culture & loisirs Vendredi 20 mars 2015 Le Messager 15 THÉÂTRE SEMSALES Le mensonge se met en scène La troupe semsaloise Le Trac présente son dernier spectacle, J’y suis… j’y reste ce week-end à la salle polyvalente. Le mensonge est au cœur de cette comédie, comme l’explique son metteur en scène, Claude Mordasini. L a troupe semsaloise Le Trac présente ce week-end, ainsi que le prochain, sa dernière pièce, J’y suis… j’y reste à la salle polyvalente de Semsales. Comme les deux précédentes, elle a été mise en scène par Claude Mordasini. «J’ai toujours autant de plaisir, car les comédiens vivent tous intensément leur passion pour le théâtre», confie-t-il. L’histoire d’une aristocrate qui ment pour protéger l’honneur de la famille. Mais, avec les années, ce mensonge va prendre de plus en plus de place et impliquer d’autres personnes, qui devront elles-mêmes déformer la vé- rité. «Cela va entraîner toute une série de quiproquos qui vont augmenter le poids de la tromperie.» Effet de miroir La pièce a été choisie par un comité de lecture. «L’humour, le côté vivant et les personnages hauts en couleur nous ont convaincus», relève le Vaudois. Le public pourrait d’ailleurs se reconnaître dans certaines des figures de l’histoire. «Est-ce que vous mentez? Jamais? C’est un mensonge! rigole Claude Mordasini. C’est génial de pouvoir constater les difficultés qu’a la société pour communiquer. On peut dresser de nombreux parallèles.» Claude Mordasini explique comment le thème de l’hypocrisie – qui peut paraître simpliste – l’a séduit. «Pourquoi menton? Ce sont souvent de petits bateaux, des bêtes déformations de l’histoire, et on espère qu’elles nous rendront la vie plus simple. Mais, en définitive, dire la vérité serait nettement plus facile.» Pléthore d’expressions La langue française témoigne d’ailleurs de la place du mensonge dans la société. «Elle déborde d’expressions diverses: mentir par omission ou pathologiquement, mettre de la poudre aux yeux, ou encore noyer le poisson.» Dans J’y suis… j’y reste, même un cardinal, qui selon sa fonction ne devrait jamais fabuler, s’y voit contraint. La pièce, en plus de divertir, devrait renvoyer les spectateurs à euxmêmes. «C’est ce que je trouve de très intéressant, ajoute le metteur en scène. On rigole, et ensuite on a le retour du boomerang.» Lui-même, l’admet. Il lui arrive de déformer la vérité. «C’est très difficile de rester fidèle aux faits. Nous enjolivons, ou théâtralisons les événements. L’exagération finit ensuite par nous dépasser. J’essaie de ne jamais dire de bêtise à ma femme. Mais parfois, par peur de la chamaille, je dénature quelque peu ce que je lui raconte.» C’est plus difficile encore, af- Un petit mensonge pour sauver l’honneur va avoir de lourdes conséquences dans la pièce du Trac firme-t-il, face à des enfants. «C’est magnifique, parce qu’on se sent alors obligés d’inventer, pour mieux faire passer la pilule. Et, d’une certaine manière, on leur transmet le flambeau, en les accoutumant au mensonge.» Texte original non touché La vérité crue n’est d’ailleurs pas toujours bonne à dire. «Souvent, elle fait mal. Et on ne veut pas en être responsable. Là aussi, c’est intéressant puisque la sagesse populaire veut que la vérité sorte de la bouche des enfants, eux qui n’ont alors pas encore cette sensibilité de protéger autrui contre une parole qui le blesserait.» Claude Mordasini n’a pas touché au texte original, et n’a pas voulu transformer les personnages – de la comtesse de MontVermeil à la jolie soubrette, en passant par la demoiselle de compagnie – pour les remettre à l’ère d’internet. «Je respecte le travail de l’auteur. Je préfère travailler sur la manière dont les comédiens portent les CONCERT ATTALENS Voyager au travers des univers de la musique tzigane, du jazz et de la musique classique, c’est ce que propose le Trio Volet, en concert dimanche à Attalens. Depuis trois ans, le trio fondé par Laurent Volet sillonne la Suisse romande et il a été créé dans le but de mêler les traditions jazz et classique. «Ce genre de formation composée uniquement d’instruments à ■ J’y suis… j’y reste, par la troupe Le Trac, ce soir et vendredi prochain à 20 h, demain et samedi 28 mars à 19 h, ainsi que dimanche 29 mars à 16 h à la salle polyvalente de Semsales. Plus d’infos sur www.letrac.semsales.ch L’ortaugrafe… c’est mon truc ! Signalez-nous par mail ou par courrier toutes les erreurs glissées dans le texte suivant jusqu’au mardi 24 mars. Les bonnes réponses participeront automatiquement au tirage au sort pour gagner le livre Sans Patrie, de Johanna Spyri. «Dès que Rico parut sur le seuil, le petit garçon se soulevat à l’aide d’une corde qui pendait du plaffond au-dessus de son lit, car il ne pouvait pas s’asseoir par ses propre forces. Rico s’avança et regarda en silance le petit garçon. Il avait des bras tous maigres, des doigts très effilés et un si petit visage que Rico n’en avait jamais vu de pareille à un enfant de cet âge. Ses deux yeux gris perçants scrutait Rico avec attention, car l’enfant, toujours entourer des mêmes objets et des mêmes personnes, avait soif de quelque chose de nouveau, et exanimait avec curiosité tout ce qui traversait son chemin solitaire.» D Un trio de passionnés personnages. Et, dans ce cas, c’est très enrichissant car ce sont des amateurs. Ils se donnent corps et âme, malgré une longue journée de labeur derrière eux.» Valérie Blom Jeu-concours Le Trio Volet s’envole vers le monde e la Nouvelle-Orléans à la Russie en passant par l’Argentine, les musiciens Laurent Volet, Liza Martynova et Bernard Schwenter parcourront le monde avec virtuosité dimanche, à la salle polyvalente du bâtiment Les Blés, à Attalens. Au programme, jazz, valse musette manouche, pièces tziganes, bossa nova et musique classique entraîneront les néophytes curieux comme les mélomanes avertis sur les sonorités de la guitare, du violon, de la basse et du banjo. «Tout le monde peut y trouver son compte, mais ce sont surtout les amateurs de guitare qui ne seront pas déçus!» promet Laurent Volet. Ce qui réunit ces différents styles, c’est leur origine populaire. Pour Laurent Volet, les musiques traditionnelles recèlent une immense richesse harmonique et rythmique. «Les enflammantes accélérations et les mélodies de la musique tzigane mettent en valeur la virtuosité du violon», illustre-t-il. Une abondance et une diversité que l’on retrouve chez certains compositeurs classiques influencés par le folklore, comme Astor Piazzolla et Dmitri Chostakovitch, au programme. PHOTOS: DR Le Trio Volet est composé de Laurent Volet à la guitare, Liza Martynova au violon et Bernard Schwenter à la basse et au banjo cordes est rare mais fonctionne très bien, car elle recouvre toutes les hauteurs, ce qui permet de s’ouvrir à la diversité», souligne le guitariste. Et Liza Martynova d’ajouter: «Il ne faut pas poser ses valises mais explorer les horizons musicaux». Le voyage est en effet quelque chose que la violoniste connaît bien. Diplômée de virtuosité par la Haute Ecole de musique de Lausanne, ce prodige russe a initié sa formation classique au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, sur les traces de Chostakovitch, dont la valse No 2 sera reprise en guise d’hommage. «Je retrouve dans sa musique puissante et complexe le climat sombre et enneigé de ma ville natale, où il fait nuit presque six mois par an», s’émerveille la violoniste. DR Quant à Bernard Schwenter, ce multiinstrumentiste, ancien collègue et vieil ami de Laurent Volet, remplace désormais le bassiste de jazz initial Eric Bugnard. Durant les moments d’improvisations, il s’envolera sur des notes de banjo, son instrument favori. «La musique tzigane est nouvelle pour moi, mais la diversité m’amuse», se réjouit-il. Ce banjoïste renommé est d’ailleurs l’un des rares spécialistes de la région. «Il y a très peu de solistes en Europe.» Lysiane Christen Le livre à gagner De Johanna Spyri nous ne connaissons en général que Heidi. C’est oublier que l’auteure zurichoise a écrit près d’une cinquantaine de livres bien souvent, selon une jolie expression, «pour les enfants et pour ceux qui les aiment». C’est le cas de Sans Patrie, premier livre pour la jeunesse écrit par Johann Spyri en 1878, c’est-à-dire deux ans avant son best-seller, Heidi, qu’il annonce et prépare. L’histoire entraîne le lecteur au XIXe siècle dans les montagnes de l’Engadine, guidé par Rico, un petit héros musicien, attachant et romantique. Il rêve de retrouver l’Italie, pays de ses ancêtres, ce qui fait de Sans Patrie une sorte de fascinant «Heidi à l’envers» où l’on retrouve déjà tous les personnages emblématiques de Spyri. C’est le portrait d’une époque et de son esprit, c’est aussi la glorification de la nature et la rencontre de deux peuples, les Suisses et les Italiens. Et comme le disait déjà une publicité de 1947: Sans Patrie n’a pas vieilli d’un cheveu et nous «reposera» de Heidi! Sans Patrie. Johanna Spyri (préface: Jean-Michel Wissmer), 157 pages, Editions Cabédita, Bière, 2014. Coupon réponse à renvoyer jusqu’au mardi 24 mars, à la rédaction du Messager par mail à redaction@lemessager.ch ou par courrier à Le Messager, CP 112, 1618 Châtel-St-Denis. Nom Prénom Rue NPA Localité Les erreurs repérées et corrigées sont: ■ Concert dimanche à 17 h à la salle polyvalente Les Blés, à Attalens. Plus d’infos sur www.sda-attalens.ch
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