Magazine des Amisdu Muséedu Cloître AndréMazeyrie el du VieuxTulle Dans I'animation due aux associationsde la ville de Tulle, les Amis du Cloître occupenttoute leur place. Celle d'animateurs éclairés de I'histoire de Tulle. Celle d'organisateurs du prix européen d'histoire locale, Ies Baluziades,qui fait de Tulle le lieu de reconnaissance et de rassemblement de tous ceuxqui, en Europe,érudits ou simplescurieux,s'intéressentà I'histoire locale et à sesprincipalesfigures. Le Crédit Agricole CentreFrance, de son côté, occupe lui aussi toute la sienne. Celle de banquier du développementde l'économie départementale.Celle de banquedesménageset desparticuliers à qui il propose ses conseils,sesservices,sesproduits. Celle de partenaire des animateursde la vie locale à qui il apporteson aideJinancièreou desmoyenslogistiques supplémentaires. A Tulle, le Crédit Agricole CentreFrance soutientde longue date le Sporting, les clubs de Football, les FouléesTullistes.Hier il a réponduprésentau lancementde la campagneà la mémoired'EtienneBaluze. Aujourd'huiil s'associeà la Cité de l'accordéonpour I'organisation des Nuits de Nacre. Il est logique que demain,noussoyonsprésentspour soutenirla deuxième édition desBaluziades. L'engagementdu Crédit Agricole est toujours un engagementdurable pour le développementau long cours des activités et les projets des hommeset des femmes qu'il accompagne.Les Amis du Musée du Cloître enfont partie, euxqui dressentdespasserelles entre les réussitespasséeset l'ambition des tullistes d'aujourd'hui. Nous les encourageonsà continuer ainsi ; nous lesfélicitons pour le cheminaccompli et espéronssimplementque le Crédit Agricole Centre France sera reconnu comme un professionnel très fficace au servicedes Tullisteset des Corréziens. Murielle Anweiler Directrice commerciale Limousin Crédit Apricole Centre France Il n'est pas nécessaired'espérer pour entreprendre.Heureusement, les vrais amis sontlà pour confirmer ce vieil adageet je sais que les sociétairesvont prendreplaisir à lire les proposdu responsabledu CréditAgricole.Merci Mme Anweiler. Vous pouvez compter sur nous pour être à la hauteur de l'engagementpris par une institution dont on sait qu'elle conjugueles termesde confianceet de persévérance.L'associationdes amis partage ces valeursen les mettantau serviced'un musée qui connaît depuis peu et grâce à une nouvelle équipeunevéritablerenaissance. Quecelle-ciserve d'exempleà la collectivitéau servicede laquellece conservatoire de l'histoire localetravaille. Bernard Zimmermann La place Maschat (p. a à 8) dominéepar le clocheton de l'école Turgot. D'une croix, la maison du "bon docteur". Retardatairesomettez-vousà jour de vos cotisations.Vos concoursnous sont indispensables. Lecteurs non sociétaires,rejoignez-nous. Quatre Griffons/an valent bien une cotisation. Individuel : 15 € Couple:20 € Soutien: libre. Chèqueà l'ordre desAmis du Muséeà adresserà Mt" Lefebvre,l0 rue Baladour19000Tulle Ce tableauprovenantde la collection du muséeest actuellementexposé dans l'escalier d'honneur de l'hôtel de ville. I1 fait partie d'un important fonds de peintures et dessins, æuvres de Cécile et Marie Desliens, deux sæursartistespeintres qui vécurent à Tulle à la fin du XIX" siècle.Peintresnaturalistes, elles ont laissé de nombreux tableaux de bouquets de fleurs. Le bouquetde chrysanthèmesrécemment offert au muséepar M* Pierre Bachelleriepar l'intermédiairedesAmis du Musée du Cloître en estun très bel exemple. Mais elles ont surtout peint de nombreuxet beauxporfraitsde notableset borngeois ainsi que quelquesscènesde la vie quotidienne. Le tableaufigure sur f inventaired'André Mazeyrie en1937àlapage 373 sousle n"14sansquesoitprécisé le mode d'entrée, achatou donation. I1 s'agit donc d'un porhait du père des artistes, GardeGénéraldes Forêts,représentéde profil assis dans un large fauteuil drapé de rouge ; il est dans une attitude songeuseou méditative, la main droite appuyéecontre sa barbe, l'autre reposantsur l'accoudoir du fauteuil. La chemiseblanche dont il est vêtu laissetransparaîtredes fonds sombresqui permeffent de penser que les sæurs Desliens ont pu réutiliser une toile déjà peinte ou qu'elles ont repris cettepartie du vôtementde leur pèreultérieurement. Au sein de I'ensemble du fonds Desliens que conserve le musée du Cloître, ce tableau a une importance particulière. C'est non seulement un beauportrait, expressifet sensible,remarquélors de < L'Exposition Artistique de Tulle > en 1887 : <<le portrait de leur père est d'une expressionsaisissante. Tbus ceux qui ont connu I'intelligent et brave forestier s'aruêtent avec plaisir devant son image et rendenthommageau talentfilial, qui en a si bien rendu les traits et l'âme, la physionomie un peu embroussaillée, mais énergique, franche et Mais il s'agit surtoutd'une despremières bonne>>1. æuvresdesdeux sæurs: un texte d'André Mazeyrie de 1953 nous rapporte leurs propos sur leur vie à Tulle : <<Quand nousfimes nos étudesà Tulle, la petite ville dormait dans son nid de verdure et était si éloignéedespréoccupationsartistiquesque nous n'y trouvâmespas même un encadreur quand il fallut donner notre premier tableau, exposéà notre insu. au Salon de la SociétéNationale des BeauxArts à Paris dont nous ignorions I'existence. C'était le portrait de notre père et il y fut admis. >> Le portrait de Jean-BaptisteDesliens Huile sur toile. Dimensions : 99 cm x 79,5 cm Auteurs : CécileDesliens(1853-1937) et Marie Desliens(1856-1938) Datation probable : fin du XIX siècle Laparticipation de ce tableauau Salonde la Société Nationale des Beaux-Arts semble être confirmée par la présencesur le cadre d'une plaque en laiton portant l'inscription : Desliens(Mdk'Cécile-Marie) Porhait de leur père Cette toile se trouve dans un état de conservation peu satisfaisant.Elle est distendueet déformée,présentede très nombreusescraqueluresdansles zones sombres,qui laissentpenser à l'utilisation d'une peinture bitumeuse. Il y a une déchirure ancienne réparéeà l'aide d'une piècecolléeà la cire au verso. Des craqueluresen ( escargot> à gauchedu visage peuvent correspondreà un choc frontal. L'examen infrarouge a permis d'observer un léger tracé préparatoire au niveau du visage et montre également la présencede repeints.Ce tableaufera donc l'objet très prochainementd'une restaurationpar Charlotte Jude,restauratriceagréée. I Bulletin de SociétédesLettresScienceset Arts de la Corrèze,1887,3" livraison,p. 456 Ouverturedu muséeau public : depuis le 1"'juin, afin de s'adapterà la demande,le muséea simplifié seshoraires. Ainsi il est ouvert tous les jours (sauf les mardis et les 2è-"et 4ème dimanchesde chaquemois) : - du l* mai au 31 octobre,de 10 heuresà 13 heureset de 14 heuresà 18 heures30 - du 1" novembreau 30 avril. de 13 heuresà 18 heures. L'exposition "Héritage gaulois" a attiréun nombreuxpublic, soit plus de 5000 visiteurs en trois mois. Dommageque notre muséen'ait pu présentercasqueet carnyx tout au long de l'été. A noter : les 19 et 20 septembrese tiendront les Journéesdu Patrimoine sur le thème : "IJn Patrimoine accessibleà tous". Entréelibre et visites commentées. Renseignements au 05 55 26 91 05 Dernière minute. La restauration du portrait de Jean-Baptiste Desliens (voir ci-contre) a reçu un avis favorable de la Commissioninterrégionalede restauration.Les Amis du musée du Cloître participeront,comme il l'ont fait en d'autrescas, à la couverturedes frais de restauration. Une investigation rondement menée.Après reconnaissance des "mauvais æuvresen réserveet appréciationdes locaux" affectésà ce jour à leur stockage,Madamele Conservateuret son adjointe ont établi, dans le respectdes normes en vigueur, un cahier des chargesdéfinissantlesbesoinspropresaux différentescollections. Celui-ci seraincessamment présentéaux autoritésde tutelle. Espérancetrompée. L'engagementdes servicesd'État à restaurer dès 2009 l'aile est du cloître a conduit à une prématuréeamputation del'agréablejardin médiéval.Si on ne fait pas d'omelettesanscasserdes æufs,il est parfois urgent d'attendre.Notre impatienceà voir s'ouvrir les travauxespérésn'en est que plus grande. ::::*-"' : ..i:i:#j.:"ï)î:"1 *-fu"""""t ffi . AGENCEMENT.PAROUET MENUISERIE Toutes menuiseries traditionnelles sur mesure De La conception technique à [a production, L'im p ri me ri e d u C or r éz i en aLl - i e La ichesse d'un savoir-faire de 200 ans ppuyé par Ia maîtrise des nouveLtes echnotogies- a( Roland MEYRIGNAC 7, rue des Martyrs 19000TULLE Téf. 05 55 26 77 83. Fax 05 55 26 73 65 E-mail : menuiserie-meyrignac@wanadoo.fr CfltA 0*0ua - CRÉDITAGRICOLE CENTRE FRANCE ùêcouvrez nos octivifés sur notre site Internet: www. cftaco .fr Le dimanche9 décembre1928,à 10 heures30 - soit six annéesaprèssa disparition - le docteur Gustave Maschatrecevaitl'hommagede sa ville. Un monument fut érigé en reconnaissance de sesbienfaits. Celui-ci,transferédansles années1980vers le haut de la place, à l'entrée de la rue du Point du Jour, fut primitivementinstalléplace de la Banque,comme le précise la presse de l'époque. Faut dire qu'alors, I'actuelle place Maschat était scindéepar les maisonsde la Treille et de la Boursedu travail (Griffon n'11) en deux parties respectivementappeléesplace de la Banqueet PetitePlace. " La place de la Banqueestnoire de monde, ainsi que ses abords, les maisons ont leurs fenêtres et leurs balconsgarnis de monde et de dra- nombre de s'associer.Par "un temps idéal, quoiqu'un peu froid",la foule énorme,silencieuse,fervente qui entoure corps constitués, personnalités civiles,militaires,religieuses,estcelle desouvriers, des commerçantset artisans,des voisins, des amis d'enfancejamais oubliés. Le poème de M'" Marie Larenaudie - directrice de I'Institution Jeanned'Arc - lu par un élèvede l'école publiqueTurgot - le jeune Geneste- paraîtraà beaucoup d'une veine et d'un ton désuets(voir p. 7). Ils le sont certes,mais s'ils datent,n'oublionspasque les acquis sociauxd'aujourd'hui étaientalorsà l'état d'espérances, restantun à un à conquérir. Il y avait des visionnaires, de tous horizons sociaux et politiques, qui voulaient du mieux peQLtx". pour les déshérités : Gustave Ainsi, six ans après sa disparition, Maschatétaitde ceux-là.Et puis, les Gustave Maschat bénéficiait touhorreurs de la Guerre 14-18 qui HuiledeMt""CécileetMarieDesliens jours de la reconnaissance et de l'afavait fauchê tant de pères étaientfection de la populationtulloise et corrézienne. elles si lointaines pour qu'on ne versifie pas les " Le coup d'æil est magnifique,et cette cérémonie actesde bonté et d'humanité destinésaux enfants? revêt bien le caractère d'une manifestationdu souSon père - André Léonard Eugène Maschat - était " venir et de la sympathie..." Le musique des maître-teinturier.Au pied de sa maison et de son Enfants de Tulle, masséederrière la grille d'entrée atelier(3, rue Ménoire) couraitalorsà ciel ouvertla de I'hôpital général,joue la "Marseillaise", écoutée Solanedont il irisait les eaux de diversescouleurs. têtenuepar toutecettefoule..." Les colorantsétaient-ilsnocifs ? Notre histoirene le dit pas, mais en aval, Corrèze et Solanene manSuiventles hommagesadressés à celui dont la maiquaientpas de poissons. son natale est à moins de cent mètres (3, rue Ménoire).Dansle recueillementgénéral,tour à tour De son mariage avec Martiale Josephine Peyrat prennent la parole Henri de Chammard (président naquirentun fils et une fille (Louise) ; il fut décidé du Comité Maschat), Henri Queille (président du que l'aîné seraitmédecin.Gustavefit sesétudesà la Conseil général)et Jacquesde Chammard(députéFaculté de Paris" maire). Tous saluent "la légendaire bonté, le ': devant laquelle il sou- i ..:,,,,,,,, I L'Ë-r'upr coNrnraotioN dévouement,I' admirable désintéres sement,la haute tint en 1883 Sa thèSe I tolérance,I' exceptionnelle probité..." du défunt. de doctorat: Les An, tns nELAMAM[t+t,n "médecins pauvres" de des auxquels il mariesaen nrametle. lnitt*nt Qualif,té offrait consultations et médicaments, Gustave Bien qu'il lui fut pro"::::::::,::.":*t'o' PUUR Maschatconsolait"desmisèresmoralesautant que posé de mener carrièdes misèresphysiques". Son entrée en politique à re à Paris en milieu I .. l'âge de trente-quatreans lui permit d'accroître ses hospitalier,cequi pré- I ,-,".1î;:î"ii:f::f;"",,. capacitésà soulagerautrui.Elu, il put"activer I'apsentaitd'intéressantes i plication de la grande loi sociale de I'assistance perspectives, Gustave médicalegratuite" et créer la PouponnièredéparteMaschatrevint à Tulle l mentalequ'il dirigea. par amour et bgsoin , i^.,,.u"r.,*,u,,n,,*îïtl -",,* ou,i*i, Pour une telle commémoration, le choix du du pays où il exerça i j dimanchene fut pas fortuit. Il permit au plus grand pendant39 ans. Ir ' I : I ucorrr lt !{!sdNa r, A\T. .!rùi$tt. DB ldtls Peut-être qualifierez-vous ce qui suit d'anecdotique, mais le quotidien des généralistesd'alors, mêmedansles petitesvilles, était ainsi.Le vingt et unièmesiècleavec sesbraquagesn'a rien inventé. Dans ces temps,les servicesde garden'existaient pas. Tout médecin,de jour comme de nuit, pouvait être appelé. Un soir, par nuit noire, Gustave Maschatfut mandéau chevetd'un malade.non loin de chez lui, à la Bamrssie.Justela rue Ménoire et la dure côte de l'Hôpital à gravir. Quelques centainesde mètresà faire à pied, rien de bien fâcheux. Sortie de la nuit, au terme de la montée, une silhouettenoire lui barre le passage: "La bourseou la vie". GustaveMaschat s'exécutemais invite son agresseurdont il avait reconnu la voix à venir le lendemain à son cabinet. L'homme vint. fut sermonné et prié de garder I'argent. Saclientèle.pour une part importante,étaitrurale. Dans les premièresannées,il usa d'un cabriolet que tirait un cheval, puis ultérieurement fit l'acquisition d'une automobile. La lecture des lettres de commande adresséesà un fabricant-artisanfait sourire (voir p.8). Un monde nouveaus'ouwait ; on n'avait que peu de références,il était difficile de choisir. Quant à son cocher. il dut en faire un chauffeur. Evidemment,point d'auto-école.Josephprit le train et, sansaucune expériencede la conduite, ramena de Paris la voiture en bon état. Son importantebibliothèqueprofessionnellerévèle sespréoccupationsde praticien.Outrede nombreux ouvrages de petite chirurgie, grossis de manuels taitant des plaies de guerre (l'hôpital auxiliaire n"11 de Tulle reçut de nombreuxblessésde 14-18), on relève des traitésde phtisie, de maladiesvénériennes,d'obstétrique,d' alcoolisme,du cancer. Les maladies infectieusesétaient un souci permanent.Pour les combattre,les moyensn'étaientpasà la hauteur de ceux d'aujourd'hui. Alors il fallait prévenir, éviter les prises de risque. La maison Maschatétait desserviepar deux portes,I'une réservée aux malades,I'autre à sa famille et tout particulièrementà safille et aux amiesde celle-ci.On ne buvait que de l'eau bouillie et tout repas ou collation ne se prenait qu'après s'être lavé soigneusement les mains.Ce n'était paslà simplerecommandation, mais bien impérieuseobligation. C'est au retour d'une visite faite à un de sespatients de la campagne que Gustave Maschat s'effondra. On appela, des voisins accoururent, il était trop tard. Celui que l'on avait vu quelques instants plus tôt traverser la ville n'était plus. Il mourut le 16 mai 1922. Sa fille n'avait pas douze ans. Sesobsèquesfurent grandioses.6000 personnesy prirent part. En signe de respect,les commerçants avaient fermé leurs boutiques ; les gerbes,les bouquetsfurent si nombreux qu'il fallut un char spécial pour les transporterau cimetière.Le char mortuaire était quant à lui recouvert des fleurs offertes parla famille, les amis, les voisins : traductionde l'étroitessedes liens réciproquesqui unissaientGustave Maschatet les siens. Les cordons du poêle (cordonspendant aux quatre coins du drap mortuaire recouvrant le cercueil), furent tenuspar M. Martin, préfet de la Corrèze;Ie sénateurde Jouvenel; M. Escande,maire de Brive ; M. Malimont, premier adjoint. Suivaient les draps du corpsmédicalet du Conseilgénéral.Ce cérémonial qui n'existeplus était à la hauteurde l'hommage rendu aux défunts. " En tête du cortège venaient les clairons et tambours voilés de crêpe, les écolespubliques avec les instituteurs ; les pensionnats Jeanne d'Arc et Sévigné et leurs professeurs ; les Médaillés militaires, les Légionnaires, les anciens combattants (U.N.C.) ; les mutilés et les réformés; les Veuvesde guerre ; les Pupilles de la Nation ; la Manufacture d'Armes ; le Centrede Rééducation; I'Amicale de la Préfecture ; les SecoursMutuels de Tulle et des instituteurs ; les Enfants de Tulle". Le cercueil était épinglé de la Croix de Chevalierde la Légion d'Honneur dont le défunt était titulaire. Derrièrela famille venaient les corps constitués, les administrations, les personnalités politiques (en donner le détail alourdirait notre évocation), suivis de f immense foule des amis affligés. " Sur tout le parcours, la musique des Enfants de Tulle exécutait une marchefunèbre jouée en alternanceavec les tambours". La calhédralefut évidemmenttrop petite ; au grand orgue,M. Gueniffey jouait des morceaux funèbres. MonseigneurCastel,évêquede Tulle, présidal'office et donna l'absoute.Pour atteindrele Puy SaintClair et le tombeau de famille, le cortège, derrière les chevaux et le corbillard, emprunta conformément à l'usagela placemunicipale,le quai Edmond Perrier,I'avenuede la Bastille.Arrivé à destination, le cercueil fut porté à bras d'hommes par les fermiers du docteuret les prochesamis. Successivement s'exprimèrentMM. Martin, Préfet de la Corrèze; Henri Queille, Présidentdu Conseil général ; Labrousse, Sénateur.Le discours de M. Malimont, premier adjoint, fut qualifié de remarquable par la pressei" Si on ouvrait son cæur,on y trouveraitgravé le nom de Tulle"." Il eutpeut-être vécuplus longtempss'il s'était ménagédavantage, mais il a vécujusqu'au bout de la vraie vie, celle de la lutte, des émotions,du travail..." GustaveMaschat ne pouvait partir ainsi, malgré le faste de ses obsèques.Pour que les générationsà venir le connaissent,il fallait que frt dressé un monument (voir p.7). C'était dans les usagesdu temps.Les Amis du Musée,qui ont statufié B.aItze, ne peuvent qu'approuver ce qui fut alors décidé.A l'initiative du Comité des Fêtes du Quartier du Trech fut créé le Comité Maschat chargé d'ouvrir une souscription pour l'érection du monument. 27000 frs furent trouvés dont 1500 versés par la Commune. BaptisteRougier,s'exprimaau nom des donateurs. Allocution brève,celle d'un ami. GustaveMaschat. "l'hommede I'humanitésociale,I'homme de I'ouvrier de la ville et de la campagne,celui qui ne comptajamais sespas..." Ainsi toute intervention,quel que soit celui qui prenaitla parole, donnait de GustaveMaschat f image d'un hommede bien. L'accordsur ce point fut total, dans un temps où les luttes et clivagespolitiques étaientmarqués.Pourtantune fois GustaveMaschat ne put réunir ceux qui l'aimaient et l'appréciaient. En 1906, il brigua le mandat de député (cantons de Corrèze,Egletons,Seilhac,Treignac, Tulle-Nord, Uzerche). Il vit s'éloignerde lui ses amis de gauche qui le rencontrèrent, lui dirent de renoncer, qu'ils ne pouvaient se renier. Va, pour les élections municipales et départementales, la députation c'était une autre affaire. I1 ne les écouta pas et fut battu. Il fut déçu et certainementmalheureux de ce reverset, de le voir affecté,sesamis de la "sociale"le furent aussi. Heureuseépoqueoù la mesquineriene trouvait pas sa place, où parler vrai permettait de se connaîtreet de se respecter.Par la suite, ayant renoncé à un mandat national, Gustave Maschat fut toujours magistralementréélu, même en 1922, deux jours avantsa mort où, répondantà l'appel de sesamis,il enlevasansfaire campagne(il était fatigué) le poste de conseillergénéral. Il avait épousé,à l'âge de cinquanteans,le 20 juin 1908,à Murel-prèsMartel (Lot), FrançoiseMabit, professeurde mathématiqueset de sciencesà Tulle (E.P.S.),sortie de l'Ecole Normale Supérieurede Fontenay-aux-Roses. Certains ne sont pas sans avoir remarqué que le pignon de la maison Maschat-Laborie (3, rue Ménoire) porte une plaque commémorative.Elle fut financée par les familles du quartier et posée le 27 aoît 1922. Lors de son inauguration,un voisin, Ses amis dirent alors : <<Maschat nous a fuit attendre.mais il a su choisir >>. De cette union naquit Andrée Maschat qui épousa l'ingénieur général d'armement André Laborie, officier de la Lésion d'Honneur. Au Docteur Maschat pendant 40 années 1882-1922 médecin des Pauvres et des Enfants Extraits de la poésie récitée,au nom des Enfants de la Ville de Tulle et des environs, par l'élève Genestede I'Ecole Turgot, à I'inauguration du Monument élevé par souscription publique au regrettéDocteur Maschat le 9 déc. 1928 I - Que la ville se réjouisse D'honorerson Fils au grandjour Aux nobleschantsde la Justice Et aux chantsjoyeux de l'amour ! De grandesvoix diront l'histoire De l'Ami cher et vénéré Et glorifieront sa mémoire Que fixa le bronzesacré! II - Avec quelle saintefolie, Maschat,MédecindesEnfants, Les soignatous,toute sa vie, Riches,pauvres,petits et grands! On sait que famille en détresse Jamaisen vain ne l'appela ; Que,toujours,tendreavecrudesse, Dans les alarmes.il était là. Attentif, clairvoyant et brave, Ame indomptableet cæur meurtri, Du malade,il était l'esclave, Jusqu'àce qu'il l'avait guéri ! On sait qu'il couraitles villages, La nuit, dansun cabriolet Où il ramenait,sansbagages, Quelquespiteux enfantelets; Qu'il venait chercher,secourable, Ce que l'innocent n'avait pas, Heureux d'un bonheur ineffable Quandil l'arrachaitau trépas! III - Un soir, le cæurtriste dansl'ombre Il songeaità tous cespetits Qu'il voyait mourir en grandnombre Sansmère,hélas ! et sansamis ! Et il disait : O pauvresanges, Vousnous donnerieztant d'espoir ! Mais il faudraitde meilleurslanges, Un lait plus pur, matin et soir ! BTOCRAPHIE n é l e 3 1 m a i 1 8 5 8; docteuren médecinede la Facultéde Parisen 1883; installéà Tulle la même année; épousele 20 juin à Martel (Lot) FrançoiseMabit ; élu et réélu conseillergénéralde Tulle-Nord en 1892, 1898.1904: démissionnaireen 1906: rééluen 1910; membrede la Commissiondépartementale d'août 1898 à avril 1905,puis du 26 avril 191I à 1920; secrétairede cettecommissionde 1913à 1920; conseillermunicipal de Tulle de 1892à 1900 ; de St-Mexant1900-1912,de Tulle l9I2 à1920, maire de Tulle de 1920à son décès; médecin-adjoint de l'Hôpital de Tulle depuis1885,de la Maternitédépartementale depuis 1898,puis médecindirecteur; créateuret directeurde la Pouponnièredépartementale ; médecinde la Manufactured'Armes de Tulle depuis1912 médecinde l'Ecole Primaire Supérieuredepuis 1904; médecinde la Sociétédes Secoursmutuels: médecinde la Compagnied'Orléans; engagéà la 17è'"" sectiond'Infirmiers militaires - 1879, mobilisésur sa demandeen aoû11914 ; affectéà l'hôpital auxiliairenoll jusqu'à sa dissolution e n 1 9 1 9; vice-présidentde la section de Tulle des Vétéransdesarmées de Terre et de Mer ; décèdele 16 mai 1922. Sur le monument (l'inscription ci-dessous aujourd'hui i Il isi ble) Au Docteur G. MASCHAT Maire de Tulle ConseillerGénéral 1858-1922 Pour fortifier vos faiblesses, Il faudrait de vaillantes mains, Et, pour dissipervos tristesses, De tendreset joyeux refrains ! Car vous feriez des gars solides, Si vous aviezplus de soleil, Et vous deviendriezsplendides, Si I'on soignaitvotre sommeil ! Construisonsdonc une Volière A cesoiseauxtombésdu nid Et Maschat fit la Pouponnière Où il sauvatant de petits ! Marie Larenaudie, directricede l'Institution Jeanned'Arc nÉ.1Àt Oui, déjà, des contributionsnous sont parvenues.Autant d'interuentionspour réparer desoublis,pour apporterdesprécisionssur 1'histoire de la <chère petite place>. Réagissez.Faites-nouspart de vos réactions,de vos souvenirs.Nous les publierons dans le numéro de fin d'année, celui de décembre... après il sera trop tard. Le Griffon est notre bulletin d'échanges,notre blog. Bienvenueà vous. Hâtez-vous. ET APRÈS I Populaire, haut en couleurs, industrieux, vivant, meurtri, sportif, poumon de la ville, ingénieux, fier de son identité, tel est le quartierde Souilhac.celui desnez noirs Souilhac sera, en autant de n"' de Griffon que nécessaire, évoquéà compterde 2010. Aidez-nouspar le prêt de photos,d'objets, de <pemrques>(les ancienscomprendront), par la mise à dispositionde souvenirs.Pour ce faire, contactezRolandMeyrignac 7,rue desMartyrs,19000Tulle.Tel.0555267783 Le Grffin remercie M'" Gérard Sabatier née Madeleine Laborie, petite-fitle du Dr Maschat, M'" Raymonde Chassagne, M" Gilles Quincy,historien,Jean-François Soleilhavoup,photographe,pour les aides précieusesqu'ils lui ont apportées. Extraits de la correspondancedu docteur Maschat avec un fabricant de voitures Lettre du ll mars 1909 : Monsieur, "J'ai reçu votre lettre du 9 mars et je suis à peu près décidé à profiter de l'offre que vous me faitesde me donnerà 5750 francsvotre type de voiture 10HP2 cylindrescatalogué 6800. Mais avant de vous faire ma commande,il faut queje vous demandequelquesrenseignements complémentaireset aussi que je vous dise qu'étant ignorant des chosesde l'automobilismeje ne puis rien contrôleret que je ferai avec vous une affaire de confiance absolue. Je n'achètepas une automobilepar fantaisiemais pour faire de la médecinetous lesjours en paysde montagneou mieux de collines.C'est un outil de travail. Je veux un double phaéton avec entrée latérale et arrière démontable; l'arière ne devantme servir pour deux ou trois personnesqu'une fois ou deux par mois. Je vous ai demandépour l'apprentissagede mon cocher s'il fallait vous l'envoyer,l'envoyer dansun garageou si vous pouvez m'envoyer un de vos ouvriers et à quelles conditions.Vousne m'avezpasrépondu..." '##.x,:5mars "En possessiond lettre du 13, je vo, mande définitiven: voiture ainsi que concevezet vous en posterecommandée 2 billets de 1000 francs ci-joints. Je vous prie de m'en accuser réception... Je veux la double phaéton avec arrière démontable et pointe de course,ce qui fait notre prix définitif à 5950.Je veux une seulerotondeà I'avant et j'accepte le prix de 20 francs que vous me demandezpour supprimer les deux baquets...Je vousprie de faire mettredespocheslatérales dans le cuir pour mettre des livres, ma trousse,etc. Je choisisla couleurbleue pour la carosserieet le cuir noir puisquevous me le conseillez. Je vous prie de mettre le porte-pharevous-mêmeen supplément.Je ne veux qu'un phare parce que je penseque cela suffira. Si vous jugezqu'il en faut deux, veuillez me prévenir... Bien entenduvous me donnerezune voiture neuve,modèle 1909. Quelques-unesde mes questionssont peut-être oiseuses, maisje m'en excuse,ce sontmes débutsen automobilisme" '" Sisné : Docteur G. Maschat.à Tulle
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