L’Hermione ACTUAILES Bimensuel d’actualités des 10-‐15 ans numéro 35 Mercredi 6 mai 2015 Chers amis, Quel beau défi que la mise à l'eau de la frégate Hermione que nous mettons à l'honneur cette semaine. C'est un symbole vivant du génie français que le monde nous envie tant. Actuailes vous emmènera également au Liban, ou encore en Afrique avec la présentation d'un projet extraordinaire d'électrification. Nous rendons aussi hommage à François Michelin et nous vous invitons à réfléchir sur la réforme du collège. Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture. Rendez-‐vous le 20 mai pour le prochain numéro. Toute l’équipe d’Actuailes Retrouvez nous désormais sur actuailes.fr François Senlis « Donner de la France une certaine idée, c’est aussi nous permettre de jouer un certain rôle », Maurice Barrès, Mes Cahiers. Apprendre avec l’actualité Le projet de réforme du collège pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves ». Il s’agit de réformer la structure du collège et les programmes. Le ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-‐Belkacem, a présenté il y a quelques semaines son projet de réforme du collège, devant entrer en vigueur à la rentrée 2016. Ce projet suscite la polémique et a entraîné des réactions très vives de personnes opposées à cette réforme. Pourquoi une réforme du collège ? Le ministre a fait le constat que les connaissances de base sont de moins en moins bien acquises et maîtrisées par les collégiens. Elle a donc décidé de lancer une grande réforme, à la suite de celle de l’école primaire (voir Actuailes n° 22). « Collège : mieux apprendre pour mieux réussir » est le nom donné à cette réforme. Avec un tel nom, cette réforme devrait mettre tout le monde d’accord. Et pourtant, certains professeurs et parents s’insurgent. En quoi consiste ce projet de réforme ? Ce projet de réforme vise à modifier l’organisation du collège, dont les objectifs sont décrits dans la lettre envoyée par le ministre à tous les enseignants des collèges : « […] renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux dans toutes les matières et développer de nouvelles compétences indispensables au futur parcours de formation des collégiens ». Le nouveau collège devra donc permettre « à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir en donnant plus de confiance aux enseignants, plus de liberté Concrètement, voici ce qui est prévu : Un temps d’accompagnement personnalisé pour tous les élèves, afin de les aider à travailler leurs devoirs (3 heures par semaine en 6e et 1 heure par semaine de la 5e à la 3e). Davantage d’heures de travail en petits groupes, car il est plus facile de comprendre et d’apprendre en petit nombre que dans une classe très nombreuse. La création d’EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) comprenant huit thèmes : développement durable – sciences et société – c o r p s , s a n t é e t s é c u r i t é – i n f o r m a t i o n , communication, citoyenneté – culture et création artistiques – monde économique et professionnel – langues et cultures de l’Antiquité – langues et cultures régionales et étrangères. Ils seront dispensés de la 5e à la 3e, au rythme de deux thèmes par année, et permettront d’apprendre de nouvelles façons de travailler. ★ L’apprentissage d’une LV2 (langue vivante 2) dès la 5e, sachant que la LV1 est apprise à partir du CP. ★ L’apprentissage du travail en équipe et l’amélioration de l’expression orale en public. ★ Le développement de compétences numériques (apprendre à travailler sur des outils numériques comme l’ordinateur). D’ailleurs, vous pouvez proposer à vos professeurs le nouveau site Internet de votre journal : http://www.actuailes.fr. Pourquoi cette réforme suscite-‐t-‐elle tant d’opposition ? Quatre points particuliers suscitent l’inquiétude de certains professeurs, hommes politiques et parents d’élèves : Le premier point concerne la peur de voir disparaître le latin et le grec. Les langues mortes sont très utiles pour comprendre l’origine des mots de la langue française. Le ministre de l’Education a répondu qu’il sera toujours possible de les apprendre dans le cadre des EPI : les collèges qui 2 proposaient l’option facultative Latin pourront l’inclure dans la matière complémentaire Langues et cultures de l’Antiquité. Les élèves pourront ainsi, s’ils le souhaitent, poursuivre l’apprentissage du latin de la 5e à la 3e. La deuxième inquiétude concerne l’Histoire de France qui ne serait plus enseignée de manière chronologique mais par thème. Cela signifie que certaines périodes ne seraient plus étudiées par les collégiens, ou alors de manière facultative comme l’histoire de la chrétienté médiévale ou le siècle des Lumières. Certains thèmes abordés pourraient insister sur des faits particuliers comme la traite négrière ou les conquêtes coloniales, suscitant un sentiment de culpabilité et une image subjective de la France. Le ministère a répondu que le choix des thèmes sera laissé aux professeurs d’histoire-‐ géographie. Selon les régions, les collèges, les cours enseignés seront donc très différents. Troisièmement, certains s’inquiètent du risque de disparition de l’enseignement de l’allemand avec la suppression des classes européennes et des classes « bilangues » qui propose d’apprendre deux langues dès la 6e. La langue allemande, très souvent choisie dans ces classes, pourrait donc être encore moins enseignée. Ce système de classe bilingue fonctionne pourtant très bien. En réponse, le ministre affirme que tous les collégiens pourront étudier deux langues à partir de la 5e, ce qui n’est pas le cas actuellement, et que l’allemand sera toujours étudié. Enfin, les réformes concernant les EPI, le travail en petits groupes et l’accompagnement personnalisé soulèvent de nombreuses interrogations et des doutes : certains professeurs estiment que ces nouvelles mesures ne seront pas efficaces pour redonner de la motivation aux élèves en difficulté. Pour aller plus loin Que penser de la réforme du collège ? L’objectif de cette réforme paraît louable : actuellement, le collège semble inefficace parce que de plus en plus de jeunes qui en sortent sont en grande difficulté scolaire. Ils ont beaucoup de mal à maîtriser le savoir de base (français, mathématiques, histoire-‐géographie, sciences…). Cependant, la manière dont cette réforme veut être appliquée pose question : est-‐ce une bonne idée de donner plus de temps aux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et moins de temps aux cours de base ? Est-‐ce une bonne idée de ne plus enseigner l’Histoire de France de façon chronologique, mais simplement en abordant des thèmes ? La conséquence sera que de moins en moins de jeunes connaîtront ce qui fait la richesse et la culture de notre pays. Est-‐ce une bonne idée de mettre le latin, le grec, l’histoire chrétienne médiévale et celle des Lumières dans les EPI ? Sachant que seulement une heure par semaine pendant un an, voire un semestre, sera consacrée à ces enseignements, et que le choix sera fait par les professeurs, il est permis de penser que les élèves qui suivront ces cours n’auront qu’une connaissance très vague du sujet enseigné. Au final, l’impression donnée par cette réforme laisse un goût amer. Le collège risque de devenir davantage un lieu où les élèves apprendront des connaissances superficielles plutôt qu’une vraie culture générale, indispensable pour des futurs adultes capables de comprendre le monde et de s’engager pour le bien commun. 3 Apprendre avec l’actualité Un projet d’attentat contre une église déjoué Dimanche 19 avril 2015, à Villejuif (Val-‐de-‐Marne), un homme blessé à la jambe appelle les secours pour être soigné. Arrivés sur place, les secours estiment que la blessure est suspecte car elle a été causée par une arme à feu. Ils préviennent donc la police. Celle-‐ci, en fouillant la voiture de l’homme blessé, découvre des armes de guerre, un gilet pare-‐balles et des munitions. Au cours de leurs investigations, les policiers révèlent que cet homme, nommé Sid Ahmed Ghlam, avait pour projet de commettre des attentats contre une ou plusieurs églises catholiques de Villejuif. L’enquête est toujours en cours et la police essaye de déterminer qui ont été les complices de cet homme qui, visiblement, n’a pas agi seul, mais a été aidé et conseillé. Les réactions à cette tentative d’attentat ont été nombreuses. Le premier ministre, Manuel Valls, a eu des paroles fortes à cette occasion : « Cette fois-‐ ci, c’était les chrétiens, les catholiques de France, qui étaient visés, pour la première fois […]. Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute visée […]. Les fidèles de la religion catholique doivent pouvoir pratiquer leur culte, aller à la messe en parfaite sérénité. À Dieu François Michelin, dirigeant pendant quarante-‐sept ans de l’entreprise de fabrication de pneus Michelin, est décédé il y a quelques jours à l’âge de 88 ans. Grâce à son action, l’entreprise Michelin, située à Clermont-‐ Ferrand et créée en 1889 par D’ailleurs, c’est la plus belle et la plus forte des réponses que nous devons apporter au terrorisme qui cible la France pour mieux la diviser […]. La France a un patrimoine chrétien exceptionnel. Ses cathédrales, ses églises, ses chapelles attirent des touristes, des pèlerins, des fidèles par milliers, du monde entier. Ce patrimoine doit être protégé, mais il doit rester ouvert, accessible ». Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a étudié avec monseigneur Vingt Trois, archevêque de Paris, les mesures à prendre pour améliorer la sécurité de certaines églises catholiques, dans le cadre de l’opération Sentinelle. Actuellement, cent soixante-‐dix-‐huit églises sont sous protection spécifique. La Conférence des évêques de France a incité chacun à garder son calme et ne pas céder à la peur : en se laissant dominer par ce sentiment, des personnes risquent de se replier sur elles-‐mêmes et de commencer à se méfier des autres. Cette méfiance peut se transformer en agressivité. Lorsque la situation se dégrade, l’agressivité entre groupes se répand. Dans le cas le plus grave, cela peut aboutir à une guerre civile. Voilà précisément ce que recherchent les terroristes : semer le trouble au sein de la population française en opposant les différents groupes les uns contre les autres. Par ailleurs, il est important de ne pas fermer les églises dans le but d’assurer leur sécurité : une église n’est pas un simple lieu de réunion, c’est un lieu de prière, de recueillement, qui doit être ouvert le plus souvent possible pour permettre à ceux qui en ressentent le besoin et l’envie de venir prier. son grand-‐père et son grand-‐ oncle, est devenue numéro un mondial dans le domaine des pneumatiques. Pour connaître le métier d’ouvrier avant d’en être le dirigeant, il commença à travailler dans l’usine familiale sous une fausse identité pendant quatre ans. Grand patron chrétien, très humain avec ses salariés, il avait adopté la devise : « Deviens ce que tu es ». Actuailes s’associe à la peine de sa famille et de ses proches. 4 Apprendre avec l’actualité est en bois de chêne et vingt-‐six canons composent son armement. L’Hermione est attendue le 5 juin à Yorktown, où les troupes américaines et françaises remportèrent le 19 octobre 1781 une bataille décisive contre les Anglais. Si tu veux en savoir plus et où se trouve L’Hermione durant sa traversée : http://www.hermione.com/voyage/localiser-‐l-‐ hermione/ Le voyage de L’Hermione Samedi 18 avril 2015, la frégate L’Hermione a gonflé ses voiles depuis l’île d’Aix (Charente-‐ Maritime) en direction des États-‐Unis. Deux cent trente-‐cinq ans après le navire qui emmena le marquis de Lafayette combattre dans la guerre d’Indépendance américaine face à l’Angleterre, une réplique exacte de ce trois-‐mâts a repris la mer pour effectuer la même traversée de l’océan Atlantique. Il aura fallu dix-‐sept ans pour reconstruire ce navire aux dimensions impressionnantes : plus de deux cents pieds de la poupe à la proue (65 m de long), 1500 m2 de voilure, un grand mât de 54 m. Le nombre d’éléments nécessaires à la charpente et l’accastillage* est très impressionnant : 400 000 pièces de bois et de métal, 1000 poulies. La coque Premier lancement de l’année réussi pour la fusée Ariane V Dimanche 26 avril, la fusée Ariane V a lancé avec succès deux satellites, l’un norvégien et l’autre franco-‐italien, depuis le site de Kourou, en Guyane française. Il s’agit du soixante-‐quatrième succès d’affilée pour la fusée Ariane V et du premier lancement de l’année 2015. Si tu veux voir la vidéo du lancement : www.arianespace.tv/ *Accastillage : sur un navire, l’accastillage désigne l’ensemble des accessoires de pont qui servent à effectuer des manœuvres de voile sur le bateau. Les chiffres de la semaine 11 jours fériés dans une année en France. Certains pays en ont dix-‐huit, d’autres très peu. À toi de retrouver ces onze dates ! 15 000 passages à niveau en France. Ils constituent la deuxième cause de mortalité ferroviaire dans notre pays. En 2014, cent collisions ont eu lieu entre un train et un véhicule, causant la mort de cent personnes. 5 On ne meurt qu’une fois, mais quand ? Une « loi santé 2015 » est en cours de débat au parlement. Un des points débattus concerne le don d’organe. Jusqu’ici, le fondement du droit était celui du don d’organe sur accord explicite du donateur ou de sa famille. Le projet envisage le « prélèvement d’organe » sauf refus préalable du défunt. Anne-‐ Sophie Biclet a proposé une première réflexion dans l’Actuailes n° 34. On verra ici qu’il s’agit d’une évolution juridique importante parce qu’elle porte indirectement sur la définition de la mort. Pourquoi ? Le don d’organe : un acte gratuit et de charité Avec les progrès de la chirurgie, il est possible de prélever de nombreux organes d’une personne pour les greffer sur une autre. Certains organes* ne sont pas vitaux : on peut, par exemple, vivre avec un seul rein. C’est pourquoi, la greffe* d’un des deux reins peut être pratiquée à partir d’un donneur vivant. En revanche, il faut prélever les organes sur des personnes décédées quand il s’agit de la cornée* de l’œil, du cœur, du pancréas, de l’intestin, du poumon, de la moelle osseuse, de peau, d’artères, de veines, etc. Or, on constate l’existence d’une véritable « liste d’attente » étant donné le déséquilibre entre le nombre d’organes disponibles et celui des besoins. Sur le plan moral, on peut parler d’un véritable acte d’amour que l’on exprime par le don de ses organes vitaux. C’est un témoignage de charité qui sait regarder au-‐delà de la mort pour que la vie l’emporte toujours. C’est également une grande conquête scientifique et un grand espoir pour beaucoup de malades graves. Malgré tout, il faut élargir le sujet pour analyser les problèmes posés. Pourquoi modifier la loi ? Avec la baisse des accidents de la route, et l’allongement de la durée de la vie, on constate une forme de pénurie d’organes disponibles. La loi cherche donc à assouplir les dispositions pour en faciliter l’accès. Parallèlement, les demandes de greffe augmentent du fait des progrès de technologie de transplantation. La question du consentement du donneur Jusqu’ici la loi de bioéthique du 6 août 2004 prévoyait que le don d’organe était possible après autorisation préalable clairement exprimée, soit par le défunt soit par la famille sensée le représenter. Mais, avec la loi de 2015, le prélèvement d’organe serait possible sauf refus préalable clairement exprimé par l’intéressé lui-‐même. Ce sont des éléments de langage et de droit importants. En effet, une absence de refus n’est pas équivalente à une autorisation. Les enfants savent bien que ce qu’ils ont le droit de faire n’est Organe : Les êtres vivants sont des ensembles structurés et « organisés ». Ils sont constitués d’organes assemblés entre eux pour assurer les grandes fonctions nécessaires à la vie. Greffe, greffon : Le mot vient du latin graphium « stylet, poinçon ». Cet outil tranchant et pointu était utilisé : soit pour écrire, ce qui a donné son sens juridique dans le mot « greffier », chargé, dans un tribunal, d’écrire toutes les déclarations faites pendant un procès ; soit « faire une incision » sur les arbres pour y greffer un « graphiolum », c’est-‐à-‐dire une petite pousse qu’on a appelé une greffe. C’est en pensant à la technique de la greffe sur des végétaux que les chirurgiens ont utilisé le même mot pour transplanter un organe d’une personne à une autre. L’organe greffé s’appelle un « greffon ». 6 pas extensible à tout ce que leurs parents n’ont pas interdit. Le projet de loi prévoit que le moyen « principal » d’exprimer son refus serait de l’indiquer sur un « registre national des refus ». Cette évolution du droit pose donc un problème dont il est intéressant de voir toutes les aspects. On ne meurt qu’une fois, mais quand ? Cette question demande de définir les conditions biologiques de la mort. Les simples critères d’arrêt des mouvements du cœur et de la respiration sont insuffisants et ne suffisent plus à déterminer la mort ! En effet, les moyens actuels de réanimation, tels que le massage cardiaque, permettent de ramener à la vie des malades dont le cœur était arrêté. Quels critères retenir pour définir la mort ? ★ Dans les temps anciens, la vérification de la mort revenait au « croque-‐mort », chargé de croquer violemment l’orteil du présumé mort. Cette extrémité du pied, très douloureuse, était privilégiée pour tester l’absence de réaction du défunt. ★ En 1947, un décret avait retenu que le critère implicite de mort était simplement celui de l’arrêt du cœur et de la respiration. Mais, souvent, la survie de certains organes, notamment l’ensemble cœur-‐poumon, peut être maintenue par des dispositifs artificiels bien que d’autres organes essentiels à la vie soient déjà morts de façon irréversible, le système nerveux par exemple. ★ Le 5 août 1968, le concept de mort cérébrale a été introduit dans ce qu’on appelle le rapport d’Harvard. Toutefois, ce document n’en précisait pas les critères avec précision. Les Américains disaient qu’il faudrait les établir « en fonction des connaissances ». En France, c’est le ministre Jean-‐Marcel Jeanneney qui a établi une circulaire précisant un peu mieux la méthodologie du constat de décès. Mais, cette circulaire de 1968 se contentait encore de dire qu’il fallait constater la disparition d’activité du cerveau « pendant une durée suffisante ». Ce n’était toujours pas très précis. ★ Ce n’est que par un décret du 2 décembre 1996 que les trois critères ont été très précisément définis : il fallait constater simultanément l’absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée (y compris du cœur), la disparition de tous les réflexes du cerveau constatée à quatre heures d’intervalle, et celle de la respiration spontanée. On considère aujourd’hui, que cette définition de la mort est la plus satisfaisante. ★ Mais, le 2 août 2005, la France a fait un brusque retour en arrière, sans véritable débat dans l’opinion publique. Le ministre Xavier Bertrand a pris un décret (n° 2005-‐949) renonçant au critère de « deux électro-‐encéphalogrammes nuls et sans réaction ». Pourquoi ? Le but était utilitaire. Il permettait d’effectuer un prélèvement d’organe sur une personne, après un simple « arrêt cardiaque et respiratoire persistant ». En langage courant, c’est ce qu’on appelle le prélèvement sur « donneur à cœur arrêté ». Le prélèvement sur « donneur à cœur arrêté » On s’insurge, et on a raison, contre des critères de productivité qui amènent certains à pratiquer le dépeçage vivant, par exemple, de lapins angoras, pour préserver la qualité des fourrures. Peut-‐on accepter que des délais soient fixés dans les hôpitaux pour garantir la meilleure qualité possible des organes à prélever, sans attendre ni vérifier la mort définitive du patient ? Les précautions élémentaires ne cessent d’être réduites. Ainsi l’agence de biomédecine a encore allégé la procédure par une circulaire datée d’avril 2007, consistant à faire le simple constat de Cornée : Le mot vient du latin cornu évoquant la corne des mammifères. Leur constitution dure et solide a, dès l’époque latine, évoqué la cornée de l’œil, partie transparente, mais très résistante et constituant une bonne protection de l’œil. Pancréas : Le mot « pancréas » vient du grec pan (tout) et de creas (la chair). Dans l’antiquité, on l’appelait aussi callicreas (la similitude de la chair). Ce mot désigne une glande annexée au tube digestif qui secrète des substances nécessaires à la digestion et à la régulation des sucres dans le sang. Il est situé derrière l’estomac. 7 l’inefficacité des manœuvres de réanimation dans un délai de trente minutes. En effet, un organe devient inutilisable s’il est prélevé trop longtemps après le décès. parler d’euthanasie et parlent maintenant de prélèvement d’organes à « cœur arrêté » qui n’est pas nécessairement un critère de mort. Il y a un vrai risque de discrédit de la médecine. Le projet introduit surtout une grande confusion : Conclusion un don n’est pas un dû. Le cadeau d’un donateur Il faudrait également évoquer d’autres aspects n’est pas un droit du bénéficiaire. Plus un don revêt comme ceux de la gratuité des organes et celui de un caractère exceptionnel, plus il doit être consenti. l’anonymat des dons. Sinon, le risque existe qu’on arrive à une mentalité Mais, pour conclure, il faut surtout évoquer ce dans laquelle le corps « appartiendrait » à l’État ou principe de liberté de choix dont parlent les à la société. Certains députés l’ont explicitement défenseurs du projet. Or, concrètement, il s’agit souhaité. P. L. Fagniez, a évoqué le 10 décembre d’une restriction de la liberté. En 2003 l’idée « de transformer effet, un testament peut être l’autorisation de prélèvements en Un don manuscrit. Pourquoi la volonté du obligation de service publique ». Le n’est p as u n d û. défunt sur son propre corps serait-‐ même jour, J. P. Dubernard, prési-‐ elle compliquée à exprimer ? Un dent de la Commission des affaires défunt a le droit de disposer de ses biens par écrit culturelles et sociales de l’Assemblée nationale, sur un simple papier. Pourquoi aurait-‐il plus de souhaitait que la société puisse « déclarer qu’après difficulté à disposer du « bien » qui lui était le plus la mort de la personne, les parties de son corps cher, son propre corps, puisqu’il serait obligé de appartiendraient [à la société] sans qu’elle ait à passer par un registre national des refus ! demander l’autorisation à qui que ce soit et sans Par ailleurs, cette loi pourrait arriver à un résultat avoir à présumer de la volonté du défunt ». opposé au but recherché. Par mesure de Au plan juridique, on introduit une grave confusion, précaution, de plus en plus de personnes risquent car l’expression « qui ne dit mot consent » ne peut d’exprimer leur refus. En effet, plus on parlera de la décemment s’appliquer qu’aux vivants. possibilité de refus, plus leur nombre augmentera. Stanislas de Larminat Ainsi, 87 277 personnes s’étaient inscrites en 2012 sur ce registre national. Ce phénomène s’accé-‐ lérera si l’opinion publique n’a plus confiance dans certains médecins qui jouent avec le concept de mort. Ils pratiquent des « interruptions de Pour trouver les mots compliqués et aller plus loin, grossesse » quand il y a mort de bébé. Ils cliquer ici. envisagent des « sédations définitives » pour ne pas Aidez votre journal à se développer adhérez à l’association « Les amis d’Actuailes». Je souhaite adhérer à l’association « Les amis d’Actuailes ». Nom : ............................................................................... Prénom : ............................................................................................ 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Mikaël de Talhouët Disparition d’un grand patron : François Michelin Le leader mondial du pneu est en deuil après la mort d’un patron hors pair qui a fait de Michelin un groupe international. Il n’est pas de grande entreprise sans grand patron. La société Michelin, qui construit des pneumatiques depuis 1889, incarne cette maxime. Petit-‐fils du fondateur de l’entreprise, François Michelin a été aux commandes de 1955 à 1999, contribuant à faire de Michelin un groupe international, leader mondial du pneu. Chef charismatique, visionnaire et soucieux du développement de ses employés, Il s’est éteint le 29 avril. François Michelin rentre dans la société familiale en 1951, sa licence de mathématiques en poche. Mais avant d’occuper un poste de direction, il suit un parcours initiatique de quatre ans pour comprendre l’activité et vivre le quotidien des ouvriers. Très marqué par ses premières années, il n’aura de cesse de dire aux cadres fraîche-‐ment arrivés dans l’entreprise de se méfier du « cimetière des idées » et d’aller plutôt « respirer la gomme » du pneu dans l’usine, au contact de l’ouvrier. Ainsi, pendant deux ans, il travaille avec les équipes qui font les horaires en 3x8* comme ouvrier ajusteur à l’atelier Poids-‐lourds de l’usine des Carmes de Clermont-‐Ferrand (Puy-‐de-‐Dome), puis comme c o n f e c t i o n n e u r d e p n e u s p o u r v o i t u r e s particulières. Il passera également par les services du commerce et de la recherche, avant d’être cogérant puis seul patron à partir de 1959. À cette époque, Michelin n’est que le dixième pneumaticien mondial. Lorsque François Michelin quitte la direction du groupe au profit de son fils Édouard quarante ans plus tard, l’entreprise familiale tutoie les sommets : le groupe s’est internationalisé, employant près de 100 000 collaborateurs pour un chiffres d’affaires de 90,28 milliards de francs, soit 13,76 milliards d’euros. Michelin produit des pneus pour les voitures, les trains, les avions, des pneus « basse consommation » ou encore des pneus increvables. Le pneu radial voit également le jour sous l’« ère François » permettant une meilleure adhérence du véhicule et un plus grand confort de conduite. Aux cadres dirigeants qui estiment alors que l’allongement de la durée de vie de ces nouveaux pneus freinerait leur renouvellement et donc le chiffre d’affaires de l’entreprise, François rétorque que des clients satisfaits en feront venir d’autres. L’avenir lui donnera raison. Les médias saluent l’indépendance d’esprit de ce chef d’entreprise qui décide de maintenir le siège social de Michelin à Clermont-‐Ferrand (seule entreprise du CAC 40 dont le siège est en province). Surnommé par ses employés « Monsieur François, patron de droit divin » en référence à son charisme et à sa profonde foi catholique, il a imaginé et développé la transition entre un quasi-‐artisanat au sortir de la guerre et l’automatisation à partir des années 1970. Lorsqu’il cède sa place à son fils Édouard en 1999, ce dernier lui rendra un hommage pudique mais sincère : « Il est des hommes qui ont marqué leur temps, durablement. Monsieur Michelin, mon père, est de ceux-‐ci ». Les 3×8 ou trois-‐huit sont un système d’organisation d’horaires de travail qui consiste à faire tourner par roulement de huit heures consécutives trois équipes sur un même poste, afin d’assurer un fonctionnement continu sur les vingt-‐quatre heures d’une journée. 9 Par Sigefroid Immigration clandestine Dans Actuailes n° 24, nous vous parlions déjà de l’immigration clandestine venue d’Afrique en passant par la Méditerrannée. Entre temps, la situation n’a fait qu’empirer, et depuis le printemps 2015, le nombre d’arrivées de clandestins bat chaque jour un nouveau record. Le même scénorio se répète à l’infini : les bateaux de clandestins – cargos, chalutiers, barques – sont volontairement surchargés, puis abandonnés par les trafiquants arabes qui appellent alors les navires italiens les plus proches. Ceux-‐ci sont obligés de venir secourir les clandestins sous peine d’être accusés de non-‐assistance à personne en danger. Tous les immigrés sont ensuite emmenés en Italie. Celle-‐ci, abandonnée par ses partenaires européens, s’empresse alors de leur faire prendre le train vers la France, l’Angleterre, l’Allemagne et la Suède. Là, les clandestins demandent le statut de réfugié et attendront quelques années avant d’obtenir des papiers et le droit de faire venir leurs familles d’Afrique. Les médias d’Europe accusent leurs gouvernements de ne pas assez aider l’Afrique et d’être même responsables des drames que vivent les clandestins. Lorsque sept cents d’entre eux sont morts dans un naufrage en avril, les médias se sont scandalisés du fait que l’Europe n’accueille pas plus de clandestins pour leur éviter les dangers de la traversée. Du côté politique, l’ambiance est au défaitisme : dans un continent en pleine crise économique, identitaire et morale, les dirigeants européens se déchirent sur le nombre de clandestins qu’ils vont devoir accueillir chez eux. Mais cette immigration est pour eux inévitable à cause de l’explosion démographique africaine et ils ont décidé de tripler les secours en mer – donc le nombre de clandestins amenés en Europe. Le 13 mai prochain, la Commission de l’UE proposera également un plan pour faciliter l’immigration économique légale d’Afrique vers l’Europe, son président J.-‐C. Juncker ayant déclaré : « Si nous fermons les portes, les migrants entreront par effraction par les fenêtres ». Rien n’est en revanche prévu pour lutter contre les trafiquants, pour rapatrier vers l’Afrique les clandestins arrivés ces dernières années ni pour stopper ceux qui vont arriver. L’État islamique a en effet annoncé qu’il se préparait à « envoyer 500 000 migrants vers l’Europe » ce que confirme l’agence Frontex, censée défendre les frontières de l’UE : « Entre 500 000 et 1 million de migrants attendent sur les côtes libyennes de pouvoir traverser la Méditerranée ». L’ampleur de ce mouvement migratoire, le refus des Européens de l’endiguer à cause des cas de conscience qu’il leur pose et les graves problèmes politiques qu’il provoque... Tout était prophétisé il y a quarante ans déjà dans Le Camp des Saints, ce best seller de Jean Raspail décrivant la fin de l’Europe submergée par des millions d’immigrants affamés, venus du Tiers Monde sur des milliers de bateaux... En conclusion, une fois la compassion dépassée, les questions auxquelles doivent faire face nos gouvernants sont nombreuses : l’Europe est-‐elle en mesure d’accueillir dignement ces clandestins ? Leur exode ne contribue-‐t’-‐il pas à l’affaiblissement de leurs pays d’origine ? Ne doivent-‐ils pas demander leur avis aux citoyens européens ? Le dévelop-‐ pement de l’Afrique n’est-‐il pas la solution à cette crise ? Espérons que les chefs d’État européens soient à la hauteur des enjeux qui engagent leurs populations pour les décennies à venir. 10 Le Moucharabieh Mélicène Syphore « Il est bon de se coucher loin du monde vers Dieu, pour se lever en Lui », saint Ignace d’Antioche. Liban Mémoire du massacre des chrétiens en 1915 Une foule nombreuse s’est réunie à Beyrouth vendredi 24 avril à midi pour commémorer le massacre de centaines de milliers d’Arméniens par l’armée turque de l’Empire ottoman en 1915. La veille à 19h15, la plupart des églises libanaises ont sonné le glas en Manifestation des Libanais arméniens à mémoire du million et demi de victimes que l’Église arménienne a Beyrouth le 24 avril 2015. déclarées saintes et martyres de l’Église le dimanche suivant. Un peu d’Histoire : l’Empire ottoman en 1915 L’Empire ottoman a duré de 1299 à 1923. Fondé par un clan turc en Anatolie conquise sur l’Empire byzantin chrétien (l’Empire romain d’Orient), cet empire s’est étendu par de grandes conquêtes tout autour de la Méditerranée. La plus grande figure de l’Empire ottoman est Soliman le magnifique (règne de 1529 à 1566), contemporain de François Ier et de Charles Quint. Carte du Moyen Orient en 1914. La défaite de Lépante en 1571 marquera la fin de l’expansion ottomane. L’Empire sera démembré à la suite de la défaite de 1918 et disparaîtra définitivement en 1923. Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman s'était en effet rangé du côté de la Triplice (Allemagne, Empire austro-‐hongrois) contre la Russie, la France et la Grande Bretagne. En 1915, les Ottomans accusent les minorités chrétiennes (syriaques, chaldéennes, arméniennes, maronites) vivant sur leur territoire de les trahir au profit des Russes et des Français. Il s’agit en réalité d’islamiser l’Empire ottoman et de détruire le christianisme en Orient. Au printemps 1915, les autorités ottomanes, prenant exemple sur les révolutionnaires français de 1793, entament une campagne d’assassinat des populations et de destruction systématique des cultures, des églises et des maisons. Les massacres sont terribles en Arménie où un véritable génocide est perpétré. Un million et demi d’enfants, de femmes et d’hommes sont victimes des tueries. Au Liban, ne pouvant déloger les maronites de leurs montagnes, l’armée ottomane détruit les cultures, arrache les arbres et provoque une famine terrible qui tuera près de 200 000 personnes entre 1915 et 1918, essentiellement maronites ou druzes. Cela représente un tiers de la population du Mont Liban. Le poète libanais Khalil Gibran publiera en 1916 un livre, Mon peuple est mort, pour que le monde sache ce que les Turcs faisaient en Orient. 11 Liban La France aux côtés du Liban Le 2 avril dernier, l’armée française a livré une première cargaison d’armes et de matériel militaire pour les forces armées libanaises. Il s’agit de renforcer l’armée, aux prises avec les terroristes sunnites de Daesh à la frontière est du Liban. Cette opération a été rendue possible grâce à un don de trois milliards de dollars de la part de l’Arabie Saoudite. Le 28 avril à Paris. Quelques jours plus tard, le 28 avril, le président de la République française, M. Hollande, a reçu le patriarche maronite Boutros Bechara Raï, venu en France demander le soutien de la France pour les communautés chrétiennes menacées dans tout l’Orient. Le 20 avril 2015 à Beyrouth. Arabie Saoudite Désignation du nouveau prince héritier Le roi Salmane Abdelaziz al Saoud a nommé mercredi 29 avril son neveu, et actuel ministre de l’Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef, prince héritier de la couronne saoudienne. Le roi a également rapproché son fils, actuel ministre de la Défense, le prince Mohammed ben Salmane, du pouvoir en le nommant vice-‐prince héritier et, à ce titre, second dans l’ordre de succession. Salmane est le septième roi d’Arabie Saoudite, un état fondé par son père Abdelaziz al Abderhamane al Saoud en 1932. L’Arabie Saoudite est une monarchie islamique absolue où seule la religion musulmane est autorisée. Ce pays abrite les deux principaux lieux saints de l’islam : La Mecque, la ville de naissance du prophète Mahomet, et la ville de Médine où Mahomet séjourna de 622 à 632 après Jésus-‐Christ. 12 Topaze Électrifier l’Afrique, un projet fou ? L’ancien ministre français Jean-‐Louis Borloo, aujourd’hui retiré de la vie politique, s’est fixé pour mission d’aider l’Afrique à s’électrifier. Un projet ambitieux qui a du sens et qui répond à un véritable besoin puisque deux tiers des Africains vivent sans électricité donc sans lumière. Vu du ciel, ou plutôt de l’espace, l’Afrique est de nuit un continent très peu éclairé. On distingue essentiellement les grandes capitales comme Le Caire, Abuja, Pretoria ou Abidjan. Seuls 25 % de l’immense territoire a accès à l’électricité, ce qui signifie qu’environ 600 millions d’Africains n’ont pas accès aux moyens de s’éclairer la nuit. En effet, rares sont les pays où le réseau électrique est suffisam-‐ ment développé et permet à la population de bénéficier du confort que procure l’électricité ; par exemple, pour travailler en rentrant du collège. De nombreux villages, également, se contentent d’un groupe électrogène pour faire fonctionner une télévision. Pourtant le continent dispose de ressources en grand nombre : de grands fleuves pour construire des barrages hydroélectriques, un ensoleillement important pour installer des panneaux solaires… J e a n -‐ L o u i s B o r l o o (ancien ministre de 2002 à 2010) a créé une fon-‐ dation « Énergie pour l’Afrique » dont le but est d’investir 200 mil-‐ liards d’euros sur les dix prochaines années pour électrifier tout le conti-‐ nent d’ici à 2025. Il explique avoir rencontré au cours des derniers mois plus de trente chefs d’État africains qui ont « tous soutenu » son projet. populations les plus démunies et frustrées de ne pas bénéficier de conditions de vie satisfaisantes. Enfin, c’est une bonne démarche que d’aider l’Afrique, continent voisin de l’Europe. Jean-‐Louis Borloo va même plus loin en expliquant que les nombreux migrants qui tentent quotidien-‐ nement de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe sont « en marche vers la lumière et l’énergie ». Selon Jean-‐Louis Borloo, « c’est vital pour notre croissance, pour notre stabilité, et c’est un supplément d’âme pour l’Europe ». L’ancien ministre délivre plusieurs messages. D’abord, pour des raisons économiques, nous avons intérêt à voir l’Afrique se développer pour mieux commercer avec elle car elle sera un débouché important pour nos produits. Ensuite, comme il le précise par un jeu de mot, « obscurantisme et obscurité » sont la même chose, c’est-‐à-‐dire que les idées réfractaires à la modernité (comme le djihadisme dont nous avons déjà parlé dans Actuailes) se propagent parmi les 13 8 mai 1945 Bainxotte Victoire des Alliés Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitulait après cinq années de lutte acharnée. À Berlin, le général Keitel signait l’acte de reddition devant les chefs des armées alliées. En apercevant le général de Lattre de Tassigny, commandant la Ire armée française, l’officier allemand ne put s’empêcher de s’exclamer : « Quoi ! Les Français aussi… ». En effet, la France était bien là, présente au jour de la victoire, en dépit de la terrible défaite de l’année 1940. Il est bon, à rebours d’une fâcheuse habitude bien française d’autodénigrement, de rappeler quelques-‐ unes des grandes victoires qui ont ponctué la Seconde Guerre mondiale. 1939 : l’offensive de la Sarre Au moment de la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, l’armée française passe immé-‐ diatement à l’offensive, franchit la frontière allemande et s’avance en Sarre, bousculant les faibles résistances ennemies. Il s’agit de soulager l’armée polonaise, brutalement attaquée à l’Est. Les Français font leurs premiers prisonniers et occupent un certain nombre de bourgades allemandes. Mais cette offensive est sans lendemain : la défaite polonaise et la stratégie générale défensive mettent un terme à cette offensive. Le 17 octobre 1939, toutes les unités françaises sont repassées de l’autre côté de la frontière. La drôle de guerre commence… 1940 : Narvik Au printemps 1940, les Allemands envahissent la Norvège pour garantir leurs approvisionnements en minerais de fer. Les Alliés réagissent et envoient un corps expéditionnaire franco-‐britannique. Les navires de la Royal Navy transportent et escortent les chasseurs alpins et les légionnaires français qui débarquent de vive force sur les côtes norvégiennes et s’emparent de la ville de Narvik. Les Allemands sont repoussés et essuient de lourdes pertes. Au terme de ces combats à la limite du cercle polaire, la route du fer est coupée pour l’ennemi. Mais les Alliés doivent rembarquer, car l’offensive est déclenchée en Belgique et en France… 1941 : Koufra Quelques mois après la défaite de mai-‐juin 1940 sur le sol de France, des soldats audacieux continuent le combat dans le désert africain. Aux ordres d’un jeune colonel au nom alors inconnu – Leclerc –, ils partent des bases tchadiennes pour chasser les Italiens dans l’immense territoire du Fezzan aux confins de la Lybie. Le 2 mars 1941, la colonne Leclerc s’empare du poste italien de Koufra. Leclerc, nommé général, promet de ne déposer les armes que lorsque les couleurs françaises flotteront également sur la cathédrale de Strasbourg. C’est le début d’une longue aventure… 1942 : Bir Hakeim L’armée allemande a pris pied sur le sol africain. Au printemps 1942, l’Afrika Korps de Rommel est sur le point d’écraser la VIIIe armée britannique. Les Allemands foncent vers l’Égypte à travers le désert de Cyrénaïque, submergeant toutes les résistances. Mais le 27 mai 1942, ils se heurtent à la 1re brigade française libre, commandée par le général Koenig. Pendant quinze jours, légionnaires, coloniaux et fusiliers marins vont repousser tous les assauts d’un ennemi largement supérieur en nombre. Ils ne 14 décrochent que sur ordre, réussissant à forcer les lignes ennemies et à rejoindre l’armée britannique. Grâce à leur héroïque résistance, la VIIIe armée a réussi à se rétablir. Bientôt, elle remportera la victoire décisive d’El Alamein… qui consiste à tourner le dispositif allemand par la montagne. Les Anglo-‐américains sont perplexes, mais finissent par se laisser convaincre. Et le 13 mai 1944, les troupes de l’armée française d’Afrique percent le front allemand, ouvrant la route de Rome et gagnant l’admiration des armées alliées. Le sacrifice et la victoire des soldats français d’Italie effaçaient définitivement les souvenirs douloureux de 1940… 1945 : l’invasion de l’Allemagne, du Rhin au Danube La France est enfin libérée. Les armées alliées et allemandes se font face de part et d’autre du Rhin. Il faut maintenant pousser l’ennemi à la défaite en 1943 : la libération de la Corse L’armée française s’est réorganisée en Afrique du Nord. Elle commence à s’équiper avec de l’armement moderne en provenance des États-‐Unis. En Corse, occupée par les Allemands, la résistance s’organise. Face à la pression toujours plus grande de l’occupant, les maquisards demandent de l’aide au cours de septembre 1943. En quelques jours, un corps expéditionnaire est mis sur pied, transporté à bord des bâtiments de la Marine nationale et débarqué sur les côtes de l’île. Par une manœuvre fulgurante, par les sommets, les soldats du bataillon de choc et les troupes marocaines chassent l’envahisseur, qui fuit vers l’Italie. C’est la première partie du territoire libérée… forçant son territoire. Le 31 mars 1945, les premières unités de l’armée française, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, franchissent le Rhin sous le feu. C’est le début de l’invasion. Les troupes françaises s’emparent ainsi de tout le sud de l’Allemagne, conquérant Stuttgart et Karlsruhe. À la veille de la capitulation du IIIe Reich, les Français sont sur le Danube et aux portes de l’Autriche. Et le 4 mai 1945, les soldats du général Leclerc s’emparent du nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden, consacrant ainsi 1944 : la prise de Rome À l’automne 1943, les alliés ont débarqué en Italie. Leur offensive vers le Nord s’est enlisée face au verrou infranchissable du Monte Cassino. Devant cette situation, le général Juin, chef du corps expéditionnaire français, propose un plan audacieux 15 Père Augustin Marie vie Le Bon Pasteur donne Sa connaissance et d’amour qu’Il entretient avec le Père et l’Esprit saint. « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père » (Jn 10, 14-‐15). Par la grâce reçue dans nos âmes au baptême, Jésus nous rend participants de la vie divine, de la vie de la Sainte-‐Trinité. Le chrétien en état de grâce est porteur de la Trinité. Il faut se redire souvent cette vérité : moi, chrétien, moi chrétienne, je porte la Trinité. « Je suis le Bon Pasteur. Le Bon Pasteur donne Sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11), a dit Jésus. Jésus donne Sa vie pour nous. Quelle est cette vie qu’Il nous donne ? D’abord, Jésus a donné Sa vie humaine. Quand Il était parmi les hommes en Palestine, Jésus n’a pas seulement donné un peu de Son temps, de Sa sagesse, ou de Sa puissance miraculeuse. Non, Jésus s’est livré tout entier, et librement. Jésus a donné Sa vie pour toute l’humanité, car tous les hommes sont objet de Son amour. Mais combien refusent ou sont indifférents… Comme le pasteur charge sur ses épaules la brebis fatiguée, malade, blessée, Jésus a pris sur Lui l’humanité blessée par le péché ; « Il a porté Lui-‐même nos péchés dans Son corps, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice » (1 P 2, 24). Le pasteur donne sa vie, quand il accepte de mourir pour les brebis. Mais le Bon Pasteur, parce qu’Il est bon, ne s’arrête pas là. « Mes brebis écoutent ma voix, dit Jésus ; je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle » (Jn 10, 28). Le Bon Pasteur nous donne la vie éternelle, c’est-‐à-‐dire la stabilité et la sécurité dans la connaissance et l’amour de Dieu. Ce que nous peinons tant à faire ici-‐bas – recueillir nos âmes silencieusement en la présence de Dieu – sera alors aussi simple que de brouter l’herbe grasse ou se désaltérer à la source limpide. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Vers les eaux du repos il me mène, il y refait mon âme » (Ps 22, 1-‐2). Comme des brebis dociles, suivons fidèlement Jésus qui nous conduit en paradis. Mais le Bon Pasteur n’a pas livré seulement Sa vie humaine, « en rendant l’esprit » (Jn 19, 30) sur la croix. Se donner une fois, ça n’était pas suffisant ; car Jésus voulait pouvoir continuer à Se donner, encore et encore, à Ses brebis. Sa vie, Il l’a donnée une fois, mais Son corps et Son sang, Il les livre chaque jour sur l’autel à la messe pour Ses brebis fidèles. « Chaque fois [...] que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’Il vienne » (1 Co 11, 26). Jésus se donne Lui-‐même, tout entier – corps, sang, âme et divinité – pour que nous vivions de Lui et par Lui. Mais le Bon Pasteur a donné plus encore, car Il a livré aussi le mystère de Sa vie intime : cette vie de 16 Sophie Roubertie Les noces de Cana Paul Véronèse (1528-‐1588) Au premier regard, on ne sait où poser les yeux, sur cet immense tableau, tellement la scène est riche ! Cent trente-‐deux person-‐ nages sur près de dix mètres de long : imagine le travail qu’il a fallu pour en venir à bout… C’est un repas somp-‐ tueux de la Renaissance vénitienne qui nous est décrit par le peintre. Prenons donc le temps de détailler la scène : les convives sont attablés en plein air, dans une cours pavée de marbre. Ils sont richement vêtus de robes et manteaux brodés aux couleurs chatoyantes. Jésus est au centre de la scène, et c’est d’abord par Lui que nous sommes attirés. Marie est à Sa droite, elle vient de donner ses instructions aux serviteurs : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Par le verre vide qu’elle tient dans la main, elle semble inciter Jésus à accomplir son premier miracle. On reconnaîtra, à gauche, les mariés, qui semblent un peu relégués en bout de table... Au premier plan, à gauche, un serviteur retourne une jarre, visiblement vide. Un autre, à droite, dispose, quant à lui, d’un récipient plein dont il transvase le contenu dans un flacon plus petit. L’artiste illustre en images le récit des noces de Cana, qu’il interprète en une fête de son temps. Au premier plan, juste devant Jésus, un groupe de musiciens se préparent à jouer. Pour donner du mouvement à la fête, Véronèse utilise le décor architectural : il peint une farandole de personnages derrière la balustrade, affairés à la préparation du repas. Leur mouvement ressemble à une danse. Certains spectateurs sont agrippés aux colonnes, d’autres sont montés sur les toits. L’alignement des colonnes et statues donne une belle perspective et beaucoup de profondeur à la composition. Carte d’identité de l’œuvre Date : peint entre 1563 Taille : 6,8 x 9,9 cm Technique : Huile sur toile Lieu d’exposition : Musée du Louvre, à Paris Mouvement artistique : Renaissance italienne nts es animaux prése l s ou t he rc he C s loin ? re Tu veux aller plu ept, mais peut-‐êt -‐s ix d é uv ro t i nt a n e que contienne c dans le décor, j’e er in ev d si us a Tu peux car tous y en a-‐t-‐il plus… r chaque visage, de ar eg r u o , es tt les assie sont différents. 17 Point de vue... on peut le voir comme ça Marie Foliot ? en jo uant avec moi e dr en pr ap ut ve i Qu À l’heure où vous lirez ces quelques lignes, je serai encore en vacances ! Et oui je sais, ça énerve, car beaucoup d’entre vous, et même la majorité d’entre vous, sont de retour sur les bancs de l’école ! Comme je suis quelqu’un d’assez compatissant, ainsi que vous l’aurez certainement remarqué, j’ai décidé de vous soutenir à ma manière ! Pour commencer, je me suis interdit de vous envoyer une jolie carte postale inondée de soleil et montrant de belles plages au sable doré (oui, parce qu’en plus, chez moi, c’est ce genre d’ambiance qui règne), car cela peut un tantinet agacer lorsque son horizon se limite à un tableau noir ! Non, pour mieux vous épauler dans cette dernière ligne droite avant les grandes vacances, j’utilise mes congés pour me cultiver un peu et, bien entendu, vous en faire profiter ! Comment associer la culture et les vacances, me demanderez-‐vous ?? Mais c’est très simple : avec le jeu « des mots qu’on savait même pas qu’ils existaient » ! Tel que son nom l’indique, ce jeu consiste à repérer dans la langue française un mot dont on ignorait absolument l’existence et de chercher à savoir ce qu’il veut bien dire et dans quelle situation on peut bien l’utiliser. Allez, c’est moi qui commence : cela tombe bien, j’en ai un très beau sous le coude : « procras-‐ tination » ! Très beau mot définissant un syndrome très connu du genre humain : « le fait de remettre au lendemain », et ce mot est tellement joli qu’il a même sa journée mondiale rien que pour lui le 25 mars. Journée spéciale consistant à expliquer et à trouver des solutions pour la procrastination qui « est une défense immunitaire face à une société extrêmement rude, un moyen de se défendre des assauts du monde contemporain ». Car cette pathologie, figurez-‐vous, est le mal de notre siècle et engendre stress, dépression et même des faits divers ! Un exemple typique : la fameuse vente de deux Mistral* à la Russie, dont vous avez certainement entendu parlé, que la France ne se décide toujours pas à conclure ou à annuler, mettant en jeu quelques millions d’euros est bel et bien un effet de procrastination qui touche même notre gouvernement ! Quand je vous disais que j’avais trouvé un superbe mot et vous allez voir qu’il va vous être très utile : en effet, ne dites plus « Oh, je ferai mes devoirs demain ! », mais plutôt « Je vais faire de la procrastination » ! Allez, à vous de jouer… *Mistral est un type de porte-‐hélicoptères et engins amphibies d’assaut de la Marine nationale française faisant partie des bâtiments de projection et de commandement. 18 Valérie d’Aubigny uvrez un livre ! Détendez-vo us, o La dernière course de Pascal Vatinel. Actes Sud Junior, collection Aventure ado. Mars 2014. 14,80 euros. 410 pages. Excellent roman d’aventures fondé sur une histoire vraie. Pour garçons et filles à partir de 14 ans. En 1914, une meute de chiens de traîneaux traverse le grand Nord américain, de l’Alaska jusqu’à Québec. Leurs meneurs (mushers) ont accepté une mission historique, imaginée par deux officiers français. L’objectif doit absolument rester secret pour échapper aux sabotages : rassembler et embarquer quatre cent trente chiens, leur faire traverser l’Atlantique et les conduire jusque dans les Vosges pour ravitailler les soldats isolés par la neige et évacuer les blessés. Seuls des chiens entraînés peuvent franchir les congères. C’est ainsi que les « poilus d’Alaska » prennent le large ! est extrêmement violente afin d’échapper aux sous-‐ marins allemands. Les chiens athlétiques voyagent dans des cages sur le pont noyé sous des lames gigantesques. Ils viennent déjà de traverser l’Amérique enfermés dans des wagons de chemin de fer. Très courageuse, Élisabeth tient sa place avec droiture, alliant force de caractère et sensibilité. Elle reste une jeune fille de 17 ans et fait l’admiration des hommes qui l’entourent. Sa dextérité à diriger les équipages lui confère une réelle autorité. Mais ira-‐t-‐elle au bout du voyage ? Élisabeth, 17 ans, jeune orpheline élevée dans la taïga par le meilleur ami de son père, un indien trappeur comme lui, a hérité de sa meute réputée et notamment du chien de tête, figure extra-‐ ordinaire. Elle sait tenir un fusil, tire sa subsistance de la trappe et connaît par expérience familiale les pièges de la recherche de l’or. Un autre grand ami de son père est le plus célèbre conducteur d’attelage et éleveur de chiens de tout le Grand Nord, double du très réel Scotty Allan qui a inspiré Jack London. Avec lui, elle va se trouver embarquée dans ce défi incroyable, dangereux et passionnant, jusqu’en Europe pour former les sections d’équipages de chiens d’Alaska. C’est une course contre la montre pour trouver un bateau pouvant accueillir tous ces chiens et quitter le Québec avant la prise des glaces. Un ancestral bateau à vapeur est le seul à accepter ce contrat à haut risque. Il faut passer par des zones où la mer Pascal Vatinel mêle avec talent histoire et romanesque dans un palpitant roman de quatre cents pages que l’on n’a pas envie de lâcher, sans doute parce que les personnages sont francs, passionnés. L’univers des chiens de traîneaux et la capacité de leurs maîtres à communiquer avec eux est fascinant. Le centenaire de cet épisode de la guerre de 14-‐18 a été retracé au début du mois au fort d’Uxegney dans les Vosges. Retrouvez l’analyse de ce livre et une large sélection pour la jeunesse sur le site www.123loisirs.com 19 On peut regarder un film? « Le cinéma, c’est un œil ouvert sur le monde », Joseph Bedier. Catherine Bertrand Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day. Depuis la fin des années 80, les studios américains produisent des comédies familiales dont ils exploitent ensuite le succès jusqu’à l’usure (Chérie, j’ai rétréci les gosses, 1989 ; Maman, j’ai raté l’avion, 1990...). Le ton est léger, la situation de départ improbable, la suite fantaisiste, et, quand l’enfant tient la vedette, il est souvent insupportable ! Le dernier film de Miguel Arteta (2014), adapté du roman de Judith Viorst, est plus ancré dans le réel. Alexandre a des parents parfaits, équilibrés, organisés et aimants. Sa sœur et son frère ainés sont des adolescents sympathiques et dynamiques, son petit frère ravit tous les cœurs, forcément, c’est le petit dernier, et même ses bêtises sont applaudies ! Difficile de trouver sa place au sein de ce paradis familial où chacun voit sa vie se dérouler parfaitement selon ses propres plans. Mal dans sa peau, Alexandre ne peut même pas compter sur ses quelques amis pour le soutenir : la veille de son goûter d’anniversaire, il apprend que le plus populaire des garçons de sa classe organise une soirée qui promet d’être inoubliable et chacun de ses camarades décline son invitation... Seul et déprimé, il va donc faire un vœu en soufflant sa bougie... et il va être exaucé au-‐delà de ses espérances !! Gags en chaîne, situations cocasse, évidemment l’humour est parfois facile, voire un peu trop appuyé, mais le rythme est soutenu et Alexandre (Ed Oxenbould) attachant. Ses parents, interprétés par Steve Carell (qui prête son nez et sa voix à M. Gru dans Moi, moche et méchant, cf. Actuailes n° 30) et Jennifer Garner, endossent à merveille leur rôle, très sûrs d’eux et de leur choix d’éducation, mais pas forcément à l’écoute, trop occupés à gérer leur famille comme ils dirigeraient une entreprise. Cette « terrible journée » va permettre à chacun de se recentrer sur l’essentiel. La morale est limpide, c’est – Disney oblige – plein de bons sentiments, mais on ne s’y ennuie pas une seconde : en deux mots, c’est une authentique comédie familiale ! 20 Chers amis, cette semaine, je vous propose de reprendre la découverte des différentes formes de boxe. Nous restons dans l’hexagone avec la savate boxe française. policiers des brigades mobiles de Georges Clémenceau, les célèbres « Brigades du Tigre ». Équipés de gants et de chaussons (et d’un protège-‐ dents !), les deux adversaires se portent des coups avec les poings et les pieds selon des règles très codifiées. Jadis, il était fréquent de régler ses querelles à coups de pieds, de poings ou de bâton. Apparue à la fin du XVIIIe siècle, la savate (nom des chaussures sans clous ni semelles portées afin d’éviter les blessures) est alors le sport de prédilection des mauvais garçons de Paris. Cette pratique permettait de se confronter en duel sans risquer d’être tué, tout en permettant de se défendre face aux agressions. Ce sport naît réellement dans les années 1840 lorsque les techniques de pieds (issues de la savate) sont associées à celles de la boxe anglaise (coups de poings). La boxe française (ainsi nommée par l’écrivain Théophile Gautier par opposition à sa cousine d’Outre-‐Manche) connaît son apogée au début du XXe siècle et sera pratiquée par les Il existe deux types de compétitions : l’assaut, où les coups ne sont pas portés et dont la finalité est de juger le niveau technique, et le combat, où il est permis de frapper avec de la puissance. Les compétitions sont divisées en reprises de 1 mn 30 à 2 mn. Sport de combat esthétique, efficace et accessible à tous, la savate boxe française est la seule boxe pieds-‐poings née en Europe. Cocorico ! Actualité du rugby Coupe d’Europe : Toulon entre dans l’Histoire Quelle belle finale que celle offerte samedi 2 mai par les équipes finalistes françaises de la coupe d’Europe de rugby. En effet, au terme d’un match engagé mais toujours correct, Toulon l’a emporté contre une équipe de Clermont qui avait pourtant dominé le début de la rencontre (24-‐18). Les Varois, en remportant une troisième coupe d’Europe consécutive, entrent ainsi dans l’histoire du rugby européen. Clermont prendra-‐t’-‐il sa revanche en finale du top 14 ? 21 L’homme observe les différentes horloges et lui demande : « Je ne vois pas celle de monsieur X… − La sienne se trouve dans le bureau de Jésus, Il l’utilise comme ventilateur !! » Marine C. Dans une arène, un gladiateur court en rond, poursuivi par un lion affamé. Le public hurle : « Attention, il va te manger, il est juste derrière toi ! − Pas de danger, répond l’homme, j’ai un tour d’avance ! » Maguelonne et Alaïs C. Mon premier est le contraire de haut. Mon deuxième est le contraire de rapide. Mon troisième est le contraire de matin. Mon tout est dans un jardin. Réponse : Balançoire (bas-‐lent-‐soir) Un homme décède et arrive au paradis. Dans le bureau de saint Pierre, il remarque que les murs sont ornés d’une multitude d’horloges. Intrigué, il lui demande : « À quoi servent, ces horloges accrochées aux murs ? » Le saint homme lui répond : « Ce sont les horloges du mensonge : lorsqu’une personne dit un mensonge, son horloge personnelle avance d’une heure. Voici l’exemple de sœur Emmanuelle, elle est bloquée sur midi, donc elle n’a jamais prononcé de mensonge. Voici celle de Martin Luther King, elle marque deux heures, donc il a prononcé deux mensonges dans sa vie. » r chez monsieu s n o ll a s u o n , . « Ce soir s bien te tenir va tu rs lo a , e le Ministr est en pente ? n o is a m sa i, o − Pourqu uthier B. France et Ga Pourquoi dit-on « marquer d’une pierre blanche » ? Lorsque l’on veut marquer plus particulièrement un événement ou une date dans le temps, on peut le « marquer d’une pierre blanche ». En effet, dans l’Antiquité, les membres d’un jury avaient deux cailloux, un blanc et un noir. Ils s’en servaient pour se prononcer : un caillou noir, si l’inculpé était coupable, un caillou blanc, s’il était innocent. À cette même période, un caillou blanc, marqué au nom de l’invité, servait de « carton d’invitation » pour un banquet. Enfin, chez les Tibétains, le caillou blanc est le symbole de la pensée positive. C’est pourquoi on en est arrivé à marquer les événements positifs avec un caillou blanc… cette expression est rentrée dans le langage courant. 22 Jeu-concours Actuailes Encore une fois, vous avez été nombreux à participer à notre jeu-‐concours ! Bravo à Paul D. Louise C. Jeanne B. qui remportent un exemplaire dédicacé de L’Ordre d’Éris de Patrick-‐Marie Févotte. Les réponses du jeu A. Dans la mythologie grecque, Éris est la déesse de la discorde. B. La sainte lance est l’une des reliques de la passion du Christ. Pouvez-‐vous en citer deux autres ? Les reliques de la passion du Christ sont nombreuses, la plus connue étant le saint suaire de Turin. À la cathédrale Notre-‐Dame de Paris, la sainte couronne d’épines, un morceau de la croix et un clou de la crucifixion sont gardés par les chevaliers du Saint-‐Sépulcre et exposés le premier vendredi de chaque mois et tous les vendredis de carême. On peut également citer la sainte tunique, la sainte lance, la sainte éponge, la colonne de la flagellation, le voile de sainte Véronique… C. Qui est Longinus ? Le centurion romain qui a percé le côté droit du Christ en croix. Vous voulez écrire à l’un des contributeurs pour lui poser des questions, faire des compliments, des remarques... contact@actuailes.fr; redaction@actuailes.fr; lesamisdactuailes@actuailes.fr; dons@actuailes.fr; communication@actuailes.fr; concours@actuailes.fr; france@actuailes.fr; echodeleco@actuailes.fr; nouvellesdeurope@acuailes.fr; moucharabieh@actuailes.fr; arbrepalabre@actuailes.fr; histoire@actuailes.fr; livresjeunesse@actuailes.fr; films@actuailes.fr; apprendrevoir@actuailes.fr; sursumcorda@actuailes.fr; pointdevue@actuailes.fr; semperparati@actuailes.fr; entretiens@actuailes.fr; sports@actuailes.fr; blagues@actuailes.fr; Vous pouvez trouver votre journal sur le nouveau site http://www.actuailes.fr
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