable qui sont
largués sur une communauté quelconque que
ce soit. Je souhaite que chacun joue sa partition dans le destin de la Côte d’Ivoire et
surtout que le peuple soit victorieux et qu’il
soit au centre du débat. Je vous remercie.
René KOUAMÉ
Merci d’envoyer votre CV
à DIASPORAS NEWS
contact@diasporas-news.com
qui transmettra
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Diasporas-News :
Qu’est ce qui explique votre
présence ici à Bergamo
et comment se passe
votre séjour ?
Soum BILL : Je vous remercie. J’ai été invité
© DR
A l’occasion du Casting du comité Miss Côte
d’Ivoire d’Italie (Comici Italia) du 21 mars
2015, Diasporas-news a rencontré l’artiste
musicien Ivoirien Soum Bill à Bergamo en
Lombardie (Italie). Il nous a accordé un entretien dont le contenu est le suivant :
SOCIÉTÉ
Arrestation
des militants en RDC
© FILIMBI
Indignation et colère de leurs organisations
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Conférence de presse avec les militants des mouvements FILIMBI (RDC), Y’en a marre (Sénégal) et Balai Citoyen (Burkina Faso).
Après le diplomate américain et les journalistes occidentaux brièvement interpellés,
les militants sénégalais et burkinabè ont été
remis en liberté et expulsés dans l’aprèsmidi du 18 mars 2015 de Kinshasa. Trois
leaders du Mouvement Y’en a marre du
Sénégal, Fadel Barro, Aliou SANE, Malal
TALLA, un leader du Balai Citoyen, Sibiri
Ouédraogo alias Oscibi Johann (Burkina
Faso) et plusieurs militants du mouvement
FILIMBI (RDC) ainsi que des journalistes et
des diplomates avaient été arrêtés à Kinshasa alors qu’ils tenaient une conférence
de presse, le dimanche 15 mars 2015. Pour
le mouvement Balai Citoyen du Burkina
Faso, ce qui s’est passé est la révélation de la
situation des droits de l’homme en RDC.
Les organisations citoyennes du monde surtout la jeunesse africaine a été interpellée
au cours d’une conférence de presse.
­­­18
« On se porte bien, nous avons été bien traités, sauf la torture morale » rassure Oscibi
Johann du Burkina Faso. « Je salue la forte
mobilisation dont nous avons bénéficié »,
déclare Fadel Barro du Sénégal. Ces leaders
des Mouvements Citoyens du Burkina Faso
et du Sénégal s’étaient rendus à Kinshasa
(RDC) à l’invitation du Mouvement d’action
civique de jeunes congolais, FILIMBI pour
participer à des ateliers de sensibilisation
et de promotion de l’engagement civique et
citoyen dans la période du 14 au 15 mars
2015. Selon l’un des porte-paroles du Balai
Citoyen du Burkina Faso Serge Bambara
alias Smockey, les leaders des Mouvements
citoyens du Burkina Faso et du Sénégal qui
s’inscrivent dans une dynamique de solidarité
et de partenariat entre les peuples et singulièrement entre la jeunesse africaine, ont
tenu à partager aux participants de l’atelier,
leurs expériences respectives de l’engagement citoyen. Pour le Balai Citoyen et Y en
a marre, les principes et les fondements de
cet engagement reposent essentiellement
sur la promotion de la démocratie, la bonne
gouvernance et le civisme. « Conscients de
l’interdépendance des Etats, des peuples et des
exigences de la mondialisation, ces Mouvements
portés par une jeunesse militante et déterminée
se battent pour refonder le système de gouvernance de leurs pays respectifs en particulier et
de l’Afrique en général, et cela dans un esprit
de non-violence » a déclaré Smockey du Balai
Citoyen. Du reste, le séminaire auquel prenaient part ces activistes de la démocratie,
s’est tenu dans la légalité et les réflexions
qui s’y menaient, faisaient références aux
valeurs de responsabilité, de non-violence
Militants du mouvement, Y’en a marre.
Kinshasa s’oppose
à un partage d’expérience
Selon les promoteurs du mouvement Filimbi, la problématique de l’engagement citoyen
des jeunes n’est pas nouvelle en République
Démocratique du Congo. Mais le combat
est assez timide bien qu’initié depuis de
longues années déjà. Les actions entreprises
dans ce cadre restent encore aujourd’hui
sporadiques, quelque peu timorées, souvent
étouffées ou récupérées et détournées de
leur cause première. Par conséquent, les
jeunes congolais perdent de plus en plus
l’intérêt pour l’exercice de leur citoyenneté.
Leur adhésion à des structures associatives,
syndicales ou politiques demeure un phénomène sélectif. Et cela alors même qu’ils
sont les plus grandes victimes du système
de gouvernance actuel (recrutement forcé
au sein de groupes armés, difficulté d’accès
à l’éducation, chômage etc.). Pourtant, la
jeunesse congolaise aurait énormément à
offrir. Son dynamisme, sa créativité et son
optimisme sont un gage de la revitalisation
de la société congolaise et de sa continuité.
Dans plusieurs contextes, les jeunes se sont
révélés comme le moteur du changement
et leur implication dans le processus politique a conduit à des bouleversements
positifs. Comment faire pour raviver l’intérêt des jeunes congolais pour l’engagement
citoyen en vue de renforcer le système
démocratique ? C’est de cette question
qu’est née l’idée du projet Engagement
Citoyen des Jeunes de « FILIMBI ». Le
Mouvement National Filimbi regroupe les
Associations « Jeunesse pour une Nouvelle
Société (JNS) », « Forum National de la Jeunesse
pour l’Excellence (FNJE) » et « LUCHA »
Pour mobiliser autour de ces questions ces
associations de jeunes veulent utiliser la
musique comme instrument. Filimbi pense
que la musique, hormis son aspect divertissant a toujours eu le don de parler au
cœur des êtres humains avec une réson-
Abdoul RAZAC NAPON
© DR
et de paix. D’où le grand étonnement de
ces organisations qui dénoncent des « déclarations calomnieuses et des accusations
graves » des autorités de la RDC. Pour les
membres du Balai Citoyen, la raison de cette
frilosité et de l’embastillement de leurs
camarades est toute simple. Les « ateliers »
de Filimbi n’ont pas été appréciés par les
autorités congolaises, qui voyaient visiblement d’un mauvais œil la présence sur son
territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar,Y’en a marre
avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie,
et le Balai citoyen de Ouagadougou, fut l’une
des organisations très active dans l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014
et qui a mis fin à 27 ans de règne de Blaise
Compaoré au Burkina.
nance particulière auprès des jeunes. Elle a
dénoncé les maux de la société, y compris
les marginaux, défendu les faibles, libéré les
esclaves. C’est un des outils de communication incontournable en RDC. Elle est
constamment utilisée pour transmettre des
messages aux citoyens. Ils ont alors sollicité le concours des organisations de jeunes
africains notamment le mouvement Y’en a
marre du Sénégal et le Balai Citoyen du
Burkina Faso pour un partage d’expériences.
Ces deux organisations devraient partager
leurs expériences d’engagement citoyen
des jeunes au Sénégal et du Burkina Faso en
se basant sur le cas de leur mouvement au
cours des ateliers thématiques. Ils devront
aussi aider à la formulation de messages
de sensibilisation avec les participants aux
ateliers et à la création de chansons avec
les artistes locaux. Le projet d’activité qui
devrait s’étendre du 1er novembre 2014 au
31 mars 2015 a été financé par la diplomatie
américaine. Des ateliers de réflexion, des
chansons de mobilisation, des concerts, un
hymne sur l’engagement citoyen, le lancement du Mouvement et du prix « FILIMBI »,
la production d’un documentaire étaient
programmés dans l’agenda des jeunes
congolais. Avec ces arrestations, les autorités congolaises viennent de mettre fin, du
moins officiellement à un projet de jeunes
ambitieux. Bien qu’empêchés de livrer leurs
messages, de partager leurs expériences, les
mouvements sénégalais, et burkinabé disent
être solidaires de leurs camarades congolais et de la jeunesse africaine et demeurent
convaincus et déterminés.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
© DR
SOCIÉTÉ
Mobilisation des membres du Mouvement National Filimbi suite à l’arrestation de militants.
­­­19
© DR
SOCIÉTÉ
Ronald M’BRO LATH
Directeur de la fondation ‘’Fely Tchaco’’ basée en Côte d’Ivoire qui vient en aide
aux veuves et démunis. Il a accordé un entretien à Diasporas - News.
fait que certaines personnes traversent
d’énormes difficultés aussi bien au plan relationnel que social. A travers notre fondation,
nous avons voulu apporter un soutien à ces
personnes en étant à leur écoute et surtout
leur redonner de l’espoir.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
D-N : Pourquoi l’avoir baptisée
‘’Fely Tchaco’’ ?
M. L. : C’est avant tout un hommage que
nous voulons rendre à une dame que nous
considérons comme un modèle. C’est une
dame qui se bat pour s’imposer partout où
elle passe. Elle nous a beaucoup marqué par
son courage et sa bravoure. Le parcours de
cette artiste plasticienne reste pour nous
un élève de réussite sociale.
D-N : Quelle mission
s’est assignée cette fondation ?
R. M. L. : La fondation Fely Tchaco a pour
mission de soutenir les veuves et les orphelins en vue de leur redonner le sourire. L’autre
mission, c’est de promouvoir la culture, faire
­­­20
découvrir les usages et coutumes des différentes régions du pays.
D-N : Depuis quand existez-vous ?
R. M. L. : La fondation existe depuis le 1er
janvier 2015 et son siège se trouve dans la
commune d’Adjamé à Abidjan.
D-N : Quelles activités
avez-vous menées et quelles
sont les perspectives
pour la fondation ?
R. M. L. : Nos activités sont essentiellement
d’ailleurs à bon escient. En attendant de bénéficier d’aides extérieures, nous avons une organisation interne qui est faite de cotisations
des membres pour financer toute activité.
Vous organisez bientôt le lancement officiel
des activités de la fondation. Avez-vous sollicité une aide de Fely Tchaco ? Sera-t-elle
présente ?
Pour l’instant nous ne pouvons vous confirmer
sa présence mais nous sommes en négociation.
Pour ce qui est de son aide, nous ne l’avons
pas sollicitée. Nous entrevoyons de démarrer les activités par nos propres moyens et
éventuellement à l’avenir solliciter son aide.
Entretien réalisé par Hermann DJEA
des dons en kit scolaires que nous avons
fait aux élèves de l’école ‘’Roland Cissé’’
d’Adjamé. Des dons en vivre et non vivre ont
également été fait aux femmes démunies du
village d’Akradio à Dabou. Nous avons organisé une opération d’alphabétisation dans la
commune d’Abobo où nous avons appris à
lire et à écrire à de nombreuses personnes.
D-N : De quels moyens dispose
cette jeune fondation pour
mener ses activités ?
R. M. L. : Nous avons dans un premier
temps les moyens humains que nous utilisons
© DR
Diasporas-News :
Comment vous est venue l’idée
de créer cette fondation ?
Ronald M’BRO-LATH : L’idée vient du
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
SOCIÉTÉ
­­­21
SPORT
Dennis SCHRÖDER
Le nouveau Kaiser de la NBA
On connaissait Dirk Nowitzki comme l’Allemand de la NBA. Désormais, il faudra
compter avec le plus Gambien des Allemands dans la ligue américaine.
© DR
N°17 sur son maillot. Avec ses 76 kg pour
1,85 m, Schröder compense son petit gabarit par une vivacité à toute épreuve. Meneur
remplaçant de Jeff Teague, « il apporte toujours
du positif lorsqu’il rentre sur le terrain », dit son
coach Mike Budenholzer. Comparé à Rajon
Rondo et Tony Parker à leurs débuts, il sait
qu’il a encore du travail, mais le talentueux
espoir est déjà respecté dans toute la ligue.
Fan du Français, le jeune allemand s’en inspire
même : « J’ai regardé beaucoup de vidéos de
Tony Parker en particulier, pour voir comment il
utilise sa vitesse et sa capacité à aller au panier. A
chaque fois que j’en regarde une, j’essaie ensuite
de faire la même chose. »
Dennis SCHRÖDER.
À l’été 2011, il participe au championnat
d’Europe des U18 ans avec l’Allemagne en
Pologne. L’équipe passe le tour préliminaire
mais est éliminée dans le tour qualificatif et
finit à la 11e sur 16 nations. Schröder termine la compétition avec des stats impressionnantes : 13,5 points et 4,9 passes décisives par match en 30 minutes de jeu. Un an
après, il rejoint l’équipe d’Allemagne pour
disputer le championnat d’Europe des U20
­­­22
qui se déroule en Slovénie. L’Allemagne se
qualifie pour la phase éliminatoire mais est
largement battue par l’Espagne en quart
de finale et termine à la 5e place. Schröder
découvre le très haut niveau et décide de
faire du basket son métier. Il accède au championnat de première division allemand lors
de la saison 2012-2013 avec le club de ses
débuts. Il réussit une très bonne saison et est
sélectionné pour le All-Star Game allemand.
Schröder, qui se sent parfaitement allemand,
promet qu’il ira visiter la Gambie, le pays
d’origine de sa mère. Ce qui serait une vraie
marque de reconnaissance et un juste retour
des choses.
Malick DAHO
Le mois de mars 2013 marque un tournant
important dans la vie du jeune joueur. Il est
sélectionné pour le Nike Hoop Summit, une
rencontre opposant les meilleurs jeunes
joueurs non américains aux américains. Lors
de ce match, remporté par la sélection mondiale 112-98, il est titulaire, meilleur passeur
de la rencontre avec 6 passes et marque 18
points. Là il est repéré par toutes les franchises NBA. Schröder se met à rêver d’une
carrière aux USA.
Après un titre de meilleur jeune (moins de
24 ans) du championnat de première division
et de joueur ayant le plus progressé, Il se présente à la draft NBA 2013 et est choisi en
17e position par les Atlanta Hawks, d’où le
© DR
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
A première vue, Dennis Schröder n’a rien
à voir avec le morphotype de l’Allemand
lambda. Il n’est pas blond et n’a pas les yeux
bleus. Il est plutôt de ce beau teint noir de
l’ébène d’Afrique. En effet il est le fruit d’un
métissage assez rare pour être souligné. Fils
d’un Allemand et d’une Gambienne. Il a été
un grand champion de skate-board dans son
enfance avant de s’intéresser au basket-ball à
partir de 11 ans. Schröder dispute le championnat espoir allemand avec les Phantoms
Braunschweig. L’équipe atteint le Final Four
de la compétition mais est battue en finale.
Il impressionne par la vitesse de son premier
pas, de ses changements de direction, de sa
course en contre-attaque, et est déjà très
adroit à 3 points.
Avec sa petite mèche blonde qu’il arbore
pour faire plaisir à sa mère, mais qu’il déteste, Dennis Schröder est aussi un maître du
trash-talking. Il tchatche pendant les matches
et réussit à rendre fous ses adversaires. S’il
garde la tête froide, il est parti pour devenir le
nouveau Kaiser de la NBA dès la retraite de
Nowitzki. Une retraite qui ne saurait tarder.
SPORT
Serge AURIER, le comble de la bêtise
Serge AURIER
Même si Aurier s’est fendu de plates excuses
à l’endroit de l’arbitre M. Kuypers, il est juste
de signaler que l’Ivoirien aurait dû comprendre qu’à l’heure du numérique, cette
vidéo ne passerait pas inaperçue. Lui qui a
déjà du mal à gagner sa place au PSG, barré
par Gregory Van Der Wiel et désormais
Marquinhos capable de jouer latéral droit,
devrait plutôt songer à se faire remarquer
M.D
différemment.
LE NUMÉRO D’AVRIL
vient de paraître
RENDEZ-VOUS AVEC
SYLVIA BONGO - SIMONE GBAGBO - MYRIAM MAXO
FATOU NOBA - TIGUIDA - STOMY BUGSY - FAADA FREDDY
EUNICE BARBER - TENNY - MARIÈME JAMME
JOANA CHOUMALI - KIYANA WRAPS - FESPACO - ETC...
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Un «fils de p...» coûte donc plus cher qu’un
tacle trop appuyé. C’est, du moins, la lecture que l’on peut faire des sanctions dont
écopent Zlatan Ibrahimovic et Serge Aurier.
L’attaquant suédois du PSG avait été expulsé
à la 31e minute du 8e de finale retour de
Ligue des champions à Chelsea (2-2 a.p) le
11 mars, tandis que le latéral droit ivoirien,
alors blessé, avait insulté la génitrice de l’arbitre de cette rencontre un peu plus tard
ce soir-là, dans une vidéo postée sur son
compte Instagram où elle a été vue plus de
600.000 fois.
© DR
Aurier n’est pas Zlatan. Le latéral droit du
PSG et des Eléphants de Côte d’Ivoire vient
de l’apprendre à ses dépens. La commission
de discipline de l’UEFA a rendu son verdict
jeudi 19 mars : Zlatan Ibrahimovic, expulsé
à Chelsea pour un tacle sur Oscar, n’écope
que d’un match de suspension et manquera
donc seulement le quart de finale aller de
la Ligue des champions, le 14 ou le 15 avril.
Les instances européennes ont, en revanche,
été moins clémentes avec Serge Aurier, qui
avait insulté l’arbitre de ce même match sur
les réseaux sociaux : il est suspendu trois
matchs.
BEAUTÉ
Enfin mon vernis à ongle
ne s’écaillera plus jamais !
A chaque fois qu’on se fait une pose de vernis,
on craint les jours qui suivent, car 3 jours, parfois
2 jours suffisent pour que le vernis s’écaille,
ça nous donne un aspect disgracieux et on est
obligé de l’enlever ou de refaire les poses à volonté.
parfois il saute même 1h après, lorsque
vos ongles auront séchés
-P
as la peine de faire une longue manucure
avant chaque pose de vernis, une bonne
grosse manucure une fois par mois suffit (cuticule, gros polissage, citron, gommage etc…). Par contre pensez à respecter au moins ces conseils :
1) Se laver les mains rapidement
au savon, bien essuyer
2) Polir rapidement la surface si besoin 3) Poser une base protectrice
de votre choix (durcissante,
correctrice, blanchissante etc…)
Prolonger la tenue
© DR
Bien appliquer son vernis
Un vernis tiendra mieux sur des ongles en
bonne santé, c’est évident.
- Si vous avez les ongles mous ou dédoublés, vos ongles se plient souvent et donc
le vernis est sans cesse en train de se déformer, ce qui diminue considérablement
la tenue sur l’ongle et il s’écaille en grosse
plaques.
- Des ongles mal polis, avec plein d’aspérités, de stries, de bosses peuvent diminuer
la tenue du vernis : Polissez vos ongles et
utilisez une base anti-strie ou correctrice
- Évidemment, un vernis ne tient pas sur des
ongles sales…
- Ne surtout pas toucher les peaux et cuticules avec le vernis (ou alors les nettoyer
après), sinon vous emprisonnez de l’air et
créez un bourrelet : le vernis va s’écailler.
- Une couche fine, séchage, puis une 2ème
couche plus épaisse, séchage.
- Ne pas oublier de vernir la tranche de
l’ongle au bout, ce n’est pas très grave
mais j’ai remarqué que ça tenait mieux en
le faisant.
- Ne pas tremper longtemps vos ongles
dans l’eau durant les 2h qui suivent afin
de laisser sécher vraiment en profondeur
et ne pas déformer l’ongle pendant cette
étape. Si vous êtes très active, faite votre
manucure avant d’aller vous coucher.
ASTUCE !
Posez aussi
de la base protectrice sous l’ongle
(pour les ongles longs uniquement)
cela permettra de mieux
imperméabiliser l’ongle
et donc qu’il soit plus dur.
Une bonne manucure
- Avant de poser votre vernis, vous ne
devez pas avoir fait tremper vos ongles
longtemps dans l’eau auparavant (vaisselle,
piscine…) sinon ils sont imbibés d’eau et
mous. Cela réduit la tenue du vernis et
­­­24
- Certaines très bonnes marques tiennent
très bien pendant une semaine, mais il
vaut mieux en poser pour rallonger la tenue et la brillance.
- Portez des gants lorsque vous utilisez des
produits ménagers et pour la vaisselle, lavez-vous les mains à l’eau froide (ça ramolli moins vite que l’eau chaude). L’eau
est vraiment fatale pour un vernis, surtout
pour les ongles longs qui se déforment
beaucoup en devenant mous !
Et aussi…
- Un vernis tiendra mieux sur des faux
ongles parce qu’ils sont plus durs, ne se
déforment pas et que le gel par exemple
absorbe beaucoup mieux la couleur que
l’ongle naturel.
- Plus vous vous cognez les ongles, plus
ils se créent des microfissures et donc
le vernis va s’écailler petit à petit ! Voilà
pourquoi, en général les vernis tiennent
mieux sur les ongles longs, car nous avons
des gestes différents, on ne cogne pas nos
ongles sans arrêt, sinon ça nous fait mal !
- Choisissez des vernis de qualité
A retenir : Il faut absolument laisser
sécher le vernis à la première couche
avant de mettre la deuxième couche
c’est l’essentiel. Je vous conseille
donc de le faire de cette façon, vous
m’en donnerez des nouvelles.
On se retrouve le mois prochain…
© DR
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
L’état de vos ongles © DR
J’ai donc décidé après avoir expérimenté personnellement de vous donner des astuces.
Beaucoup de filles me demandent comment
faire pour garder un vernis plus de 3 jours,
quand je leur dit que mon vernis tient entre
10 et 15 jours. Et croyez-moi, je fais le
ménage etc.… !
Voici donc une liste d’astuces pour vous
aider à garder votre vernis plus longtemps.
Nina K
BEAUTÉ
Réaliser une
manucure-maison de rêve
Vous en avez marre de dépenser tout votre argent chez la manucure ? Et
si on se faisait les ongles à la maison ? Je vous montre les bons gestes à
poser pour une manucure.
• Tremper
Masser les cuticules avec l’huile d’amande douce pour les assouplir.
Ensuite utiliser un enlève-cuticules ou une eau émolliente à appliquer à la base de l’ongle pour que le produit pénètre bien. Tremper
pendant quelques minutes les ongles dans de l’eau tiède. A défaut
d’huile d’amande douce, verser quelques gouttes de savon à vaisselle
dans l’eau tiède. Afin d’obtenir un effet blancheur instantané des
ongles rajouter une capsule de polident dans l’eau.
• Repousser
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Ensuite repousser doucement à l’aide d’un bâtonnet de buis les
cuticules, et nettoyer avec un mouchoir.
• Polir
N’oublions pas le polissoir afin de faire briller et lisser nos ongles.
Cela facilite l’application du vernis.
• Vernir
Utiliser une lime douce pour limer nos ongles en fonction de leur
forme naturelle. Il est toujours mieux de les limer que de les couper.
À éviter : le mouvement des va-et-vient avec la lime pour ne pas
rendre l’ongle sensible.
• Peaufiner
Corriger les bavures autour de l’ongle à l’aide d’un bâtonnet de buis
imbibé de dissolvant. Mettre le vernis de son choix et terminer par
une couche de vernis transparent pour un éclat des ongles garanti.
Kreen
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
• Limer
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Enlever l’ancien vernis à l’aide d’un doux dissolvant (sans acétone),
ensuite nettoyer les ongles avec une brosse à ongles.
Appliquer une base nourrissante ou classique sur nos ongles pour
faire tenir le vernis plus longtemps. Laisser un espace entre la bordure
de l’ongle et la peau, cette technique permet d’allonger l’ongle.
© DR
• Nettoyer
BEAUTÉ
Il est temps de prendre soin de soi !
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Par la relaxation :
Après une bonne séance de sport, passez à
la douche, et pour finir, il n’y a rien de mieux
qu’un bon bain chaud, accompagné d’une
ambiance tamisée (bougies, et musique
douce). Cela vous détendra et apaisera au
plus haut point. Coupez-vous du monde durant 20 minutes, et profitez-en pour vous
frotter d’huiles essentielles. Au sortir du
bain vous serez de bonne humeur et vous
n’aurez qu’une seule envie, allez dormir !
N’oubliez pas aussi le massage, fait par votre
moitié, il n’y a rien de plus sensuel, par un
professionnel c’est un moment de détente
absolue !
Un esprit sain dans un corps sain, vous
connaissez ? Bien sûr, par contre il est difficile
de se tenir à ce style de vie tous les jours. Il
est vrai que ce qui passe par l’alimentation
peut nous soigner, comme nous empoisonner. C’est pour cela qu’il est très important
de manger équilibré, d’intégrer des fruits et
légumes à chaque repas, et surtout de boire
beaucoup d’eau. Profitez-en pour modifier et
rééquilibrer votre alimentation en bannissant
les aliments gras. Par contre faire attention
ne veut pas dire se priver ou manger fade!
Par les cosmétiques :
Votre corps à besoin d’eau, que vous pouvez
lui apporter en buvant 1.5 litre d’eau par jour,
mais cela ne suffit pas. Pour que l’hydratation
soit complète, vous devez aussi prendre le
temps de l’hydrater de l’extérieur en l’enduisant régulièrement de crème hydratante. Ça
parait tout bête, mais c’est primordial, pour
éviter l’effet peau sèche et peau crocodile
qui n’est franchement pas glamour, utilisez
des produits surgras, qui conviennent très
bien aux peaux noires (pains, gels douches,
laits corporels). Il en existe des panoplies en
parapharmacies, et si vous souhaitez retrouver votre peau de bébé et toute sa douceur,
appliquez toutes les deux semaines votre
gommage corporel au moment de la douche.
Stévyne N’ZABA
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Par l’alimentation :
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Doit-on aller dans une salle ? Suivre des
cours dans une association ? Le faire seul,
avec des amis, ou en famille, et surtout quels
sports pratiquer ? Tout dépend bien évidement de vous, et de votre motivation aussi.
Certains préfèrent être coachés, que ce
soit en salle ou en association, d’autres sont
assez autonomes pour se débrouiller tout
seul, ou le faire entre amis, ou en famille. En
ce qui concerne les sports à pratiquer, c’est
une question de niveau. Les habitués de
sport préfèreront une activité intense, style
jooging, marathon, boxe. Pour les novices, il
vaut mieux opter pour de la gym douce, de
l’aquagym, ou de l’aquabiking, qui sont tout
aussi efficaces.
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Prendre soin de soi
grâce une activité physique :
© DR
Prendre soin de soi, c’est avant tout prendre soin de son corps.
Malheureusement peu d’entre nous le font,
sûrement par manque de temps car
nos vies sont bien trop remplies.
On court partout, entre le boulot,
les enfants, et la maison. Pourtant
il est très important de prendre soin de soi,
car cela permet de s’oxygéner, de recharger
les batteries et de plus, ça fait un bien fou !
Quelles sont les méthodes, et astuces ?
Diasporas - News vous dit tout.
CULTURE
Tamanivibes, la radio
qui fait danser la diaspora
Si vous voulez écouter ou danser sur du Kanda Bongo Man, Empire
Bakuba, François Lougah, Zaïko langa-langa, et plein d’autres succès du
temps passé, ne cherchez plus !
Tamanivibes, une radio africaine basée à
Londres depuis 2014 s’est spécialisée dans
la musique africaine 100% rétro.
Par la volonté de M. Boubacar Sylla, un
ivoirien, résident britannique. Cette radio
multiculturelle et apolitique basée dans le
Surrey, est née du constat de son fondateur.
« L’un des plus gros soucis des Africains de la
diaspora, c’est la nostalgie du pays d’origine.
J’ai constaté qu’il n’existait pas de radio leur
permettant d’écouter en continu les chansons
retro de chez eux.Tamanivibes leur donne cette
opportunité et permet ainsi de vaincre progressivement le stress de l’aventure. »
Boubacar a cependant créé une grille qui inclut de la musique retro d’autres continents.
Se voulant une radio de brassage multiculturel,
Tamani vient de deux langues ivoiriennes. En
malinké il signifie tambour parleur (taman) et
en bété, prudence et courage. Juste pour dire
que les rapprochements multiculturels sont
possibles entre peuples africains.
Constatant l’abandon et le déclin de l’essence du makossa, du bitkusti, du high-life, du
juju music, du zigblibiti, du dopé, du kwasakwasa et bien d’autres musiques, Boubacar
Même s’il s’est entouré d’une équipe, Boubacar fait fonctionner cette radio sur ses
ressources financières propres tirées de son
salaire d’infirmier. Les indemnités du person-
Malick DAHO.
Boubacar SYLLA en compagnie d’Ahmed FARRAS, ancien reggaeman ivoirien.
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N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Boubacar SYLLA,
fondateur de Radio Tamanivibes.
Fonctionnant comme une webradio, elle est
disponible grâce à un serveur situé aux USA
et en Roumanie. L’application est téléchargeable gratuitement sur Google Play, Play
store, Amazon Marketplace ou Tune in radio.
Mais on peut l’écouter directement sur le
site www.tamanivibes. Elle possède actuellement près de 70.000 disques audio.
nel de Tamanivibes sont à sa charge. « C’est
pourquoi toute aide des amateurs de la musique
africaine rétro, est la bienvenue. Tout seul, je ne
pourrai pas tenir très longtemps. J’ai la chance
d’avoir une épouse qui me soutient mais, ce n’est
pas évident. Cette chaine intéresse beaucoup de
personnes car on a de bons retours.»
Le rêve secret du promoteur est de disposer
d’un agrément de radio commerciale FM à
Abidjan ou dans un autre pays d’Afrique de
l’ouest. « Car ne l’oublions pas, l’une de nos missions est de générer des revenus et payer des
royalties à ces vaillants artistes. Nous leur devons
cela », dit Boubacar avec beaucoup d’émotion dans la voix. Dans le futur, il songe à faire
une application payante symboliquement
comme soutien à cette radio qui fait danser
toute la diaspora africaine en Europe. Faites
un tour sur Tamanivibes, vous serez comme
nous, conquis par cette radio qui mérite
d’être aidée.
© MALICK DAHO
© MALICK DAHO
s’est lancé dans la sauvegarde de l’originalité
de la culture africaine, car dit-il, « si on doit la
moderniser, il faut en garder l’essence ».
Radio Tamanivibes a aussi un caractère social.
Vu la précarité dans laquelle vivent aujourd’hui
les artistes du passé, elle veut les aider en faisant vivre leurs œuvres et ainsi, leur offrir une
visibilité. Ce qui pourrait, les faire participer à
des festivals et leur fournir une aide financière.
La radio a pour finalité de payer des royalties
à ces glorieux anciens.
CULTURE
Salon International du Livre de Paris :
Tome Six pour le bassin du Congo.
Sommet mondial des rencontres littéraires, le Salon International du
Livre de Paris a fermé ses portes le lundi 23 mars 2015 après cinq jours
intenses de palabres et de rencontres autour de la littérature.
Et cette année encore, le Stand des Livres et auteurs du Bassin du Congo
y a tenu une place prépondérante pour sa sixième participation consécutive en s’imposant comme la référence africaine de ce grand rendez-vous
international des passionnés du livre.
Au cœur du Bassin du Congo, toutes les
nouveautés qui ont marqué l’actualité littéraire africaine francophone, des séances
de dédicaces, des débats, des entretiens en
tête à tête, des tables rondes, aussi bien
avec des auteurs confirmés qu’avec de
nouvelles plumes.
© DIASPORAS-NEWS
La trente-cinquième édition du Salon du
livre a confirmé cette année encore, l’incroyable vitalité de la littérature africaine
en général et de la littérature du Bassin du
Congo en particulier. En aura témoigné,
la belle brochette d’écrivains, d’hommes
politiques et autres acteurs du livre qui ont
exposé au cœur du Palais des expositions
de la Porte de Versailles au Stand des Livres
et auteurs du Bassin du Congo.
© DIASPORAS-NEWS
Table ronde avec Henri DJOMBO, Jean-Louis BORLOO, Henri LOPÈS et Anasthasie TUDIESHE.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
Vue sur le stand.
Au programme cette année, quelques évènements comme la célébration du quinzième
anniversaire de la collection Continents noirs,
la présentation du livre-carnet de voyage : Les
Dimanches de Brazza (éd. Les Manguiers) par
Nicolò Tassoni Estense, ancien ambassadeur
d’Italie au Congo, un hommage à l’écrivain
Sony Labou Tansi, une animation pour enfants
autour du livre-cd Chico Rei (éd. Kanjil) de la
brésilienne Béatrice Tanaka.
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Le Prix Mokanda 2015
décerné à Koffi KWAHULÉ.
Après le poète congolais Gabriel Okoundji
qui s’est vu décerner le prix Mokanda
l’année dernière, cette année, c’est le romancier et dramaturge ivoirien, Koffi Kwahulé
qui l’a reçu pour l’ensemble de son œuvre.
L’annonce du prix a été faite par Henri
Lopes, président du jury et en présence des
membres du jury sur le stand du Bassin du
Congo. C’est la première fois que ce prix
récompense un auteur dont l’œuvre est
fortement ancrée dans la dramaturgie.
Depuis sa création en 2012, Le prix littéraire Mokanda, récompense un parcours
littéraire et l’ensemble de l’œuvre d’un
écrivain francophone dont les textes s’inspirent de l’Afrique et célèbrent le continent.
Désigné lauréat 2015, Koffi Kwahulé succède ainsi aux écrivains Ananda Devi,
Emmanuel Dongala et Gabiel Okoundji respectivement lauréats 2012, 2013 et 2014.
Outre la présence remarquée du Stand des
Livres et Auteurs du Bassin du Congo, il faut
également signaler la septième participation
consécutive de la Guinée Conakry et la présence des éditions Eburny venues de Côte
d’Ivoire prendre part au salon qui a fermé
ses portes le lundi 23 mars 2015. Rendezvous déjà pris l’année prochaine pour tous
les amoureux du livre.
Zacharie. A..
Source : www.marieclaire.fr/astro/horoscope-du-mois/ - Michaël Delmar
HOROSCOPE
BÉLIER
SENTIMENTS • Besoin de changement.
Vous vous apprêtez à tourner la page
sur des relations dépolies par le temps.
Transition de deux ou trois mois en vue,
puis rencontre tonique sous le signe de
l’humour.
VIE SOCIALE • L’heure du choix entre
différents partenaires et des projets
plus ou moins aboutis a sonné. Avant de
vous décider, vous pouvez faire un essai
avec chacun.
TAUREAU
SENTIMENTS • Vous traversez une
période passionnante et vibrante avec
des rencontres contrastées, et posez
un nouveau regard sur vos relations. Vos
amours ont un goût de printemps.
VIE SOCIALE • Une inspiration différente, des orientations originales... Vous,
la traditionnelle, assumez un changement
de cap et les risques inhérents. Préservez
votre style.
GÉMEAUX
SENTIMENTS • Lâchez prise et suivez
vos élans. Une expérience insolite va
révéler une facette de vous-même encore inconnue.
CANCER
SENTIMENTS • Vous êtes la favorite
de Vénus, avec un magnétisme en hausse.
Tout vous réussit. Même vos caprices
de diva séduisent. Un voyage dans l’air ?
Excellent pour le moral.
LION
SENTIMENTS • Vous ressentez le
besoin de nouveauté. Uranus, planète
de la modernité, aiguise votre appétit
d’aventure. Vous êtes tentée par des
rencontres originales, sinon décalées.
VIE SOCIALE • N’attendez plus pour
poser une candidature. Vous exercez
votre activité avec volonté, voire intrépidité. Quant à vos nouveaux projets, ils
démarrent en flèche.
VIERGE
SENTIMENTS • Le bonheur se dessine
dans une rencontre. Vous attirez les relations ambiguës, entre amitié et amour.
Tout ce qui évoque la culture est bienvenu. Un quotidien intense vous porte.
VIE SOCIALE • Feu vert si vous décidez
de changer d’activité ou de vous moderniser. Mercure, planète de communication, galvanise votre carrière : des portes
s’ouvrent.
VIE SOCIALE • Vous vous sentez plus
léger ? Acceptez un pari un peu fou,
mais gardez les yeux ouverts et résistez
à la tentation de travailler avec un ami,
cela pourrait mal se terminer.
BALANCE
CAPRICORNE
SCORPION
VERSEAU
SAGITTAIRE
POISSONS
SENTIMENTS • Votre esprit rebelle
s’adoucit, et les relations s’améliorent.
Rencontres dans des endroits insolites :
votre côté bohème s’exprime. Les
échanges sont plus amicaux, plus indulgents avec les proches.
VIE SOCIALE • Le climat est propice
à l’aventure. Vous vous en tirez avec un
certain panache. Vous craignez que vos
initiatives ne suscitent des jalousies ?
Une pointe d’humour suffirait à chasser
le malaise.
SENTIMENTS • Le bonheur n’est pas
loin, à condition de respecter une pause.
Cueillez les amitiés qui s’offrent, la passion est pour plus tard. Retour à vos valeurs : maison, amis, délices quotidiens…
VIE SOCIALE • Des objectifs inédits
sont en discussion. Votre imagination
se déploie. Vénus élargit votre cercle et
stimule votre inspiration. Bref, un mois
délicat mais un bilan gagnant. C’est le
moment d’investir.
SENTIMENTS • Humeur incertaine :
petit coup de blues possible, mais il précède une jolie rencontre. Conclusion :
continuez à sourire, ne découragez pas
les bons influx.
VIE SOCIALE • Des changements de
dernière minute vous désarçonnent,
mais vous retrouvez vite votre assurance. Jupiter vous rend plus énergique
que jamais, et vous avez le vent en
poupe pour un projet personnel.
SENTIMENTS • Un homme vous plaît ?
Mettez un peu de créativité dans vos
échanges.Vous pouvez vous abandonner
sans perdre votre mystère. L’essentiel
réside ailleurs : dans l’amitié, où s’exprime le meilleur de vous.
VIE SOCIALE • Ne vous focalisez pas
sur les complications, elles se résorbent
seules. Ambiance pluvieuse, mais les
planètes vous rendent plus énergique :
prenez les devants.
SENTIMENTS • Abordez la période avec
sérénité, car Mercure donne de l’écho à
votre petite musique personnelle. Vous
avez du style et de l’empathie... qui ne
laisseront pas indifférent un anticonformiste.
VIE SOCIALE • Au travail, l’éventail
de choix se déploie. Des changements
s’annoncent, attendez d’avoir toutes les
cartes en main. Feu vert pour un projet
artistique.
SENTIMENTS • Vénus vous gâte, restez légère comme une plume. A vous de
donner le la. Bonnes perspectives en vue.
Deux atouts : la famille et la réflexion.
Prenez du recul vis-à-vis du quotidien.
VIE SOCIALE • Atmosphère compétitive, mais vous savez garder votre flegme.
Des changements vous poussent à
prendre certains risques. Cela s’avérera
payant et, surtout, plus excitant.
GASTRONOMIE
KALDOU
Cuisson et Préparation 1h15
Difficulté *
Pour 3 Personnes
Préparation
1/ Ecaillez et videz le poisson. Rincez-le. Entaillez-le pour que la marinade pénètre bien dans la
chair. Mettez-le dans une bassine salez très peu, poivrez et réservez.
Mixez les piments oiseaux, le poivre noir en grain, l’ail et les 2 cubes de bouillon. Introduisez un
peu de cette farce dans les entailles du poisson et mettez le reste dans la bassine en mélangeant
bien puis ajoutez la poudre de poissons séchés et le jus de citron.
© DR
Emincez les oignons et passez-les au mixeur sans trop les réduire en purée, il doit rester des
petits morceaux. Ajoutez-les sur le poisson dans la bassine.
N°62 - AVRIL 2015 DIASPORAS NEWS
INGREDIENTS
• 1 grosse carpe
de 1 kg (ou daurade)
• L e jus
de 4 citrons verts
• 3 tomates fraîches
• 1 cuillère à soupe de
poudre de poissons
séchés (facultatif)
• 2 oignons
• 1 gousse d’ail
• 3 ou 4 piments oiseaux
•H
uile d’arachide
• 1 piment rouge frais
• 1 petite cuillerée à café
de poivre noir en grains
• 2 cubes de bouillon
• S el, poivre
­­­30
Emincez très finement la chair des tomates, ajoutez-les au poisson puis laissez marinez au moins
20 à 30 minutes.
2/ Dans une marmite, faites chauffer de l’huile sur environ 1 centimètre de hauteur. Lorsque
l’huile est bien chaude, mettez-y tous les condiments de la marinade ainsi que son jus.
Au bout de 6 à 10 minutes, ajoutez le poisson et le piment rouge entier, couvrez avec un peu
d’eau. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement si nécessaire, puis laissez cuire environ 20 minutes
à feu doux.
Servez chaud avec du riz blanc.
De
vous à moi
C’est une recette originaire du Sénégal (Casamance). Elle est simple mais délicieuse et
rapide à faire. Pour réussir cette recette, il est important de ne pas mixer tous les ingrédients en même temps.
Danielle EBENGOU
Bon appétit
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